Fête de la rose de Frangy-en-Bresse

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Arnaud Montebourg lors de sa déclaration de candidature à la primaire présidentielle socialiste de 2011, le à Frangy.

La Fête de la rose de Frangy-en-Bresse est un rassemblement politique annuel organisé à la fin août à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire) par la représentation locale du Parti socialiste.

Contrairement à ce qu'ont affirmé les médias au moment de la « fête de la Violette »[1], la fête de la Rose n'est pas un événement spécifique à Frangy mais est organisé dans une grande majorité de départements français par les fédérations socialistes.

Histoire[modifier | modifier le code]

Outil médiatique d'Arnaud Montebourg[modifier | modifier le code]

Elle est fondée par Pierre Joxe après son élection comme député de la circonscription en 1973[2],[3]. Organisée une semaine avant l'Université d'été du PS, elle connaît une petite audience après 1981 et l'entrée au gouvernement de Pierre Joxe[4]. Un temps délaissée[4], elle connaît de nouveau une forte audience après la médiatisation d'Arnaud Montebourg, député de la circonscription de 1997 à 2012 puis ministre. La fête propose des attractions de kermesse et de jeu, des discours politiques et un repas (le plat de saucisses et lentilles initial est remplacé par du poulet de Bresse)[4]. Chaque édition a un invité d'honneur : François Hollande, alors premier secrétaire du PS est invité en 1998[4]. Ségolène Royal (en 2006), Bertrand Delanoë, Jack Lang, Pierre Moscovici[4], Benoît Hamon, Jean-Pierre Chevènement[5] en 2010 auront cet honneur tout comme la ministre de la Santé Marisol Touraine en 2012 et le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone en 2013[6]. Au cours des années, le nombre de participants reste fluctuant, de 1500 à 300[4].

Alors en campagne pour la primaire présidentielle socialiste, Ségolène Royal prononce à la fête de la rose de Frangy-en-Bresse de 2006 un discours qui fait du citoyen un expert de son quotidien : « Je crois à la capacité d’expertise des citoyens. […] Je suis convaincue que chacun d’entre nous est le mieux à même de connaître et d’exprimer ses problèmes, ses attentes, ses espérances »[7]. Elle est alors clairement soutenue par Arnaud Montebourg[4]. Cette année là, le rendez-vous compte 3 à 4 000 participants[2],[4].

Arnaud Montebourg fait un coup de pub pour le « Made in France » en 2013 en arborant une marinière de la marque Armor-Lux[8]. Au delà de cette anecdote, les échéances politiques de l'année suivante sont au programme[9].

En 2014, le , Benoît Hamon est l'invité d'Arnaud Montebourg. Ce dernier, alors ministre de l'Économie, prononce un discours dénonçant l'échec de la politique économique du gouvernement de François Hollande. Il conclut : « J’ai demandé solennellement au président et au Premier ministre une inflexion majeure de notre politique économique. »[10]. Ce discours provoque une crise gouvernementale. Manuel Valls présente la démission de son gouvernement, acceptée par François Hollande le 25 août, puis forme un nouveau gouvernement sans Benoît Hamon, Arnaud Montebourg, Aurélie Filipetti et Frédéric Cuvillier. Emmanuel Macron y entre comme ministre de l'Économie[11].

En 2015, l'invité est Yánis Varoufákis[12],[13], ancien ministre des finances de la Grèce, connu pour ses positions tranchées pendant la crise de la dette publique grecque, notamment son refus de l'austérité et son opposition à un troisième plan d'aide de la Troïka.

Après la défaite du PS à la présidentielle de 2017, Arnaud Montebourg, battu lors premier tour de la primaire de la gauche et alors sans mandat, assure de sa présence[14] avec Boris Vallaud à ses côtés, mais l'évènement est déserté par les visiteurs trois à quatre fois moins nombreux que l'année précédente[15]. Pour la Fête de la Rose en 2018, le délaissement perdure, seulement 200 personnes font le déplacement à Frangy[16],[17].

Alors que le rendez vous compte un millier de spectateurs en 2021 pour les annonces concernant la présidentielle[18], il n'y a plus que 200 participants lors de l'édition de septembre 2022, symbolisant la chute du PS[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Fête de la Violette : le lapsus de Jean-François Copé », RTL, le .
  2. a b et c AFP, « A la Fête de la Rose, les militants PS se comptent, entre espoir et abdication », sur challenges.fr, (consulté le )
  3. Marceau Taburet, « A la fête des socialistes: «Notre parole ne disparaîtra pas» » Accès limité, sur liberation.fr, (consulté le )
  4. a b c d e f g et h Jim Jarrassé, « Frangy-en-Bresse, de la kermesse locale au show montebourgeois », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  5. François-Xavier Bourmaud, « Les socialistes commencent à être obsédés par 2012 », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  6. « La fête de la Rose, de la kermesse locale à l'évènement médiatique », Le Figaro, (consulté le ).
  7. Alexandre Dézé, Jean-Louis Missika et Denis Bertrand, Parler pour gagner: Sémiotique des discours de la campagne présidentielle de 2007, Paris, Presses de Sciences Po, coll. « Nouveaux Débats », (ISBN 978-2-7246-1015-4, DOI 10.3917/scpo.bertr.2007.01, lire en ligne).
  8. Géraldine Russell, « La marinière Armor-Lux, dress code de la Fête de la rose », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  9. Anne Rovan, « La rentrée «soft» de Montebourg et Bartolone à Frangy-en-Bresse », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  10. Michèle Cotta, « Qui a trahi François Hollande ? », dans Jean Garrigues (dir.), La République des traîtres : De 1958 à nos jours, Paris, Tallandier, coll. « Texto », (ISBN 9791021043770, DOI 10.3917/talla.garri.2018.01.0209, lire en ligne), p. 209–231
  11. Pierre Avril et Jean Gicquel, « Chronique constitutionnelle française: (1er juillet – 30 septembre 2014) », Pouvoirs, vol. 152, no 1,‎ , p. 179 (ISSN 0152-0768 et 2101-0390, DOI 10.3917/pouv.152.0179, lire en ligne, consulté le ).
  12. « Varoufakis et Montebourg, deux bouillonnants ex-ministres à la Fête de la rose », sur leparisien.fr (consulté le ).
  13. Pierre Avril et Jean Gicquel, « Chronique constitutionnelle française: (1er juillet – 30 septembre 2015) », Pouvoirs, vol. 156, no 1,‎ , p. 171 (ISSN 0152-0768 et 2101-0390, DOI 10.3917/pouv.156.0171, lire en ligne, consulté le ).
  14. B.L., « Qui sont les invités de la 45e Fête de la Rose à Frangy-en-Bresse ? », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le )
  15. Alain Bollery, « Une Fête de la rose en mode déprime à Frangy-en-Bresse », sur leparisien.fr, (consulté le )
  16. M.F., « Fête de la rose à Frangy-en-Bresse : le prestige se fane », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le )
  17. B.L., « Frangy-en-Bresse : La coopérative des gauches est l’invitée de la Fête de la rose 2018 », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le )
  18. Sarah Belien, « Présidentielle 2022 : du monde attendu à la Fête de la Rose pour écouter Montebourg », sur rtl.fr, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]