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Enki Bilal

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Enki Bilal
Enki Bilal en 2010.
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Enes BilanovićVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Enki BilalVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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Distinctions

Enes Bilal, dit Enki Bilal /ɛŋki bilal/[1], est auteur de bande dessinée et réalisateur français, né le à Belgrade en Serbie (Yougoslavie), d’origine bosniaque et tchèque.

Son œuvre se situe en partie dans la science-fiction et aborde notamment les thèmes du temps et de la mémoire. En 1987, il obtient le grand prix du festival d'Angoulême.

Enes Bilal naît le à Belgrade, en Yougoslavie[2], deux ans après sa sœur Enisa[3]. Leur père Muhamed Hamo Bilal est un tailleur bosniaque, musulman non pratiquant, originaire de Ljubuški, village de Bosnie-Herzégovine (alors en Yougoslavie), et leur mère Ana une Tchèque née à Karlovy Vary (alors en Tchécoslovaquie)[3]. La famille est installée à Belgrade au 16 rue Tadeusz Kościuszko, dans le quartier de Dorćol[4]. Enki était le diminutif affectueux d'Enes utilisé en famille, et dont il fera plus tard son pseudonyme d'auteur.

Lorsque Enes est encore enfant[5], son père qui, bien qu'ayant été un compagnon de Tito[réf. souhaitée] dans la résistance, refusait d'adhérer au Parti communiste, demande l'asile en France, où il avait achevé sa formation de tailleur en 1936[3]. Sa femme et ses deux enfants le rejoignent précipitamment à Paris en 1961[6],[3]. En 1967, les Bilal sont naturalisés Français[3].

Enki Bilal se lance d'abord dans la bande dessinée. En 1971, il gagne un concours de bande dessinée, organisé par le journal Pilote et le Drugstore Number One, dans la catégorie aventures (Pilote no 607 page 53). En 1972, après un passage éclair aux Beaux-Arts, Enki Bilal publie sa première histoire, « Le Bol maudit », dans le journal Pilote. En 1975, il rencontre le scénariste Pierre Christin et publie son premier album, l'Appel des étoiles.

En 1980, première série personnelle, dans Pilote, La Foire aux immortels. La seconde partie, La Femme piège, est éditée en album en 1986. Parallèlement, la collaboration entre Bilal et Christin se poursuit. Ils réalisent notamment, pour les éditions Dargaud et Autrement, plusieurs ouvrages d'illustrations et de photos détournées (Los Angeles : L'Étoile oubliée de Laurie Bloom, Cœurs sanglants).

Bilal s'intéresse aussi au cinéma et à l'opéra. En 1982, il dessine sur verre une partie des décors du film La vie est un roman d'Alain Resnais et conçoit la créature Molasar pour La Forteresse noire de Michael Mann. Deux ans plus tôt, il avait signé l'affiche d'un autre film de Resnais, Mon oncle d'Amérique. En 1985, il fait des recherches graphiques pour Le Nom de la rose, film de Jean-Jacques Annaud d'après le roman d'Umberto Eco. En 1990, Bilal dessine les décors et costumes de Roméo et Juliette de Prokofiev, sur une chorégraphie de son ami Angelin Preljocaj[7]. Il dessine la même année les décors et les costumes d'O.P.A. Mia, opéra de Denis Levaillant[8] créé au Festival d'Avignon[9].

En 1984, il se fait journaliste à Libération le temps d'une interview avec l'auteur-compositeur-interprète Gérard Manset[10]. Au début des années 1970, Bilal avait déjà créé une illustration sur le thème de La mort d'Orion (album de Manset)[11] et il illustrera la pochette d'un disque hommage en 1996, Route Manset[10].

Bilal participe aussi régulièrement à des expositions. En novembre 1991, c'est Opéra bulle, deux mois d'exposition à la Grande halle de la Villette, à Paris. En 1992, l'exposition Transit à la Grande Arche de la Défense, près de Paris. C'est aussi l'année de Froid Équateur, troisième tome de La Trilogie Nikopol, dans lequel il invente le chessboxing. En 2013, il expose au musée du Louvre une vingtaine de photographies de tableaux célèbres dans lesquelles il dessine des fantômes (Les Fantômes du Louvre. Enki Bilal)[12]. En 2013 également, il crée l'exposition Mécanhumanimal, Enki Bilal au Musée des arts et métiers[13]. Il y présente une rétrospective de son œuvre, ainsi qu'une sélection d'objets du Musée des Arts et Métiers qu'il a choisis dans les réserves et rebaptisés en écho à son univers[14].

