Eliahu Itzkovitz

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Eliahu Itzkovitz
Naissance
Chișinău, en Drapeau de la Moldavie Moldavie
Décès
Allégeance Drapeau d’Israël Israël, Drapeau de la France France
Unité Marine israélienne, puis Légion étrangère
Conflits Guerre d'Indochine

Eliahu Itzkovitz, né en 1932 et mort en 2015, était un juif roumain d'origine moldave qui, alors qu'il était prisonnier dans un camp de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale, fut témoin du meurtre de sa famille aux mains d'un gardien de prison nommé Stănescu. Itzkovitz jura de venger ce meurtre, mais n'ayant pu trouver le meurtrier après la guerre, il émigra en Israël où il servit dans les Forces de défense israéliennes. Apprenant que Stănescu s'était enrôlé dans la Légion étrangère française, il déserte de Tsahal et rejoint la Légion. Itzkovitz pu ainsi traquer et tuer Stănescu en Indochine française. Traduit en cour martiale en Israël pour désertion, il fut condamné à un an de prison du fait des circonstances exceptionnelles de son départ.

Biographie[modifier | modifier le code]

Eliahu Itzkovitz est né dans une famille juive de Chișinău, en Moldavie[1].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Eliahu et sa famille sont internés dans un camp de concentration en Roumanie, où Eliahu est témoin du meurtre de ses parents et de ses trois frères par un gardien de prison roumain nommé Stănescu[1],[2]. Itzkovitz survit aux camps et est libéré par les forces soviétiques en 1944[1],[2],[3].

Après son retour en Roumanie, Itzkovitz commence à rechercher Stănescu dans le but de se venger. Il échoue à le retrouver, mais identifie son fils et le poignarde avec un couteau de boucher. En 1947, un tribunal roumain le condamne à cinq ans de maison de correction pour mineurs[3]. En 1952, il est libéré et les autorités communistes de Roumanie lui accordent l'autorisation d'émigrer en Israël.

En 1953, il s'enrôle dans les Forces de défense israéliennes où il sert dans une brigade parachutiste[1],[3]. Pendant ce temps, il apprend que Stănescu avait réussi à s'échapper dans la zone d'occupation française en Allemagne et s'était enrôlé dans la Légion étrangère française . Itzkovitz se décide alors à reprendre sa traque.

Itzkovitz a demandé un transfert dans la marine israélienne, qui lui est accordé sans trop de difficultés[1],[3]. Il est peu après affecté à un escadron de destroyers et de corvettes basé à Haïfa[3]. Après plusieurs mois dans la marine, le navire sur lequel il servait arrive au port de Gênes, en Italie, pour récupérer des équipements. Itzkovitz saisit l'occasion et déserte, traversant la frontière avec la France où il s'enrôle dans la Légion étrangère[1],[3].

Dès son incorporation en France, il est envoyé en Algérie où il suit une formation de base[1]. Après l'avoir terminée, il continue à chercher Stănescu et découvre que celui-ci sert avec le 3e régiment étranger d'infanterie en Indochine française[1]. Itzkovitz se porte volontaire pour le 3e REI et trois mois à peine après s'être engagé, il est affecté dans le même bataillon que Stănescu, allant jusqu'à obtenir un poste dans l'unité de Stănescu[1], celui-ci étant devenu caporal et dirigeant une escouade d'hommes[3]. Itzkovitz prend son temps pour exercer sa vengeance, et le tue lors d'une patrouille le long de la route coloniale 18 près de Bắc Ninh[1],[3]. Itzkovitz effectue le reste de son contrat jusqu'à sa libération en 1958[1],[3].

Après avoir terminé son service dans la Légion, il se rend à l' ambassade d'Israël à Paris où il est présenté à l'attaché militaire pour répondre de sa précédente désertion[1],[3]. Il rentre volontairement en Israël pour y être jugé[1],[3]. Reconnu coupable, il est condamné à un an d'emprisonnement à la lumière des circonstances inhabituelles entourant sa désertion[1],[3].

Itzkovitz décède en 2015[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m et n Charles Mercer, Legion of Strangers, Holt, Rinehart,and Winston of Canada, Ltd., , 283–286 (ASIN B001JKOZEC, lire en ligne)
  2. a et b Zosa Szajkowski, Jews and the Foreign Legion, New York, New York, Ktav Publishing House, (ISBN 0-87068-270-9), p. 23
  3. a b c d e f g h i j k et l Bernard Fall, Street Without Joy, Mechanicsburg, Stackpole Books, , 286–290 p. (ISBN 0-8117-1700-3)
  4. Djemaa Chraiti et Joshua Gabriel Saada, Eliahu Itzkovitz La Vengeance d'Un Enfant Juif, Amazon Digital Services LLC – Kdp Print Us, (ISBN 978-2-9701112-5-2, lire en ligne)