Emily Hobhouse

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Emily Hobhouse
Emily Hobhouse en 1902.
Emily Hobhouse en 1902.

Naissance
St Ives (Cornouailles, Angleterre)
Décès (à 66 ans)
Londres (Angleterre)
Allégeance Parti libéral, pacifisme, progressisme
Cause défendue Droit de vote des femmes
• Campagne contre les camps de concentration britanniques
Autres fonctions Infirmière

Emily Hobhouse () était une infirmière britannique, militante progressiste et pacifiste connue pour la campagne active qu'elle mena contre les camps de concentration britanniques durant la seconde guerre des Boers.

Jeunesse

Née à Liskeard dans les Cornouailles, elle était la fille de Reginald Hobhouse, un recteur anglican et de Caroline Trelawny.

Une infirmière dévouée et une militante progressiste

Sa mère mourut alors qu'elle avait 20 ans et elle passa les 14 années suivantes à s'occuper de son père de santé fragile. Lorsque celui-ci mourut en 1895, elle quitta l'Angleterre pour le Minnesota comme infirmière auprès des mineurs. Elle se fiança avec un dénommé John Carr Jackson avec qui elle acheta un ranch au Mexique. Ruiné, le couple se sépara et elle revint en Angleterre en 1898.

Elle s'impliqua dans des activités politiques en tant que membre du parti libéral. Avec son frère, Leonard Trelawny Hobhouse, elle militait comme suffragette pour le droit de vote des femmes.

La guerre des Boers

Après le déclenchement de la Seconde Guerre des Boers en Afrique du Sud en octobre 1899, elle fut désignée par le député libéral Leonard Henry Courtney, pour prendre la direction de la branche féminine de la commission de conciliation sud-africaine.

Apprenant à la fin de l'été 1900 que plusieurs centaines de civils, femmes et enfants boers, avaient été victimes des opérations militaires et vivaient dans le plus grand dénuement, elle mit sur pied un fonds d'assistance aux femmes et enfants sud-africains en détresse. Elle se rendit dès la fin de l'année en Afrique du Sud afin de superviser la distribution des aides.

À son arrivée, elle découvrit l'existence des camps de concentration britanniques dans lesquels étaient emprisonnés des milliers de femmes et enfants boers. Elle obtint du gouverneur de la colonie du Cap, Alfred Milner, la mise à disposition de deux wagons de chemins de fer pour subvenir aux besoins des familles emprisonnées. Elle obtint de Lord Kitchener l'autorisation de voyager jusqu'à Bloemfontein.

Le camp de concentration de Bloemfontein

Lizzie van Zyl au camp de concentration de Bloemfontein où elle meurt à l'âge de sept ans

Elle visita le camp de concentration de Bloemfontein le où elle fut choquée par les conditions de vie des civils emprisonnés, notamment par leur état physique, l'insalubrité et par les ravages causés par les bronchites, pneumonies, dysenteries et typhoïdes.

Elle fut particulièrement touchée par le calvaire de la petite Lizzie van Zyl, une jeune enfant boer affamée au seuil de la mort « pour le seul prétexte que son père était un combattant boer qui refusait de se rendre ». La petite fille ne s'exprimant qu'en afrikaans, aucun des médecins anglophones unilingues du dispensaire du camp ne savait par ailleurs communiquer avec elle.

Profondément scandalisée, Emily Hobhouse tenta de soulager les misères et d'améliorer le quotidien des internés, réclamant du savon (qui lui fut d'abord refusé car considéré comme un article de luxe) ainsi que davantage de rations d'eau potable, de tentes et de produits de première nécessité.

Hobhouse visita encore les camps de Norvalspont, Aliwal North, Springfontein, Kimberley et ceux de la rivière Orange où partout elle assistait aux mêmes scènes de désespoir et de misère.

En , alors qu'elle regagnait la ville du Cap, elle fut particulièrement émue par une femme boer qui, son enfant mort dans les bras, attendait en gare de Springfontein un train qui allait la conduire vers un camp de concentration.

La commission Fawcett

De retour en Angleterre pour tenter de sensibiliser l'opinion britannique, elle fait face à d'importantes critiques et à l'hostilité des journaux et du gouvernement. Elle est alors accusée de trahir l'effort national de guerre. Néanmoins, sa campagne commença à ébranler les certitudes d'une partie de l'opinion publique, choquée par les descriptions qu'elle avait faites des camps de concentration sud-africains. Elle reçut alors de plus en plus de soutien financier pour son fonds à l'aide aux victimes de guerre.

À la suite du rapport de 15 pages d'Emily Hobhouse, le gouvernement britannique se résolut à missionner une commission sous la responsabilité de Millicent Fawcett, pour enquêter sur les conditions de vie dans les camps de concentration. La commission confirma les accusations d'Emily Hobhouse et formula de nombreuses recommandations, telles que l'amélioration du régime alimentaire et des équipements médicaux.

Emily Hobhouse revint au Cap en octobre 1901 mais elle ne fut pas autorisée à débarquer. Elle fut même refoulée et rapatriée en Angleterre. Elle s'installa alors en France où elle écrivit son livre The Brunt of the War sur son expérience sud-africaine.

Engagements en faveur de la réconciliation sud-africaine

Plus tard, lors de sa rencontre avec des généraux boers, Hobhouse apprit que sa description de la détresse des internés des camps avait contribué à la décision finale de ces derniers de signer le traité de Vereeniging.

En 1903, elle revint en Afrique du Sud dans l'espoir de faire progresser la réhabilitation et la réconciliation entre les sud-africains. Mais pour des raisons de santé, elle doit quitter l'Afrique du Sud en 1908 et revenir en Angleterre.

En 1913, elle effectue un nouveau voyage pour venir inaugurer à Bloemfontein le monument national aux femmes mais, malade, elle doit s'arrêter à Beaufort West et ajourner la suite de son périple.

Fin de vie

Hobhouse fut une pacifiste qui tenta de s'opposer au déclenchement de la Première Guerre mondiale. À la suite de celle-ci, c'est sous son initiative que plusieurs milliers de femmes et enfants d'Europe centrale furent secourus pendant plus d'un an afin d'éviter une famine.

Hobhouse est décédée à Londres en 1926 des suites d'une rechute d'un cancer du sein, et ses cendres disposées dans une niche aménagée dans le monument national aux femmes de Bloemfontein.

Hommages

Emily Hobhouse a reçu de nombreux hommages de la part des sud-africains, spécialement des Boers, d'habitude anglophobes, mais qui la vénéraient. Elle fut faite citoyenne d'honneur pour son action humanitaire et une souscription populaire au sein de la population afrikaner contribua à lui permettre de s'acheter une maison à St Ives dans les Cornouailles, aujourd'hui intégrée à l'hôtel de Porthminster.

Une ville de l'État libre d'Orange fut baptisée en son honneur ainsi qu'un sous-marin d'attaque.

À Bloemfontein, en Afrique du Sud, la résidence la plus ancienne sur le campus de l'Université de l'État libre porte le nom de Hobhouse.

Il y a une statue d'Emily Hobhouse à l'église de St. Ive, à Cornwall, sa ville natale.[1]

En 1990, Dirk de Villiers a dirigé le film sud-africain  ; That Englishwoman : An Account of the Life of Emily Hobhouse, avec Veronica Lang dans le rôle d'Emily Hobhouse.[2]

Ouvrages

  • The Brunt of the War and Where It Fell, (1902), Methuen + Co, Londres.

Voir aussi

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