Dracaena (genre végétal)

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Dracaena est un genre de plantes de la famille des Asparagacées.

Pendant longtemps, les botanistes ont considéré que le genre Dracaena avait été créé par Linné dans Systema Naturae ed.12, 2:246[1] en 1767.

Mais la même année, Linné cita aussi Vandelli comme l’auteur du genre Dracaena (« DRACAENA authore Vandelio »), dans Mantissa plantarum: Generum editionis VI. et specierum editionis II[2]. Le 23 août 2023, le WFO (World Flora Online), considère Dracaena Vand. ex L. comme valide (acceptable).

La majorité des espèces de Dracaena est d'origine africaine. Mwachala[3] a décrit 38 espèces de dracénas, originaires d'Afrique tropicale. Quelques espèces viennent d'Asie du sud, d'Australie et une espèce d'Amérique centrale. On y trouve des plantes herbacées, des arbustes et des arbres.

Nomenclature et étymologie[modifier | modifier le code]

Le genre Dracaena a été décrit et découvert en 1762 par Vandelli[4] avec le célèbre dragonnier des Canaries, Dracaena draco (L.) L. 1767, dans les Iles Canaries, et publié dans une article très rare intitulé Dissertatio arbore Draconis, qui a été réimprimé dans Roemer, Scriptores, pp.39-46 et 5, t. 2a, 2b[5].

En 1767, Linné a publié ce genre Dracaena dans Mantissa plantarum : Generum editionis VI. et specierum editionis II[2], avec Dracaena draco, l’espèce type.

D’après WFO, Dracaena Vand. ex L. est le nom valide le 23 août 2023.

Cette espèce comporte un périanthe divisé en 6 segments divisés presque jusqu’à la base, sans tube très évident, sauf celui formé par la superposition des marges des segments. Par la suite, d’autres plantes ont été ajoutée à ce genre, pour lesquelles le périanthe possédait un tube distinct, formé par l’union de ses segments. Ces dernières purent être enlevés du genre Dracaena et placées ensemble dans le genre séparé Pleomele de Salisbury, Prodomus, p. 245.publié en 1796[5].

En français, le nom vernaculaire est dracéna. Pour les espèces fournissant une résine rouge utilisée comme matière médicale, le nom de dragonnier est préféré.

Depuis l'établissement des Dracaena par Linné, le genre a été souvent mêlé avec les Cordylines Commers. ex. Juss. Au XIXe siècle, les horticulteurs ont produit de nombreuses variétés panachées de Cordyline qui ont été pourvues d'un nom latin en Dracaena. La distinction des deux genres se fait pourtant facilement : les Cordylines ont une nervation penninerve alors que les Dracénas sont parallélinerves.

Les Dracaena sont aussi intimement reliés aux Sansevieria. Dans l'analyse combinée de Rudall et al. (2000) ils forment un clade propre, les Dracaenoides[6].

L'écorce de certains dragonniers âgés laisse suinter une sorte de résine qui devient rouge et cassante en séchant. Elle est pour cette raison appelée « sang de dragon ».

Les Dracaena sont des espèces de plante à la longévité remarquable et à la maturation lente qui s’expliquent par l’expansion de deux classes de gènes[7],[n 1].

Dracaena est un genre de la famille des Liliaceae (ou Dracaenaceae) selon la classification classique, ou des Asparagaceae (ou Ruscaceae) selon la classification phylogénétique.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le nom de genre Dracaena dérive du grec drakaina δρακαινα « dragon femelle ». L’origine de ce terme vient des remèdes de matière médicale de l’Antiquité gréco-romaine. Dioscoride au Ier siècle indique que le κινναβαρι / kinnabari a une couleur profonde, ce qui fait que certains voient en lui du sang-dragon[n 2].

Description[modifier | modifier le code]

Les Dracaena sont des plantes ressemblant à des arbres, arbustes ou sous-arbustes. Les tiges sont simples ou ramifiées, ± ligneuses[8].

Les feuilles sont rassemblées au sommet des tiges ou répartie sur la partie distale des tiges, sessiles ou pétiolées. Le pétiole fait jusqu’à 8 cm et sa base est amplexicaule. Le limbe est en forme d’épée ou elliptique-lancéolé, les vaisseaux conducteurs sont parallèles.

