Expérience du drame

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Expérience du drame
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Auteur Roger Vailland
Pays Drapeau de la France France
Genre Essai
Éditeur éditions du Rocher
Collection Édition d'origine : Éditions Corrêa, 1953
Date de parution
Nombre de pages 174
ISBN 2-268-04124-7

Expérience du drame est un essai sur le théâtre écrit par Roger Vailland à son retour d'un voyage dans les pays de l'Europe de l'Est.

Présentation[modifier | modifier le code]

Au cours de l'année 1952, Roger Vailland parcourt les pays socialistes de l'Europe de l'Est pour y suivre les représentations de sa pièce Le colonel Foster plaidera coupable, interdite en France.

À Berlin, il rencontre Brecht avec qui il aura de longues conversation, en particulier sur le théâtre. Mais Vailland est assez déçu de ce voyage et il s'interroge sur ce que sera la culture de demain. De retour à Paris, il écrit cet essai Expérience du drame. On y découvre une démarche personnelle à travers l'Histoire, le roman, le théâtre où il marque sa différence avec le théâtre de son époque, qu'il soit de boulevard ou d'avant-garde.

Il refuse la facilité de rejeter le passé. La tragédie est pour lui un art dialectique de la crise qui représente la référence, est pour lui la forme de référence au théâtre par excellence. Sa conclusion résume bien son sentiment à propos du Théâtre : « De toutes les créations de l’homme, un spectacle théâtral est ce qui ressemble le plus à un organisme vivant. »

Il appliquera cette 'approche du drame', de son premier roman Drôle de jeu où il écrit « ce qui m'intéresse, c'est la tragédie, » jusqu'au dernier La Truite où il dit que « Frédérique est le plus parfait mécanisme de tragédie que j'ai rencontré, » que l'action se déroule « dans l'espace très exactement délimité d'un vivier (comme dans un ring ou comme dans le cadre de la tragédie classique respectueuse des trois unités aristotéliciennes. »

Franck Delorieux dans son essai Roger Vailland, libertinage et lutte des classes écrit que « le théâtre, à tout le moins son idée, fut une passion de Vailland, » même si finalement il n'écrivit que trois pièces de théâtre. Delorieux donne une explication sous forme de dédicace que Vailland adresse à un libraire : « Pour (tel libraire) pour me punir d'avoir écrit Expérience du drame, l'esprit du théâtre m'empêche d'écrire de nouvelles pièces. Amicalement. »

Dans Expérience du drame, Vailland reprend des thèmes de Diderot pour défende la tragédie classique. Il défend l'idée que « dans les périodes de haute civilisation » qu'il oppose à l'état de nature, la nature animale, la distanciation, « la séparation de soi d'avec soi » chère à Diderot[1], n'est pas qu'une exigence d'acteur. Il affirme que « Machiavel en fait la qualité maîtresse du politique et Laclos y voit la règle fondamentale du libertinage. »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Sur ce thème, voir Jean Sénégas

Annexes[modifier | modifier le code]

Tragique et Comique
Portrait de Brecht
  • Expérience du drame, Éditions Corrêa, 1953
Réédité par les Éditions du Rocher, collection Le Portique, Monaco, 174 pages, 01/2002 avec une préface de Christian Petr, (ISBN 2-268-04124-7)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Libertinage et tragique dans l'œuvre de Vailland, Michel Picard, éditions Hachette, 1972
  • Expérience du drame, article de Gabriel Garran, Entretiens, Roger Vailland, éditions Subervie, 1970
  • Interview de Roger Vailland par Bernard Dort dans Théâtre populaire,
  • Le temps de la tragédie sans auteurs de tragédie, Roger Vailland, Les Lettres françaises du
  • Roger nous parle de théâtre, Roger Vailland, Théâtre populaire de
  • Roger Vailland, éloge de la singularité, chapitre VI consacré à Expérience du drame, Christian Petr, Éditions Du Rocher, 1995

Théâtre de Vailland[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]