Eugène Allys

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Eugène Allys
Fonctions
Évêque titulaire
Phacusa
à partir du
Vicaire apostolique
Archidiocèse de Hué
à partir du
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Autres informations
Consécrateurs
Lucien-Émile Mossard (d), Jean-Pierre Marcou, Jean-Claude BouchutVoir et modifier les données sur Wikidata
Membre de

Eugène-Marie-Joseph Allys, né le dans le village de Cannée, près de Paimpont et mort le à Phu Cam (Indochine, aujourd'hui Viêt Nam central), est un prêtre des missions étrangères de Paris, missionnaire français qui fut évêque en Indochine française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Eugène Allys naît dans une famille nombreuse (huit enfants) pieuse bretonne. Un frère sera prêtre et une sœur, religieuse. Il commence son instruction au presbytère de Paimpont, puis au petit séminaire de Saint-Méen et continue ses études au grand séminaire de Rennes et enfin aux Missions étrangères de Paris, où il est ordonné prêtre le .

Il est destiné au vicariat apostolique de Conchinchine septentrionale, où il arrive au début de l'année 1876. Après l'apprentissage de la langue, il est nommé par Mgr Pontvianne, supérieur du grand séminaire. En 1880, il est nommé curé de Duong-Son, paroisse évangélisée depuis longtemps, où saint François Jaccard exerça son ministère.

En 1883, le régent Tuong fait envoyer un ordre de soulèvement contre les Français au moment de la seconde expédition du Tonkin, mais la cour de Hué, vaincue, signe un traité de protectorat avec la France de la IIIe République, en . Cependant les troubles durent jusqu'à la fin de l'année dans l'Annam. Ainsi 135 chrétiens et leur curé sont tués à côté de Duong-Son, mais Eugène Allys préfère demeurer dans sa paroisse qui est du reste épargnée. Un an et demi plus tard, le général de Courcy s'empare de Hué, le . Le jeune roi Ham-Nghi et le deuxième régent Tôn-Thât-Thuyêt s'enfuient à la citadelle de Cam-Lô[1], tandis que le premier régent resté à Hué donne l'ordre de prendre les armes contre les Français et les villageois chrétiens. Le corps expéditionnaire français marche sur la citadelle de Quang Tri. Eugène Allys, qui prend la fuite sous la protection des soldats français, observe de loin dans la nuit du 7 au l'incendie qui détruit le village chrétien de Ké-Van, et le lendemain à l'aube traverse des villages détruits. Dans les environs de Duong-Loc, environ trois mille chrétiens ont été massacrés[2], ainsi que cinq prêtres annamites et une cinquantaine de religieuses. Après avoir été abrité à Quang Tria avec d'autres réfugiés, il part ensuite rejoindre un confrère missionnaire, M. Dangelzer, provicaire à Di-Loan, puis à la fin de l'année est nommé curé de Phu Cam, bourgade où il ne restait plus que 500 chrétiens après les massacres.

Vue de l'église de Phu Cam construite par Eugène Allys et devenue cathédrale.

Dès lors, M. Allys s'attèle à la tâche, pour relever la paroisse et le district. Vingt ans plus tard, il y aura 2 400 catholiques à Phu Cam et 11 000 catholiques dans le district, avec une nouvelle et vaste église bénite en 1902.

Mgr Caspar ayant démissionné en pour raison de santé, il est choisi pour lui succéder en tant que nouveau vicaire apostolique, et consacré en . Il fait transférer l'évêché de Kim Long à Phu Cam. Pendant les vingt-trois ans de son épiscopat, trente-sept mille personnes reçurent le baptême.

Mgr Allys fait venir également des congrégations, comme les rédemptoristes canadiens de Sainte-Anne de Beaupré, arrivés à Hué en 1925, et les cisterciens français qui ouvrent leur premier monastère du pays à Phuoc-Son. Il fonde également la congrégation de droit diocésain des Filles de Marie-Immaculée, pour l'enseignement primaire, la tenue d'orphelinats et de dispensaires, ainsi que celle des Petits Frères du Sacré-Cœur. Il soutient et encourage la fondation du collège de la Providence à Hué.

Il donne sa démission en 1931, devenu presque aveugle, et meurt en 1936. il est enterré au cimetière de Phu Cam. Il était chevalier de la Légion d'honneur (). L'empereur Khải Định le décora du « Kim-Khan » hors classe, distinction la plus élevée du royaume (). Il est nommé grand officier de l'ordre du Dragon d'Annam en 1925.

Alexandre Chabanon lui succède.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Située à 80 kilomètres au nord de Hué
  2. Archives des Missions étrangères de Paris

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Catholiques opprimés à Nam-Pho, in Annales des Missions étrangères de Paris, 1899, pp 229-230
  • Église de Phu Cam, in Annales des Missions étrangères de Paris, 1904, pp 116-117
  • Bulletin des Missions étrangères de Paris, années 1922 à 1954

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]