Effet de harem
L’effet de harem est un phénomène sociologique observé en science (astronomie et botanique), qui consiste à ce qu'un homme scientifique, en position de pouvoir, s'entoure majoritairement dans son groupe de recherche de femmes occupant des positions subordonnées.
Histoire
[modifier | modifier le code]Le terme de « harem de Pickering » a été employé dès 1913 pour désigner l'équipe de douze calculatrices du laboratoire d'Edward Charles Pickering, astrophysicien et directeur de l'observatoire de l'université Harvard. Celui-ci préférait engager des femmes pour rassembler et analyser des données[1]. Son laboratoire va employer ainsi plus de 80 calculatrices[2]. Le salaire inférieur des femmes permettait de recruter davantage de personnes au sein d'une équipe avec le même budget. Les Harvard Computers étaient payées 25 à 50 cents de l'heure, soit autant qu'une ouvrière, en dépit de leur qualifications scientifiques[2]. De plus, le risque de conflit au sein de l'équipe était jugé plus faible, les femmes étant considérées moins susceptibles d'entrer en compétition entre elles, par rapport à un groupe d'hommes occupant le même poste[3],[2].
Une deuxième observation permet de parler d'« effet de harem »[4]. Erwin Frank Smith, phytopathologiste américain, a engagé plus de vingt assistantes de recherche pour étudier les problèmes agricoles à la fin du XIXe et au début du XXe siècle[5].
Le biologiste britannique William Bateson à l'Université de Cambridge est assisté uniquement de femmes, notamment Edith Rebecca Saunders botaniste, Muriel Wheldale Onslow biochimiste et Florence Margaret Durham, généticienne, ainsi que de son épouse, Béatrice Bateson[6]. Ce laboratoire a contribué à la découverte de la génétique moderne[7].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Harem effect (science) » (voir la liste des auteurs).
- (en) Barbara L. Welther, « Pickering's Harem », Isis, vol. 73, .
- (en) Bianca Nogrady, The Best Australian Science Writing 2015, .
- (en) Margaret W. Rossiter, « "Women's Work" in Science », Isis, vol. 71, , p. 381-398.
- Nicolas Journet, « L'effet de harem », Sciences Humaines, (lire en ligne).
- (en) Margaret W. Rossiter, « Women Scientists in the United States Before 1920 », American Scientist, vol. 62, .
- (en) Robert Olby (en), « Bateson, William (1861–1926) », dans Oxford Dictionary of National Biography, (lire en ligne).
- (en) Georgina Ferry, « Women in Science | History, Achievements, & Facts », sur Encyclopædia Britannica (consulté le ).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]