Fédération française de judo, jujitsu, kendo et disciplines associées
Fédération française de judo, jujitsu, kendo et disciplines associées | |
Sigle | FFJDA |
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Sport(s) représenté(s) | Judo, Jujitsu, Kendo |
Création | |
Président | Stéphane Nomis |
Siège | Institut du Judo
21-25 avenue de la Porte de Châtillon 75014 PARIS |
Clubs | 5 471 (en 2019) [1] |
Licenciés | 563 037 (en 2019) [1] |
Site internet | www.ffjudo.com |
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France Judo, autrement fédération française de judo, jujitsu, kendo et disciplines associées (FFJDA), est l'association sportive qui a pour but de promouvoir la pratique du judo et des disciplines associées composées du ju-jitsu, kendo, iaidō, sport chanbara, jōdō, naginata, kyūdō, sumo et taïso. Créée le sous le nom de Fédération française de judo et de jiu-jitsu (FFJJJ), son premier président est Paul Bonét-Maury de 1946 à 1956. Elle est déclarée d'utilité publique le .
Présentation
[modifier | modifier le code]La FFJDA est la structure agréée par le Ministère des Sports, délégataire pour le judo et les disciplines associées. L'agrément des fédérations est « notamment fondée sur l'existence de dispositions statutaires garantissant le fonctionnement démocratique de l'association, la transparence de sa gestion et l'égal accès des femmes et des hommes à ses instances dirigeantes »[2]. Les dirigeants élus ne peuvent pas recevoir rémunération pour leur fonction féderale. La loi n° 2022-296 du 2 mars 2022 « visant à démocratiser le sport en France » prévoit la limite de trois mandats pour les présidents de fédération, et la parité homme femme dans les instances dirigeantes[3].
La FFJDA est délégataire du ministre chargé des sports pour le Judo et les disciplines associées, ce qui lui réserve l'appellation "Fédération française".
Depuis sa création en 1946, la FFJDA structure son développement en s’appuyant sur un enseignement de qualité, exercé dans un environnement sécurisé. Elle fut une des toutes premières activités sportives faisant l’objet de dispositions législatives relatives à l'enseignement de sa discipline dès 1955 avec la création du diplôme d’Etat de professeur de Judo-jujitsu[4].
La FFJDA met en œuvre chaque année les championnats de France et délivre les titres de champion de France. Elle constitue et organise les équipes de France en vue des compétitions internationales
La Fédération compte 34 ligues régionales et 85 comités départementaux.
En 1967, la FFJDA met au point et fait la promotion dans les clubs de la progression française de Judo , elle prendra la place peu à peu de la méthode Kawaishi[5].
En 1972, la FFJDA comprend un encadrement technique autour une direction technique fournie par le secrétariat d'État chargé des sports forte d'une quarantaine de personnes, entraîneurs nationaux, conseillers techniques régionaux ou départementaux, assistants, placés sous la responsabilité de Henri Courtine, et de 2 500 diplômés d'État, professeurs, moniteurs et animateurs pour les 270 000 licenciés. La croissance annuelle du nombre de licenciés nécessite de former plus d'enseignants[6].
Lors du congrès de la Fédération internationale de judo qui s'est tenu à Rio de Janeiro en , en marge des championnats du monde de judo 2007, la FFJDA est désignée à une large majorité pour organiser les championnats du monde de judo à Paris en 2011. Un timbre est émis à cette occasion[7].
L'organisation du championnat du monde 2011: 6 jours de compétition, 1 000 athlètes, 2 judokas par nation par catégorie, 120 nations, 14 catégories, 60 000 spectateurs, 450 membres d’organisation, 250 bénévoles[8].
En 2011, la Fédération française de judo et disciplines associées affiche 587 000 licenciés. Elle dispose aux abords du périphérique sud de Paris, porte de Châtillon, de l'Institut national du judo (INJ), 600 mètres carrés de tatamis surplombés de gradins pour les spectateurs[9].
Près de 75 % des pratiquants licenciés sont des enfants, avec une moyenne d'âge de 7 ans et 8 mois. La FFJDA a mis en place le Dojo d'été, une animation qui permet aux enfants de pratiquer leur sport pendant les grandes vacancess[9].