Enki Bilal à la rencontre de Yukito Kishiro (Festival d'Angoulême 2020).

En janvier 1987, il obtient le Grand Prix du 14e Festival international de la bande dessinée d'Angoulême[15]. En mai 2006, il crée l'illustration du timbre de France Europa sur le thème de l'intégration.

En 2011, il publie l'album Julia et Roem (Casterman), ainsi qu'un livre d'entretiens sur sa vie et son œuvre, Ciels d'orage (Flammarion).

En 2013, Bilal réalise le clip Crazy Horse de Brigitte Fontaine et l'année suivante dessine la couverture de son recueil de nouvelles Les Hommes préfèrent les hommes.

En avril 2019, il déclare que, d'après lui, la science-fiction n'existe plus[16].

En 2019, il est membre du jury au Festival de Cannes, sous la présidence d'Alejandro González Iñárritu[17].

La même année sort le second tome de sa nouvelle série, Bug, annoncée par lui-même comme une suite de cinq volumes[18].

En 2021, il publie un livre-entretien intitulé L'Homme est un accident (Belin), en collaboration avec Adrien Rivierre. L'artiste y détaille sa vision du monde à venir en s'exprimant sur tous les thèmes brûlants de notre époque[19]. Pour son engagement écologique, le livre est finaliste du Prix du Livre Environnement de la Fondation Veolia[20]. L'ouvrage fait l'objet d'une exposition à la Galerie Barbier en juin 2023 et d'un tirage luxe.

En 2024, il participe à l'Olympiade Culturelle de Paris 2024 lors d'une performance à l'Olympia[21].

Enki Bilal explore le temps à travers des mondes « passé, présent, futur [qui] sont toujours intimement liés ». Il évoque dans ses œuvres des thèmes marquant le futur comme la fin du communisme dans les années 1980, l'obscurantisme religieux dans les années 1990 ou le changement climatique au début des années 2010.

Il évoque souvent le thème de la mémoire, par exemple dans la série Le Sommeil du Monstre, où le héros utilise sa mémoire pour remonter dans le temps et se rappeler jusqu'aux premiers jours de son existence. Il se dit également sensible à la mémoire collective[22].

Publications

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Bandes dessinées

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Enki Bilal et Pierre Christin.
  1. La Foire aux immortels, 1980.
  2. La Femme piège, 1986.
  3. Froid Équateur, 1992.
  1. Le Sommeil du Monstre, Les Humanoïdes associés, 1998.
  2. 32 décembre, Les Humanoïdes Associés, 2003. Prix Micheluzzi de la meilleure bande dessinée.
  3. Rendez-vous à Paris, Casterman, 2006.
  4. Quatre ?, Casterman, 2007.
  • Trilogie du Coup de sang (scénario et dessin) :
  1. Animal'z, Casterman, 2009.
  2. Julia et Roem, Casterman, 2011.
  3. La Couleur de l'air, Casterman, 2014.
  1. Tome 1, Bdartiste, 2016.
  2. Tome 2, Bdartiste, 2018.
  • Bug (scénario et dessin) :
  1. Livre 1, Casterman, 2017.
  2. Livre 2, Casterman, avril 2019.
  3. Livre 3, Casterman, mars 2022.

Livre d'entretien

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Filmographie

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 Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par les bases de données Allociné et IMDb.

Réalisateur-scénariste

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Illustrations diverses

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Expositions

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Distinctions

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Récompenses de bande dessinée

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Décorations

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Le , Enki Bilal est nommé au grade de chevalier dans l'ordre national du Mérite au titre de « dessinateur de bandes dessinées ; 38 ans d'activités professionnelles »[30] puis fait chevalier de l'ordre le [31].

Le , il est nommé au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur au titre de « auteur de bandes dessinées, écrivain, réalisateur ; 50 ans de services »[32].

