Edgar le Pacifique
Edgar | |
Portrait d'Edgar dans une charte de 966. | |
Titre | |
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Roi d'Angleterre | |
– 15 ans, 9 mois et 7 jours |
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Prédécesseur | Eadwig |
Successeur | Édouard le Martyr |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Wessex |
Date de naissance | vers 943 |
Date de décès | |
Lieu de décès | Winchester |
Sépulture | Abbaye de Glastonbury |
Père | Edmond Ier |
Mère | Ælfgifu de Shaftesbury |
Conjoint | Æthelflæd Wulfthryth Ælfthryth |
Enfants | Édouard le Martyr Édith de Wilton Edmond Æthelred le Malavisé |
Liste des monarques d'Angleterre | |
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Edgar (Ēadgār en vieil anglais), né vers 943 et mort le 8 juillet 975, est roi d’Angleterre de 959 à sa mort. Deuxième fils d'Edmond Ier, il succède à son frère aîné Eadwig. Son règne est notamment marqué par la réforme monastique menée par les archevêques Dunstan de Cantorbéry et Oswald d'York, ainsi que l'évêque Æthelwold de Winchester. Canonisé après sa mort, l'historiographie l'a surnommé « Edgar le Pacifique »
Biographie
Jeunesse
Edgar est né en 943 ou 944. Il est le deuxième fils d'Edmond Ier, qui règne sur l'Angleterre de 939 à 946, et de son épouse Ælfgifu. Edmond est assassiné en 946, alors que ses fils sont encore jeunes : Edgar n'a que trois ans et son frère aîné, Eadwig, cinq. C'est leur oncle Eadred, le frère cadet d'Edmond, qui devient alors roi. Edgar est envoyé auprès du puissant Æthelstan Demi-Roi, ealdorman d’Est-Anglie, et reçoit l’éducation de l’abbé Dunstan de Glastonbury.
En novembre 955, Eadred meurt et Eadwig lui succède. Il se fait rapidement de nombreux ennemis et, en 957, il est obligé de partager le royaume avec son frère Edgar, alors âgé de quatorze ans, qui reçoit ainsi la Northumbrie et la Mercie. Il est possible que ce partage ait été prévu dès l’avènement d'Eadwig, comme une façon de reconnaître le rang d’Edgar en tant qu'héritier du trône. Cette division ne dure pas : Eadwig meurt le 1er octobre 959 et Edgar devient le souverain de toute l’Angleterre.
Règne
La réforme monastique
Edgar rappelle immédiatement Dunstan d'exil pour le nommer évêque de Worcester, puis de Londres et enfin archevêque de Cantorbury. L'allégation selon laquelle Dunstan aurait d'abord refusé de couronner Edgar car il désapprouvait son mode de vie, fait référence à l'histoire populaire de Wulfthryth, la maîtresse d'Edgar, une femme de Wilton qui lui donne une fille, Eadgyth, en 961. Dunstan reste toutefois le conseiller de Edgar durant son règne.
Le mouvement de réforme monastique qui restaure la règle bénédictine dans les communautés monastiques peu disciplinées, est à son maximum pendant la période de Dunstan, d'Aethelwold et d'Oswald. Toutefois, la portée et l'importance de ce mouvement restent controversées.
Pendant son règne, il encourage la destruction des loups qui disparaissent pratiquement d'Angleterre à cette époque[1],[2].
Le sacre de 973
Edgar est sacré à Bath le , dans une cérémonie impériale envisagée non pas comme l'entrée en fonction, mais comme l'apothéose de son règne. Cette cérémonie, conçue par Dunstan lui-même, et célébrée dans un poème de la Chronique anglo-saxonne, forme la base de l'actuelle cérémonie anglaise du couronnement. Le couronnement symbolique est une étape importante : peu après, d'autres rois viennent jurer fidélité à Edgar à Chester, dont Kenneth II d'Écosse et Mael Coluim mac Domnall de Strathclyde ainsi que les princes gallois Iago ab Idwal et Hywel ab Ieuaf et le « Roi des Îles » Mac Harald. Les grandes lignes de la « soumission à Chester » sont reconnues comme vraies, bien que l’histoire ait probablement subi des embellissements par la suite (ainsi les « huit rois » qui manient les rames de la barge d'Edgar sur la Dee).
Mort et succession
Edgar meurt le 8 juillet 975 à Winchester, et est enterré à l'abbaye de Glastonbury. Il est à peine âgé de trente-et-un ou trente-deux ans et ne semble pas avoir pris de mesures concernant sa succession[3]. Ses deux fils peuvent prétendre au trône, Édouard en tant que fils aîné et Æthelred en tant que fils de la reine Ælfthryth. En fin de compte, la couronne revient à Édouard, mais il est assassiné trois ans plus tard, peut-être à l'instigation d'Ælfthryth, dont le fils monte à son tour sur le trône.
Par contraste avec le règne troublé de son fils Æthelred, l'époque d'Edgar est considérée a posteriori comme un âge de paix et de stabilité, ce qui lui vaut le surnom de Pacificus, « le Pacifique », dans la chronique de Jean de Worcester, rédigée au XIIe siècle[3]. Il est reconnu comme saint par l'Église catholique romaine qui le célèbre le 8 juillet.
Mariages et descendance
On connaît quatre enfants d'Edgar, trois fils et une fille, qu'il a eu de trois femmes différentes :
- Édouard le Martyr (vers 962 – 978), fils d'Æthelflæd Eneda, roi d'Angleterre ;
- Eadgyth (entre 961 et 964 – entre 984 et 987), fille de Wulfthryth, religieuse à l'abbaye de Wilton ;
- Edmond (vers 966 – 970 ou 971), fils aîné d'Ælfthryth ;
- Æthelred le Malavisé (vers 968 – 1016), deuxième fils d'Ælfthryth, roi d'Angleterre.
Références
Bibliographie
- (en) Donald Scragg (éd.), Edgar, King of the English, 959-975 : New Interpretations, Woodbridge, Boydell & Brewer, , 274 p. (ISBN 978-1-84383-399-4, lire en ligne).
- (en) Ann Williams, « Edgar (943/4–975) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (lire en ligne ).