Elizabeth Spillius

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Elizabeth Spillius
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Naissance
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Voir et modifier les données sur Wikidata (à 92 ans)
LondresVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
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Elizabeth BottVoir et modifier les données sur Wikidata
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Vue de la sépulture.

Elizabeth Spillius née Bott le à Toronto et morte le à Londres, est une anthropologue et psychanalyste canadienne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Elizabeth Bott est la benjamine d'une fratrie de trois sœurs. Sa mère Helen McMurchie Bott (en) est une psychologue et essayiste, cofondatrice de l'Institute of Child Study (en) à l'université de Toronto. Son père Edward Alexander Bott (en) dirige le département de psychologie de cette même université en 1926 et est membre fondateur de la Société canadienne de psychologie (en)[1] et président[2]. Elle obtient sa licence de psychologie à l'université de Toronto, et un master d'anthropologie à l'université de Chicago, en 1949[3]. Elle prépare ensuite une thèse de doctorat en anthropologie, d'abord à la London School of Economics, puis qu'elle soutient en 1956 au Tavistock Institute of Human Relations[4]. Ses recherches sont généralement considérées comme représentatives des travaux de l'École d'anthropologie de Manchester (en)[5]. Sa recherche la plus connue est Family and Social Network (1957), prolongement de sa thèse, sur des familles de la classe ouvrière de l'est londonien, dans lequel elle formule ce qui est par la suite désigné comme l'« hypothèse de Bott »[6],[7]. Les premiers résultats de ses recherches sont présentées durant un séminaire de l'UNESCO sous l'intitulé Urban Families: Conjugal roles and social networks (1954) et sont publiés en 1955 et 1957[8]. Dans cette recherche, elle conceptualise différents aspects du travail et de la répartition des tâches au sein du couple.

En 1956, elle commence une formation de psychanalyste au sein de la Société britannique de psychanalyse, puis elle séjourne durant trois années aux Tonga avec son époux, James Spillius, anthropologue canadien dont elle a fait connaissance à la LSE et qu'elle a épousé en 1957[3]. James Spillius travaille pour l'OMS, tandis qu'elle-même effectue un travail de terrain anthropologique. Elle s'intéresse ainsi à l'histoire des Tonga et étudie les relations familiales, les cérémonies officielles et les coutumes tongiennes[3]. Elle publie notamment un récit de la visite du capitaine Cook en 1773[3]. Elle se lie avec la reine Salote[3].

Elle devient membre de la Société britannique de psychanalyse en 1964 et formatrice et superviseuse à l'Institut de psychanalyse de la société en 1975[4].

De 1988 à 1993, elle dirige la collection New Library of Psychoanalysis aux éditions Routledge et relit des articles de l'International Journal of Psychoanalysis[3]. Elle est spécialiste de la pensée de Melanie Klein, et publie plusieurs ouvrages d'introduction à son œuvre[4]. Elle fait un travail d'archiviste au Melanie Klein Trust[3]. Elle publie Encounters with Melanie Klein en 2007 et codirige The New Dictionary of Kleinian Thought. Elle apporte aussi des contributions théoriques à la pensée psychanalytique, sur la notion d'envie dans une perspective kleinienne (« Varieties of Envious Experience », 1993)[9] et sur le concept d'identification projective (Projective Identification: The fate of a Concept, avec Edna O'Shaughnessy, en 2012).

Publications[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Family and Social Network, London, Tavistock Institute, 1957, rééd. Routledge, 2008 (ISBN 978-0415488266), 400 p.
  • Encounters with Melanie Klein: Selected Papers of Elizabeth Spillius, Routledge, 2007 (ISBN 978-0415419987) 264 p.[10]
  • Projective Identification : the Fate of a Concept, avec Edna O'Shaughnessy, Hoboken, Taylor & Francis, 2011 (ISBN 9780415605298)[11]
  • Journeys in Psychoanalysis: The selected works of Elizabeth Spillius, éd. Priscilla Roth & Richard Rusbridger, Routledge, 2015, (ISBN 978-0415835176) 192 p.

Direction d'ouvrages[modifier | modifier le code]

  • (co-dir.) The New Dictionary of Kleinian Thought, Routledge, 2011, (ISBN 978-0415592598), 576 p.

Édition d'ouvrages à la New Library of Psychoanalysis[modifier | modifier le code]

  • (éd.) Melanie Klein today: development in theory and practice, Tavistock / Routledge, 1987. New Library of Psychoanalysis :
  • (éd.) Psychic equilibrium and psychic change : selected papers of Betty Joseph, avec Michael Feldman, Tavistock/Routledge, 1989. New Library of Psychoanalysis
  • (éd.) Melanie Klein in Berlin: her first psychoanalyses of children, de Claudia Frank, Routledge, 2009.

Distinctions[modifier | modifier le code]

  • 2010 : membre d'honneur de la Société britannique de psychanalyse[12]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Freeman et Barry Wellman, « A Note on the Ancestral Toronto Home of Social Network Analysis », Connections, vol. 18, no 2,‎ , p. 15 (lire en ligne, consulté le )
  2. John Conway (éd.), A Chronicle of the Activities of the Canadian Psychological Association 1938-2000, Ottawa, Canadian Psychological Association/Société canadienne de psychologie, (lire en ligne) [PDF].
  3. a b c d e f et g Milton 2020.
  4. a b et c Brigitte Nölleke, « Women psychoanalysts in Great Britain: Elizabeth Bott Spillius », Biografisches Lexikon, Psychoanalytikerinnen, (consulté le )
  5. “Manchester Group” of researchers honoured, 14 April 2010.
  6. Joan Aldous et Murray A. Straus, « Social Networks and Conjugal Roles: A Test of Bott's Hypothesis », Social Forces, vol. 44, no 4,‎ , p. 576-580 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Lloyd H. Rogler et Mary E. Procidano, « The Effect of Social Networks on Marital Roles: A Test of the Bott Hypothesis in an Intergenerational Context », Journal of Marriage and Family, vol. 48, no 4,‎ , p. 693-701 (lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) Bott, « Urban Families: Conjugal Roles and Social Networks », Human Relations, vol. 8, no 4,‎ , p. 345-384 (DOI 10.1177/001872675500800401)
  9. Elizabeth Spillius, « Varieties of Envious Experience » , The International Journal of Psychoanalysis, décembre 1993, vol. 74, no 6, p. 1199-1212.
  10. [compte rendu] Michael Brearley, « Encounters with Melanie Klein: Selected Papers of Elizabeth Spillius by Elizabeth Spillius (2007, Routledge) », The International Journal of Psychoanalysis,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. [compte rendu] Carol Long, « Projective Identification: The Fate of a Concept edited by Elizabeth Spillius and Edna O'Shaughnessy London: Routledge, 2012. (ISBN 978-0-415-60529-8) », Psycho-Analytic Psychotherapy in South Africa, vol. 20, no 1,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Jane Milton, « Elizabeth Spillius », sur psychoanalysis.org.uk, Institute of Psychoanalysis British Psychoanalytical Society, màj 2016 (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]