Discussion:Francis Aupiais

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Bibliographie trop succinte. Le Père Aupiais a écrit un livre intitulé "Le missionnaire" paru en 1937 et de nombreux articles dans diverses revues et ouvrages collectifs. Limiter son engagement à un simple conflit avec ses autorités religieuses, alors qu'il prône le régionalisme et la création de provinces africaines pour sauvegarder la richesse de la culture en Afrique, est tout simplement réducteur, à l'image du centralisme français. Sa vision du monde et son oeuvre sont un peu plus compliquées que cela. C'est d'histoire culturelle dont il est question ici. Nous l'approfondissons en ce moment.

                                         Bien cordialement       Dominique Aupiais

Mieux vaut un texte limté que rien du tout ! :-) A vous de prendre la suite si le coeur vous en dit... mais n'oublions pas non plus qu'Aupiais est un homme de son temps et que si son oeuvre est remarquable sous de nombreux aspects (reconnaissance de la valeure culturelle de l'art dahoméen par exemple), elle est tendancieuse et typique dun "colonialisme humaniste" (je ne sais pas trop ce que cela veut dire!) qui voulait (veut ?) que la Grande France iradie le monde (et ses colonies) de son message quasi-messianique de la république radical-cassoulet de la IIIe République (étonnement proche de l'Eglise dans les colonies)... Cela a tendance à brouiller tout image angélique... Comme a écrit Germaine Tillon (cité par Martine Balard) dans sa critique de "Doguicimi" de Paul Hazoumé ("meilleur" élève d'Aupiais s'il en est) : « On ne devient pas catholique, français et fonctionnaire sans beaucoup apprendre et beaucoup oublier ». Raison pour laquelle je préfère le parcours de Hunkanrin (qui n'a pas bénéficié de l'aide d'Aupiais alors qu'il subissait l'arbitraire de l'administration française) à celui d'Hazoumé.

Samory

Entièrement d'accord avec vous pour ce qui concerne le colonialisme français sous la Troisième République, et sous la Quatrième également ne l'oublions surtout pas (quel exemple d'humanisme a démontré alors la patrie des droits de l'homme!), mais l'oeuvre du Père Aupiais ne peut pas, ne doit pas oserais-je dire, être mêlée à cela. Il a trop souffert de ce pouvoir colonial français pour se voir accuser d'en être le complice. Je sais que c'est une affirmation de Martine Balard... Méfiez vous de cette personne. Je la connais bien (puisqu'elle habite à La Réunion comme moi). C'est une centraliste étatique sans conteste. Au début, j'ai cru (comme vous sans doute) qu'elle était anticolonialiste. C'est une erreur. Lisez mon livre sur le Père Francis Aupiais si vous le trouvez(mémoire de Master de 2006) et vous comprendrez sans effort l'ambiguïté de la thèse de Balard. Hunkandrin, dont je ne connais pas l'histoire (toutes mes excuses pour cette lacune), a eu à souffrir lui aussi de méthodes scandaleuses (censure notamment)... J'en suis moi-même victime aujourd'hui. Le décès de mon fils Damien à Madagascar, formidable chanteur et musicien du groupe RENESENS (il était âgé de 23 ans) ne sera sans doute jamais élucidé. Il est facile pour Balard de reprendre une phrase de la "pauvre" Germaine Tillon. Mais Francis Aupiais n'était pas fonctionnaire. Il était missionnaire, et n'a pas hésité à prendre le parti des plus faibles entre les faibles: les Africains. Martine Balard est fonctionnaire (très bien payée - salaire élevé + prime de vie chère, maître de conférence à l'université de La Réunion). Elle n'a jamais pris le parti des Réunionnais, contrairement à moi. Moi, je n'oublie rien: la négation de la culture et des droits politiques de mes ancêtres bretons, la traite et l'esclavage dont ont été victimes les Noirs dans les Mascareignes, la spoliation foncière subie par les premiers Créoles (métis de Blancs européens - venus essentiellement de l'Ouest de l'hexagone au XVIIè siècle - et de femmes malgaches ou indiennes), les conditions inhumaines de l'engagisme au XIXè siècle, et la misère généralisée de La Réunion et de Maurice au XXè. Je ne sais pas comment tout cela se terminera chez nous, aux antipodes de Paris... Mais ça craint!