Dilatation vaginale

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Série d'objets de forme cylindrique et oblongues, de différentes tailles, couleurs et diamètres.
Deux sets de dilatateurs vaginaux, en plastique et en silicone.
Un extenseur vaginal.

La dilatation vaginale est une thérapie qui consiste à insérer dans le vagin un dispositif médical nommé dilatateur, ou extenseur (stent vaginal) afin de détendre les tissus de la cavité vaginale dans le cadre de la prise en charge des douleurs sexuelles (vaginisme, dyspareunie, vulvodynie), et pour allonger et élargir le vagin dans le cadre de la prise en charge de l'atrésie vaginale. La dilatation vaginale est également utilisée par les personnes ayant réalisé une vaginoplastie, dans le cadre d’une néoplasie, une atrésie vaginale ou une chirurgie de réassignation sexuelle accompagnée d'une vaginoplastie.

Dilatateur vaginal[modifier | modifier le code]

Un dilatateur vaginal ou (« bougie vaginale ») est un dispositif médical de forme oblongue. Les dilatateurs existent généralement associés en plusieurs tailles et diamètres, utilisés de manière successives au cours du traitement afin d'étirer et de détendre progressivement les parois vaginales. Parmi les matières employées, on retrouve le plastique et le silicone. Certains modèles sont également vibrants[1].

Les dilatateurs doivent être nettoyés après usage avec de l'eau savonneuse, avant d'être soigneusement essuyés[2].

Extenseur, endoprothèse vaginale (stent vaginal)[modifier | modifier le code]

Un extenseur ou stent vaginal est un dispositif médical. Il s’agit d’un ballon gonflable de la longueur et du diamètre d’un vagin. Il est disponible en plusieurs tailles, et fait de silicone. Il est introduit dégonflé dans le vagin puis gonflé au diamètre requis.

Indications thérapeutiques[modifier | modifier le code]

La dilatation vaginale est utilisée dans la prise en charge d'une grande variété de cas : dyspareunie, hypertonicité du plancher pelvien, vaginisme, vestibulodynie, atrophie et agénèse vaginale, dermatose vulvaire, adhésions vaginales consécutives à un traitement par radiation (curiethérapie)[3].

Dans le cadre du traitement des douleurs pendant les rapports sexuels, l'usage de dilatateurs vaginaux ou des extenseurs gonflables a pour objectif de réduire l'anxiété et d'améliorer la relaxation des muscles du plancher pelvien, en agissant selon le principe de désensibilisation en brisant le cercle douleur-peur-contraction musculaire réflexe[1].

Lors de traitement consécutifs à des radiothérapies et des curiethérapies intravaginales, la dilatation vaginale est utilisée pour éviter la sténose vaginale (rétrécissement du vagin par rapprochement de ses parois), son rétrécissement et sa fibrose[1].

Usage[modifier | modifier le code]

ZSI 200 NS Expanseur vaginal dilatant le vagin
ZSI 200 NS Exploseur vaginal placé dans le néovagin après une vaginoplastie

Avec les bougies vaginales, la personne débute avec la plus petite taille de dilatateur, puis augmente au cours du traitement progressivement leur taille jusqu'à arriver au plus grand des dilatateurs de son ensemble. Les exercices peuvent être accompagnés d'exercices de respiration afin de détendre les muscles du plancher pelvien. Les exercices ne doivent ni provoquer douleur ni saignement[2]. Les dilatations avec ce type de dilatateur rigide doivent être faites prudemment car des perforations vaginales ont été rapportés, notamment sur des vagins irradiés[4] ou avec traumatisme de l’urètre[5].

L’extenseur gonflable ou stent vaginal est utilisé au cours d’une vaginoplastie pour construire le vagin puis, maintenu gonflé dans le vagin, il maintient la paroi vaginale contre la paroi pelvienne afin de favoriser l’apparition d’une néo-vascularisation microscopique vaginale tout en empêchant la création d’un hématome[6],[7]. Après la vaginoplastie et en cas de risque de sténose vaginale, l’extenseur ou stent vaginal peut-être utilisé régulièrement pour prévenir toutes rétractions vaginales post-opératoires[8]. Il est introduit dégonflé dans le vagin et gonflé au diamètre voulu.

Il n'existe pas de consensus sur la fréquence et la durée d'utilisation des dilatateurs vaginaux[1].

L'utilisation de dilatateurs vaginaux peut être suffisante pour une guérison, statuée par le fait que la personne peut avoir des rapports sexuels qu'elle estime confortables. Elle peut être accompagnée d'une prise en charge psychologie (psychothérapie, sexothérapie), de kinésithérapie. Des relaxants intravaginaux, une thérapie par administration locale d’œstrogène, des produits hydratants et lubrifiants peuvent également être employés afin de faciliter le traitement[3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) Marisa Liu, Mark Juravic, Genevieve Mazza et Michael L. Krychman, « Vaginal Dilators: Issues and Answers », International Society for Sexual Medicine,‎ (DOI 10.1016/j.sxmr.2019.11.005, lire en ligne)
  2. a et b (en) Psychosexual Team, Oxfordshire Sexual Health Service, « Vaginal Dilator Exercises for Psychosexual Therapy » [PDF], (consulté le )
  3. a et b (en) « Vaginal dilation: When it’s indicated and tips on teaching it », sur www.mdedge.com (consulté le )
  4. M HOFFMAN, « Risks of rigid dilation for a radiated vaginal cuff: two related rectovaginal fistulas », Obstetrics & Gynecology, vol. 101, no 5,‎ , p. 1125–1126 (DOI 10.1016/s0029-7844(02)02624-8)
  5. Kathy Lue, Kevin Heinsimer, SriGita K. Madiraju, Drew Rideout et Lucas Wiegand, « Urologic trauma from vaginal dilation for congenital vaginal stenosis: A newly-described and challenging complication », Urology Case Reports, vol. 28,‎ , p. 101075 (DOI 10.1016/j.eucr.2019.101075)
  6. Ayhan Coskun, Yusuf Kenan Coban, Mehmet Ali Vardar et Ahmet Cemil Dalay, « The use of a silicone-coated acrylic vaginal stent in McIndoe vaginoplasty and review of the literature concerning silicone-based vaginal stents: a case report », BMC Surgery, vol. 7, no 1,‎ (DOI 10.1186/1471-2482-7-13)
  7. Ali Barutçu et Muharrem Akgüner, « McIndoe Vaginoplasty with the Inflatable Vaginal Stent », Annals of Plastic Surgery, vol. 41, no 5,‎ , p. 568 (DOI 10.1097/00000637-199811000-00020)
  8. N Antoniadis, G Charles, I Mejías et R Pabón, « Vaginoplasty: modification to McIndoe techique using hemostatic gel sponge », Cirugía Plástica Ibero-Latinoamericana, vol. 37, no 1,‎ , p. 73–77 (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]