Liste des seigneurs de la terre de Guise

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La terre de Guise, en Picardie, est d'abord une chatellenie formée autour du château fort de Guise (actuel département de l'Aisne), construit vers 950 par Gautier Ier, comte d'Amiens, de Vexin et de Valois.

Jusqu'en 1058, le château est sous la garde d'un officier non héréditaire. En 1058, est nommé Gautier, le premier à transmettre Guise à son fils. La terre de Guise est érigée en comté vers 1420 au profit de René d'Anjou.

Prononciation[modifier | modifier le code]

Dans le nom de la ville et de la seigneurie (terre) de Guise, la lettre « u » est prononcée ([gɥiz]).

En revanche, quand on parle des ducs de Guise et de la maison de Guise du XVIe siècle, on ne prononce pas le u ([giz]), bien qu'il s'agisse toujours de la ville de Guise.

Châtelains non héréditaires (950-1058)[modifier | modifier le code]

Sceau de Bouchard.

Les comtes de Vermandois[pas clair] confient d'abord la terre de Guise à des châtelains non héréditaires, entre autres (liste lacunaire) :

Seigneurs héréditaires (1058-1417)[modifier | modifier le code]

Maison de Guise[modifier | modifier le code]

  • nommé en 1058, Gautier Ier de Guise est le premier châtelain à transmettre la terre à son fils[1]. Guise devient un fief héréditaire, vassal du comte de Vermandois.
  • 10??-1??? : Godefroy de Guise, fils du précédent, marié à Ada de Roucy[2], fille d'Hildouin IV de Montdidier[3].
  • ????-1141 : Guy de Guise[4] (° v. 1070  1141), fils du précédent, marié à Adeline Machanie de Montmorency, fille de Bouchard IV de Montmorency et Agnès de Beaumont[5].
  • 1141-???? : Bouchard II de Guise, fils du précédent, marié à Adélaïde de Soupir.
  • 1159-1185 : Adeline de Guise ou Adèle, fille du précédent, mariée à Jacques Ier d'Avesnes.

Maison d'Avesnes[modifier | modifier le code]

Maison de Châtillon[modifier | modifier le code]

Maison d'Anjou[modifier | modifier le code]

Le roi de France Charles VII érige la terre en comté.

Comtes de Guise (1417-1528)[modifier | modifier le code]

Cette période correspond à des luttes entre diverses lignées, qui profitent de la guerre de Cent Ans pour monnayer leur ralliement et pour se faire attribuer Guise, qui occupe une position stratégique entre le royaume de France et les Pays-Bas en cours d'unification par les ducs de Bourgogne.

Maison d'Anjou[modifier | modifier le code]

Maison de Luxembourg[modifier | modifier le code]

Les prétentions de la maison de Luxembourg viennent de Guy IV de Châtillon-St-Pol, frère cadet d'Hugues II de Blois, seigneur de Guise. Les Luxembourg estiment que Guy aurait dû hériter de Guise à la place de son frère aîné. Guise leur aurait alors été transmis par héritage, la petite-fille de Guy IV, Mahaut de Châtillon comtesse de St-Pol, ayant épousé en 1354 Guy de Luxembourg, comte de Ligny. Leur petit-fils Jean II de Luxembourg se fait attribuer le château par les Anglais et le prend d'assaut en 1425.

Maison d'Anjou[modifier | modifier le code]

Charles d'Anjou, frère de René d'Anjou, réclame Guise en 1440 et épouse en 1443 Isabelle de Luxembourg, sœur de Louis[9]. Finalement le roi Charles VII lui attribue Guise, mais les Lorraine, descendants de René revendiqueront Guise à leur tour.

Maison de France[modifier | modifier le code]

  • 1481-1483 : Louis XI, héritier de Charles V d'Anjou dont il était le cousin germain par sa mère Marie d'Anjou, conserva la terre de Guise jusqu'à son décès[10].

Maison d'Armagnac[modifier | modifier le code]

Peu après son avènement, Charles VIII fit cession du comté de Guise à Jean d'Armagnac et à son frère Louis, neveux de Charles V d'Anjou par leur mère Louise d'Anjou. En 1491, Jean ayant reçu du roi le duché de Nemours, Louis eut le comté de Guise[11].

Sa succession échut à l'aînée de ses sœurs, Marguerite d'Armagnac (épouse de Pierre de Rohan-Gié), et enfin à leur sœur Catherine d'Armagnac (épouse de Charles de Rohan-Gié, issu du 1er mariage de Pierre avec Françoise de Penhoët).

