Dun-sur-Auron

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Dun-sur-Auron
Dun-sur-Auron
L'hôtel de ville.
Blason de Dun-sur-Auron
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Centre-Val de Loire
Département Cher
Arrondissement Saint-Amand-Montrond
Intercommunalité Communauté de communes du Dunois (Cher)
(siège)
Maire
Mandat
Louis Cosyns
2014-2020
Code postal 18130
Code commune 18087
Démographie
Population
municipale
3 572 hab. (2021 en diminution de 10,05 % par rapport à 2015)
Densité 71 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 53′ 08″ nord, 2° 34′ 21″ est
Altitude Min. 151 m
Max. 188 m
Superficie 50,09 km2
Élections
Départementales Dun-sur-Auron
Localisation
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Liens
Site web dun-sur-auron.fr

Dun-sur-Auron est une commune française située dans le département du Cher en région Centre-Val de Loire.

Géographie

Le territoire de la commune est traversé par les rivières de l'Auron et de l'Airain.

Localisation

Toponymie

Le nom de Dun est probablement issu du terme d'origine gallo-romaine Dunum. Ce toponyme fait référence à la notion d'« enceinte fortifiée »[1].

Au Moyen Âge, la ville de Dun est connue sous le toponyme de « Dunensi » (en 880), et sous celui de « Duno », en 1095[1].

Histoire

Âge du fer

Le site de Dun-sur-Auron fait l'objet d'une occupation celtique dès la fin de l'âge du bronze et le début du 1er âge du fer. Des fosses à incinération, recouvertes de tumuli, ont été exhumées lors de fouilles réalisées dans la seconde moitié du XXe siècle au sein de la plaine dite de « La Périsse », dans les marges de Dun. Le viatique recueilli dans ces structures funéraires, d'époque bronzifère tardive / Hallstatt « A1 », est entre autres composé de bracelets, de lames d'épées et de torques à reliefs triangulaires[2]. À partir du Hallstatt « final », puis le 2e âge du fer, le site de Dun-sur-Auron fait partie intégrante de la civitates (ou territoire) des Bituriges Cubii[3]. Grâce aux prospections archéologiques effectuées sur les terres dunoises à partir du XIXe siècle[Note 1], des structures protohistoriques, telles que des sépultures funéraires appartenant à une nécropole, ont ainsi été mises en évidence[5]. L'ancien cimetière celte de Dun se développe à proximité de la vallée de l'Auron[4]. L'emploi de la nécropole s'amplifie à la fin de la période laténienne « finale » et connaît une phase d'utilisation qui se prolonge jusqu'au début de la romanisation de Dun[3]. D'autres investigations, opérées au sein de certaines de ces tombes au cours des années 1960[6], ont permis de dégager des mobiliers funéraires notamment constitués d'artefacts sous la forme de pièces d'armes les unes de combat, les autres dites « de parade »[3]. Les rapports archéologiques montrent qu'il s'agit de sépultures aristocratiques[3].

Antiquité

Au cours de la période gallo-romaine, la cité berrichonne se pare d'un schéma urbanistique de forme rectangulaire[7]. Le centre de la ville laisse apparaître un système de voirie d'aspect quadrillé[7]. Quelques vestiges de structures domestiques et d'autres de type fortifié attribués à cette époque ont été signalés sur les pourtours de la ville dunoise[7]. En lisière du territoire dunois, des photographies d'archéologie aérienne ont permis d'indiquer l'existence de ruines d'un habitat domestique appartenant à une villa. Cette villa, dénommée villa « des Tourattes », est localisée à 9 kilomètres « à vol d'oiseau » au Nord-Ouest de la commune de Thaumiers dont le site a délivré d'importants vestiges archéologiques attribués à l'époque gallo-romaine[8].

Moyen Âge

D'origine très ancienne, Dunum est un lieu fortifié gaulois. Au Moyen Âge la seigneurie de Dun dépendait du vicomte de Bourges. En 1101, le dernier vicomte, Eudes de Dun surnommé Arpin, vendit sa vicomté à Philippe Ier pour pouvoir partir en croisade. Dun devint la troisième ville royale du Berry, prit le nom de Dun-le-Roi et Philippe Auguste la dota d'importantes fortifications. La carte aérienne de la ville montre que ces structures d'enceinte présentent globalement l'aspect d'un ovale[7][9][7]. Toutefois, le cœur de la cité de Dun conserve un plan de quadrillage orthonormé et rectiligne mis en place à l'époque gallo-romaine[7].

Les habitants bénéficient d’une charte communale inspirée de la charte de Lorris[10].

Durant l'été 1183, une compagnie de mercenaires (ou brabançons), commandée par Curbaran et Raymond Brun, ravage le pays. Le 20 juillet, les Capuchonnés, peut-être assistés de troupes de Philippe Auguste, les massacrent près de Dun[11],[12],[13].

