Fédération étudiante de l'Université de Sherbrooke

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Fédération étudiante de l'Université de Sherbrooke
Situation
Type Association étudiante
Siège Sherbrooke, Canada
Organisation
Membres 15 000 membres

Site web feus.qc.ca

La Fédération étudiante de l'Université de Sherbrooke (FEUS) a pour but de défendre les intérêts des étudiants de premier cycle de l’Université de Sherbrooke. Fondée en octobre 1955, elle regroupe plus de 15 000 étudiantes et étudiants de premier cycle au travers de 12 associations facultaires. Il s'agit de la plus ancienne association étudiante de ligne directe en existence au Québec.

La FEUS est un des groupes de pression les plus importants dans la région de l’Estrie. Ses actions tentent de s'inscrire dans une perspective de développement durable avec entre autres la tenue de la semaine Campus sans voiture et son engagement dans l’obtention de l’accès universel au transport en commun de la Société de transport de Sherbrooke pour les étudiants[1],[2].

Objectifs[modifier | modifier le code]

La FEUS promeut les revendications de ses membres afin de favoriser un enseignement accessible et de qualité auprès de l'administration de l'Université de Sherbrooke, mais également sur les scènes municipale, régionale et nationale[3].

Activités[modifier | modifier le code]

La FEUS organise plusieurs activités tout au long de l’année pour les étudiants de l’Université de Sherbrooke, dont le Carnaval FEUS, le Spectacle de la rentrée ou en participant chaque année au Défi têtes rasées[4].

Enjeux[modifier | modifier le code]

La FEUS a été active lors du mouvement de grève étudiante de 2005, avec plus des deux tiers des étudiantes et étudiants qu’elle représentait se mobilisant contre les changements au système des prêts et bourses québécois[5].

En 2012, plusieurs associations membres de la FEUS participent au mouvement de grève étudiante qui balaie la province du Québec[6],[7]. La FEUS les appuie de diverses façons. Elle s'est alors déclarée en opposition à la hausse des frais de scolarité annoncée par le gouvernement Jean Charest[8].

À la rentrée scolaire 2013, la FEUS a été aux prises avec la Société de transport de Sherbrooke (STS) quant à une directive émise par cette dernière concernant les étudiantes et étudiants en état d’ébriété aux arrêts d’autobus[9]. La STS souhaitait permettre à ses chauffeurs de ne plus s'arrêter aux arrêts où se tenaient des attroupements d'étudiants possiblement en état d'ébriété, une directive jugée discriminatoire et augmentant le risque de conduite avec facultés affaiblies des étudiants par la FEUS[10]. La pression médiatique sur l’enjeu a forcé les élus de Sherbrooke à intervenir dans le débat[11]. La FEUS a également reçu le support de l’association étudiante de l’Université Bishop's sur cet enjeu[12]. L’enjeu a pris une ampleur nationale, avec notamment le chroniqueur Matt Gurney du National Post prenant parti pour les étudiants[13]. Sous la pression étudiante, la STS a finalement levé sa directive, le 27 septembre 2013[14],[15]. La FEUS a bien reçu ce geste de la STS[16].

La FEUS a pris part au débat sur la Charte des valeurs, le projet de loi sur la laïcité du gouvernement Marois. La FEUS s'est opposée au projet de loi, lui préférant une laïcité ouverte[17]. La FEUS a également défendu cette position à la FEUQ, sans réel succès[18].

Lors des élections fédérales canadiennes de 2015, la FEUS n'a pas réussi à faire reconnaître l'Université de Sherbrooke comme bureau de vote dans un projet pilote d'Élections Canada, malgré l'appui du Regroupement des étudiantes et étudiants de maîtrise, de diplôme et de doctorat de l’Université de Sherbrooke (REMDUS) et du directeur de scrutin dans la circonscription de Sherbrooke[19]. Elle a dénoncé ce manque d'ouverture vu la force concentration étudiante de la Ville de Sherbrooke[17].

