Royaume de Denkyira
1500–1868
Statut | Monarchie matrilinéaire |
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Langue(s) | Twi |
Religion | Asase Ya |
1500 (XVIe siècle | Fondation |
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1701 | Bataille de Feyiase et soumission en tant qu'État tributaire à l'Empire ashanti |
1868 | Intégration de la Confédération Fanti |
1957 | Chefferie institutionnelle du Ghana |
Le royaume de Denkyira est un État Akan qui existe entre le XVIe siècle et 1868. Avant sa fondation, le royaume est une région du royaume de Bono nommée Agona. Vers le XVIe siècle, le Denkyirahene (roi de Denkyira) devient indépendant et accroit le royaume. Au XVIIe siècle, il s'agit d'un des royaumes les plus influents en Côte de l'Or (Sud de l'actuel Ghana). En 1701, à la suite de la Bataille de Feiyase, le royaume s'effondre et se soumet à l'Empire ashanti en tant qu'État tributaire.
Histoire[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]
En tant qu'État Akan, les populations de Denkyira partagent la même origine migratoire et se serait installés dans la région vers le XIVe siècle[1].
Selon la tradition orale, les Denkyira proviennent du clan Agona de l'Abusua qui auraient d'abord vécu dans l'ancien territoire Adansi avant de fonder leur propre royaume[2].
La clan Agona a migré aux côtés des Nkyiras et, après avoir vécu un siècle avec eux, ont finalement porté leur nom[3].
Au XVIe siècle, la cheffe du clan Agona, Ayekraa Adeboa, aurait mené son peuple plus au sud afin de fonder le royaume de Denkyira. Après un long règne, son fils aîné, Annin Panyin devient le premier roi[4].
Le second roi, Mumunumfi, aurait mené une politique agressive contre les Adansi au début du XVIIe siècle et leur aurait infligé une importante défaite. À la suite de cela, il fonde la capitale Abankesieso qui consiste en 77 localités et villages fédérés sous la même autorité[4].
Émergence[modifier | modifier le code]
Toujours soumis au royaume de Bono, le royaume de Denkyira intègre la fédération Akan mise en place par les Adansi vers 1650, achevant la chute du royaume de Bono[1].
À partir de 1659, le royaume de Denkyira engage une politique d'expansion afin de prendre le contrôle des mines d'or et des routes en direction d'Axim. Le royaume dirige rapidement un très important territoire qui couvre la partie occidentale de la Côte de l'Or et de l'intérieur des terres, incluant leurs anciens alliés Adansi. Ils soumettent les différents États à un tribut annuel[1].
L'État Denkyira et les États Fanti dominent le commerce de l'or avec les Européens dans le Ghana occidental tandis que les Akwamu dominent le commerce avec les Européens dans le Ghana oriental[5].
Fin de l'hégémonie[modifier | modifier le code]
Dans les années 1690, des guerres eurent lieu entre Denkyira et les Asen et Twifo-Heman. Le but de ces luttes est de maintenir ouvertes les routes commerciales vers la côte et les échanges avec l’État Fanti et les Européens[6]. De plus, le royaume prend part à la première des quatre Guerres de Komenda qui se déroule sur un territoire situé à la frontière de l'influence côtière de Denkyira. La conséquence de ces guerres est un renforcement des positions britanniques sur la côte, et par extension une perte de pouvoir pour Denkyira. En mai 1698, le royaume de Denkyira subit une importante défaite dans le cadre de ces guerres. La nouvelle a un effet retentissant sur les États tributaires dans l'intérieur des terres[7].
L'État Denkyira domine les États voisins à l'exception des États Fanti, Akwamu et Akyem, en les soumettant à un tribut[8]. En juin 1698, la confédération ashanti profite de l'instabilité et des pertes récentes pour déclarer la guerre. D'autres États tributaires se rebellent en parallèle. Les Britanniques et Néerlandais, trop occupés par les guerres de Komenda, ne fournissent pas de soutien au royaume de Denkyira malgré des relations très cordiales[7]. Les Ashanti sont sujets et tributaires du royaume de Denkyira jusqu'en 1701, date à laquelle, Osei Tutu Ier dirige la confédération et bat Denkyira à la bataille de Feyiase. La défaite est telle que le royaume devient tributaire du nouvel empire Ashanti[9].