Des guerres de religion à la Révolution française

En 1709, une révolte secoue la ville. L’année précédente, les récoltes ont été très mauvaises, le grain manque ou devient très cher. Réduits aux dernières extrémités, les habitants prennent d’assaut un grenier, en proclamant qu’ils « mouraient de faim », demandant « qu'on les pendît pour finir plus tôt leur vie »[14].

Révolution française et Premier Empire

Durant la Révolution, pour suivre le décret de la Convention du 25 vendémiaire an II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d'autres dénominations, la commune de Dun-le-Roi change de nom pour Dun-sur-Auron[15]. À la Restauration, la commune reprend son nom d’Ancien Régime, qu’elle conserve jusqu’à la Troisième République. En 1880, la commune reprend son nom révolutionnaire qu’elle conserve jusqu’à aujourd’hui[15].

XIXe et XXe siècles

En 1892 y est installée une colonie familiale pour aliénés. Un livre est consacré à cet épisode : Juliette Rigondet, Un village pour aliénés tranquilles, Fayard, 2019.

En 1940, la 114e compagnie de travailleurs étrangers est installée à Dun-sur-Auron pour travailler pour le compte du ministère de l'Air[16].

Le 1er septembre 1944, des combats ont lieu près de Dun entre des éléments allemands de la colonne Taglischbeck, battant en retraite, et du 2e bataillon de la 33e 1/2 brigade FFI, faisant 14 victimes françaises, soldats tués au feu et civils abattus. Un monument a été élevé en 1950 à la mémoire de ces victimes de la libération de Dun[17].

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Héraldique

Blason de Dun-sur-Auron

Les armes de Dun-sur-Auron se blasonnent ainsi :

D'azur à la fasce cousue de gueules, accompagnée en chef de trois fleurs de lys d'or et en pointe d'un mouton d'argent[18].

Économie

Politique et administration

Tendances politiques et résultats

Liste des maires

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1983 1989 Berthe Fiévet[19] PS Psychiatre des hôpitaux[20] Députée de 1981 à 1986
1989 1995 Bernard Boussard Centre Gauche[21], puis DVD[22] Industriel agro-alimentaire ("Huiles Comestibles Bernard Boussard")
1995 En cours
(au 2 avril 2014)
Louis Cosyns UMP-LR Agent général d'assurances
Député du Cher de 2002 à 2012
Réélu pour le mandat 2014-2020[23]

Démographie

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[25].

En 2021, la commune comptait 3 572 habitants[Note 2], en diminution de 10,05 % par rapport à 2015 (Cher : −3,05 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
2 8492 8492 9293 2823 8744 0194 0974 6174 948
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
5 3655 4605 4545 0935 0014 5554 2744 1234 244
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
4 4624 6874 6024 0403 8703 8433 7753 6763 782
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
4 0083 9954 1544 2384 2614 0133 8543 8214 002
2014 2019 2021 - - - - - -
3 9483 6553 572------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[26] puis Insee à partir de 2006[27].)
Histogramme de l'évolution démographique

Patrimoine

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Événements

Music A Dun qui se déroule une semaine avant le Printemps de Bourges Cinémobile

Vie militaire

De 1940 à 1942, le 72e régiment d’artillerie, régiment d'Île-de-France, est cantonné à Issoudun, Dun-sur-Auron et L'Isle-Jourdain (Vienne)[30].

Médias

Presse écrite

Radios

Télévision

Personnalités liées à la commune

Cadre de vie

Dans son palmarès 2016, le Conseil National des Villes et Villages Fleuris de France a attribué deux fleurs à la commune au Concours des villes et villages fleuris[31].