En novembre 2015, la FEUS a participé à une sortie conjointe pour dénoncer les coupes du gouvernement Couillard dans le financement des universités avec le rectorat de l'Université de Sherbrooke, ses syndicats professionnels et l'autre association étudiante de campus, le REMDUS[20],[21]. Il s'agit de la première sortie conjointe entre étudiants, travailleurs et administration dans une université québécoise contre ces compressions budgétaires[22].

Réalisations[modifier | modifier le code]

Depuis 2009, une coopérative étudiante formée à la suite d'une entente et d'un dégagement de 100 000 $ par la FEUS assure l'ensemble des services d'alimentation sur le campus central de l'université. Cette coopérative, appelée Café CAUS remplace Chartwells qui était alors jusque-là responsable de ces services[23]. Cette coopérative a été fondée notamment à la suite des comparutions de trois élèves devant le comité de discipline en 2007 protestant contre le monopole de Chartwells[24].

La FEUS a été l'une des associations instigatrices d'une campagne provinciale québécoise pour lutter contre la violence à caractère sexuel dans les universités, intitulée «Sans oui, c'est non!»[25]. L'Université de Sherbrooke a lancé sa campagne locale correspondante à la suite des demandes étudiantes[26].

À l'été 2023, le comité organisateur de la levée de fonds pour LEUCAN, a amassé plus de 15 000$, soit leur objectif initial[27].

Anciens notables[modifier | modifier le code]

Plusieurs personnalités importantes de la société québécoise ont fait leurs débuts à la FEUS ou dans l'un de ses ancêtres corporatifs[28].

