Diospyros guianensis

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Diospyros guianensis
Description de cette image, également commentée ci-après
échantillon type de Diospyros guianensis collecté par Aublet en Guyane
Classification Tropicos
Règne Plantae
Classe Equisetopsida
Sous-classe Magnoliidae
Super-ordre Asteranae
Ordre Ericales
Famille Ebenaceae
Genre Diospyros

Espèce

Diospyros guianensis
(Aubl.) Gürke, 1891[1]

Classification APG III (2009)

"Représentation graphique de la classification phylogénétique"
Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Rosidées
Clade Fabidées
Ordre Malpighiales
Famille Ebenaceae
Genre Diospyros

Statut de conservation UICN

( LC )
LC  : Préoccupation mineure

Synonymes

Selon Tropicos (16 mars 2022)[2] :

  • Diospyros paralea Steud.
  • Paralea guianensis Aubl. - Basionyme

Selon GBIF (16 mars 2022)[3] :

  • Diospyros ferruginea Splitg. ex DeVriese
  • Diospyros longifolia Stizenb.
  • Diospyros longifolia Stizenb. ex Heer
  • Diospyros paralea Steud.
  • Paralea guianensis Aubl. - Basionyme

Diospyros guianensis est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Ebenaceae. C'est un arbre d'origine sud-américaine.

En Guyane il est connu sous les noms de Baaka tiki (Nenge tongo)[4], Mɨkulapi'a u (Wayãpi), Miret (Palikur), Mekolonohunu (Wayana), Tarara, Parala (Kali'na)[5].

Au Venezuela, la sous-espèce D. guianensis subsp. guianensis est appelée Aracho, Baravara, Carbón, Iboru, Jiboru[6].

Description[modifier | modifier le code]

Diospyros guianensis est un arbre de taille moyenne ou grande, haut de 6-25 m.

Les jeunes rameaux sont tomenteux-ferrugineux.

Le bois est dur, de couleur blanche[7], jaunâtre, à grain assez fin, mi-lourd à lourd (densité : 0,70 à 1)[4].

Les feuilles sont simples, alternes, coriaces, pétiolées. Le limbe mesure 13–20 × 4–10 cm, et est de forme elliptique à elliptique-oblongue, avec l'apex aigu à courtement acuminé, et à base obtuse. La face inférieure est de teinte semblable à la face supérieure, et porte des trichomes caducs, lâches, épars, roux-brun à hispiduleux avec une nervation moins visible.

Les fleurs sont subsessiles. Les fleurs mâles sont groupées. Les fleurs femelles subsolitaires. Le calice est tomenteux avec 4 lobes. La corolle forme un tube cylindrique avec 4 lobes ovales-aigus. On compte environ 13-18 étamines, à filets très courts. L'ovaire contient 8 loges.

Le fruit est glabre, globuleux, de 24-28 mm de diamètre, lisse, luisant, et contenant 3-4 graines[8],[6].

Taxon infra-spécifiques[modifier | modifier le code]

On distingue 3 sous-espèces dans Diospyros guianensis :

  • Diospyros guianensis subsp. akaraiensis (A.C.Sm.) F.White[9]
  • Diospyros guianensis subsp. coriacea F. White (nom correct = Diospyros tepu B. Walln.[10])
  • Diospyros guianensis subsp. guianensis (Aubl.) Gürke, 1891 est un arbre atteignant 25 m de haut. Les feuilles sont coriaces ou chartacées, mesurant 9–15 × 4–7 cm, vert terne sur la face inférieure. Le calice est de couleur verte, à base brun ferrugineux. La corolle est de couleur jaunâtre. Les fruits sont parfois couverts d'une pruine glauque, et contiennent environ 7 graines[6].

Répartition[modifier | modifier le code]

Diospyros guianensis est présent au Venezuela, au Guyana, au Suriname, en Guyane, et au Brésil[6].

