Discussion:Cercueil

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Texte transféré de "Histoire du métier de plombier"[modifier le code]

Cercueils en plomb ordinaires réalisés par les plombiers au XVIIe siècle.

Le plomb qui a donné dans plusieurs langues son nom au métier de plombier, était connu depuis l'antiquité dans de nombreuses civilisations. Un autre matériau qui va de pair avec le plomb, c'est l'étain. Si on mélange ces deux matériaux on a de la soudure, très utile pour le soudage des tuyaux et des tables de plomb et de cuivre et plus tard du zinc, ainsi que pour bien d'autres travaux anciens et modernes. L'étain, appelé aussi plomb blanc, sert à la protection et la soudure du cuivre ; l'étain était également utilisé en couverture pour étamer le plomb et donner aux couvertures une blancheur que ne peut lui donner le plomb de couleur noire légèrement bleuté lorsqu'il est neuf et gris terne après quelques années aux intempéries[1].

Sarcophage en plomb durci. Musée du Louvre.

Le point de fusion du plomb est de 327 °C et celui de l'étain de 232 °C, avec la baguette de soudure à 28 % d'étain on atteint des températures de fusion autour de 300 °C. La soudure dite à l'étain est cependant assez délicate, de par la faible différence des températures de fusion entre la baguette de soudure et le plomb.

Mais un autre type de plomb existe sur certains monuments historiques : c'est le plomb doré. On peut en voir sur l'aile sud du château de Versailles. Au temps de Louis XIV tous les éléments d'ornementation en plomb de ta toiture étaient dorés à l'or fin. Certaines statues en plomb coulé sont également dorées à l'or fin, comme la statue de la déesse du bassin de Flore réalisée en plomb doré et qui appartient à l'ensemble des bassins des Saisons à Versailles[2]. Ce travail de plomberie décorative, poinçons, épis, a longtemps été exécuté par le principe du repoussage du métal ; celui-ci permet plus de légèreté dans les ouvrages que le principe par coulage du plomb. C'est jusqu'au XVIe siècle que ce principe du repoussage va perdurer pour être remplacé par la fonte du plomb sur moule, laquelle permet la multiplication plus rapide d'éléments identiques.

Cercueil en plomb de Louise de Quengo, XVIIe siècle.

Les anciens avaient également trouvé que le mélange de cuivre et de plomb donnait un matériau bien utile et qui a donné son nom à une ère de l'histoire du monde : l'âge de bronze. Les besoins en plomb étaient très important, celui-ci venait de nombreuses régions de l'Empire romain, alors que l'étain venait principalement des mythiques îles Cassitérides, ou îles de l'étain au nord ouest de l'Espagne et plus tard en Cornouailles, au sud ouest de ce que l'on appelait alors l'île de Bretagne[3].

En ces temps, un autre travail échoit aux plombiers et cela depuis longtemps et pour encore plusieurs siècles : c’est le doublage intérieur des cercueils, notamment pour recevoir le corps des rois et de la haute noblesse. Le tombeau de Childéric Ier, roi des Francs saliens, mort en 481 ou 482 et père de Clovis Ier, avait un cercueil composé de deux enveloppes de plomb[4]. Le bon roi Dagobert, mort en l’an 639, avait lui aussi un cercueil doublé de plomb.« Ils fondent (les plombiers) encore ces lames épaisses des cercueils destinés à garder, durant un si grand nombre de siècles, les cendres de ceux dont les pas sur la terre ont fait quelque bruit, laissé quelques traces[5]. »

L'empereur Napoléon Ier fut également à sa mort sur l'île de Sainte Hélène, inhumé dans un cercueil de plomb, puis exhumé en 1840 et transporté dans ce même cercueil vers la France[6].

Les guerres étant toujours plus coûteuses, une nouvelle taxe frappa les corporations en 1696 ; un décret du Conseil d’État du roi Louis XIV, en même temps qu’il taxait la corporation des plombiers de 7 000 livres, taxait les Maîtres (les artisans) par ce décret du 17 juillet 1696, preuve de l'implication des plombiers dans la fabrication des doublures en plomb des cercueils : « Le Roi en son Conseil a ordonné et ordonne qu’en payant par la communauté des Maitres Plombiers […] veut et entend sa Majesté, que chaque Maitre qui livrera un cercueil, paye la somme de 6 livres au profit de la communauté[7]... »

--Maillage (discuter) 18 mai 2021 à 14:33 (CEST)[répondre]

  1. François Husson. « Artisans Français. Les Couvreurs et les Plombiers » Page 155 et 256
  2. Revue BÂTIMÉTIERS - décembre 2009 « Versailles, l'or et le plomb d'une couverture grand siècle ».
  3. L. & H. M. Magne « L'Art appliqué aux Métiers » - « Décors du Métal - le plomb, l'étain, l'argent et l'or ». 1922. Page 1.
  4. Jacques Boulliard. « Histoire de abbaye de Saint Germain ».
  5. Alexis Monteil. « Histoire de l'industrie Française et des Gens de Métier ». Repris par François Husson « Artisans Français. Les Couvreurs et les Plombiers ». Pages 78 et 79.
  6. Colonel André L'Huillier. « Académie des Sciences, Belles lettres et Arts d'Angers » Mémoires 1969.
  7. François Husson. Les couvreurs et les plombiers. Étude historique. Arrêt du Conseil d'Etat du Roi qui unit la communauté des plombiers les offices d'auditeurs des comptes. Le 17 juillet 1696.