Denis Tillinac

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Denis Tillinac
Denis Tillinac en 2009.
Fonction
Directeur
Éditions de la Table Ronde
-
Alice Déon (d)
Biographie
Naissance
Décès
(à 73 ans)
Vosne-Romanée
Nom de naissance
Denis Georges Henri TillinacVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Père
Roger Tillinac (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Mouvement
Genre artistique
roman, essai
Distinction
Prix de la Table ronde française (1982)
Prix Roger-Nimier (1983)
Prix Kléber-Haedens (1987)
Prix Jacques-Chardonne (1990)
Prix du roman populiste (1993)
Grand prix de littérature sportive (1993)
Prix Paul-Léautaud (1999)
Grand prix de littérature Henri-Gal (2005)
Prix de l'Enracinement-Simone Weil (2020)
Œuvres principales
  • Le Bonheur à Souillac (1982)
  • Spleen en Corrèze : Journal d’un localier (1984)
  • L'Irlandaise du Dakar (1986)
Denis Tillinac recevant, par Ferréol Delmas, le Prix de l'Enracinement-Simone Weil, au Sénat, en février 2020.

Denis Tillinac, né le dans le 17e arrondissement de Paris et mort le à Vosne-Romanée[1], est un écrivain, éditeur et journaliste français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils de Roger Tillinac, chirurgien-dentiste et maire d'Auriac[2] de 1978 à 1981, il grandit à Paris[3]. Cancre, mais bon en lettres, il est renvoyé de sept établissements, catholiques et publics, si bien qu'il décroche son baccalauréat en candidat libre[2].

Diplômé de l'Institut d'études politiques de Bordeaux (1971), il commence sa carrière comme journaliste correspondant de La Dépêche du Midi à Tulle, en Corrèze. Il a tiré de sa vie de « localier » un journal intime, Spleen en Corrèze, qu'il publie en 1979 ; on y voit notamment Jacques Chirac sillonner ses terres électorales[2]. Par la suite, il travaille régulièrement à Madame Figaro et de façon ponctuelle à La Montagne, à Marianne ou encore à Valeurs Actuelles.

En 1983, il reçoit pour son quatrième roman L'Été anglais le prix Roger-Nimier. Il confirme ainsi son entrée dans le monde littéraire, installé désormais de façon pérenne dans l'écurie des éditions Robert Laffont, dont Jacques Peuchmaurd est alors directeur littéraire. À sa demande, il rédige parallèlement à sa production personnelle plusieurs biographies et textes de commande de façon anonyme.

Il est le représentant personnel de Jacques Chirac au Conseil permanent de la francophonie de 1995 à 1998 et fait partie des chiraquiens historiques qui soutiennent Nicolas Sarkozy.

Il dirige les Éditions de la Table ronde de 1992 à 2007. Il est membre de l'Institut Thomas-More.

Il fait partie, aux côtés de Claude Michelet, Michel Peyramaure, de ce qu'il est convenu d'appeler l’École de Brive.

En 2005, il préside un « Comité de réflexion et de propositions sur la traite des Noirs à Bordeaux[4] ».

La même année, il reçoit le grand prix de littérature Henri-Gal pour l'ensemble de son œuvre.

Il signe un billet d'humeur chaque semaine dans l'hebdomadaire Valeurs actuelles et publie de temps à autre une tribune dans Marianne.

Il est membre de la Ligue nationale de rugby et de l'Académie catholique de France.

Après avoir voté Jacques Chirac à l'élection présidentielle de 1995[5], il soutient Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle de 2007 (ce qui conduit à une fâcherie avec le premier)[6], Nathalie Kosciusko-Morizet aux élections municipales de 2014 à Paris[7] et François Fillon à l'élection présidentielle de 2017[8].

Opposé au mariage homosexuel, il participe en 2013 à une université d'été de La Manif pour tous[9].

En février 2020, le cercle de réflexion « Écologie responsable », proche de la droite, lui décerne au Sénat le prix annuel de l'Enracinement-Simone Weil, en l'honneur de son œuvre et de son parcours[10].

