Ernst Toller
Naissance | Szamocin ![]() |
---|---|
Décès | (à 45 ans) New York ![]() |
Activité principale |
écrivain, dramaturge
|
Langue d’écriture | allemand |
---|
Ernst Toller ( – ) est un écrivain, dramaturge et poète allemand surtout connu pour ses pièces expressionnistes. Militant socialiste révolutionnaire, il fut proche du mouvement libertaire[1].
Sommaire
Biographie[modifier | modifier le code]
Jeunesse et engagement politique[modifier | modifier le code]
Toller naît à Samotschin, dans la province de Posen, à l'époque en Prusse, aujourd'hui en Pologne, en 1893, dans une famille juive. Au déclenchement de la Première Guerre mondiale, il s'engage comme volontaire dans l'armée, combat treize mois sur le front de l'ouest, avant de subir un effondrement physique et moral. Son premier drame, Transformation (Die Wandlung), est directement inspiré de ces expériences de guerre.
Toller se mêle en 1919 à la république des Conseils de Bavière avec d'autres figures anarchistes, comme B. Traven, le Ministre-Président Kurt Eisner et Gustav Landauer, et des communistes. Cette république a une existence brève, avant d'être écrasée par l'intervention des corps francs. Il est arrêté pour sa participation à la révolution. Condamné à mort, sa peine est commuée en cinq ans de prison[2].
Théâtre[modifier | modifier le code]
Pendant son emprisonnement, il achève Transformation, qui est jouée pour la première fois à Berlin en septembre 1919, sur une mise en scène de Karlheinz Martin. Pour la 100e de Transformation, le gouvernement bavarois offre son pardon à Toller qui le rejette en solidarité avec les autres prisonniers politiques. Toller a écrit la plupart de ses textes les plus célèbres en prison, notamment les drames L'Homme et la masse (Masse Mensch), Les Briseurs de machine (Die Maschinenstürmer), Hinkemann, l'Allemand (Der deutsche Hinkemann) et nombre de poèmes. Il ne voit aucune de ses pièces avant son élargissement, en juillet 1925. Cette année-là, le plus célèbre de ses drames, Hoppla, nous sommes vivants! (Hoppla, wir leben!), mis en scène par Erwin Piscator, est joué à Berlin. C'est l'histoire d'un révolutionnaire qui, après avoir passé huit ans dans un hôpital psychiatrique, découvre que ses anciens camarades sont devenus suffisants et se sont désespérément compromis avec le système auxquels ils étaient opposés. De désespoir, il se tue.
Exil[modifier | modifier le code]
En 1933, Toller s'exile d'Allemagne. Ses ouvrages sont interdits de publication par le nouveau pouvoir national-socialiste qui lui retire la citoyenneté allemande à la fin de l'année. Il part pour Londres et participe comme co-metteur en scène à la production de sa pièce Retire les tisons du feu (Feuer aus den Kesseln) à Manchester en 1935. Il engage une série de conférences aux États-Unis et au Canada en 1936-1937, avant de s'installer en Californie, où il travaille à des scénarios qui ne sont pas produits. Toller s'installe en 1936 à New York, où il vit au milieu d'un groupe d'artistes et d'écrivains en exil comme Klaus et Erika Mann, Therese Giehse... Enfoncé dans une profonde dépression (sa femme[3] l'a quitté pour un autre homme) et des soucis financiers (il a donné tout son argent aux réfugiés de la guerre d'Espagne), il se pend dans sa chambre d'hôtel, le 22 mai 1939.
Œuvres[modifier | modifier le code]
- Die Wandlung, 1919 (La Transformation)
- Masse Mensch, 1921 (L'Homme et la masse)
- Die Maschinenstürmer, 1922 (Les Briseurs de machines)
- Hinkemann (à l'origine Der deutsche Hinkemann), Uraufführung
- Hoppla, wir leben, 1927 (Hop là, nous vivons)
- Feuer aus den Kesseln, 1930 (Le feu hors des chaudières)
- Eine Jugend in Deutschland, 1933 (Une jeunesse en Allemagne - autobiographie), Amsterdam
- Briefe aus dem Gefängnis, 1935 (Lettres de prison), Amsterdam
- I was a German, 1934, (Autobiographie), New York
En français[modifier | modifier le code]
- Hinkemann - L’homme et la masse, L'Avant-scène théâtre, 2014, (ISBN 978-2-7498-1297-7).
- Une jeunesse en Allemagne, L'Age d'Homme, 1990, (ISBN 978-2-8251-2386-7).
- Hop là ! Nous vivons, Éditeurs français réunis, Paris, 1966 (introductions de César Gattegno et José Valverde, préface de Erwin Piscator).
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Lou Marin, L'anarchisme de langue allemande des origines à nos jours. Brève introduction, sommaire et point de vue subjectif d'un militant anarchiste non-violent, Centre International de Recherches sur l'Anarchisme (Marseille), texte intégral.
- René Lévy, Les écrivains de langue allemande sous le nazisme : 1933-1945, L'Harmattan, 2014, (ISBN 978-2-343-02515-5), page 59.
- René Lévy, Ernst Toller (1893-1939) Un dramaturge de combat, L'Harmattan, 2016, (ISBN 978-2-343-08920-1)
- Michael Löwy, Rédemption et utopie : le judaïsme libertaire en Europe centrale : une étude d'affinité élective, Paris, Presses universitaires de France, 1988.
- Ambroise Got, La terreur en Bavière (1919), Perrin, 1922, lire en ligne, version txt.
- Ana Funder. Tout ce que je suis. Collection 10/18 No 4881. Titre original "All That I Am" - 2011. Biographie romancée d'Ernst Toller et de son amante Dora.
Notices[modifier | modifier le code]
- Notices d'autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Bibliothèque nationale de la Diète • Bibliothèque nationale d’Espagne • Bibliothèque royale des Pays-Bas • Bibliothèque nationale d’Israël • Bibliothèque nationale de Catalogne • Bibliothèque nationale de Suède • WorldCat
- L'Éphéméride anarchiste : notice.
- René Bianco, 100 ans de presse anarchiste : notice.
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Fédération anarchiste, Histoire du mouvement libertaire 1919-1935.
- La République libertaire des Conseils (7 avril - 13 avril 1919).
Notes[modifier | modifier le code]
- L'Éphéméride anarchiste : notice.
- René Lévy, Les écrivains de langue allemande sous le nazisme : 1933-1945, L'Harmattan, 2014, (ISBN 978-2-343-02515-5), page 59.
- Christiane, fille de l'historien d'art Otto Grautoff.