C'est en 2019 la quatrième fédération sportive olympique française avec 563 037 adhérents[10]. Ces adhérents sont répartis sur près de 5 700 clubs[11]. Le plus grand club affilié, le Kodokan Club Courbevoie, compte 1 417 licenciés au . Le nombre moyen de licenciés par club est d'environ 98.
En 2019, la FFJudo et Jean-Luc Rougé son président, approchés pour accueillir le MMA en tant que discipline associée, évoquent un manque de recul concernant « l'impact sur l'éducation, la santé et les valeurs de respect des personnes, tant physiquement que moralement » dans ce sport émergeant et n'y sont pas favorable s'ils ne peuvent y adjoindre des règles[12],[13]
En 2020, la crise due au Covid-19 fragilise le sport français. La fédération de judo est confrontée aux confinements qui ont conduit à l’arrêt des activités des clubs. Le judo redoute les conséquences économiques et sociales. Si l’activité ne reprend pas, les clubs pourraient ne pas survivre, 1 000 personnes pourraient perdre leur emploi. Le judo nécessite des contacts, et donc des gestes non compatibles avec les règles sanitaires de distanciation. Comme les autres sports de combat, le judo fait face à la chute du nombre de licenciés pour la saison 2020/2021: – 29 %[14],[15].
À la suite du renouvellement de l'équipe dirigeante de la fédération pour l'olympiade 2020-2024, Stéphane Nomis est élu président en 2020, ancien judoka , il est aussi dirigeant d'entreprise. Stéphane Nomis succède Jean-Luc Rougé[16]. Nomis a fait campagne avec un collectif "Pour le judo" visant à mettre la fédération au service des acteurs de terrain, clubs, comités départementaux et régionaux, bénévoles, en retour du financement apporté par les licences des adhérents[17].
En 2021, Frédéric Demontfaucon lance une enquête sur le vécu des professeurs de judo titulaire d'un diplôme d'état (CQP, BPJEPS, DEJEPS et DESJEPS)[18] Il est nommé Directeur de l’enseignement en .
Malgré les difficultés des dernières années, les judokates et judokas de la fédération ont rapporté huit médailles des jeux olympiques de Tokyo 2020 : deux en or, trois en argent et trois en bronze. Les jeux olympiques de Tokyo ont été l'occasion d'organiser en 2021 plus d'épreuves mixtes et la parité est presque acquise. l’équipe de France mixte de judo s’impose face aux Japonais au Japon, pays créateur de cette discipline, dans cette nouvelle compétition[19],[20].
Depuis qu'il a été retenu comme discipline olympique en 1964, le judo a obtenu 67 médailles olympiques pour la France[21].
Controverses
[modifier | modifier le code]Difficultés économiques
[modifier | modifier le code]Jean-Luc Rougé est Président de la fédération de 2005 jusqu'en , sa liste est battue par celle de Stéphane Nomis qui obtient 59,99% des voix exprimées. La fédération, prend de plein fouet la fermeture des clubs depuis le reconfinement due à la pandémie de covid-19, doit faire face aux difficultés économiques de la structure fédérale et des clubs, et souhaite faire revenir sur les tatamis les judokas après cette crise[22],[23],[15].
A la suite du renouvellement de la direction de la fédération, le journal L’Équipe du 8 janvier 2021 révèle la gestion désastreuse de la Fédération Française de Judo. Ce constat se base sur deux rapports, l’un de la Cour des comptes et l’autre du ministère des Sports[24],[25],[26].
Violences
[modifier | modifier le code]Patrick Roux dénonce dans un livre, paru en 2023, les violences physiques et psychologiques qui ont eu cours sur les tatamis et appelle le judo français à remettre en cause ses méthodes d'entraînement. « le haut niveau français ne peut plus avoir un revers qui soit la maltraitance d'enfants et d'adolescents. Il faut absolument qu'on s'émancipe de nos croyances et qu'on sorte de ça ». Parlant des participants aux différentes instances de la fédération, Patrick Roux et Hector Marino, au sujet de faits qu'ils avaient dénoncés en vain dans les années 2005, 2006, et les avaient amené à s'éloigner de la FFJDA « Ils n’ont rien dit pour conserver des postes, pour ne pas être mis en difficulté, parce qu’ils espéraient quelque chose comme un grade, une sélection, une place dans une commission quelconque ». La Fédération française de judo explique que ces pratiques sont révolues[27],[28],[29],[30],[31].
