Eugène Fromentin

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Eugène Fromentin
Portrait d'Eugène Fromentin.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 55 ans)
La RochelleVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière Saint-Maurice (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Eugène-Samuel-Auguste Fromentin
Pseudonymes
Fromentin, Eugene, Fromentin, Eugène-Samuel-Auguste, Fromentin-Dupeux, Eugene Samuel AugusteVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
française
Activités
Père
Pierre Samuel Toussaint Fromentin-Dupeux (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Mouvement
Maîtres
Genre artistique
Influencé par
Œuvres principales
Chasse au faucon en Algérie : la curée, Courriers, pays des Ouled-Nayls, au printemps (d), Halte de cavaliers arabes dans la forêt (d), Basse-cour avec le bétail (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Eugène Samuel Auguste Fromentin, né le à La Rochelle (Charente-Maritime), où il est mort le , est un peintre et un écrivain français.

Il est un des représentants majeurs de la peinture orientaliste.

Biographie[modifier | modifier le code]

Eugène Fromentin est le fils de Pierre-Samuel-Toussaint Fromentin-Dupeux (1786-1867), médecin et peintre amateur, et de Françoise-Jenny Billotte (1797-1867). La famille réside dans l’hôtel particulier du 7 rue Dupaty à La Rochelle.

Après une brillante scolarité à La Rochelle, Eugène Fromentin se rend en novembre 1839 à Paris où il obtient une licence en droit au début de l'année 1843. Son père lui donne alors l'autorisation d'entrer dans l'atelier du peintre Jean-Charles Rémond qu'il quitte bientôt pour celui du paysagiste Louis-Nicolas Cabat.

En 1846, à l'insu de sa famille, il visite l'Algérie avec deux amis et peut ainsi remplir ses carnets de croquis des paysages et des habitants de l'Afrique du Nord, s'inscrivant en cela dans le mouvement de l'orientalisme. Comme Théophile Gautier, il avait été fasciné par les envois de Prosper Marilhat au Salon de Paris de 1844.

Fromentin envoie trois tableaux au Salon de 1847, admis à l'unanimité : Ferme aux environs de La Rochelle, Mosquée près d'Alger et les Gorges de la Chiffa, puis cinq tableaux au Salon de 1849, dont une deuxième version des Femmes d'Alger. Il obtint alors une récompense de deuxième classe. Fromentin expose onze tableaux au Salon de 1850, ainsi qu'en 1857, puis y participe régulièrement entre 1859 (année de sa médaille de 1re classe) et 1869, ainsi qu'en 1872 et 1876.

Fin 1852, il effectua avec Marie Cavellet de Beaumont, épousée le de la même année, le deuxième de ses trois voyages en Algérie : une mission archéologique lui fournit l'occasion d'approfondir son étude minutieuse des paysages et des mœurs algériennes. Ses notes lui permettent, à son retour, de donner à ses tableaux une exactitude réaliste. D'un certain point de vue, ses travaux ont été tout autant une contribution à l'ethnologie que de pures œuvres d'art.

En 1854, paraît dans la Revue de Paris de juin à décembre son récit de voyage Un été dans le Sahara, ce qui le fait élire membre correspondant de l'Académie des belles-lettres, sciences et arts de La Rochelle. En 1856, encouragé par les critiques élogieuses, il entreprend la rédaction d'Une année dans le Sahel que publie d'abord L'Artiste en intitulant sa première partie « Alger, fragments d'un journal de voyage » en 1857. La Revue des deux Mondes reprend la publication de novembre à décembre 1858 sous le titre Une année dans le Sahel, journal d'un absent.

Inspiré par le grand amour impossible de son adolescence[1] pour une voisine mariée, Dominique, publié pour la première fois dans la Revue des Deux Mondes du au et dédicacé à George Sand, est, parmi les romans autobiographiques de son siècle, l'un des plus remarquables. Fromentin, qui ne se conçoit pas comme écrivain, ne publiera aucun autre ouvrage.

