Discussion:Roscelin de Compiègne

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Yves de Chartres, "grand canoniste" aurait justifié la pratique de la lapidation des hérétiques

  • D'après un contributeur à cet article, "L'évêque Ives de Chartres, grand canoniste, justifie alors la lapidation contre les hérétiques". Avec ce renvoi en note: "Ives de Chartres, lettre 5, PL 162, col. 17 ; Correspondance, éd. J. Leclerq, 1949, p. 23-27."
  • Rien de plus faux.
  • Incidemment se pose ici la question de publier sur Wikipédia des opinions ou des interprétations personnelles, parfois mal éclairées, mais surtout contraires au projet encyclopédique de ne diffuser que des éléments déjà publiés ailleurs par des sources autorisées, et non des interprétations personnelles de sources anciennes toujours délicates à utiliser directement.
  • En l'occurence, plutôt que de renvoyer à ce texte, il aurait été plus judicieux de le citer après l'avoir lu attentivement et compris.
  • Yves de Chartres ne souhaite pas accueillir dans son diocèse un fauteur de troubles: c'est son droit, surtout du fait qu'accueillir signifie ici fournir au clerc en question des responsablités et les revenus afférents, la prébende canoniale, ou autre (C'est ce que Ives sous-entend très clairement en parlant de "bénéfices" à la fin de la lettre: le mot a un sens technique). C'est un simple refus d'embauche.
  • Il redoute, dit-il, que ses ouailles ne lapident Roscelin. Il ne dit aucunement "selon notre coutume", ou "selon la coutume de l'Eglise", mais "selon leur coutume". Rien n'indique qu'il approuve cette coutume. Lui-même a été brutalisé par ses propres chanoines, ses subordonnés théoriques; c'étaient pour beaucoup d'entre eux des brutes épaisses, des fils cadets de chevaliers ignares, voire analphabètes, avides de revenus, et pour beaucoup paillards, vulgaires et brutaux, soucieux surtout de préserver leurs intérêts et ceux de leur femmes et de leurs enfants. Ives n'avaient presque aucune prise sur eux, et naviguait entre des nobliaux d'une très grande brutalité, dans un désordre continuel, dans l'insécurité la plus totale. L'un d'eux l'a jeté en prison pendant près de deux ans, et du fond de sa prison il supplie ses partisans de ne pas agir réagir par la violence. Nous sommes encore au XIe siècle.
  • Dire que Ives de Chartres, "grand canoniste", "justifie" la pratique de la lapidation des hérétiques, c'est également ne pas comprendre ce que signifie le verbe "justifier", terme qui, pour un théologien et canoniste comme Yves, impliquerait automatiquement de faire appel explicitement à l'Ecriture et aux opinions autorisées des Pères de l'Eglise, ainsi qu'à la pratique ancienne de l'Eglise et aux décisions papales à ce sujet. Or, il n'y pas le début de l'ombre du commencement d'une justification doctrinale d'une telle pratique pratique que Ives attribue seulement à ses compatriotes.
  • La brutalité est de règle dans la société du temps et aussi parmi les clercs dont presque aucun n'a la vocation: on est prêtre parce que fils de prêtre ou fils cadet de noble. Vers la même époque, le légat du pape est aussi accueilli à coup de pierres en Normandie où il veut instaurer le célibat des prêtres.
  • Ainsi donc, avant de publier sur Wikipedia qu'Ives de Chartres prône la lapidation, grave sottise, disons le mot, merci de trouver un seul auteur sérieux à défendre cette interprétation tirée par les cheveux, ailleurs que sur un site web de quatorzième catégorie. Aucun auteur chrétien n'a jamais justifié la lapidation qui a été abolie officiellement par le fondateur de la religion chrétienne (même si pour tourner la chose, on a imaginé, dans ce même XIe siècle, une nouvelle atrocité, le bûcher, invention qui a stupéfait l'Europe, trouvaille du bon roi Robert le Pieux).

Gaetan Poix 31 janvier 2011 à 23:31 (CET)~