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Dialogues des carmélites

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Dialogues des carmélites
Description de cette image, également commentée ci-après
Elin Rombo dans le rôle de sœur Blanche (2011, production de l'Opéra royal de Stockholm).
Genre opéra
Nbre d'actes trois actes
Musique Francis Poulenc
Livret Francis Poulenc à la base des œuvres de Gertrud von Le Fort et de Georges Bernanos[1]
Langue
originale
français
Dates de
composition
1953 - 1956
Partition
autographe
bibliothèque nationale de France
Création
La Scala de Milan
Création
française

Opéra Garnier de Paris

Scène finale de la première production de La Scala

Dialogues des carmélites est un opéra français en trois actes de Francis Poulenc. Le livret adapté par le compositeur reprend librement un scénario posthume écrit par Georges Bernanos inspiré de la nouvelle de Gertrud von Le Fort La Dernière à l'échafaud (Die Letzte am Schafott (de)), et adapté à la scène par Jacques Hébertot en 1952.

L'opéra fut créé le à la Scala de Milan dans une version italienne de Flavio Testi. La première de la version française eut lieu à l'Opéra de Paris le de la même année[1].

La nouvelle de Gertrud von Le Fort, parue en 1931, avait donné l'idée d'un scénario aux cinéastes Philippe Agostini et Raymond Leopold Bruckberger. Georges Bernanos en conçut les dialogues juste avant sa mort en 1948, mais le projet fut finalement abandonné[2]. Jacques Hébertot décide néanmoins de porter à la scène le travail de Bernanos et crée Dialogues des carmélites le au théâtre Hébertot.

En 1952, le directeur des éditions Ricordi, Guido Valcarenghi, commande à Francis Poulenc un ballet sur sainte Marguerite de Cortone pour la Scala de Milan. Poulenc décline l'offre, mais, profondément touché par le sujet qu'à nouveau Valcarenghi lui a proposé, les Dialogues des Carmélites, il décide de composer un opéra dont le livret serait fourni par le compositeur lui-même[1],[3]. Malgré des problèmes de droits (ceux-ci ayant été entre-temps rachetés par le dramaturge américain Emmet Lavery qui avait réalisé sa propre adaptation théâtrale) et de santé, Poulenc se lance à corps perdu dans un sujet qui ne tarde pas à l'obséder, les angoisses de Blanche face à la mort faisant écho aux siennes, confronté à la longue agonie de son compagnon, Lucien Roubert[4].

Comme prévu par contrat, et malgré des difficultés de mise en place notamment dues à des questions de droits d'auteur, l'œuvre qui avait été achevée en juin 1956[5], est créée en italien à la Scala de Milan[6] le [1] avec Virginia Zeani (Blanche), Gianna Pederzini (Mme de Croissy), Leyla Gencer (Mme Lidoine), Gigliola Frazzoni (Mère Marie) et Eugenia Ratti (Sœur Constance) sous la direction de Nino Sanzogno. La version française originale est donnée, cinq mois plus tard, à l'Opéra de Paris avec Denise Duval (Blanche), Denise Scharley (Mme de Croissy), Régine Crespin (Mme Lidoine), Rita Gorr (Mère Marie) et Liliane Berton (Sœur Constance) sous la direction de Pierre Dervaux. Francis Poulenc considère que la production en France, dans sa langue originale et dotée de nouveaux interludes et d'une mise en scène plus proche de sa vision, est la vraie création de l'ouvrage[7].

Postérité

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La première américaine a lieu en septembre de la même année au San Francisco Opera avec Leontyne Price, qui fait sa première apparition sur une grande scène d’opéra dans le rôle de Mme Lidoine.

Appréciée aussitôt, l'œuvre fut jouée vingt-cinq fois à l'opéra Garnier jusqu'au 2 octobre 1959 tandis que sa représentation devint fréquente dans le monde entier[1]. L'opéra est monté en 1974 à l'Opéra de Dijon, il entre au répertoire du Metropolitan Opera de New York en 1977[8] (chanté en français) et est joué en 1980 à Saint-Etienne.

L'opéra d'État de Vienne fit effectuer 20 représentations, en version allemande et principalement tenues pendant le Carême. La première fut tenue le 14 février 1959 sous la direction de Heinrich Hollreiser, qui continua à le diriger, et la 20e représentation fut réalisée le 24 avril 1964 avec Berislav Klobučar[9]

La revue spécialisée L'Avant-scène opéra consacre un numéro à l'opéra, le n° 252 en juin 2010.

