Denis Bérardier

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Denis Bérardier
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Député de l'Assemblée constituante
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Denis Bérardier, né à Quimper le et mort au collège Louis-le-Grand à Paris le , est un prêtre catholique, théologien et homme politique français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Élevé par son aïeul et tuteur Pierre Bousquet, fondateur de la faïencerie de Quimper en 1708, il suit les cours des Jésuites au collège de Quimper, puis va à la Sorbonne, où il obtient sa licence et son doctorat. Professeur d'éloquence, docteur en théologie, il est nommé principal du collège de Quimper à la rentrée de 1762, à l'éviction des Jésuites. Il y crée une classe de physique de ses propres deniers, et mène des travaux personnels sur l'électricité. Il s'oppose au nouvel évêque de Cornouaille, Toussaint-François-Joseph Conen de Saint-Luc, qui veut imposer son autorité sur le lycée, et obtient sa nomination au collège Louis-le-Grand en 1778, grâce à son ami le cardinal de Rohan. Syndic de la faculté de théologie de Paris, il y a pour élèves Luce de Lancival, Camille Desmoulins, Maximilien Robespierre, grâce auquel il obtient un bénéfice de canonicat au chapitre d'Arras, en 1787. Ses élèves lui offrent un livre unique pour sa fête, recueil de poésies de leur composition, et le surnomment "Fènelon Bérardier".

Il est élu en 1789 député suppléant du clergé de Paris aux États généraux, où il siège dès le début de 1790 du côté droit.

Il s'oppose à Mirabeau au sujet de la Constitution civile du clergé et publie un ouvrage "réédité quatorze fois en six mois". Il intercède en faveur de Camille Desmoulins pour qu'il se marie religieusement en l'église Saint-Sulpice, selon le vœu de sa belle-famille, et malgré ses écrits anti-religieux dans Le Vieux Cordelier. Il énonce alors un prône très "politique" devant un parterre de députés émus. Robespierre, témoin de l'époux, en sera marqué. Alexandre Dumas, dans Ange Pitou, le décrit comme un directeur très paternel et aimé de ses élèves. Son nom a été donné en 1911 à la place de l'église de Locmaria, entre l'église et la faïencerie, pour le remercier d'avoir été déterminant, en tant que député du clergé de Paris, dans le choix de Quimper comme chef-lieu du Finistère, au lieu de Landerneau et contre toute attente.

Incarcéré comme prêtre en 1792, il échappe de peu aux massacres de Septembre par la protection de ses anciens élèves Camille Desmoulins et Robespierre. Il est remis à la tête du collège (dit alors de l'Égalité) jusqu'à sa mort, sans avoir prêté le serment à la Constitution.

Malgré tout, en 1793, il intervient encore pour rétablir à Quimper le chef-lieu, transféré à Landerneau par les Montagnards, par mesure de rétorsion contre les administrateurs du département trop légalistes. Son action connut encore le succès. Robespierre attend l'annonce de sa mort pour l'envoyer quérir et se dédouaner de l'avoir protégé, puis proclame quelques jours après le culte de l'"Être suprême".

Publications[modifier | modifier le code]

  • Les principes de la foi sur le gouvernement de l'église en opposition avec la constitution civile du clergé ou Réfutation du développement de l'opinion de M. Camus. Par l'Abbé Bérardier, docteur & ancien syndic de la faculté de Théologie de Paris (1791)
  • L'Église constitutionnelle confondue par elle-même, par une Société de théologiens [l'abbé D. Bérardier et l'abbé Blandin]. Ouvrage dans lequel on réfute : 1° l'Accord des vrais principes de l'Église par les dix-huit évêques constitutionnels membres de l'Assemblée constituante ; ensemble un écrit du sieur Ollitrault, directeur du séminaire de Quimper, imprimé aux frais du département et répandu avec profusion dans toute la Bretagne ; 2° l'Instruction ou catéchisme sur la constitution civile du clergé, par MM. Mainguy et Lanjuinais ; 3° la Lettre pastorale de l'évêque du département du Tarn ; enfin les principales objections répandues dans tous les autres ouvrages constitutionnels (1792)

Sources[modifier | modifier le code]

Pour en savoir plus sur sa vie et son rôle dans la Révolution, lire "La fille du faïencier" de Christian de la Hubaudière, Coop Breizh, Coop-Breizh, 2005, (ISBN 978-2-84346-244-3)

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