En 2020, la Fédération française de judo est confrontée à des révélations sur des cas de violences sexuelles malgré la réglementation en vigueur en France censée sécuriser les pratiques sportives. Les entraîneurs ou éducateurs professionnels en judo ou autres sports doivent se faire délivrer une carte professionnelle, qui nécessite une vérification du casier judiciaire et du fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijaisv)[32].
En 2022, 52 signalements ont été reçus par la FFJ. Ils ont donné lieu à 12 commissions de disciplines avec finalement trois radiations[33]
Des problèmes de violences sexuelles dans le sport ont été dénoncés dans plusieurs fédérations, ce qui a amené les parlementaire à renforcer la législation de protection des mineurs par contrôle d’honorabilité des éducateurs, ainsi que les sanctions contre les dirigeants qui n’agiraient pas[34].
La fédération française de judo et disciplines associées a mis en place, une commission violence, a déployé des affiches dans tous les dojos autour des bonnes pratiques et numéros d'urgence à appeler, et une "charte de protection des mineurs" devrait être signé par tout club affilié[33],[35].
Direction fédérale
[modifier | modifier le code]Le comité directeur fédéral est composé de :
- un président (Stéphane Nomis),
- une vice-présidente secrétaire générale (Magali Baton),
- un vice-président trésorier général (Nasser Nechar),
- un directeur technique national (DTN) (Sébastien Mansois),
- 17 membres (Émilie Andéol, Jérome Bretaudeau, Corinne Cucchiara, Frédéric Demontfaucon, Gévrise Émane, José Giovanni, David Inquel, Armelle Iost, Frédérique Jossinet, Anthony Le Daniel, Lisa Mebarki, Ericka Merion, Stéphane Mongellas, Sébastien Nolesini, Marielle Pruvost, Alexandra Sorino et Mohamed Zouarh).
Le comité directeur fédéral est élu pour une olympiade. L'actuelle a commencée en 2024 et se terminera en 2028.
Frédéric Demontfaucon est nommé Directeur de l’enseignement en août 2021[36].
Dans un entretien paru dans L’Esprit du Judo, Stéphane Nomis évoque les obstacles auxquels il est confronté, les premières actions entreprises, le choix des hommes et des femmes qui vont compter, les doutes et les espoirs sur la pandémie, les difficultés économiques, l’avenir à court et moyen termes. Refaire du judo « l’élève modèle des fédérations »[37].
Historique des dirigeants
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Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Données détaillées 2019 », sur Ministère des Sports, (consulté le ).
- Article L121-4 du code du sport
- « Les principales dispositions de la loi sur la démocratisation du sport : sport-santé et parité », sur service-public.fr, (consulté le )
- « Annexes BPJEPS Judo Jujitsu » [PDF], sur creps-reunion.fr, (consulté le )
- Norikazu Kawaishi, « La méthode Kawashi » [PDF], sur judo92.com, comité des Hauts-de-Seine Judo, (consulté le )
- Pierre Georges, « 450.000 judokas en 1976 ? », sur LeMonde.fr, (consulté le )
- Pierre Jullien, « Un timbre pour les prochains championnats du monde de judo », sur LeMonde.fr, (consulté le )
- « Revue DojoInfo no 17 » [PDF], sur ffjudo.com, (consulté le )
- Florent Bouteiller, « La France, l'autre patrie du judo », sur LeMonde.fr, (consulté le ).
- « Chiffres du Ministère chargé des sports ».
- « Chiffres officiels FFJDA ».
- « La Fédération française de judo clarifie sa position à propos du MMA », sur lequipe.fr, (consulté le )
- John Subaka, « Le président de la fédération française de judo critique le MMA, la fédération internationale de MMA lui répond », sur ActuMMA, (consulté le )
- Chloé Ripert, « Déconfinement : s’estimant « laissés-pour-compte », les sports de combat interpellent le premier ministre », sur LeMonde.fr, (consulté le )
- Anthony Hernandez, Nicolas Lepeltier, Clément Martel, Adrien Pécout, « La chute du nombre de licenciés fragilise le sport français », sur LeMonde.fr, (consulté le )
- Stéphane Nomis élu président de la Fédération française, Jean-Luc Rougé battu, sur L'Équipe, 22 novembre 2020 (consulté le 23 novembre 2020).
