Emma La Grua

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Emma La Grua
« Mlle Emmy La Grua », première cantatrice du théâtre impérial de Saint-Pétersbourg, lithographie (1859)
Biographie
Naissance
Décès
(à 91 ans)
Courbevoie
Nom de naissance
Emilia Anna Wilhelma Augusta La Grua
Activité
Autres informations
Tessiture

Emma La Grua[Note 1], née le à Palerme et morte le à Courbevoie, est une soprano italienne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Emilia Anna Wilhelma Augusta La Grua naît à Palerme en 1831, fille de Louis La Grua et Friederike Funke, cantatrice.

Elle commence sa carrière de soprano coloratura[1] à l'âge de vingt ans[2] et acquiert en dix ans une solide réputation de tragédienne unanimement reconnue[2]. En 1850 elle fait partie de la troupe du Théâtre de la Cour de Dresde lorsque Giacomo Meyerbeer l'entend, lors d'une soirée privée, chanter en avant-première la romance d'Alice de Robert le Diable avec une belle voix de soprano pleine et étendue, estimant qu'elle fera une excellente « Falcon »[3]. Dans une lettre du Meyerbeer écrit encore à son propos : « Mme Lagrua a obtenu à Dresde beaucoup de succès dans les rôles de Valentine[4] et d'Alice[5]. » En 1852, elle crée le rôle d'Irène dans Le Juif errant de Fromental Halévy à l'Opéra de Paris[3]. En 1857, elle est à Buenos Aires pour l'ouverture du premier Théâtre Colón[6]. Elle est aussi une Norma recherchée[1] : en 1860, alors qu'une représentation est reportée parce qu'elle est souffrante, le jeune Piotr Ilitch Tchaïkovski, élève du Collège impérial de Jurisprudence, se rend à son domicile avec un ami, se faisant passer pour un étudiant de province, affirmant qu'il s'est déplacé à Saint-Pétersbourg spécialement pour elle et qu'il ne peut retourner chez lui sans l'avoir entendue. D'abord amusée, elle se met au piano et chante « Casta Diva » pour les deux amis[7]. Elle chante en Italie, en Amérique du Sud, à Paris, à Vienne où un journaliste la déclare « la meilleure comédienne d'Europe » et se trouve dans la troupe du Théâtre impérial lorsque Giuseppe Verdi se rend à Saint-Pétersbourg, en , pour la création de La forza del destino dont elle doit chanter le rôle de Leonora. À nouveau malade, elle ne peut assurer les répétitions de l'opéra dont la première doit être reportée, aucune chanteuse n'étant à même de la remplacer. Le rôle est finalement créé par Caroline Barbot lors de la saison suivante[2].

En 1887, son fils, né en 1857 à Rio de Janeiro, meurt dans le naufrage du Victoria, un steamer anglais qui assure la traversée Newhaven-Dieppe.

Elle meurt en 1922 à Courbevoie, au 30 rue Kilford, dans une maison de santé baptisée Les Tilleuls.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Parfois aussi « Lagrua ».

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Roland Mancini « La forza del destino », p. 880 in Jean Cabourg (dir.) Guide des opéras de Verdi, Fayard, collection Les indispensables de la musique, Paris, 1990, 1283 p. (ISBN 2-213-02409-X)
  2. a b et c Mary Jane Phillips-Matz, Giuseppe Verdi, pp. 524-525, Fayard, Paris, 1996, 1031 p. (ISBN 2-213-59659-X)
  3. a et b (en) The Diaries of Giacomo Meyerbeer Volume 3 1850-1856, Robert Ignatius Le Tellier (trad., éd. et notes), Fairleigh Dickinson Univ Press, 2002, 488 p. (ISBN 9780838638446) (Lire en ligne)
  4. Des Huguenots
  5. (de) Giacomo Meyerbeer Briefwechsel und Tagebücher, Sabine Henze-Döhring (Herausgegeben und kommentiert), Walter de Gruyter, 1999, 1073 p. (ISBN 3-11-014244-9) (Voir en ligne p. 879)
  6. (en) « Arrival of the Italian Singers (A history of opera in Buenos Aires, part II) » (Lire en ligne)
  7. (en) Alexander Poznansky, Tchaikovsky through others' eyes, Indiana University Press, 1999, 311 p. (ISBN 9780253335456) (Lire en ligne p. 19)

Liens externes[modifier | modifier le code]