Bibliographie

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Monographie

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Articles sur Bilal

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  • Enki Bilal (int. par Henri Filippini), « Entretien avec Enki Bilal », Schtroumpfanzine, no 18,‎ , p. 13-19.
  • Enki Bilal (int. par Jean Léturgie et Henri Filippini), « Entretien avec Enki Bilal », Les Cahiers de la bande dessinée, no 53,‎ , p. 7-14.
  • Enki Bilal (int. par Bernard Blanc), « Enki Bilal, une politique-fiction venue du froid », dans Jacky Goupil (dir.), Bande dessinée 1981-1982, Hounoux, SEDLI, , p. 30-33.
  • Enki Bilal (int. par Franck Aveline), « Entretien avec Enki Bilal », L'Indispensable, no 3,‎ , p. 8-14.
  • Enki Bilal (int. par Jean-Marc Vidal), « Bilal en fin de moi », BoDoï, no 64,‎ , p. 38-44.
  • Enki Bilal (int. par Frédéric Bosser), « Enki Bilal : décryptage d'un mythe. Abécédaire. », dBD, no 2,‎ , p. 44-73.
  • Enki Bilal (int. par Jean-Pierre Fuéri et Frédéric Vidal), « Et la Terre s'arrêta... », Casemate, no 109,‎ , p. 50-59.

Articles connexes

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Liens externes

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Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références

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  1. Prononciation en français de France standardisé retranscrite selon la norme API.
  2. Gaumer 2010, p. 85.
  3. a b c d et e Pascale Kremer, « Enki Bilal, dessinateur, un nomade dans sa tête », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  4. Thévenet 1987, p. 6.
  5. Selon les sources en 1956 (Pascale Kremer, « Enki Bilal, dessinateur, un nomade dans sa tête », Le Monde,‎ ) ou en 1958 (Thévenet 1987, p. 16).
  6. Thévenet 1987, p. 16.
  7. « Roméo et Juliette », sur Preljocaj (consulté le )
  8. « O.P.A. Mia », sur Festival d'Avignon (consulté le )
  9. « O.P.A. MIA », sur Festival Musica (consulté le )
  10. a et b Enki BILAL, « Bilal raconte Manset », sur Libération (consulté le )
  11. « La Mort d'Orion par Enki Bilal - Couverture originale », sur 2DGalleries (consulté le )
  12. « Les Fantômes du Louvre. Enki Bilal », sur louvre.fr (consulté le )
  13. « Mécanhumanimal, Enki Bilal au Musée des arts et métiers »
  14. « "Mécanhumanimal", pour relire Bilal », Entretien avec Dominique Bry pour Mediapart,
  15. « Festival d'Angoulême », sur Encyclopédie Larousse (consulté le )
  16. Alain JEAN-ROBERT, « "La science-fiction n'existe plus" pour le dessinateur Enki Bilal », sur Orange Actualités, (consulté le )
  17. « Le Jury du 72e Festival de Cannes », communiqué de presse du Festival de Cannes,
  18. [1], interview donnée au journal diacritik, 16 avril 2019.
  19. « Enki Bilal : « D'ici 4 ou 5 ans, l’imaginaire sera l’ennemi public numéro un » », sur usbeketrica.com (consulté le )
  20. « L'édition 2021 du Prix du Livre Environnement », sur Fondation Veolia (consulté le )
  21. « OLYMPIADE CULTURELLE : TROIS JOURS DE SHOW À L’OLYMPIA POUR LANCER LES JEUX DE PARIS 2024 »
  22. « Enki Bilal : « L’autofiction sociétale ne m’intéresse pas » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. Henri Filippini, « Mémoires d'outre-espace », Schtroumpfanzine, no 20,‎ , p. 25.
  24. « Brigitte Fontaine : Étrange et bouleversante dans Crazy Horse », sur www.purepeople.com (consulté le )
  25. « Tcheky Karyo - clip d'Autour de la mémoire », sur Artistikrezo, (consulté le )
  26. [2]
  27. Jaime Bonkowski de Passos, « Enki Bilal à Landerneau : l’exposition-phare de l’été 2020 »,
  28. Pierre de Baudouin, Olivier Badin et Gilles Bezou, « Au musée de l’Homme, l’univers dystopique d’Enki Bilal joue avec les limites de l’humanité », sur France 3 Paris Île-de-France, (consulté le )
  29. (sv) Adamson (Kronologiskt).
  30. Décret du 11 novembre 2010 portant promotion et nomination.
  31. Discours de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l'occasion de la cérémonie de remise des insignes de chevalier dans l'ordre national du Mérite à Enki Bilal, le .
  32. Décret du 29 décembre 2022 portant promotion et nomination.