Dmitri Andreïevitch Tolstoï

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Dmitri A. Tolstoï

Le comte Dmitri Andreïevitch Tolstoï (en russe : Дмитрий Андреевич Толстой), né le et mort le , était un homme politique russe. Il fut membre du Conseil d'État (1866), procureur du Saint Synode de 1865 à 1880, ministre de l'Instruction publique de 1866 à 1880 et successeur d'Alexandre Vassilievitch Golovnine au ministère de l'Intérieur de 1882 à 1889.

Mariage[modifier | modifier le code]

Il épousa Sofia Dmitrievna Bibikova (1827-1907), fille de Dmitri Gavrilovitch Bibikov[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Issu de la célèbre famille Tolstoï, il est un lointain cousin du célèbre écrivain Léon Tolstoï[2]. Dmitri Andreïevitch Tolstoï fut un homme rétrograde responsable de la fracture qui s'établit entre les étudiants et le pouvoir après la mise en place de ses rigoureuses réformes.

Dmitri Andreïevitch Tolstoï étudia au lycée impérial de Tsarskoïe Selo, il en sortit diplômé en 1843. En 1853, il entra au ministère de la Marine où il occupa un poste de gestionnaire. Nommé Procureur du Saint-Synode en 1865, il occupera ce poste jusqu'en 1880, lorsque Pobiédonostsev sera nommé à sa place, dans le même temps il remplit les fonctions de ministre de l'éclairage.

En 1871, Alexandre II lui confia le dossier de réforme relatif au collège, l'enseignement classique (y compris le grec, le latin, le français, la littérature ancienne entre autres) devinrent les matières principales enseignées dans ces établissements scolaires.

Ministre de l'Instruction publique[modifier | modifier le code]

Dmitri Andreïevitch Tolstoï

Dmitri Tolstoï fut nommé ministre de l'Instruction publique en 1866 et chef des gendarmes impériaux. Il détruisit une grande partie du travail réformateur entrepris par Alexandre Golovnine. Comme il était partisan d'une autorité ferme, les universités et l'éducation connurent les heures les plus sombres de l'histoire de la Russie[3]. Dmitri Tolstoï considéra que les matières scientifiques avaient un effet pervers sur l'esprit des jeunes étudiants, engendrant le « matérialisme et le superficiel ». Le comte exclut donc les matières scientifiques contenues dans les programmes scolaires des lycées. L'étude de l'Histoire et de la littérature furent soumises à une surveillance très rigoureuse. Le grec et le latin, la grammaire et les mathématiques prirent une grande place dans l'enseignement, car il jugeait ces matières comme peu dangereuses pour les écoliers. Ordre fut donné aux professeurs de surveiller étroitement leurs élèves et de rapporter au ministère tout comportement subversif « risquant de pourrir la société ». Concernant les universités, les ordres furent tout aussi stricts. Les étudiants suspectés d'opinions nuisibles pour la société furent exclus des examens. Par cette réforme rétrograde, Dmitri Tolstoï provoqua une rupture entre les étudiants et le pouvoir, elle dura dix années. En 1880, Andreï Saburov lui succéda au poste de ministre de l'Instruction publique.

Dmitri Andreïevitch Tolstoï fut considéré comme l'un des chefs du milieu des réactionnaires. Les activités du comte visaient à soutenir l'aristocratie russe, la règlementation de la paysannerie et le pouvoir de l'administration sur les autorités locales. On publia à sa demande en 1882 la règlementation temporaire qui provoqua la limitation de la liberté de la presse. le comte Dmitri Tolstoï et A. Pazoukhine présentèrent une prétendue "contre-réforme" qui fut très mal acceptée en Russie.

Le comte Dmitri Tolstoï fut élu en 1882 président de l'Académie des sciences de Russie à Saint-Pétersbourg. Il écrivit un certain nombre d'ouvrages relatifs à l'Histoire de la Russie.

La même année Alexandre III le nomma ministre de l'Intérieur où il succéda au comte Nicolas Ignatiev.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. www.vgd.ru
  2. Leur ancêtre commun, grand-père de leurs grands-pères respectifs, Stepan Fiororovitch et Ilya Andeïevitch, se nommait Ivan Pétrovitch Tolstoï et a vécu de 1685 environ à 1726.
  3. Michel Heller, Histoire de la Russie et de son empire, Paris, Perrin, (1re éd. 1995), « La réaction », p. 1207-& suiv

Bibliographie[modifier | modifier le code]