Maison de Rohan[modifier | modifier le code]

  • 1503 : Marguerite d'Armagnac ( 1503), sœur du précédent, épouse de Pierre de Rohan-Gié ( 1513), seigneur de Gié, marié en premières noces à Françoise de Penhoet. Le maréchal de Gié prêta foi et hommage pour le comté de Guise en son nom et celui de sa femme[12]. Charlotte d'Armagnac fut l'unique héritière de sa sœur Marguerite.
  • 1503-1520 : Charles de Rohan-Gié ( 1528), seigneur de Gié, fils du précédent et de Françoise de Penhoët, marié à Charlotte d'Armagnac ( 1504), sœur de Louis d'Armagnac et de Marguerite d'Armagnac. Il garde l'usufruit du comté de Guise après la mort de sa femme.

Maison de Lorraine[modifier | modifier le code]

René II de Lorraine, fils de Yolande d'Anjou et ainsi petit-fils de René Ier d'Anjou, fit valoir ses droits à Guise à partir de la mort de son grand-père en 1480; un procès l'opposa alors au précédent. Il mourut en 1508, léguant toutes ses possessions françaises à son second fils Claude de Guise. Celui-ci accompagna François Ier à Marignan, et se vit accorder en 1520 le comté de Guise par le Parlement de Paris.

Ducs de Guise (1528-1789)[modifier | modifier le code]

Maison de Lorraine[modifier | modifier le code]

François Ier, roi de France, érige la terre de Guise en duché-pairie en 1528.

À sa mort et par l'extinction dans les mâles de la branche aînée de la maison de Lorraine-Guise, le titre de duc de Guise revient à la Couronne, qui le confère à Henri Jules de Bourbon, prince de Condé, époux d'Anne de Bavière (1648-1723), cousine au septième degré* de Marie de Lorraine-Guise et l'une de ses héritières[13]. Il se transmet ensuite dans leur descendance, jusqu'à la Révolution[14].

* par les Gonzague-Clèves-Nevers : François de Guise eut pour fils cadet Charles, duc de Mayenne, dont la fille Catherine épousa Charles Ier de Gonzague-Clèves, duc de Nevers puis de Mantoue, d'où Anne-Marie, femme d'Édouard de Bavière, prince Palatin et mère d'Anne de Bavière).

Maison de Bourbon-Condé[modifier | modifier le code]

À sa mort, ses biens passent par testament à son petit neveu, Henri d'Orléans, duc d'Aumale, fils du roi des Français, Louis-Philippe Ier. Ses héritiers considèrent qu'ils peuvent user des différents titres, dits de courtoisie, de la maison de Condé, y compris celui de duc de Guise.

Maison d'Orléans[modifier | modifier le code]

Titre de la monarchie de Juillet[modifier | modifier le code]

Titre de courtoisie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Il existe également un « Gautier de Vexin », fils de Raoul III de Vexin, comte de Valois, qui recevra Guise de son frère Raoul IV de Crépy. On peut supposer que ces deux Gautier sont une même personne qui reçut Guise à titre viager comme ses prédécesseurs, et qui profita des querelles pour la succession de Simon de Vexin (1077) pour conserver Guise et la transmettre à son fils.
  2. Henri d'Arbois de Jubainville, Les premiers seigneurs de Ramerupt, École des Chartes - Libr. d'Alphonse Picard, (lire en ligne), p. 443
  3. Généalogie et descendance Hildouin IV de Montdidier sur le site Medieval Lands
  4. Généalogie et descendance de Guy de Guise sur le site Medieval Lands
  5. Sur Gallica, François Clément, L'art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques, et autres anciens monuments, depuis la naissance de notre Seigneur, (lire en ligne), p. 9
  6. Sur Gallica, M. Soyer-Willemet Quand et comment le comté de Guise échut à la maison de Lorraine, Mémoires de l'Académie de Stanislas (Nancy), (lire en ligne), p. 328-344
  7. Sur Gallica, L. Germain René II duc de Lorraine et le comté de Guise, Nancy, (lire en ligne), p. 18
  8. L. Germain René II duc de Lorraine et le comté de Guise, Nancy, (lire en ligne), p. 21
  9. Guy DuboscqLe mariage de Charles d'Anjou, comte du Maine, et le comté de Guise (1431-1473), Bib. de l'École des Chartes, (lire en ligne), p. 338-366
  10. L. Germain René II duc de Lorraine et le comté de Guise, Nancy, (lire en ligne), p. 30
  11. L. Germain René II duc de Lorraine et le comté de Guise, Nancy, (lire en ligne), p. 33
  12. L. Germain René II duc de Lorraine et le comté de Guise, Nancy, (lire en ligne), p. 34
  13. Voir l'ascendance d'Anne de Bavière.
  14. Christophe Levantal, Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l'époque moderne : 1519-1790, Paris, Maisonneuve & Larose, , 1218 p. (ISBN 2-7068-1219-2), p. 631-642 & 548-554

Article connexe[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]