Didier Diderot

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Didier Diderot
Portrait supposé de Didier Diderot, maître coutelier de Langres (artiste inconnu), Musée d'art et d'histoire de Langres.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 73 ans)
LangresVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Enfant

Didier Diderot né le à Langres et mort dans cette même ville le [1] est un maître coutelier reconnu de Langres, apparenté à la famille Beligné et père de l'écrivain Denis Diderot.

Famille[modifier | modifier le code]

Parents[modifier | modifier le code]

Didier Diderot est le descendant d'artisans langrois. Son père, Denis Diderot (1654-1726) était maître coutelier ; sa mère était Nicole Beligné (1655-1692). Ils s'étaient mariés le .

Ascendance maternelle[modifier | modifier le code]

Nicole, la mère de Didier, est née Beligné le 30 novembre 1655, dans une riche famille d'artisans[2]. Ses parents étaient François Beligné (1625-1697), coutelier et Catherine Grassot.

Acte de décès de Didier Diderot[3].

Fratrie[modifier | modifier le code]

Didier était le second d'une importante fratrie : il avait cinq frères et une sœur[4]

Mariage[modifier | modifier le code]

Didier Diderot a épousé Angélique Vigneron (12 octobre 1677 - 1er octobre 1748)[5],[6] le 19 janvier 1712 à Chassigny[7].

Angélique Vigneron était la fille du tanneur François Vigneron (mort en 1679) et Jeanne Aramite Humblot (morte en 1710) à Langres. Didier Diderot était proche du jansénisme.

Descendance[modifier | modifier le code]

Le couple eut trois fils et cinq filles :

  • un fils, mort à sa naissance le 6 novembre 1712
  • Denis (1713-1784), l'écrivain philosophe
  • Denise (1715-1797)
  • Catherine (1716-1718)
  • Angélique (1717, morte à 2 mois et demi)
  • Catherine (1719-1735)
  • Angélique (née en 1720), entrée dans l'Ordre de Sainte-Ursule, qui y mourut en 1749, folle et fut l'inspiratrice du roman de son frère La Religieuse
  • Didier-Pierre (1722-1787), chanoine de Langres

Métier[modifier | modifier le code]

Didier Diderot était spécialisé dans la fabrication des instruments tranchants médicaux et chirurgicaux, tels que des scalpels et les lancettes[8].

Planches de l'Encyclopédie de Denis Diderot et Jean le Rond D'Alembert, volume 2b (1763). Atelier d'un coutelier.

Lorsque les Beligné deviennent couteliers du Roi, Didier reprend l'enseigne commerciale de la famille : une perle.

Son portrait par Grimm[modifier | modifier le code]

Dans la livraison de la Correspondance littéraire du 1er mars 1771 Grimm fait précéder l'Entretien d'un père avec ses enfants d'un portrait de Didier Diderot.

« Monsieur Diderot, maître coutelier à Langres, mourut en 1759, généralement regretté dans sa ville, laissant à ses enfants une fortune honnête pour son état, et une réputation de vertu et de probité désirable en tout état. Je le vis trois mois avant sa mort : en allant à Genève, au mois de mars 1759, je passai exprès par Langres, et je m'applaudirai toute ma vie d'avoir connu ce vieillard respectable. Il laissa trois enfants : un fils aîné, Denis Diderot, né en 1713, c'est notre philosophe ; une fille d'un cœur excellent, et d'une fermeté de caractère peu commune, qui, dès l'instant de la mort de sa mère, se consacra entièrement au service de son père et de sa maison, et refusa par cette raison de se marier ; un fils cadet, qui a pris le parti de l'Église : il est chanoine de l'église cathédrale de Langres, et un des grands saints du diocèse. C'est un homme d'un esprit bizarre, d'une dévotion outrée, et à qui je crois peu d'idées et de sentiments justes. Le père aimait son fils aîné d'inclination et de passion ; sa fille, de reconnaissance et de tendresse ; et son fils cadet, de réflexion, par respect pour l'état qu'il avait embrassé. »

Relations familiales[modifier | modifier le code]

C'est la crise familiale, Denis Diderot (fils de Angélique Vigneron et de Didier Diderot) ne reverra plus jamais sa mère, et restera 10 ans sans voir son père.

Publication[modifier | modifier le code]

  • Louis Marcel, Une lettre du père de Diderot à son fils, détenu à Vincennes, 3 septembre 1749, Bordeaux, J. Bière, 1928.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Diderot à Langres. Villes et Pays d’art et d’histoire Langres Villes et Pays d’art et d’histoire Langres.
  2. Généalogie de la famille, Beligné en ligne
  3. La vie de Denis Diderot.
  4. Antoine Thomas (1682-1755), Claude (1687-1689), François (né en 1688), Felix (né en 1689), Didier (né en 1690), Catherine (née en 1690). Voir la généalogie de la famille Diderot en ligne
  5. Raymond Trousson, Diderot, Paris, Gallimard, 2007, p. 10, (ISBN 978-2-07-034170-2).
  6. Acte de décès de la paroisse de Saint Pierre aux archives départementales de la Haute Marne.
  7. Chouillet, Anne-Marie, Trois lettres inédites de Diderot Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie. Année (1991) Volume 11 Numéro 11 S. 8-18; p. 9 note
  8. Souviron, Marie, Diderot, Langres et la religion. Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie Année 1988 Volume 4 Numéro 4 p. 7-36 en ligne

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Didier Diderot[modifier | modifier le code]

  • Grimm, Correspondance littéraire, 1er mars 1771.
  • Hubert Gautier, Le Père de Diderot : son testament, sa succession, patrimoine d'un maître coutelier langrois vers le milieu du XVIIIe siècle, Moulins, Crépin-Leblond, 1933.

La coutellerie langroise[modifier | modifier le code]

  • Henri Beligné, Les Couteliers de Langres et de Nogent sous la Révolution, Bulletin de la société historique et archéologique de Langres, 1993, no 313, t. XXI, trimestriel IV.
  • Janine Bouet, Les Couteliers Langrois au XVIIIe siècle, D.E.S, Faculté des Lettres de Dijon, 1966.
  • Jean-Jacques Perret, L'Art du coutelier expert en instruments de chirurgie, Seconde Partie de l'Art du Coutelier. Première section. Jean Desaint & Charles Saillant, Paris, 1772.
  • Société historique et archéologique de Langres, L'art de la coutellerie au pays de Langres et de Nogent : maîtres couteliers orfèvres et graveurs de Langres et de Nogent, Exposition Langres, Société historique et archéologique. Musée du Breuil-de-Saint-Germain, 1966.
  • Marie-Émilie Vaxelaire, Les Beligné, une dynastie de couteliers 1610-2010, Langres, Imprimerie de Champagne, 2010.

Denis Diderot[modifier | modifier le code]

  • Arthur M. Wilson, Diderot : sa vie et son œuvre, Paris, Robert Laffont,
    Il s'agit de la traduction française de cet ouvrage de référence initialement publié en anglais.
  • Pierre Lepape, Diderot, Paris, Flammarion, 1993 (ISBN 2-0808-1297-1).

Liens externes[modifier | modifier le code]