Description

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Dialogue des carmélites est un drame lyrique en trois actes (douze tableaux et cinq interludes) en langue française avec des scènes qui s'enchaînent de manière ininterrompue et trouve son point culminant dans celle de la fin où les religieuses montent une à une l'échafaud[5]. Par ailleurs, malgré un flot continu, Francis Poulenc insère des similis air[pas clair] dans sa partition, par exemple dans l'intervention de la novice dans l'acte III[5].

L'opéra est dédié à sa mère, à Claude Debussy, à Claudio Monteverdi, Giuseppe Verdi et Modeste Moussorgski[5].

Personnages

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Rôles Voix Créateur à La Scala Créateur à Paris
Le marquis de La Force baryton Scipio Colombo Xavier Depraz
Le chevalier de La Force, son fils ténor
Blanche de La Force, sa fille soprano Virginia Zeani Denise Duval
Thierry, laquais baryton
Mme de Croissy, dite mère Henriette de Jésus, la première prieure contralto Gianna Pederzini Denise Scharley
Sœur Constance de Saint-Denis, novice soprano Eugenia Ratti Liliane Berton
Mère Marie de l'Incarnation, sous-prieure mezzo-soprano Gigliola Frazzoni Rita Gorr
M. Javelinot, médecin baryton
Mme Lidoine, dite mère Thérèse de Saint-Augustin, la nouvelle prieure soprano Leyla Gencer Régine Crespin
Mère Jeanne de l'Enfant-Jésus contralto
Sœur Mathilde mezzo-soprano
Le père confesseur du couvent ténor
Le premier commissaire ténor
Le second commissaire baryton
Un officier basse
Le geôlier baryton
Deux vieilles, un vieux monsieur rôles parlés
Carmélites, Foule chœur

L'action débute en . Blanche de la Force, une jeune aristocrate parisienne mais particulièrement craintive, annonce à son père son intention d'entrer au Carmel de Compiègne. La mère supérieure du couvent la reçoit et lui demande d'exposer les raisons qui la poussent à rejoindre cet ordre religieux. Devenue novice, Blanche va vivre les derniers jours de la congrégation que la Révolution française veut éradiquer. La troupe envahit le couvent, mais Blanche réussit à s'échapper. Les ordres religieux sont dissous et les religieuses condamnées à mort. Elles montent à l'échafaud en chantant le Salve Regina. Lorsque le cantique, inachevé, cesse à l'exécution de la dernière sœur, Blanche, du milieu de la foule en entonne la conclusion et, réconciliée avec elle-même et confiante, monte à son tour à l'échafaud.

Enregistrements

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La date indiquée en tête de chaque notice correspond à celle de l'enregistrement concerné.

Autres adaptations

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Le texte de Bernanos a été adapté plusieurs fois au cinéma et à la télévision. On peut citer :

Notes et références

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  1. a b c d et e Bibliothèque nationale de France, Le manuscrit autographe des Dialogues des Carmélites de Francis Poulenc, 2019, [PDF][1]
  2. Agostini et Bruckberger tourneront finalement le film en 1960.
  3. Entretien de Micheline Banzet-Lawton avec Francis Poulenc, le 8 avril 1958 [écouter en ligne] (Institut national de l'audiovisuel)
  4. James Harding, livret de Dialogues des carmélites, Pierre Dervaux (dir.), EMI, rééd. 1999 (CD).
  5. a b c et d Hervé Lacombe, « Francis Poulenc et l'opéra », dans Hervé Lacombe, Histoire de l'opéra français : de la Belle Epoque au monde globalisé, Fayard, (ISBN 978-2-213-70991-8), p. 812-816
  6. « Dialogues des Carmélites (Œuvre - Francis Poulenc/Francis Poulenc) », sur Opera Online (consulté le )
  7. Hervé Lacombe, « La création en berne », dans Hervé Lacombe, Histoire de l'opéra français : de la Belle Epoque au monde globalisé, Fayard, (ISBN 978-2-213-70991-8), p. 627
  8. Vincent Giroud et Stravoula Xepapadakou, « Deux situations contrastées : Etats-Unis et Grèce », dans Hervé Lacombe, Histoire de l'opéra français : de la Belle Epoque au monde globalisé, Fayard, (ISBN 978-2-213-70991-8), p. 535
  9. Wiener Staatsoper (site officiel), Dialogues des Carmélites (de) [2] avec toutes les distributions
  10. (nl) « Zoeken Beeld en Geluid », sur zoeken.beeldengeluid.nl (consulté le ).

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Articles connexes

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Liens externes

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