  • Association générale des étudiants de l’Université de Sherbrooke (AGEUS)
    • Robert Malaouin, Président 1955-56 (Premier à avoir occupé le poste), est par la suite devenu député libéral provincial dans Drummond de 1973 à 1976[29].
    • Jean Melanson, Vice-président 1955-56, a par la suite occupé divers postes à l'Université de Sherbrooke dont celui de doyen de la Faculté de droit de 1972 à 1979[30].
    • Albert Gobeil, Président 1957-58, a été le premier à occuper la fonction de juge en chef de la Cour du Québec, entre 1988 et 1996[31].
    • Raynald Fréchette, Président 1960-61, a servi comme député provincial et a dirigé divers ministères sous les gouvernements Lévesque et Johnson[32].
  • Association fédérative des étudiants de l’Université de Sherbrooke (AFEUS)
    • Daniel Turp, Président 1975-1976[33], est devenu député péquiste provincial de Mercier entre 2003 et 2008 et est aujourd'hui un avocat constitutionnaliste reconnu.
  • Fédération étudiante de l'Université de Sherbrooke (FEUS)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Marie-Andrée Chouinard, « Autobus gratuits pour les étudiants de l'Université de Sherbrooke », Le Devoir,‎ , a1
  2. Céline Parent, « Le laissez-passer étudiant universel: merci à la FEUS et au REMDUS », La Tribune,‎ , A6
  3. Jessika Dumulong. 2014. « Bruit dans le quartier universitaire: la FEUS en mode solution ». 98,5fm. 1er octobre. En ligne (page consultée le ).
  4. Jacynthe Nadeau. 2014. « Radio Radio sonne la fin de la récré ». La Tribune. 28 août. En ligne (page consultée le 2 octobre 2014).
  5. «Grève étudiante: L'heure est au bilan», Liaison, 14 avril 2005.
  6. Marie-Pier Cornellier, «Grève étudiante : Sherbrooke poursuit la grève», TVA Nouvelles, 12 mars 2012.
  7. Ghislain Allard, «Grève étudiante : la session est-elle compromise ?», Le Journal de Sherbrooke, 10 avril 2012.
  8. Claude Plante. 2011. « La FEUS veut qu'on passe aux choses sérieuses ». La Tribune (Sherbrooke). 27 septembre. En ligne (page consultée le 5 octobre 2014).
  9. Nora T. Lamontagne, «La STS choisit ses passagers», Le Collectif, 19 septembre 2013.
  10. Fédération étudiante de l'Université de Sherbrooke. «La FEUS déplore l’approche drastique de la STS dans son interaction avec sa clientèle étudiante», 20 septembre 2013, Sherbrooke.
  11. Nora T. Lamontagne, «STS et FEUS : à la croisée des chemins», Le Collectif, 26 septembre 2013.
  12. Gordon Lambie, «Bishop’s SRC president supports FEUS», The Record, 24 septembre 2013 [En].
  13. Matt Gurney, «Matt Gurney: Another drunk rides the bus», National Post, 23 septembre 2013 [En]é
  14. Nora T. Lamontagne, «STS et FEUS : Sur la bonne voie», Le Collectif, 29 septembre 2013.
  15. Charles Beaudoin, «Étudiants en boisson: la STS retire sa directive», La Tribune, 27 septembre 2013.
  16. Fédération étudiante de l'Université de Sherbrooke. «Réaction de la FEUS et du REMDUS concernant la rencontre du 27 septembre 2013 entre la STS, l’Université de Sherbrooke et le Service de police de Sherbrooke (SPS)», 27 septembre 2013, Sherbrooke.
  17. a et b Fédération étudiante de l'Université de Sherbrooke. «La FEUS et le REMDUS réclament un bureau de vote étudiant sur son campus principal pour les élections fédérales», 16 septembre 2015, Sherbrooke.
  18. Amélie Morin-Bastien, «Du pain sur la planche», Le Collectif, 5 février 2014.
  19. Zone Sujet - ICI.Radio-Canada.ca, « Deux associations étudiantes de Sherbrooke réclament un bureau de vote sur le campus | ICI.Radio-Canada.ca », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  20. Zone Économie - ICI.Radio-Canada.ca, « Employés et associations de l'Université de Sherbrooke dénoncent les compressions budgétaires », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  21. Université de Sherbrooke. «Syndicats, associations étudiantes et direction unissent leur voix pour dénoncer les compressions budgétaires», 3 novembre 2015, Sherbrooke.
  22. « Défiler d’une seule voix? », sur Le Devoir (consulté le )
  23. Albert Bérubé, « 100 000 $ pour la coop alimentaire », La Tribune,‎ , p. 22
  24. Marie-Andrée Chouinard, « Traduits devant le comité de discipline pour avoir donné de la nourriture », Le Devoir,‎
  25. « Sur un campus, «sans oui, c'est non» | Isabelle Pion | Actualités », sur La Presse (consulté le )
  26. Université de Sherbrooke. «Une mobilisation universitaire sans précédent pour la prévention des violences à caractère sexuel», 16 mars 2016, Sherbrooke.
  27. « Défi 5@11 Leucan – FEUS » (consulté le )
  28. François Landry, «Mêlez-vous de vos affaires…. Mais mêlez-vous en! – Le mouvement étudiant à l’Université de Sherbrooke (1955 – 1982)» [thèse de maîtrise], août 2005, Annexe 1 - Les exécutifs de 1955-56 à 1982-83, p. 172-177.
  29. « Robert Malouin - Assemblée nationale du Québec », sur www.assnat.qc.ca (consulté le )
  30. Marie-Luce Cheney, «Désignation du Centre judiciaire Jean Melanson», Faculté de droit de l'Université de Sherbrooke, 7 février 2014, Sherbrooke.
  31. «Bonjour Monsieur le Juge!», Sommets, vol. XVII, no 2, Printemps-été 2004, Université de Sherbrooke.
  32. « Raynald Fréchette - Assemblée nationale du Québec », sur www.assnat.qc.ca (consulté le )
  33. « Conflit étudiant: le Québec pourrait devenir un pionnier, croit Daniel Turp | Ian Bussières | Éducation », sur La Presse (consulté le )
  34. « 40e Anniversaire de la Charte - lauréat - Mélanie Lemay », sur 40ansdelacharte.org (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Bélanger, «Le Mouvement étudiant québécois: son passé, ses revendications et ses luttes, 1960-1983», Association nationale des étudiants et étudiantes du Québec, 1984.
  • Benoît Lacoursière, Le mouvement étudiant au Québec de 1983 à 2006, Sabotart Éditions, Montréal, 2007.
  • Arnaud Theurillat-Cloutier, Printemps de force: Une histoire engagée du mouvement étudiant (1958-2013), Lux Éditeur, Montréal, 2017.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]