Notes

Notes
  1. Ces travaux d'investigations archéologiques sont notamment réalisés par Moreau et Martinet et leur rapports ont été publiés en 1878[4].
  2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Références
  1. a et b Ernest Nègre, « Noms de peuples gaulois 2421 2546 », dans Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Librairie Droz, , 708 p. (lire en ligne), page 150.
  2. Olivier Buchsenschutz, M. Willaume et P. Gablin, « Le site Bronze final : Premier âge du Fer des Grandes-Chapelles à Brion (Indre) - Études et travaux », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. tome 76, nos 10 et 12,‎ , pages 410, 418 et 419 (DOI 10.3406/bspf.1979.5164, lire en ligne, consulté le ).
  3. a b c et d Anne Villard, « Approche des rites funéraires dans les tombes aristocratiques de la fin de l'Age de Fer et du début de l'époque romaine, à partir de l'exemple biturige. (An outline of burial practices in aristocratic graves of the Late Iron Age and Early Roman period: the example of the bituriges). », dans Anne Villard et al., Monde des morts, monde des vivants en Gaule rurale : Actes du Colloque ARCHEA/AGER (Orléans, 7-9 février 1992), vol. Supplément à la Revue archéologique du centre de la France, 6, Tours, Fédération pour l'édition de la Revue archéologique du Centre de la France, (lire en ligne), pages 319 à 321.
  4. a et b Ian B. M. Ralston (dir.), Laurence Augier et Olivier Buchsenschutz (dir.), « L'histoire des recherches et le contexte archéologique. », dans Olivier Buchsenschutz (directeur d'ouvrage), Ian Ralston (directeur d'ouvrage) et al., Occupation de l'âge du Fer dans la vallée de l'Auron, vol. Supplément à la Revue archéologique du centre de la France, 22, Tours, Fédération pour l'édition de la Revue archéologique du centre de la France, (lire en ligne), page 27.
  5. Serge Lepeltier, Olivier Buchsenschutz (dir.) et Ian Ralston (dir.), « Préface », dans Olivier Buchsenschutz (directeur d'ouvrage), Ian Ralston (directeur d'ouvrage) et al., Occupation de l'âge du Fer dans la vallée de l'Auron, vol. Supplément à la Revue archéologique du centre de la France, 22, Tours, Fédération pour l'édition de la Revue archéologique du centre de la France, (lire en ligne), page 13.
  6. Buchsenschutz 2015, p. 45.
  7. a b c d e f et g Jacqueline Soyer, « Les fortifications circulaires isolées en France. », Annales de Normandie, vol. 15e année, no 3,‎ , pages 330 et 331 (DOI 10.3406/annor.1965.6731, lire en ligne, consulté le ).
  8. Christine Bryant-Villerio, « Thaumiers. », dans Christine Bryant-Villerio et al., Agglomérations secondaires antiques en Région Centre, vol. 1, t. Supplément à la Revue archéologique du centre de la France, 17, Fédération pour l'édition de la Revue archéologique du Centre de la France, (lire en ligne), page 48.
  9. Cette forme ovoïde est en grande partie effacée postérieurement à l'opération de reboisement réalisée au cours des XVIIe et XVIIIe siècle[7].
  10. Archives départementales de l’Indre, Berry médiéval : à la découverte de l’Indre au Moyen Âge, catalogue d’exposition, Châteauroux, Archives départementales de l’Indre, 2009, p. 15
  11. Georges Duby. Les Trois Ordres, ou l’imaginaire du féodalisme, in Féodalité. Gallimard, 1996. Collection Quarto. p. 795-803. Première publication : 1978.
  12. La guerre au Moyen Âge – 2003 – PUF - Philippe Contamine - page 401
  13. Histoire du Berry: Volume 2 - 1844 - Louis Reinal - page 68-72
  14. Jean Nicolas, La Rébellion française : mouvements populaires et conscience sociale, 1661-1789, Paris : Gallimard, 2008. Collection Folio, (ISBN 978-2-07-035971-4), p. 423
  15. a et b EHESS, notice de la commune sur le site Cassini, consultée le 20 février 2009
  16. Didier Arnold, Les réfugiés de la Guerre d'Espagne dans le Cher. 1936-1946, documents disponibles aux Archives départementales du Cher, Archives départementales du Cher, mis à jour en mars 2013, consulté le 25 mars 2013, p. 2
  17. "Paul Boisset, mort pour la France", section Histoire et généalogie de l'Association Artls et Loisirs, Saint-Laurent-Nouan, septembre 2010
  18. Le blason de la commune sur Gaso. Consultation : février 2009.
  19. indiquée en fonctions en 1988, Brigitte Coulon, Gérard Coulon, « Les femmes à la conquête de leurs droits : autour d'une polémique dans la presse locale en 1913 », Berry no 7, automne 1988, ISSN 0985-1569, p. 8
  20. Fiche Berthe Fiévet sur le site de l'Assemblée nationale
  21. Marc Metdepenningen, « Ces villages qui «font» de la psychiatrie », Le Soir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. L'Executif des départements et des régions, C.E.E.P.P., 1991, p. 112
  23. « Maires et adjoints déjà élus dans le canton de Dun-sur-Auron », L’Écho du Berry (Édition du Cher), no 3124,‎ , p. 24
  24. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  25. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  26. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  27. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  28. a et b « Notice », sur Base Mérimée, (consulté le ).
  29. « Notice », sur Base Mérimée, (consulté le ).
  30. Roger Picard, La Vienne dans la guerre 1939/1945 : la vie quotidienne sous l’Occupation, Lyon : Horvath, 1993. 264 pages. (ISBN 2-7171-0838-6), p. 41
  31. Site des villes et villages fleuris, consulté le 23 décembre 2016.

Bibliographie

  • Olivier Buchsenschutz (dir.), L'Europe celtique à l'âge du fer : VIIIe-Ier siècles, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Nouvelle Clio », , 437 p. (ISBN 978-2-13-057756-0). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Collectif - DIREN (Direction Régionale de l'Environnement), « Fiche 9 : La vieille ville de Dun-sur-Auron. », dans Direction Régionale de l'Environnement, Atlas des sites du département du Cher., Centre du développement durable, , 110 p. (lire en ligne [PDF]), pages 51 à 56.
  • Michèle Dassas, « Dun-sur-Auron : la guerre des Lys », dans Michèle Dassas, Sur la Route de Jacques Cœur : Rêves et découvertes - des lieux et des contes, Romorantin, Éditions CPE, , 192 p. (ISBN 2-84503-168-8), pages 141 à 148.

Voir aussi

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Articles connexes

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