Elle nage

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Elle nage
Auteur Marianne Apostolides
Pays Drapeau du Canada Canada
Préface Madeleine Stratford
Genre Roman
Version originale
Langue Anglais canadien
Titre Swim
Lieu de parution Toronto
Date de parution 2009
Version française
Traducteur Madeleine Stratford
Éditeur La Peuplade
Date de parution 2016
Type de média Livre papier
Nombre de pages 119
ISBN 978-2-924519-19-6

Elle nage (titre original : Swim) est un roman de la romancière canadienne d'ascendance grecque Marianne Apostolides publié en 2009 et traduit en français en 2016.

Argument[modifier | modifier le code]

À 39 ans, Kat a un amant et est au bord de la rupture conjugale. Tout en faisant 39 longueurs de piscine, elle fait le point sur sa vie, essaie de comprendre ce qui s'est passé, et se donne pour but de prendre une décision avant la fin de son exercice. Pendant ce temps, sa fille adolescente connaît les premiers émois de l'amour en rencontrant un autre nageur légèrement plus vieux qu'elle au bord de la piscine.

Style[modifier | modifier le code]

Le roman est écrit dans un style saccadé imitant l'expérience immédiate de la nageuse : paragraphes courts composés de phrases généralement courtes elles-mêmes coupées par diverses ponctuations (virgules, tirets, parenthèses), outre l'emploi récurrent de la barre oblique pour fournir pour certains mots une variante, parfois synonyme, parfois autre. Le lecteur suit chacune des pensées de la protagoniste en temps réel : concentration sur ses mouvements de nage, conscience d'un autre nageur partageant la piscine avec elle, souvenirs, réflexions sur sa vie, observation de sa fille hors de l'eau, le tout dans un amalgame reproduisant la pensée spontanée, non structurée de la nageuse. Régulièrement surgit dans le texte un nombre indiquant à brûle-pourpoint une nouvelle longueur.

Extrait[modifier | modifier le code]

« Elle sortit sa fille du lit. Elle voulait un verre d'eau, se souvient-elle. C'était un besoin pressant – cette soif d'eau, un but si simple –, une urgence qui l'avait amenée à descendre les marches, étreignant son bébé, craignant de tomber; elle l'entendait gémir – en écho. Elle se rappelle la grotte de sa bouche ouverte, sa langue frémissante – son cri dans la pénombre; mais elle allait de l'avant.
Elle avançait, se dit-elle.
J'ai besoin d'un verre d'eau, se disait-elle, comme si l'eau pouvait guérir.
Elle avala – d'un trait – et l'eau s'écoulait de sa bouche, dégoutant sur la tête de son bébé, qui se tortillait et hurlait, la bouche comme un trou – sans dents : juste une langue et une cavité.
Ça pleure toujours comme ça.
J'ai des serpents dans le corps, songea-t-elle |31|. Elle posa les yeux sur ses seins – horribles – pleins de conduits déformés comme des serpents qui auraient avalé une proie, tout rond. Ils étaient, en elle, engloutis et revanchards : ses seins endurcis, ces serpents boursouflés.
Mon doux... grogna-t-elle.
Elle criait, sous l'emprise de la faim; son père avait compté les gouttes; elle avait mis sa fille au sein.
Mon doux...
Cela vint sans arriver.
Elle était – à présent – liquide.
Je dois me décider.
Elle ferme les yeux sous l'eau. Elle ressent la panique – désorientation – soudain dépourvue de tout indice/point de repère, ne voyant plus qu'une masse noire. » (Longueurs 30-31, pp. 110-111)

Éditions[modifier | modifier le code]

Critiques[modifier | modifier le code]