Initialement, la capitale de Denkyira est Abankeseso, cependant elle est désertée à la suite du sac qui suit la Bataille de Feiyase en 1701[10]. La capitale actuelle de l'État de Denkyira est Dunkwa-on-Offin (en).
Migration territoriale[modifier | modifier le code]
À la suite de la défaite de 1701, les nobles de Denkyira migrent progressivement hors du territoire afin de rejoindre les ports occupés par les Britanniques. Ce mouvement vers le sud provoque l'écrasement de l'ancien État d'Abrem, un État côtier, et ce avec l'appui des Britanniques qui installent les populations de Denkyira en plusieurs endroits, afin de remplacer des chefs hostiles[11].
Les anciennes relations dynastiques entre Abrem et Denkyira jouent également en faveur de leur introduction et au remplacement du petit État d'Abrem situé à proximité immédiate de Cape Coast.
Préservation de l'État[modifier | modifier le code]
En tant qu'État tributaire, plusieurs rebellions sont observées durant le XVIIIe siècle, et l'état de Denkyira ainsi que sa structure restent préservés sous la domination ashanti. En 1868, Denkyira entre dans la Confédération Fanti pour s'aligner sur la puissante Union Fanti. La Confédération Fanti est également devenue à cette époque l'alliée des Britanniques. L'Empire Ashanti est quant à lui l'allié du peuple néerlandais.
Le dirigeant actuel du Denkyira est Odeefuo Boa Amponsem III jusqu'à ce que sa mort soit annoncée le 2 décembre 2016[12].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Jean-Michel Deveau, « La Côte de l'Or et son arrière-pays », L'Afrique atlantique. Des origines au siècle d'or (XVIIe siècle), Karthala, , p. 139-168
- Kofi Darkwah, « Antecedents of Asante Culture », Transactions of the Historical Society of Ghana, no 3, , p. 57–79 (ISSN 0855-3246, lire en ligne, consulté le )
- K. Y. Daaku, Oral Tradition of Denkyira, Legon, 1970.
- « AFRICA | 101 Last Tribes - Denkyira people », sur www.101lasttribes.com (consulté le )
- Amzat Boukari-Yabara, « Chapitre I. Comment l'Afrique a perdu le pouvoir », Walter Rodney. Un historien engagé (1942-1980), Paris, Présence Africaine, , p. 41-108
- McCaskie. "Denkyira". p. 1.
- (en) Robin Law, « The Komenda Wars, 1694–1700: a Revised Narrative », History in Africa, vol. 34, , p. 133–168 (ISSN 0361-5413 et 1558-2744, DOI 10.1353/hia.2007.0010, lire en ligne, consulté le )
- (en) Akan Laws and Customs, Taylor & Francis (lire en ligne)
- (en) Kwamina B. Dickson, A Historical Geography of Ghana, CUP Archive, (ISBN 9780521071024, lire en ligne)
- McCaskie, T. C. "Denkyira in the Making of Asante" in Journal of African History Vol 48 (2007) no. 1, p. 1
- Gérard Chouin, « 20. Retrouver une histoire entre l’écrit et l’oral: Examen critique de l’historiographie de l’Abrem (Ghana) », dans Hommes et sociétés, Karthala, (ISBN 978-2-8111-0937-0, DOI 10.3917/kart.gayib.2013.01.0341, lire en ligne), p. 341–367
- « Denkyirahene Reported Dead - The Station that builds the City - The Station that builds the City | The Station that builds the City », sur web.archive.org, (consulté le )
Voir également[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
- District du Haut Denkyira
- District de Twifo/Heman/Bas Denkyira
- Histoire du Ghana
- Empire ashanti
- Osei Tutu I
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :