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Ernest Denormandie

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Ernest Denormandie
Portrait photographique par Anatole Pougnet.
Fonctions
Gouverneur de la Banque de France
-
Sénateur inamovible
-
Député de la Seine
-
Adjoint au maire
8e arrondissement de Paris
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Louis Jules Ernest DenormandieVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Parentèle
Édouard Denormandie (d) (oncle)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Membre de
Distinction
D’argent à la fasce de gueules chargée de trois besans accompagnée de six merlettes de sable, dont trois en chef et trois en pointe, ces dernières rangées 2 et 1.
signature d'Ernest Denormandie
Signature dans son dossier de Légion d’honneur.

Ernest Denormandie, né le à Paris 3e et mort le à Paris 8e[a], est un financier et homme politique français.

Maire de Paris 8e, député de la Seine, sénateur inamovible, Denormandie a également été administrateur du Paris-Lyon-Méditerranée, président du Conseil d'administration du Comptoir national d'escompte de Paris, gouverneur de la Banque de France, président de la Caisse d'Épargne et de Prévoyance et de la Banque de l'Indochine.

Issu d'une famille d'ancienne bourgeoisie parisienne[b], Ernest Denormandie est le fils d'Augustin Denormandie, avoué de l'enregistrement et des domaines du duc d'Orléans et de la famille d'Orléans, avoué de la liste civile de Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe Ier, et petit-fils du bâtonnier Louis Bonnet. Il est le neveu de l'agent de change Anne-Édouard Denormandie, cavalier qui fut cofondateur et l'un des présidents du Jockey-Club[2].

Après avoir fait ses études de droit à la Faculté de Paris, il a conservé la clientèle de la famille d'Orléans à la suite de son père et, en 1851, il succède à ce dernier comme avoué près le tribunal civil de la Seine, le , et sera, pendant son exercice professionnel, trois fois président de la Chambre des avoués, à partir de 1867[3].

Pendant le siège de la capitale, grâce au soutien de l'Union parisienne de la presse, il a été nommé maire par intérim du 8e arrondissement de Paris. Il a raconté, dans ses Notes et souvenirs, comment dès le , il entrait à pied par la porte du Point-du-Jour et, par l’Étoile et le faubourg Saint-Honoré, atteignait une maison de la rue d’Aguesseau mitoyenne de la mairie. Il a pris possession, au nom du gouvernement, grâce à un trou percé dans la muraille, de prendre du cabinet du maire pendant que l’on se battait boulevard Malesherbes et rue Royale, et que la rue de Rivoli tenait encore[4]. Témoin de l’incendie de la rue Royale, il a raconté ses angoisses, le manque de secours empêchant d’arrêter les progrès du fléau[4]:282.

Pendant le siège de Paris, il a obtenu dans la Seine, au scrutin du 8 février 1871, sans être élu, 58 677 voix sur 328 970 votants. Il figurait, au 2 juillet, sur les listes de l’Union parisienne de la presse. L’Union républicaine, qui ne l’avait accepté comme candidat qu’à la condition qu’il fasse une déclaration fermement républicaine, et celui-ci n’ayant pas cru devoir se prononcer d’une façon catégorique sur le sujet, avait cessé de le soutenir et son nom avait été rayé de la liste des journaux dont elle disposait. Il n’en a pas moins été nommé par 112 589 voix sur 290 823 votants[5].

Aussitôt après son élection à la députation, il s’est fait inscrire au centre gauche, après avoir déclaré que « ses sentiments étaient ceux d’un conservateur libéral et qu’il adhérait au programme de M. Thiers. » Sa situation d’avoué de la famille d’Orléans l’ont amené à se rapprocher en plus d’une circonstance du centre-droit, ce qui explique pourquoi il a assez longtemps appartenu au groupe qui flottait indécis entre les droites et les gauches, et leur servait en certaines occasions de trait d’union et d’intermédiaire[5].

En 1871, il s’est exprimé, au cours de la discussion relative à l’enregistrement et au timbre, et sur quelques questions d’affaires. Son discours capital est celui qu’il a prononcé sur la proposition de loi tendant à faire payer par toute la France les dommages causés par l’invasion allemande. En sa qualité de représentant de la Ville de Paris, il a dressé à la tribune le tableau des maux et des souffrances endurés par la population parisienne pendant le siège et du courage avec lequel elle les avait supportée. Son rôle dans l’administration de la Ville de Paris au moment de l’investissement lui donnait une compétence toute spéciale sur la question[5].

En l’année 1872, il a pris la parole sur le projet de loi relatif aux pensions à accorder aux veuves des gendarmes, etc., assassinés comme otages pendant l’insurrection de Paris. L’année suivante, il a déposé à l’Assemblée une proposition tendant à faire indemniser les habitants du département de la Seine qui avaient éprouvé quelque préjudice lors des destructions opérées par le génie militaire pour les besoins de la défense nationale, et défendu à la tribune le projet de loi concernant les 140 millions à allouer à la ville de Paris[5].

Au 24 mai, lors élection de 1873 de Mac Mahon président de la République par la majorité royaliste, consécutive à la chute d’Adolphe Thiers[c], il est contenté d’appuyer l’ordre du jour pur et simple, en faisant cependant ses réserves sur ce qu’il appelait « les tâtonnements et les faiblesses du président de la République, dont il trouvait le renversement inopportun et dangereux »[5].

