Esther Nirina

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Esther Nirina
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Voir et modifier les données sur Wikidata (à 71 ans)
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Activités

Esther Nirina est une poétesse malgache née Esther Ranirinaharitafika le en Imerina et morte le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Elle naît en 1932 à Ambohimifangitra, à proximité de Antananarivo, au milieu de l'île de Madagascar, d'un père malgache et d'une mère française. Elle grandit à Antananarivo, où son père travaille comme fonctionnaire. Nirina était une enfant unique et elle a déclaré dans des interviews que son nom signifiait "désiré" parce que ses parents voulaient tellement un enfant[1],[2].

Carrière[modifier | modifier le code]

Nirina s'installe en France dans les années 1950. Pendant son séjour à Orléans, elle commence à travailler comme bibliothécaire. Elle travaille aux côtés d'Hélène Cadou, veuve de René Guy Cadou. Hélène Cadou s'intéresse à ses créations littéraires après avoir lu un poème qu'elle a écrit et l'encourage à continuer[2]. En 1975, le premier volume de poésie de Nirina, Silencieuse respiration, est publié par un éditeur orléanais, Jean-Jacques Sergent. Simple voyelle suit en 1980, chez le même éditeur. D'autres recueils suivent, regroupés en 1998 dans Rien que lune : Œuvres poétiques[1],[3].

Madagascar obtient son indépendance en 1960. Elle et son mari restent à Orléans jusqu'à ce que leurs enfants aillent à l'université. Le couple retourne à Madagascar en 1990 pour rénover leurs maisons à Antananarivo et dans le pays et ainsi préparer un endroit pour se retirer, dit-elle. Ensuite, elle y installait une bibliothèque et une école. Ils s'y installent définitivement dans les années qui suivent[1],[2]. Elle participe à la vie littéraire sur place et continue à publier. Au cours de sa carrière, Nirina a été membre de l'Académie Malagache et présidente de la Société des écrivains de l'océan Indien (SEROI). Elle a publié cette même année 2004 Mivolana an-tsoratra, son premier recueil en malagasy[1].

Style[modifier | modifier le code]

Le style d'Esther Nirina combine son héritage et sa jeunesse à Madagascar avec ses expériences de vie en France. Elle exprime la relation fragile entre la nature et les humains. Elle utilise des formes traditionnelles de la poésie malgache comme le hain-teny, mais s'inspire également d'influences internationales comme Pablo Neruda et Georges Bataille[3],[4],[5]. Sa poésie est marquée par la nostalgie ainsi que par les références philosophiques et la multiplicité des sens dans son choix de mots[6].

Principales publications[modifier | modifier le code]

Poésie[modifier | modifier le code]

  • Silencieuse respiration (1975)
  • Simple voyelle (1980)
  • Lente spirale (1990), parution aux Éditions Revue de l’Océan Indien, impression papier antemoro en encre de couleur ocre
  • Multiple solitude (1997)
  • Rien que lune : Œuvres poétiques (1998), publiés dans les éditions Grand Océan
  • Mivolana an-tsoratra / Le dire par écrit (2004)

Nouvelles[modifier | modifier le code]

  • "(Sans titre)". Nouvelles (sous la direction de David Jaomanoro). Antananarivo: Éditions du Centre Culturel Albert Camus (1995)
  • « Ambohimifangitra ». Chroniques de Madagascar, sélectionnées et présentées par Dominique Ranaivoson. Saint-Maur-des-Fossés (France): Sépia (2005)

Poésie publiée dans des ouvrages collectifs[modifier | modifier le code]

  •    « Prière » et « Granit ». Présence Africaine 101-102 (1977)
  •    « Pour avoir ». Revue Noire 26 (numéro spécial, « Madagascar », September-October-November 1997
  •    Parution des poèmes d’Esther Nirina dans les Cahiers bleus.

Interview[modifier | modifier le code]

  • « Esther Nirina Speaks to Carole Beckett ». Research in African Literatures 34.2 (2003)

Prix[modifier | modifier le code]

  • Son volume de poésie "Simple voyelle" a reçu le Grand Prix ADELF Littérature de Madagascar, 1980[6].
  • Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres (distinction française), 2004

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Claire Riffard, « Nirina, Esther ( Esther Ranirinaharitafika, dite) [Ambohimifangitra 1932 – Antananarivo 2004] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le Dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , p. 3188
  2. a b et c (en) Carole Beckett, « Esther Nirina Speaks to Carole Beckett », Research in African Literatures, vol. 34, no 2,‎ , p. 175–182 (lire en ligne)
  3. a et b Raharimanana, « Esther Nirina », sur île en île
  4. Carole Beckett, « Influence du hain-teny dans la poésie d' Esther Nirina, poète malgache », Nouvelles études francophones, vol. 17, no 1,‎ , p. 65-76 (ISSN 1552-3152)
  5. Dominique Ranaivoson, « Les textes sacrés pour dire le sacré : Esther Nirina héritière de la Bible et des hain-teny », Ecritures. Centre lorrain de recherches interdisciplinaires dans les domaines des littératures, des cultures et de la théologie,‎ (résumé)
  6. a et b (en) G. Vidya, « Issues Confronting Postcolonial Societies in the Select Poems of Esther Nirina and Lila Ratsifandriamanana », Language in India, vol. 12, no 12,‎ , p. 250–256

Liens externes[modifier | modifier le code]