Bataille de Legé (7 décembre 1793)

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Bataille de Legé
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Vue de Legé, lithographie de Thomas Drake, album vendéen, vers 1850.
Informations générales
Date
Lieu Legé
Issue Victoire républicaine
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau de l'Armée catholique et royale de Vendée Vendéens
Commandants
Joseph Guillaume François Athanase Charette de La Contrie
Forces en présence
800 hommes[1] 1 600 hommes[2]
Pertes
87 morts[2]
120 blessés[2]
27 morts[2]
40 blessés[2]

Guerre de Vendée

Batailles

Coordonnées 46° 53′ 11″ nord, 1° 35′ 51″ ouest
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Bataille de Legé
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
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Bataille de Legé

La deuxième bataille de Legé a lieu le lors de la guerre de Vendée. Elle se termine par la victoire des républicains qui repoussent une attaque des Vendéens contre la ville de Legé.

Prélude[modifier | modifier le code]

Après avoir échappé de justesse aux forces républicaines lors de la bataille de l'île de Bouin, Charette se porte en direction de Legé avec l'intention de se joindre aux troupes de Joly et de Savin[1].

Forces en présence[modifier | modifier le code]

La garnison de Legé est alors constituée de 800 hommes sous les ordres de l'adjudant-général Joseph Guillaume[1]. D'après l'officier vendéen Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, les républicains disposent également de cinq canons et d'un obusier[3]. Les forces vendéennes qui prennent part à l'attaque de Legé sont estimées à 6 000 hommes d'après une lettre du général Bard adressée au général Duval[2]. Cependant pour le royaliste Le Bouvier-Desmortiers, la troupe de Charette n'est forte que de 1 600 hommes[2].

Déroulement[modifier | modifier le code]

Le 7 décembre[1], Jean-Baptiste Joly attaque un détachement de la garnison de Legé aux Lucs-sur-Boulogne[1]. D'après Lucas de La Championnière, l'armée de Charette, alertée par le bruit de la fusillade, se porte à sa rencontre[A 1]. En chemin, près de la forêt de Touvois, au nord-ouest de Legé, les hommes de Charette tombent sur un petit convoi républicain mal escorté[1]. Ils s'emparent de quelques ambulances[3] et de matériel de cavalerie, mais ne peuvent empêcher les fuyards de donner l'alerte à Legé[1]. Un détachement sort de la ville à la rencontre des Vendéens, mais il bat rapidement en retraite face à leur nombre[1].

La troupe de Charette arrive devant Legé par la route de Nantes, au nord[1]. Cependant les forces de Joly et Savin, après leur succès aux Lucs, au sud-est de la ville, ne font pas leur apparition[1]. Les forces de Charette lancent l'assaut seules, mais elles se heurtent aux retranchements que le général vendéen avait fait lui-même édifier quelques mois plus tôt lorsque la ville était sous son contrôle[1]. D'après Lucas de La Championnière : « M. Charette avait autrefois fait faire à l'extérieur de Legé des fossés assez élevés et les arbres avaient été abattus à portée de canon ; les retranchements ne servirent qu'à nos ennemis »[3].

En fin de journée, après une heure et demie de fusillade, les Vendéens abandonnent le combat à la vue de l'arrivée de renforts républicains[1],[3]. L'attaque est repoussée[1],[4],[5], mais Guillaume ne peut se lancer à la poursuite des assaillants[5]. D'après Lucas de La Championnière : « Notre mauvais succès fut attribué à la maladresse que nous avions eue d'attaquer par le chemin de Nantes beaucoup plus découvert que celui de Rocheservière »[1],[3].

Le lendemain 8 décembre, la troupe de Charette contourne Legé et rejoint celle de Joly aux Lucs-sur-Boulogne[1].

Pertes[modifier | modifier le code]

Selon Le Bouvier-Desmortiers, les Vendéens ont 27 morts et 40 blessés contre 87 tués et 120 blessés pour les Républicains[2],[6]. Le 12 décembre, l'adjudant-général Guillaume, commandant du poste de Legé, écrit au général Vimeux : « L'attaque impétueuse que m'a faite Charette a beaucoup affaibli mes forces. J'attendais avec impatience les munitions qui m'arrivent aujourd'hui[7]. »

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « Nous nous avançâmes du côté d'où partait une fusillade assez suivie : c'était le vieux Joly qui battait complètement un détachement sorti de Legé pour l'attaquer au Luc. Chemin faisant nous rencontrâmes près delà forêt de Touvois, quelques ambulances mal escortées ; nous nous en emparâmes et nous poursuivîmes les fuyards vers Legé; cette escarmouche fut le commencement d'un combat très vif ; un détachement sortit de Legé pour nous reconnaître, nous le forçâmes à rentrer précipitamment dans les retranchemens. Alors le combat commença : nous nous battîmes pendant une heure et demie a demi-portée ; la fusillade formait un feu continuel et l'ennemi avait de plus cinq pièces de canon et un obusier. M. Charette avait autrefois fait faire à l'extérieur de Legé des fossés assez élevés et les arbres avaient été abattus à portée de canon ; les retranchements ne servirent qu'à nos ennemis. Un renfort leur arriva sur le soir et nous fûmes obligés de nous retirer. Notre mauvais succès fut attribué à la maladresse que nous avions eue d'attaquer par le chemin de Nantes beaucoup plus découvert que celui de Roche-Servière.

    Après une contremarche fort longue nous arrivâmes le lendemain au Luc ; nous en partîmes trois jours après. Les généraux avaient décidé au conseil d'aller dans le haut Poitou recruter ceux qui n'avaient pas passé la Loire et revenir chasser l'ennemi trop nombreux pour notre petite armée[3]. »

    — Mémoires de Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n et o Dumarcet 1998, p. 293-294.
  2. a b c d e f g et h Dumarcet 1998, p. 296.
  3. a b c d e et f Lucas de La Championnière 1994, p. 62-63.
  4. Gabory 2009, p. 332
  5. a et b Chassin, t. III, 1894, p. 389.
  6. Le Bouvier-Desmortiers 1809, p. 213.
  7. Savary, t. II, 1824, p. 472-473.

Bibliographie[modifier | modifier le code]