Il présente cependant sa candidature à l'Académie française, mais y échoue le par 12 voix contre 21 à Charles Blanc. Après une maladie de quelques jours, il meurt dans sa maison de campagne, à Saint-Maurice, faubourg de La Rochelle, le de cette même année.

Il repose au cimetière de Saint-Maurice, à proximité de sa famille et non loin de Jenny Léocadie Chessé épouse Béraud (1817-1844)[2], la jeune femme qui lui a inspiré Dominique.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Peinture[modifier | modifier le code]

Le chef arabe (Algèrie) 1863, Musée des Beaux-Arts de Narbonne.
Centaures (1868), Paris, Petit Palais.
Dates non documentées

Littérature[modifier | modifier le code]

  • Visites artistiques, 1852.
  • Simples Pèlerinages, 1856.
  • Un été dans le Sahara, 1857.
  • Une année dans le Sahel, 1858.
  • Voyage en Égypte, 1869 ; réédité en 1935 par Jean-Marie Carré.
  • Dominique, 1863 ; deux éditions bibliophiliques, l'une enrichie de 74 pointes-sèches de Michel Ciry (200 exemplaires numérotés), Paris, Jean Porson éditeur, 1942 ; l'autre enrichie de 60 pointes-sèches de René Demeurisse (99 exemplaires numérotés); aux dépens de l'artiste, 1950.
  • Les Maîtres d'autrefois, 1876. — Étude sur la peinture flamande et hollandaise.
  • Correspondance, 1839-1876, 2 vol, Paris, B. Wright (éd.), CNRS, 1995.