Les inflorescences sont terminales, ramifiées rarement simples. Les fleurs bisexuées sont généralement groupées, parfois solitaires.

La fleur comporte un périanthe cylindrique, campanulé ou en forme d’entonnoir, avec un tube court, et 6 lobes similaires. À l’intérieur du tube ou de la gorge du périanthe sont implantées 6 étamines. L’ovaire a 3 loges, avec 1 ou 2 ovules par loge, le style est élancé, les stigmates capités ou à 3 lobes. Le fruit est une baie, globuleuse, à 1-3 graines. Les graines sont non enrobées de phytomélanine[8].

Aire de distribution[modifier | modifier le code]

Le nombre d’espèces est évalué entre 60 et 80, principalement dans les régions tropicales et sous-tropicales[4]. Flora pf China l’évalue à 50 espèces[8].

Le centre de diversité principal des Dracaena est l’Afrique et le second centre haut en diversité est l’Asie du Sud-Est.

La plupart des espèces se trouvent en Afrique (sauf Afrique du Nord moins le Maroc) ainsi qu’à Madagascar, Asie du Sud et du Sud-Est, Chine, Socotra, Amérique centrale, Colombie, Cuba, Micronésie, Australie du Nord, et iles du Pacifiques[9].

Liste d'espèces[modifier | modifier le code]

Dracaena braunii, bambou porte-bonheur
Dragonnier de Madagascar

Il est composé d'une vingtaine d'espèces d'aspect et de taille très variable :

Selon Catalogue of Life (23 février 2018)[10] :

Notes[modifier | modifier le code]

  1. L'expansion de deux classes de gènes, la cis-zéatine O-glucosyltransférase et le petit ARN régulé par l'auxine, explique la longévité et la croissance lente. Deux facteurs de transcription (bHLH et MYB) se sont révélés être les principaux régulateurs de la voie de biosynthèse des flavonoïdes, et les espèces réactives de l'oxygène ont été identifiées comme les molécules de signalisation spécifiques responsables de la formation de sang de dragon à la suite d'une blessure (Yanhong Xu et al, 2022)
  2. pour de plus amples informations voir les articles Sang-dragon et Dragonnier des Canaries#Étymologie et histoire de la nomenclature

Références[modifier | modifier le code]

  1. Référence Biodiversity Heritage Library : 137340
    {{BHL}} : paramètres non nommés, surnuméraires, ignorés
  2. a et b Référence Biodiversity Heritage Library : 44260864
    {{BHL}} : paramètres non nommés, surnuméraires, ignorés
  3. (en) Geoffrey Mwachala, Systematics and ecology of Dracaena L. (Ruscaceae) in Central, East and Southern Africa, Doctoral Thesis, Universität Koblenz-Landau, Campus Koblenz, Universitätsbibliothek, (lire en ligne)
  4. a et b Pei-Luen Lu, Systematics, evolution and biogeography among Dracaenoid genera : Dracaena, Pleomele and Sanseviera (Asparagaceae) (dissertation), University of Hawai’i at Manoa,
  5. a et b N.E. Brown, « Notes on the Genera Cordyline, Dracaena, Pleomele, Sansevieria and Taetsia », Bulletin of Miscellaneous Information (Royal Gardens, Kew), no 8,‎ , p. 273-279
  6. Rudall, P.J., J.G.Conran and M.W.Chase,, « Systematics of Ruscaceae/Convallariaceae: a combined morphological and molecular investigation. », Bot.J.Linn.Soc., vol. 134,‎ , p. 73-92
  7. Yanhong Xu, Kaijian Zhang ,... Jianhe Wei, « A chromosome-level genome assembly for Dracaena cochinchinensis reveals the molecular basis of its longevity and formation of dragon’s blood », Plants Communications, vol. 3, no 6,‎
  8. a b et c (en) Référence EFloras : Dracaena Vandelli in Linnaeus
  9. (en) Référence POWO : Dracaena
  10. Catalogue of Life Checklist, consulté le 23 février 2018

Liens externes[modifier | modifier le code]

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