Eyam

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Eyam
Administration
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Nation Drapeau de l'Angleterre Angleterre
Comté Derbyshire
Statut Village
Code postal S32
Démographie
Population 926 hab. (2001)
Géographie
Coordonnées 53° 17′ 02″ nord, 1° 40′ 16″ ouest
Altitude 240 m
Localisation
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Eyam
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Eyam
Liens
Site web http://www.derbyshireuk.net/eyam.html

Eyam (prononcé iim) est un village du Derbyshire en Angleterre, qui comptait 926 habitants en 2001. Il est connu pour avoir été le « village de la peste » (anglais: plague village) qui de lui-même s'isola lorsque la peste le frappa en août 1665, plutôt que de laisser s'étendre l'épidémie.

L'épidémie de 1665[modifier | modifier le code]

Déroulement[modifier | modifier le code]

Depuis le printemps 1665, la grande peste de Londres sévit. Dans le Derbyshire, le village d'Eyam reste indemne jusqu'à la fin du mois d'août[1].

La population d'Eyam était, selon les différentes estimations des historiens, de l'ordre de 400 à 700 personnes. La peste serait arrivée, dit-on, dans un lot de tissus provenant de Londres, et le tailleur du village fut le premier à mourir de la peste[1],[2],[3].

Quelques villageois s'enfuirent aussitôt et l'autorité spirituelle du village, le révérend William Mompesson, fit partir ses propres enfants. Mais il convainquit les autres villageois de rester chez eux et d'éviter tout contact pour protéger les villages voisins, en établissant eux-mêmes un cordon sanitaire (ligne infranchissable entourant le village)[1],[2],[4].

L'épidémie d'Eyam dura 14 mois jusqu'en octobre-. La communauté enfermée vécut de la charité des villages voisins qui déposaient des provisions sur la ligne. Il y eut 257 victimes, dont Mompesson lui-même, et une centaine de survivants en divers états de choc[1],[3].

Analyse[modifier | modifier le code]

Une étude épidémiologique a été publiée en 2016, basée sur des analyses du registre de la paroisse d'Eyam et des archives fiscales de cette période. Un quart des cas sont attribués à une transmission rongeur-humain, et trois quarts à une transmission interhumaine, avec des variations saisonnières statistiquement significatives[3].

La mortalité était plus forte parmi les familles vivant sous le même toit (lorsqu'un membre décède, les autres suivent rapidement). Il n'y a pas de différence selon les sexes, mais l'âge et le statut économique jouent un rôle, les adultes d'âge moyen et les plus riches ayant un risque plus faible (plus grande autonomie permettant de réduire les contacts interhumains)[3].

Postérité[modifier | modifier le code]

Eyam est devenu un modèle de comportement collectif héroïque pour les Britanniques, bien que des historiens aient mis en doute le caractère volontaire de cette quarantaine[3].

Au début du XXIe siècle, Eyam conserve plusieurs constructions de cette période. Le village est devenu lui-même un mémorial de peste, un site d'attraction touristique : « le village de la peste ». Chaque année, vers la fin août, à l'église d'Eyam, un service commémore l'auto-sacrifice de la communauté[1],[5].

La croix saxonne[modifier | modifier le code]

La croix saxonne d'Eyam, datant du VIIe siècle.

Le cimetière d'Eyam possède une croix saxonne datant du VIIe siècle ou du VIIIe siècle. Elle se dressait auparavant au bord d'un chemin à proximité du village. Elle figure sur la liste des monuments historiques classés de grade I[6]. On pense qu'à l'origine cette croix se trouvait dans une lande, aux alentours du village et quelle fut ensuite déplacée jusqu'au cimetière. Recouverte de sculptures aux motifs entrelacés, il lui manque une partie du montant, c'est-à-dire qu'un fragment de pierre taillée d'une hauteur d'environ 60 cm qui s'interposait à l'origine entre la base de la croix et son socle a probablement été prélevé pour un autre usage au moment du déplacement de la croix[7],[8].

Une copie de la Croix d'Eyam, reconstituée avec sa partie manquante, sert de monument commémoratif de la guerre à l'école de Blundell à Tiverton dans le Devon.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Eyam plague : 1665-1666 ; John G Clifford; Eyam : J. Clifford, 2003. (OCLC 52565751)
  • Eyam : an English village ; Rachel Bowles; Leamington Spa : Scholastic, 1994. (OCLC 30781188)

Notes et références[modifier | modifier le code]

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  1. a b c d et e (en) Joseph P. Byrne, Encylopedia of the Black Death, ABC-Clio, , 429 p. (ISBN 978-1-59884-253-1, lire en ligne), p. 137-138.
  2. a et b (en) « Living with the plague », BBC,
  3. a b c d et e Lilith K. Whittles et Xavier Didelot, « Epidemiological analysis of the Eyam plague outbreak of 1665–1666 », Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, vol. 283, no 1830,‎ (ISSN 0962-8452, PMID 27170724, PMCID 4874723, DOI 10.1098/rspb.2016.0618, lire en ligne, consulté le )
  4. The plague at Eyam. ; MJ Howell; dans The Practitioner, 1969 Jul; 202(213): 98-104 ISSN 0032-6518 (OCLC 101339325)
  5. « St Lawrence, Eyam », sur derbyshirechurches.org (consulté le )
  6. (en) « Eyam Saxon cross », Images of England, English Heritage (consulté le )
  7. (en) John G. Clifford (photogr. Studio 71, A.H. Parfitt, Frank Rodgers), The church of Saint Lawrence, Eyam, Derby, Derbyshire Countryside Ltd., , 12 p. (ISBN 0-85100-096-7), p. 1
  8. (en) Neville T. Sharpe, Crosses of the Peak District, Cedarburg, Landmark Publishing, coll. « Landmark Collector's Library », , 128 p. (ISBN 978-1-84306-044-4)
  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Eyam » (voir la liste des auteurs).
Maisons typiques du Derbyshire, sur Church Street à Eyam