Diprénorphine

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Diprénorphine
Image illustrative de l’article Diprénorphine
Structure de la diprénorphine
Identification
No CAS 14357-78-9
16808-86-9 (chlorhydrate)
No ECHA 100.034.826
No CE 238-325-7
240-839-1 (chlorhydrate)
Code ATC « QV03AB92 »
DrugBank DB01548
PubChem 443408
21126664 (chlorhydrate)
ChEBI 4650
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C26H35NO4  [Isomères]
Masse molaire[1] 425,560 4 ± 0,024 7 g/mol
C 73,38 %, H 8,29 %, N 3,29 %, O 15,04 %,

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

La diprénorphine, ou diprénorfine, est un agoniste partiel faible non sélectif dont l'affinité très élevée est égale pour les récepteurs opioïdes mu (μ), delta (δ) et kappa (κ). Elle est employée en médecine vétérinaire comme antagoniste des opioïdes[2],[3] pour stopper l'effet des sédatifs très puissants comme l'étorphine et le carfentanil utilisés pour tranquilliser les gros animaux. L'usage de cette molécule sur les humains n'est pas autorisé[4].

Utilisation[modifier | modifier le code]

La diprénorphine est l'antagoniste d'opioïdes le plus puissant disponible dans le commerce (de l'ordre de cent fois plus puissant que la nalorphine[5]) et est utilisé pour stopper l'effet des opioïdes dont l'affinité de liaison est trop élevée pour permettre à la naloxone d'inverser efficacement l'effet narcotique[6]. De tels opioïdes très puissants, hormis la buprénorphine (que le caractère d'agoniste partiel rend d'usage plus sûr), ne peuvent être utilisés chez l'homme car la dose thérapeutique serait trop faible pour être correctement mesurée sans risquer une surdose conduisant à une dépression respiratoire fatale, mais sont nécessaires pour tranquilliser les gros mammifères tels que les éléphants, les rhinocéros ou les ours blancs.

La diprénorphine est considérée comme l'antagoniste spécifique à utiliser pour réanimer les animaux traités à l'étorphine ou au carfentanil[7],[8]. Elle ne doit pas être utilisée chez l'homme en raison de sa nature d'agoniste partiel ; on utilisera à la place de la naltrexone ou, à défaut, de la naloxone.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. (en) John W. Lewis et Stephen M. Husbands, « The Orvinols and Related Opioids - High Affinity Ligands with Diverse Efficacy Profiles », Current Pharmaceutical Design, vol. 10, no 7,‎ , p. 717-732 (PMID 15032698, DOI 10.2174/1381612043453027, lire en ligne).
  3. (en) Anat Biegon et Nora D. Volkow, Sites of Drug Action in the Human Brain, CRC Press, 24 février 1995, p. 149 sqq. (ISBN 978-0-8493-7653-5)
  4. (en) Kathy W. Clarke et Cynthia M. Trim, Veterinary Anaesthesia, Elsevier Health Sciences, 28 juin 2013, p. 93 sqq. (ISBN 978-0-7020-5423-5)
  5. (en) S. Furst, S. Hosztafi et T. Friedmann, « Structure-Activity Relationships of Synthetic and Semisynthetic Opioid Agonists and Antagonists », Current Medicinal Chemistry, vol. 1, no 6, 1995, p. 423-440. (ISSN 0929-8673)
  6. (en) A. E. Takemori, Goro Hayashi et Stephen E. Smits, « Studies on the quantitative antagonism of analgesics by naloxone and diprenorphine », European Journal of Pharmacology, vol. 20, no 1,‎ , p. 85-92 (PMID 4637947, DOI 10.1016/0014-2999(72)90219-1, lire en ligne).
  7. (en) D. A. Jessup, W. E. Clark, K. R. Jones, R. Clark et W. R. Lance, « Immobilization of free-ranging desert bighorn sheep, tule elk, and wild horses, using carfentanil and xylazine: reversal with naloxone, diprenorphine, and yohimbine », Journal of the American Veterinary Medical Association, vol. 187, no 11,‎ , p. 1253-1254 (PMID 4077657).
  8. (en) B. T. Alford, R. L. Burkhart et W. P. Johnson, « Etorphine and diprenorphine as immobilizing and reversing agents in captive and free-ranging mammals », Journal of the American Veterinary Medical Association, vol. 164, no 7,‎ , p. 702-705 (PMID 4817959, lire en ligne).