- Judo : Stéphane Nomis candidat à la présidence de la Fédération, sur Le Parisien, 29 mai 2020 (consulté le 6 juin 2022).
- Groupe de travail, Responsables : Frédéric Demontfaucon / A. Soriano, Pilote : Frédéric Dambach, « Enquête sur les professeurs de Judo » [PDF], sur ffjda.org, (consulté le ).
- Anthony Hernandez, Adrien Pécout, « JO de Tokyo 2021 : une mixité parfois en trompe-l’œil », sur LeMonde.fr, (consulté le ).
- « Que retenir de l’épreuve de judo par équipes mixte ? », sur olympics.com/fr, (consulté le ).
- « Olympic Games: results, medals, statistics, analytics », sur olympanalyt.com (consulté le )
- « Jean-Luc Rougé défait, Stéphane Nomis nouveau président de la fédération », sur eurosport.fr avec AFP, (consulté le )
- « Judo: une élection en pleine tourmente », sur la-croix.com, (consulté le )
- « Judo. Subventions détournées, dettes, désintérêt : la gestion désastreuse de la Fédération française », sur ouest-france.fr, (consulté le )
- « Analyse sévère de la Cour des Comptes sur la gestion de la FFJudo », sur lespritdujudo.com, (consulté le )
- « La Cour des Comptes et l'Igesr pointent du doigt la gestion de la FFJudo », sur lespritdujudo.com, (consulté le )
- Emma Sarango, « Témoignage, "Tu ne seras jamais un champion" : un ancien judoka alerte sur des violences physiques et psychologiques "systémiques" lors des entraînements », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
- « "Passages à tabac" dans les clubs de judo : la fédération assure que ces méthodes sont terminées », sur lindependant.fr avec AFP, (consulté le )
- Hector Marino, Patrick Roux, « Violences dans le judo : deux anciens cadres parlent », sur lespritdujudo.com, (consulté le )
- Anthony Diao, Guillaume Gendron, « Dans le judo, «aucun n’a réussi grâce au ‘‘faut que ça saigne’’» », sur liberation.fr, (consulté le )
- Anthony Diao, Guillaume Gendron, « Dans le judo, «aucun n’a réussi grâce au ‘‘faut que ça saigne’’» » [PDF], sur univ-rennes2.fr avec liberation.fr, (consulté le )
- « Le judo français ébranlé par les accusations de violences sexuelles », sur LeMonde.fr, (consulté le )
- Emma Sarango, « Violences physiques, insultes, harcèlement... la face cachée du judo de haut niveau », sur Radio France, France Inter, (consulté le ).
- « Violences sexuelles dans le sport : le Sénat renforce les mesures de protection des mineurs », sur LeMonde.fr avec AFP, (consulté le )
- « Charte des droits de l’enfant au judo et disciplines associées » [PDF], sur ffjudo.com,, (consulté le )
- « Hajime - Frédéric Demontfaucon, « équilibre et plaisir de pratiquer » » [audio], sur LEspritduJudo.com, (consulté le )
- « Stéphane Nomis : «Refaire du judo l’élève modèle» » [vidéo], sur lespritdujudo.com, (consulté le )
- « à la rencontre de...Max Bresolin Directeur Technique National par intérim », sur ffjudo.com, (consulté le )
- « Sébastien Mansois nouveau DTN du judo », sur L'Équipe, (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Organisation du sport en France
- Judo en France
- Union européenne de judo
- Fédération internationale de judo
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Site officiel de la Fédération française de judo et disciplines associées.
- « Loi 2 mars 2022 démocratiser le sport en France », sur vie-publique.fr, (consulté le ).
- « Enquête sur les professeurs de Judo » [PDF], sur ffjudo.com, (consulté le ).
- Préface Jean-Luc Rougé, « Être enseignant dans un club » [PDF], sur ffjudo.com, Revue DojoInfo no 17, (consulté le ).