La sous-espèce Diospyros guianensis subsp. guianensis (Aubl.) Gürke, 1891 est présente du Venezuela (Delta Amacuro, Amazonas, Aragua) au Brésil en passant par le Guyana, le Suriname, et la Guyane[6].

Écologie[modifier | modifier le code]

Diospyros guianensis est un arbre commun dans l'ouest et le nord de la Guyane[5], que l'on rencontre au bord des cours d'eau, notamment dans les sauts, et qui est abondant dans les zones élevées des forêts marécageuses[11].

La sous-espèce Diospyros guianensis subsp. guianensis (Aubl.) Gürke, 1891 pousse au Venezuela dans les savanes humides, les forêts sempervirentes de basse altitude, forêts ripicoles inondées de façon saisonnière, autour de 0–300 m d'altitude[6].

Les fruits de Diospyros guianensis sont consommés par le poisson Myleus rhomboidalis (Characidae)[12].

Utilisations[modifier | modifier le code]

Le jus de feuilles de Diospyros guianensis pilées avec du pétrole est employé pour soigner l'eczéma, chez les habitants du Maroni (Wayana, Aluku et quelques orpailleurs Créoles). Cette utilisation est possiblement liée aux naphtoquinones qui présentent des propriétés provitaminique K[5].

L'extrait de Diospyros guianensis contient du Méthyl-7-juglone, du Lupéol, du Bétulinol et de l'Acide bétulinique[13], présente une activité antifongique significative sur Candida albicans[14], et ses effets sur Streptococcus mutans ont été testés[15].

Au Venezuela, la décoction d'écorce de Diospyros guianensis subsp. guianensis soigne la fièvre. Le fruit apaise les piqûres et les démangeaisons, et sert pour la pêche à la nivrée[6].

Protologue[modifier | modifier le code]

Diospyros guianensis : Planche 231. accompagnant la description du genre Diospyros par Aublet (1775)
1. Bouton de fleur. Écailles qui ſont à la baſe du calice. - 2. Calice épanoui. - 3. Corps priſmatique qui occupe le fond du calice. - 4. Fleur. - 5. Corolle. - 6. Corolle ouverte, étamines. - 7. Grouppe de fleurs[16].
planche type de Diospyros guianensis

En 1775, le botaniste Aublet propose le protologue suivant[16] :

« PARALEA Guianenſis. (Tabula 231.)

Arbor altiſſima, ad cacumen trunci ramoſa, ramis numeroſus, hínc & hidè ſparſis ; ramusculis pubeſcentibus. Folia alterna, brevi petiolata, integerrima, glabra, ad oras tomentoſa, ovato-oblonga, acuta. Flores plurimi, taſciculati, axillares, diſtincti ; squamis villoſus, rufeſcentibus. Calix piloſus, rufeſcens. Corolla fulva, carnoſa, gratum ſpirans odorem.

Florebat Octobri.

Habitat in ſylvis deſertis & remotis Sinemarienſibus.

Nomen Caribæum PARALA.


LE PARALA de la Guiane. (Planche 231.)

C’eſt un arbre de haute futaie. Son bois eſt blanc & dur. Ses feuilles ſont alternes, entières, ovales, liſſes, fermés, d'un vert foncé, bordées quand elles ſont jeunes d'un poil blanc qui tombe, elles ont ſix pouce de longueur et environ trois pouces de largeur. Leur pédicule eſt fort court, & creuſé en gouttiere.

Les fleurs naiſſent par paquets entre des petites écailles velues & rouſſâtres.

Le calice eſt monophylle, velu, rouſſâtre, à quatre dents aiguës.

La corolle eſt un tube court, renflé, à quatre angles, qui ſe partage en ſon limbe en quatre petits lobes roux, charnus, d'une odeur agréable.

Les étamines ſont au nombre de dix-huit, attachées au bas du tube. Les filets & leurs anthères ne le débordent pas. On ne trouve au fond de la corolle qu'un petit corps priſmatique, couvert de poils roux.

