Els Borst

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Els Borst
Illustration.
Els Borst en 2002.
Fonctions
Vice-Première ministre des Pays-Bas

(3 ans, 8 mois et 13 jours)
Premier ministre Wim Kok
Gouvernement Kok II
Prédécesseur Hans van Mierlo
Successeur Johan Remkes
Chef politique des Démocrates 66

(2 mois et 29 jours)
Prédécesseur Hans van Mierlo
Successeur Thom de Graaf
Ministre de la Santé, du Bien-être et des Sports

(7 ans, 7 mois et 25 jours)
Premier ministre Wim Kok
Gouvernement Kok I et II
Prédécesseur Hedy d'Ancona
Successeur Eduard Bomhoff
Biographie
Nom de naissance Else Eilers
Date de naissance
Lieu de naissance Amsterdam (Pays-Bas)
Date de décès (à 81 ans)
Lieu de décès Bilthoven (Pays-Bas)
Parti politique Démocrates 66
Diplômé de Université d'Amsterdam
Profession Médecin

Else « Els » Borst-Eilers, née le à Amsterdam et assassinée le à Bilthoven[1], est une femme politique néerlandaise membre des Démocrates 66 (D'66). Ministre de la Santé sous Wim Kok, elle mena à bien la dépénalisation de l'euthanasie aux Pays-Bas.

Éléments personnels[modifier | modifier le code]

Éléments personnels[modifier | modifier le code]

Elle termine ses études secondaires à Amsterdam en 1950, et entreprend aussitôt des études supérieures de médecine dans l'université de la capitale, obtenant son diplôme huit ans plus tard. Elle commence à travailler comme auxiliaire médical à l'hôpital Notre-Dame de la ville, puis suit, entre 1958 et 1960, une formation en pédiatrie. Elle enchaîne immédiatement avec une formation d'immunothérapie de cinq ans.

Elle est veuve à partir de 1988, non-croyante et vivait à Bilthoven.

Carrière[modifier | modifier le code]

Elle devient ensuite associée de recherche en immunothérapie à l'université d'Utrecht en 1965, puis est nommée, quatre ans plus tard, directrice de la banque du sang de l'hôpital universitaire d'Utrecht. En 1972, elle reçoit son doctorat de médecine de l'université d'Amsterdam, et se voit promue quatre ans plus tard directrice médicale de l'hôpital universitaire d'Utrecht.

Elle renonce à ce poste en 1985, à la suite de son élection comme vice-présidente du conseil de la santé. Elle conserve ce mandat jusqu'en 1994 et le cumule avec un poste de professeur de recherche et d'évaluation des pratiques cliniques au centre médical de l'université d'Amsterdam.

Ministre de la Santé (1994–2002)[modifier | modifier le code]

Membre des Démocrates 66 (D'66) depuis 1968, Els Borst est nommée ministre de la Santé, du Bien-être et des Sports dans la première coalition violette du travailliste Wim Kok le . Elle est alors la première médecin chargée d'occuper ce poste depuis 1971.

La ministre des sujets difficiles[modifier | modifier le code]

Au cours de ses huit années de mandat, elle a pourtant dû se prononcer sur plusieurs questions sensibles touchant à l'éthique médicale, comme la légalisation de l'euthanasie, les expériences sur les cellules souches ou encore la xénotransplantation.

Elle a également été responsable de la mise en œuvre de l'interdiction de vente du tabac pour les mineurs de moins de seize ans, et le relèvement de l'âge minimum légal pour acheter de l'alcool. Elle a en outre dû faire face au vieillissement de la population, qui n'est pas sans créer des difficultés financières pour son département ministériel dont elle devait déjà contrôler les dépenses. Elle a alors pris la décision d'affecter un budget global pour les actes de chirurgie, ce qui a entraîné une fermeture des blocs opératoires et la création de listes d'attente.

Vice-Première ministre[modifier | modifier le code]

Désignée chef politique et chef de file des D'66 pour les élections législatives du , elle n'a pas été capable de maintenir le parti à son niveau historique de 1994, à savoir 24 députés sur 150, dans la mesure où elle en a récolté dix de moins. Huit jours après le scrutin, elle renonce à diriger la formation. Toutefois, le 3 août suivant, elle est confirmée au ministère de la Santé et devient vice-Première ministre, occupant ces deux fonctions jusqu'à la démission du cabinet, le , puis par intérim jusqu'au 22 juillet suivant, après quoi elle a mis fin à sa carrière politique. Elle est la première femme, en tandem avec Annemarie Jorritsma, à suppléer protocolairement le Premier ministre des Pays-Bas.

Une ministre controversée[modifier | modifier le code]

Durant ses deux mandats, elle a fait l'objet de deux tentatives de motion de censure, qui ont été rejetées. La première concernait ses déclarations à la suite du crash du vol 1862 El Al, en 1992, à Amsterdam, dans le quartier de Bijlmermeer. Selon elle, il n'y avait « aucune matière toxiques, très dangereuse ou radioactive », alors qu'un rapport a prouvé par la suite que la queue de l'avion était lestée avec de l'uranium appauvri. La seconde, datée de 2001, lui reprochait ses propos dans une interview : au lendemain du vote de la loi sur l'euthanasie, elle déclare en effet que « tout est achevé », reprenant ainsi les derniers mots de Jésus Christ. Les partis chrétiens lui ont reproché ce choix de mots concernant un sujet aussi sensible pour la communauté chrétienne, qui plus est un Vendredi saint. Après le rejet de la motion, elle a présenté ses excuses aux députés. Dans une interview de 2009, Els Borst indique cependant que cette loi était intervenue « beaucoup trop tôt » et que les soins palliatifs en avaient pâti[2].

Mort[modifier | modifier le code]

Els Borst est retrouvée morte dans le garage de son domicile, à Bilthoven, le . Cinq jours plus tard, le parquet annonce que son enquête conclut que cette mort « est vraisemblablement due à une action criminelle »[3]. Deux ans plus tard, le , un déséquilibré connu des services de police, déjà détenu en prison pour avoir tué sa sœur, avoue l'avoir assassinée car elle a fait voter la loi légalisant l'euthanasie. Il dit avoir été chargé de cette « mission divine » de défense des valeurs chrétiennes quand il était enfant. Bien que le chef politique des D'66 Alexander Pechtold déclare que « [s]es pires craintes sont confirmées » et qu'« on a ôté la vie à Els Borst en raison de son travail en faveur de l’euthanasie », le parquet et l'avocate du suspect affirment ne pas croire à un assassinat de nature politique[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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