Fahrelnissa Zeid

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Fahrelnissa Zeid d'Irak
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 90 ans)
AmmanVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
PenedesemenVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités
Formation
Lieux de travail
Mouvements
Famille
Père
Şakir Paşa (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Cevat Şakir
Aliye Berger (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
İzzet Melih Devrim (d) (de aux années 1930)
Zeid bin Hussein (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Şirin Devrim (d)
Ra'ad bin ZeidVoir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Ahmed Cevad Pasha (en) (oncle)
Füreya Koral (en) (nièce)Voir et modifier les données sur Wikidata

La princesse Fahrelnissa Zeid d'Irak (également orthographié avec un s à Fahrelnisa) ou الأميرة فخر النساء زيد, Fakhr un-nisa ou Fahr-El-Nissa Fakhr un-nisa (« Fierté des femmes » en arabe), née le 7 janvier 1901 dans l'île de Büyükada (İstanbul, Turquie) et morte le 5 septembre 1991 à Amman (Jordanie), est une artiste turque dont les œuvres mélangent les éléments d'art islamique, d'art byzantin, d'art abstrait et des influences occidentales. Elle travaille sur divers supports tels de grandes toiles, collages et panneaux de verre teinté.

Son nom d'artiste international est : Fahr el Nissa Zeid.

Biographie

Jeunesse

Fahrelnissa Zeid nait en 1901 à Istanbul, sur l'île de Büyükada, la plus grande des neuf Iles des Princes, dans une grande famille ottomane[1]. Son père, Şakir Pasha (Kabaağaçlı), était un diplomate ottoman, militaire, photographe et historien, et frère du Grand Vizir Cevat Pasha (1891-1895). Sa mère, peintre[2], était la Crétoise Sare Ismet Hanim, que son père a rencontré alors qu'il était ambassadeur en Grèce. Il mourra en 1913, tué par son fils, Cevat, condamné pour meurtre.

Scolarisée au collège Notre Dame de Sion d'Istanbul, comme toutes les jeunes filles de l'élite du pays, elle commence à dessiner et à peindre très jeune. Sa première œuvre connue est un portrait de sa grand-mère, peint lorsqu'elle avait 14 ans. En 1919, elle est l'une des premières femmes à accéder à l'académie des beaux-arts (Guzel Sanatlar Akademisi) d'Istanbul. Par la suite, elle étudie également à l’Académie Ranson, à Paris (1928) et suit les cours de Roger Bissiere et Stahlbach[3]. À son retour à Istanbul en 1929, elle retourne à l'académie des beaux-arts.

À l'âge de 19 ans, en 1920, elle épouse en premières noces le romancier Izzet Melih Devrim. Celui-ci l'emmène en voyage de noces à Venise, où elle découvre pour la première fois la tradition picturale européenne. Ensemble, ils ont trois enfants, dont l'aîné, Faruk, né en 1921, décède de la scarlatine en 1924, Nejad, né en 1923, deviendra peintre et Şirin, née en 1926, actrice. Cette union se solde par un divorce et Fahrelnissa Zeid épouse en 1933 le prince Zeid bin Hussein[4], ambassadeur d'Irak à Ankara et frère du roi Fayçal Ier. De cette union naît un fils, le prince Ra'ad bin Zeid. Le prince Zeid bin Hussein devient ensuite le premier ambassadeur du royaume d'Irak en Allemagne et le couple s'installe à Berlin, où Fahrelnissa Zeid organise de nombreuses réceptions. Après l'Anschluss, en mars 1938, la famille est rappelée en Irak et emménage à Bagdad. Fahrelnissa Zeid s'y ennuie et tombe dans la dépression. Un médecin viennois lui conseille de retourner à Paris et elle passe ainsi les années suivantes à voyager entre Paris, Budapest et Istanbul, tentant de s'immerger dans l'art pur se guérir.

Liens de parenté

Membre de la famille royale hachémite d'Irak, Fahrelnissa Zeid est la grand-mère du prince Zeid bin Ra'ad, actuel prétendant au trône d'Irak et diplomate auprès des Nations unies. Fahrelnissa Zeid est la sœur de l'écrivain Cevat Şakir Kabaağaçlı (Halikarnas Balıkçısı) et de la peintre Aliye Berger. Elle est également la tante du céramiste Fureya Koral[5].

Carrière artistique

En 1941, elle revient définitivement à Istanbul et se concentre sur la peinture, s'engageant auprès du D Grubu[4] d'Istanbul, un groupe de peintres d'avant-garde présents dans la toute nouvelle république de Turquie de Mustafa Kemal Atatürk. Bien que cette association soit brève, les expositions auxquelles elle participe avec le collectif donne à Fahrelnissa Zeid la confiance nécessaire, à partir de 1945, pour exposer seule.

Sa première exposition personnelle se fait chez elle, dans son appartement de Maçka, à Istanbul, puis à Londres et Paris où elle est remarquée par le critique Charles Estienne et l'artiste André Breton.

Ses débuts à New York ont lieu dans les années 1950 avec une série de grandes toiles abstraites présentées à la Galerie Hugo. Elle participe à divers expositions en Europe, aux États-Unis et au Moyen-Orient[3],[6],[7],[8],[9],[10]. Elle est une grande admiratrice de Breugel[3].

A la fin des années 1960, elle intègre des os de volaille peints dans certains de ses œuvres intitulées Paléokrystalos[11], œuvres rappelant les vitraux[12].

Son deuxième mari meurt en 1970. En 1975, elle s'installe à Amman, en Jordanie, où vit son fils Raad et où elle établit le Fahrelnissa Zeid Institute of Fine Arts.

Décédée le 5 septembre 1991, elle est enterrée au mausolée royal du palais Raghdan à Amman.

Références

  1. (en) « Fahrelnissa Zeid », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit Accès payant, sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787)
  2. Karine Chevalier, « (Re)découvrir l’artiste turque Fahrelnissa Zeid », (consulté le )
  3. a b et c (en) Suzy Gauntlett, « The Painter Princess », sur Tate Gallery, (consulté le )
  4. a et b Adila Laïdi-Hanieh, « Fahrelnissa Zeid », AWARE : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions,‎ (lire en ligne)
  5. (en) Archives, Museums and Collecting Practices in the Modern Arab World, publiées par le professeur John Pedro Schwartz et le professeur Sonja Mejcher-Atassi
  6. (en) « Fahrelnissa Zeid in four key works », sur Tate Gallery (consulté le )
  7. (en) Bonhams sets new world record for Turkish Artist Fahrelnissa Zeid (1901 - 1991)
  8. (en) Dirimart, pdf
  9. WorldCat, Midi nocturne ; lithos de Fahr-el-Nissa Zeid ; texte de Charles Estienne, éditions de Beaune, 1951
  10. Galerie Dina Vierny
  11. Hélène Gheysens, « « Fahrelnissa Zeid », le miel de la vie à la Tate Modern », AWARE : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions,‎ (lire en ligne)
  12. (en) « Fahrelnissa Zeid: 13 June – 8 October 2017 », sur Tate gallery (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • (en) Sirin Devrim, A Turkish Tapestry: The Shakirs of Istanbul, Londres : Quartet, 1996 (ISBN 978-0704370630)
  • (en) Kerryn Greenberg, The Evolution of an Artist, Londres : Tate Publishing, 2017 (ISBN 9781849764568).
  • (en) Adila Laïdi-Hanieh, Fahrelnissa Zeid: Painter of Inner Worlds, Londres : Art / Books, 2017 (ISBN 978-1908970312).

Liens externes