Discussion:Historia regum Britanniae

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  • L’Historia regum Britanniae n'est pas un document historique (contrairement à un traité de paix, un décret, un édit, une bulle, etc), mais une chronique littéraire. Ce n’est pas non plus un témoignage direct, mais une compilation de légendes, sensée couvrir plusieurs siècles. Le mythe fondateur est emprunté à la mythologie grecque et débute après la guerre de Troie. Il s'agit pour Geffroy de Monmouth de donner aux souverains contemporains une généalogie prestigieuse, mais en grande partie fictive. Le contenu de l’ouvrage ne relève pas du registre historique, d'ailleurs Wikipedia-en ne retient que des catégories littéraires :
  • De plus, il ne s'agit pas de l’histoire de la Bretagne, mais de l’île de Bretagne, l'actuelle Grande Bretagne.

Ollamh 28 décembre 2006 à 14:12 (CET)[répondre]

Bonjour Ollamh, Je suis avec mes chaussées Brunehaut confronté au même genre de littérature avec les Annales de Hainaut de Jacques de Guyse. Même généalogie troyenne prestigieuse pour les ducs de Bourgogne, et une situation politique qui rapproche peut-être les Bourguignons des Anglais. Philippe le Bon fait traduire et enluminer les Annales de Hainaut par Jean Wauquelin et lui fait faire le même travail pour l'ouvrage de Geffroy de Monmouth. Si l'oeuvre nous apparait édifiante et fabuleuse, n'était-elle pas à l'époque acceptée pour histoire véritable ? Les Histoires nationales du XIXe siècle étaient tout aussi édifiantes et parfois aussi peu critique. L'origine Troyenne n'est pas une invention de Jacques de Guyse ou de Geffroy de Monmouth, mais la transmission peu critique elle aussi et pour cause, d'une tradition bien établie. Ce genre d'ouvrage, très éloigné de la «Geste» me parait mieux classé parmi les historiographies, et leur étude est pour moi une introduction intéressante à la critique historique. Retirer ce genre de littérature de l'historiographie, équivaudrait me semble-t-il à classer les procès de sorcières dans les fables, puisque ces dernières n'existent pas. Jean-Louis Hens (d) 6 mai 2008 à 13:08 (CEST)[répondre]
Bonjour,
Dans l'introduction de mon édition, Laurence Mathey-Maille écrit dans la section 2. Un livre d'histoire : « La notion de vérité est au cœur de la réflexion historique mais le problème du vrai et du faux ne se pose pas en termes identiques pour l'historien d'aujourd'hui et son confrère du Moyen Âge. » et plus loin dans la section 3. Une histoire légendaire et mythique : « L'Historia regum Britanniae glisse vers la fiction et l'apparition d'une matière merveilleuse et légendaire signe la naissance du roman breton. »
Aujourd'hui l'histoire est une science sociale qui requiert exactitude (autant que faire se peut) et rigueur. Au XIIe siècle, l'approche est différente, l'histoire est subordonnée avant tout au politique (voir la dédicace), Geoffroy de Monmouth construit « une histoire », comble des trous, mais dire que c'est un faussaire serait anachronique. Pour les contemporains, ce n'était pas de la légende, c'était la généalogie de leurs souverains. Ollamh 6 mai 2008 à 18:36 (CEST)[répondre]
Nous ne sommes pas en désaccord sur le status des anciens chroniqueurs, mais peut-être sur nos contemporains. Le regard critique que l'on porte aujourd'hui sur l'historiographie du XIXe siècle et son nationalisme patent, devrait nous ouvrir les yeux. Les uns et les autres faisaient l'éloges de leurs lecteurs. il n'y a pas d'histoire objective. Il s'agit toujours de broder un récit sur une collection choisie d'événements incotestable. L'historien n'est pas un romancier, il doit faire le plus avec, et le moins sans. Lorsque l'on nous apprends que « de tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves », (je suis belge) on évite sciemment d'ajouter « et les moins civilisés ». Quand aux statistiques qui feraient entrer l'histoire dans les sciences exactes, il n'y a rien de plus pervers. Il suffit de voir les politiciens s'en servir.
Pour le moyen-âge aujourd'hui comme alors les événements incotestables manquent cruellement. L'historien comme le chroniqueur, a besoin de bien plus d'imagination, mais finalement il lui suffit d'être vraisemblable. Le vraisemblable est bien différent aujourdhui d'alors, sur la forme, mais sans doute pas sur le fond... Jean-Louis Hens (d) 10 mai 2008 à 13:58 (CEST)[répondre]