En 1874, il a parlé, comme rapporteur, sur la proposition de loi tendant à indemniser les habitants de la Seine victimes de destructions opérées par le génie militaire. Il a voté successivement pour la loi des maires de janvier 1874, le ministère de Broglie, la proposition Casimir-Perier, tendant à l’établissement définitif et à l'organisation de la République, et contre la dissolution de la Chambre lors de la crise du 16 mai 1877.

Sans se prononcer très nettement, au début, sur la question de restauration monarchique, il est cependant arrivé à faire entendre qu’il voterait pour la République. Aussi, en 1875, a-t-il définitivement incliné vers le centre gauche, et a-t-il voté les lois constitutionnelles. Son dernier acte parlementaire a été de soutenir à la tribune, mais sans succès, le projet de la Commission des Trente, tendant à accorder à la ville de Paris vingt-cinq députés au lieu de vingt[5]. De 1876 à 1902, il sera sénateur inamovible[6].

Administrateur du Paris-Lyon-Méditerranée, il a été le premier président du Conseil d'administration du Comptoir national d'escompte de Paris, gouverneur de la Banque de France de 1879 à 1881, puis président de la Caisse d'Épargne et de Prévoyance en 1882 et de la Banque de l'Indochine de 1892 à 1902.

Il avait épousé, en 1849, sa petite-cousine Julie Henriette Darlu, fille de Pierre Darlu, avoué puis avocat (descendant d'Étienne-Pierre Darlu, échevin de Paris en 1740, anobli par ses fonctions[7], et de Marguerite Félicie Calley Saint-Paul (cousine germaine d'Ernest Denormandie), ainsi que sœur du comte Édouard Darlu. Ils seront les parents de Louis Ernest Denormandie (1853-1908), avoué au tribunal de Seine et président de la Chambre des avoués en 1906. Ernest Denormandie est, en outre, l'aïeul au cinquième degré du ministre Julien Denormandie[8].

Distinctions

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Publications partielles

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  • Notes et souvenirs : les journées de juin 1848 ; le siège de Paris ; la Commune ; l'Assemblée nationale ; quelques réflexions, Paris, L. Chailley, , 3e éd., 395 p. (OCLC 567942767, lire en ligne).
  • Temps passé, jours présents : notes de famille, Paris, Hachette & Cie, , 688 p., 1 vol. in-8º (lire en ligne sur Gallica).
  • Ville de Paris, septembre 1870 - février 1871 Le VIIIe arrondissement et son administration pendant le siège de Paris, Paris, Garnier, , 177 p. (OCLC 894535127, lire en ligne).

Notes et références

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  1. Biodonnées disponibles sur Wikidata.
  2. Gustave Chaix d'Est-Ange mentionne un Monsieur de Normandie procureur au Châtelet de Paris en 1784. Il ne fait pas de lien avec des personnages du même nom dans les siècles antérieurs et ne décrit pas d'armoiries pour cette famille parisienne[1].
  3. Après avoir limogé le président du Conseil Jules Dufaure, Mac Mahon le remplacera par le monarchiste Albert de Broglie, pensant ainsi ouvrir la voie à une restauration de la monarchie.

Références

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  1. Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, t. 13, Évreux, Charles Hérissey, , 480 p., 20 vol. ; in-8º (OCLC 492059047, lire en ligne sur Gallica), p. 303.
  2. (en) Robert Tombs et Isabelle Tombs, That Sweet Enemy : Britain and France: The History of a Love-Hate Relationship, new York, Knopf Doubleday, , 816 p. (ISBN 978-0-30754-798-9, OCLC 894510134, lire en ligne), p. 315.
  3. Catherine Granger, L’Empereur et les arts : la liste civile de Napoléon III, Paris, École nationale des chartes, , v, 866, illustr. ; 24 cm (ISBN 978-2-90079-171-4, OCLC 62796853, lire en ligne), p. 419.
  4. a et b Notes et souvenirs : les journées de juin 1848 ; le siège de Paris ; la Commune ; l'Assemblée nationale ; quelques réflexions, Paris, L. Chailley, , 3e éd., 395 p. (OCLC 567942767, lire en ligne), p. 173.
  5. a b c d e et f Les Sénateurs inamovibles : Notices biographiques, précédées d'un résumé historique des origines du Sénat (de 1875), et du texte des lois constitutionnelles, Paris, Édouard Dentu, , 271 p. (OCLC 939078477, lire en ligne), p. 106-9.
  6. « Ernest Denormandie », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  7. « Denormandie, Louis Jules Ernest », dans Jean-Marie Mayeur et Arlette Schweitz, Les Parlementaires de la Seine sous la Troisième République, t. 1, Paris, Publications de la Sorbonne, , 278 p., 2 vol. : tabl., plans, diagr. ; 25 cm (ISBN 978-2-85944-432-7, OCLC 718619156, lire en ligne), p. 188.
  8. Jean-Louis Beaucarnot, Le Tout-Politique 2022, L'Archipel, (ISBN 978-2-80984-358-3, lire en ligne).

Bibliographie

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Liens externes

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