Je n'ai pas vu le fruit.

Cet arbre croît dans les forêts de Sinémari, à vingt-cinq lieues du bord de la mer.

Il étoit en fleur dans le mois d'Octobre.

Les Galibis le nomment PARALA, & ils ſe lavent avec la décoction de l'écorce de cet arbre, lorſqu'ils ſont attaqués des fièvres. »

— Fusée-Aublet, 1775.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le mars 2022
  2. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 16 mars 2022
  3. GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 16 mars 2022
  4. a et b Pierre DÉTIENNE, Paulette JACQUET et Alain MARIAUX, Manuel d'identification des bois tropicaux : Tome 3 Guyane française, Quae, (lire en ligne), p. 83
  5. a b et c Pierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin et Marie-Françoise Prévost, Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles. Wayãpi, Palikur, Paris, IRD Editions, , 663 p. (ISBN 978-2-7099-1545-8, lire en ligne), p. 351
  6. a b c d e f et g (en) Rupert C. Barneby, Julian A. Steyermark (eds.), Paul E. Berry (eds.), Kay Yatskievych (eds.) et Bruce K. Holst (eds.), Flora of the Venezuelan Guayana, vol. 6 - Liliaceae–Myrsinaceae, St. Louis, MISSOURI BOTANICAL GARDEN PRESS, , 803 p. (ISBN 9780915279814), p. 644-650
  7. Herbert Stone, « Les Bois utiles de la Guyane Française », Ann. mus. Marseille, vol. VI,‎ , p. 1-68 (lire en ligne)
  8. Albert Lemée, Flore de la Guyane française : Tome III - Dilléniacées à Composées, Brest, LIBRAIRIE LECHEVALlER, , 656 p., p. 262
  9. (en) Franck WHITE, « Lissocarpaceae », dans B. Maguire & al., The Botany of the Guayana Highland - Part XI., vol. 32, Mem. New York Bot. Gard., , 329-330 p.
  10. (es) Omaira Hokche, Paul E. Berry et Otto Huber, Nuevo Cat. Fl. Vasc. Venez., Caracas, Fundación Instituto Botánico de Venezuela, , 1–859 p.
  11. (en) Piia Koponen, Pekka Nygren, Daniel Sabatier, Alain Rousteau et Etienne Saur, « Tree species diversity and forest structure in relation to microtopography in a tropical freshwater swamp forest in French Guiana », Plant Ecology, vol. 173,‎ , p. 17–32 (DOI 10.1023/B:VEGE.0000026328.98628.b8, lire en ligne)
  12. (en) Thierry BOUJARD, Daniel SABATIER, Ricardo ROJAS-BELTRAN, Marie-Françoise PREVOST et Jean-François RENNO, « The food habits of three allochthonous feeding characoids in French Guiana », REVUE D'ÉCOLOGIE, vol. 45, no 3,‎ (lire en ligne)
  13. J. Bruneton et C. Moretti, « Sur une Ebénacée guyanaise: Diospyros guianensis Gurke », Plantes medicinales et phytotherapie, vol. 13, no 3,‎ , p. 172-174 (ISSN 0032-0994, lire en ligne)
  14. (en) IB Suffredini, AD Silva, MS Pelosini, AP Kalaf et IE Díaz, « Findings on antifungal-activity and phytochemistry of Brazilian Amazon plant extracts against Candida albicans », Planta Med, vol. 77, no 12,‎ , PL98 (DOI 10.1055/s-0031-1282747)
  15. (en) B. O. Landi, B. Di Pace et A. O. Conceição, « Plants and their metabolites against Streptococcus mutans », Journal of Medicinal Plants Research, vol. 12, no 20,‎ , p. 278-288 (DOI 10.5897/JMPR2018.6587, lire en ligne)
  16. a et b Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume I, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, (lire en ligne), p. 576-578

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

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