Enguerrand VII de Coucy

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Enguerrand VII de Coucy
Armes d'Enguerrand VII de Coucy
Ecartelé : 1 et 4, fascé de vair et de gueules de six pièces (Maison de Coucy); 2 et 3, de gueules à la fasce d'argent
Fonction
Membre de la Chambre des lords
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieu inconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Sépulture
Activités
Père
Mère
Conjoints
Isabella de Coucy (à partir de )
Isabelle de Lorraine (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Autres informations
Grade militaire
Conflit
Distinction
Blason

Enguerrand VII de Coucy (1340), seigneur de Coucy, de Marle, de La Fère, de Crécy-sur-Serre, d’Oisy, comte de Soissons et d'Albemarle et Bedford en Angleterre.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'Enguerrand VI et de Catherine d'Autriche, il n'a que sept ans lorsque son père meurt à la bataille de Crécy en 1346.

Dix ans plus tard, en 1356, Enguerrand VII est présent à la bataille de Poitiers, qui voit le désastre du roi de France Jean II le Bon. Il y est même désigné, parmi d’autres seigneurs de son rang pour servir de caution à la rançon de Jean II, retenu prisonnier par le Prince noir. À Londres, il fait la connaissance du roi Édouard III d'Angleterre qui, conquis par la prestance du jeune homme, lui accorde la main de sa fille Isabelle (1332-1382), avec les comtés de Soissons, Albemarle et Bedford, et lui rend sa liberté. De retour chez lui, Enguerrand VII fait preuve d'une activité débordante.

Après avoir sévèrement puni sur son domaine la jacquerie de 1358, il se rend en Suisse, en Italie et en Allemagne à la tête d’une armée pour tenter d’obtenir l’héritage autrichien de sa mère Catherine, fille de Léopold Ier d'Autriche. L’opération ayant échoué, notamment due à la résistance farouche des Suisses lors de la guerre des Gugler, les Coucy conserveront le souvenir de vaine équipée en instituant l’Ordre de la Couronne en 1390, symbolisé par une couronne renversée. En 1377, à la mort de son beau-père, Enguerrand reprend la lutte contre les Anglais et se voit proposer, trois ans plus tard, l’épée de connétable de Bertrand Du Guesclin. Il la refuse et l'épée échoit finalement à Olivier V de Clisson.

Château de Coucy avec son donjon, aquarelle, vers 1820 (Bibliothèque nationale, Paris)

En 1380, il assiste au sacre de Charles VI, puis part pour l’Écosse où il réussit un débarquement sans lendemain. En 1382, il participe à Paris à la répression de la révolte des Maillotins. Envoyé du roi de France, il négocie avec le duc Jean IV de Bretagne, le roi d’Espagne, la Savoie et Gênes, puis s’embarque pour les côtes d’Afrique à la poursuite des Barbaresques. À Coucy, où il revient après chaque voyage, il embellit le château d’Enguerrand III et aménage notamment les vastes salles des Preux et des Preuses, doublant la forteresse d’un palais paré des grâces du gothique flamboyant. Il est devenu comte de Soissons en 1367 grâce à son beau-père Édouard III (le roi anglais obtint le renoncement de son otage Guy de Blois et Soissons, qui pourtant cèdera ce même comté à Louis d'Orléans en 1391), et il va également acheter la ville de Ham à Marie de Ham.

Descendant de croisés prestigieux, Enguerrand VII participe à une expédition menée par Jean de Nevers - qui y gagne son surnom de Jean sans Peur - et le futur empereur Sigismond de Luxembourg contre les Turcs. Les armées chrétiennes sont défaites à Nicopolis, le 25 ou le , par le sultan Bayazid Ier. Emmené en captivité en Bithynie, il y décède de ses blessures l'année suivante.

Sans descendant mâle, sa fille aînée Marie lui succède.
Après la mort de son époux Henri de Bar, seigneur de Marle, elle vend en 1400, pour 400 000 livres, la baronnie de Coucy et ses dépendances de Folembray, Saint-Aubin, La Fère, Saint-Gobain, Pinon, le Chatellier, Saint-Lambert, Acy, Cerny et autres lieux, au duc Louis d'Orléans qui renforce ainsi son duché de Valois (la vente sera contestée, Louis ne pourra tout payer, et des arrangements ultérieurs laisseront aux Orléans surtout Coucy et la moitié de Soissons).

La seconde maison de Coucy n'existe plus, mais des biens importants passent à ses descendants issus de Marie Ire de Coucy : les Bar-le-Duc, puis les Luxembourg-Saint-Pol et les Bourbon-Vendôme (dont le roi Henri IV et les Condé) auront Marle, La Fère, St-Gobain, Ham ou Soissons en partie ; Vervins reste à une branche cadette.

Mariages et descendance[modifier | modifier le code]

Il épouse en premières noces Isabelle d'Angleterre (1332-1379), fille d'Édouard III, dont[1] :

Veuf, il se remarie en 1386 avec Isabelle de Lorraine († vers 1410), fille du duc Jean Ier de Lorraine, dont[1] :

Ascendance[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Monique Ornato, Répertoire prosopographique de personnages apparentés à la couronne de France aux XIVe et XVe siècles, Publications de la Sorbonne, 2001

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Paul Durrieu, « La prise d'Arezzo par Enguerrand VII, sire de Coucy, en 1384 », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 41,‎ , p. 161-194 (lire en ligne)
  • Barbara W. Tuchman, Un lointain miroir. Le XIVe, siècle des calamités, Paris, Fayard, 1991

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]