Élèves[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Ernest Henri Dubois, Monument à Eugène Fromentin (1905), La Rochelle, place des Petits-Bancs.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Françoise Zegré-Zaidline, « Émois romantiques à la Rochelle ou les passions de Louise la portraitiste et de Sander le Marin », Roman,‎ , p. 257 (ISSN 1167-458X).
  2. Thomas Brosset, « La morte oubliée », Sud Ouest,‎ (lire en ligne).
  3. Henry-Claude Cousseau, Le Musée des Beaux Arts de Nantes, Paris/Nantes, Fondation Paribas, , 125 p. (ISBN 2-907333-09-7), p. 70.
  4. « Oeuvre : Précisions - Le chef arabe », sur webmuseo.com (consulté le ).
  5. « Chasse au faucon, Orsay », sur Base Joconde (consulté le ).
  6. « Caravane, Reims », sur Musées de Reims (consulté le ).
  7. « Pays de la soif, Orsay », sur Base Joconde (consulté le ).
  8. « Souvenir d'Ezneh, Orsay », sur Base Joconde (consulté le ).
  9. « La caravane, FROMENTIN », sur Portail officiel des Musées de Reims (consulté le )
  10. Renaissance du Musée de Brest, acquisitions récentes : [exposition], Musée du Louvre, Aile de Flore, Département des Peintures, 25 octobre 1974-27 janvier 1975, Paris, , 80 p..
  11. « Chasse au faucon, Reims », sur Musées de Reims (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • P. Gaudin, Essai sur Eugène Fromentin : conférence faite le , dans la grande salle de la Bourse de La Rochelle, La Rochelle, impr. de A. Siret, 1877.
  • L. Gonse, Eugène Fromentin, peintre et écrivain, Paris, A. Quantin, 1881.
  • P. Dorbec, Eugène Fromentin : biographie critique, Paris, H. Laurens, 1926.
  • M. Revon, Fromentin, Paris, Desclée de Brouwer & Cie, 1937.
  • V. Giraud, Eugène Fromentin, Niort, Éditions Saint-Denis, 1945.
  • L. Suire, Le paysage charentais dans l'œuvre d'Eugène Fromentin et de Pierre Loti, La Rochelle, Éd. À la Rose des Vents, 1946.
  • A. Lagrange, L'art de Fromentin, Paris, Éditions Dervy, 1952.
  • (en) A. R. Evans, Literary art of Eugene Fromentin: a study in style and motif, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 1964.
  • J.-P. Lafouge, Étude sur l'orientalisme d'Eugène Fromentin dans ses Récits algériens, Berne, P. Lang, 1968.
  • P. Moisy et B. Wright, Gustave Moreau et Eugène Fromentin : documents inédits, La Rochelle, Quartier latin, 1972.
  • F. Marcos, Fromentin et l'Afrique, Paris, Nizet, 1973.
  • J. Bialostocki, Eugène Fromentin, critique de l'art d'autrefois, Paris, Presses Universitaires de France, 1975.
  • P. Moisy, « Trois hommes devant un Salon : Baudelaire, Fromentin et Thoré-Bürger en 1845 », dans Actas del XXIII. Congreso internacional de historia del arte, 3, Granada, Universidad de Granada, Departmento de Historia del Arte, 1978, pp. 553-562.
  • A.-M. Christin, Fromentin, conteur d'espace : essai sur l'œuvre algérienne, Paris, le Sycomore, 1982.
  • B. Wright, Croquis et dessins inédits d'Eugène Fromentin : promenades en Aunis, Saintonge et Limousin, Paris, CNRS, 1987.
  • J. Thompson et B. Wright, La Vie et l'œuvre d'Eugène Fromentin, Courbevoie, ACR, 1987.
  • J. Thompson, Eugène Fromentin au Musée des beaux-arts de La Rochelle : suivi d'une évocation sommaire des œuvres de son père, La Rochelle, musée des Beaux-Arts, 1988.
  • V. Magri, « L'œil du peintre Fromentin : un été dans le Sahara », in L'œil aux aguets ou l'artiste en voyage, Paris, Klincksieck, 1995.
  • G. Barthélemy, Fromentin et l'écriture du désert, Paris, L'Harmattan, 1996.
  • C. Borgal, Eugène Fromentin : tel qu'en lui-même, Paris, L'Harmattan, 1998.
  • (en) B. Wright, Eugène Fromentin: a bibliography. Supplement no 1, Londres, Grant and Cutler, 1998.
  • B. Wright, « La Méditerranée dans l'esthétique d'Eugène Fromentin », in L'imaginaire méditerranéen, Paris, Maisonneuve et Larose, 2000.
  • B. Wright, Beaux-arts et belles lettres : la vie d'Eugène Fromentin, Paris, H. Champion, 2006. — Traduction française de Eugène Fromentin: a life in art and letters, Bern : P. Lang, 2000.
  • B. Wright, Eugène Fromentin : "Dominique", Glasgow : University of Glasgow French and German Publications, 2002.
  • B. Wright, « Le miroir et le masque dans l'auto-représentation d'Eugène Fromentin », in: Écrire la peinture entre XVIIIe et XIXe siècles, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, 2003.
  • Laurent Jouanneaud, « Dominique d’Eugène Fromentin, ou le bourgeois romantique », Littératures 48-49, printemps-automne 2003. pp. 65-80 (en ligne sur persee.fr).
  • D. Bouverot, « Mots de peintre dans les Carnets de voyage en Égypte de Fromentin », in: L'œil écrit : études sur les rapports entre texte et image 1800-1940 : volume en l'honneur de Barbara Wright, Genève, Slatkine, 2005.
  • A.-M. Christin, « Eugène Fromentin ou le romantisme objectif », in: L'œil écrit : études sur les rapports entre texte et image 1800-1940 : volume en l'honneur de Barbara Wright, Genève, Slatkine, 2005.
  • (en) B. Wright, « A Third Republic variant on the quarrel of the ancients and the moderns: the case of Fromentin », in: On verbal / visual representation, Amsterdam, Rodopi, 2005.
  • J. Thompson et B. Wright, Eugène Fromentin, 1820-1876 : visions d'Algérie et d'Égypte, Courbevoie, ACR Éd., 2008.
  • V. Dufief, Philosophie du roman personnel : de Chateaubriand à Fromentin, 1802-1863, Genève, Droz, 2010.
  • A. Thibaudet, Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel, nouvelle édition : Paris, Gallimard, 2010.
  • Patrick Tudoret, Fromentin, le roman d'une vie, [biographie], Paris, Éditions Les Belles Lettres, 2018.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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