Il meurt dans la nuit du 25 au 26 septembre 2020[11] à Vosne-Romanée[12] des suites d'une crise cardiaque[13],[14]. Un peu plus tôt dans la soirée, il participait au salon littéraire Livres en Vignes qui se déroule au château du Clos de Vougeot (Côte-d'Or)[15]. Il meurt exactement un an après Jacques Chirac, auquel il était lié par une longue amitié.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Denis Tillinac était marié à une pharmacienne[3], nièce du prêtre Jean Espinasse, qui s'est illustré lors du massacre de Tulle en juin 1944. Il a avec elle quatre enfants[2].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Essais[modifier | modifier le code]

  • Le Mystère Simenon, Paris, Calmann-Lévy, 1980, 223 p.
  • Le Tour des îles : Spleen à Daumesnil, Paris, Le Dilettante, 1985, 28 p.
  • Vichy, Seyssel, éditions du Champ Vallon, 1986, 113 p.
  • Le Dakar 88, Paris, Hachette , 1988, 179 p. Photographies de Yann Arthus-Bertrand.
  • Le Bar des Palmistes, Paris, Arléa, 1989, 143 p. Impressions de voyage en Guyane.
  • La Corrèze et le Zambèze : Les Masques de l'éphémère, Paris, Robert Laffont, 1990, 286 p.
  • Les Corréziens, Paris, Robert Laffont, 1991, 210 p. Co-écrit avec Pierre Dauzier.
  • Le Retour de d'Artagnan, Paris, La Table Ronde, 1992, 150 p.
  • Elvis, Paris, Quai Voltaire, 1994, 121 p. Dernière réédition avec le titre Elvis : Balade sudiste chez La Table Ronde, 2007, 172 p.
  • Lettre ouverte à Jacques Chirac pour le sauver de ses « amis » (suivie d'un court bréviaire du balladurisme), Paris, Albin Michel, 1995, 140 p.
  • Spleen en Corrèze, Paris, La Table Ronde, 158 p.
  • Je me souviens de Paris, Paris, Flammarion, 1998, 137 p. Illustrations de André Renoux.
  • Dernier verre au Danton, Paris, Pocket, 1998, 331 p.
  • Rugby Blues, Paris, La Table Ronde, 1999, 162 p.
  • Boulevards des Maréchaux, Paris, Dilettante, 2000, 138 p.
  • Les Masques de l'éphémère, Paris, Gallimard, 2001, 297 p.
  • Le Dieu de nos pères : Défense du catholicisme, Paris, Bayard, 2004, 153 p.
  • La Manche de Don Quichotte, Paris, La Table Ronde, 2005, 73 p. Avec des dessins de Yan Méot.
  • Vienne fin de siècle, Paris, La Table Ronde, 2005, 79 p. Avec des dessins de Yan Méot.
  • Le Venin de la mélancolie, Paris, Gallimard, 2007, 264 p.
  • Rue Corneille, Paris, La Table Ronde, 2009, 205 p.
  • Ce qui reste des jours : Chroniques, Toulon, Guéna, 2010, 385 p.
  • Les Mots de De Gaulle, Paris, Dalloz, 2010, 128 p.
  • Dictionnaire amoureux du catholicisme, Paris, Plon, 2011, 634 p. Dessins d'Alain Bouldouyre.
  • Considérations inactuelles, Paris, Plon, 2012, 151 p.
  • Petit dictionnaire amoureux de la France, Paris, Plon, 2014, 450 p.
  • Du bonheur d'être réac : Apologie de la liberté, Sainte-Marguerite-sur-Mer, éditions des Équateurs, 2014, 107 p.
  • L'Âme française, Paris, Albin Michel, 2016, 245 p.
  • Mai 68 : L'Arnaque du siècle, Paris, Albin Michel, 2018, 162 p.
  • Elle : Éloge de l'éternel féminin, Paris, Albin Michel, 2019, 240 p.
  • Dictionnaire amoureux du Général, Paris, Plon, 2020, 480 p.

Romans[modifier | modifier le code]

  • Le Rêveur d'Amériques, Paris, Robert Laffont, 1980, 191 p.
  • Le Bonheur à Souillac, Paris, Robert Laffont, 1982, 155 p.
  • L'Été anglais, Paris, Robert Laffont, 1983, 155 p.
  • À la santé des conquérants, Paris, Robert Laffont, 1984, 212 p.
  • L'Irlandaise du Dakar, Paris, Robert Laffont, 1986, 223 p.
  • Un léger malentendu, Paris, Presses pocket, 1991, 185 p.
  • Maisons de famille, Paris, éditions de la Seine, 1991, 332 p.
  • Les Châteaux de Bercilly, Paris, Robert Laffont, 1992.
  • L'Hôtel de Kaolack, Paris, éditions de la Seine, 1993, 176 p.
  • Le Jeu et la chandelle, Paris, Pocket, 1995, 225 p.
  • Le Bonheur à Souillac, Paris, La Table Ronde, 2001, 152 p.
  • En désespoir de causes, Paris, Gallimard, 2003, 307 p.
  • Don Juan, Paris, Pocket, 2003, 138 p.
  • L'Été anglais, Paris, La Table Ronde, 2005, 155 p.
  • Incertains désirs, Paris, Folio, 2005, 224 p.
  • Je nous revois…, Paris, Gallimard, 2008, 416 p.
  • La Nuit étoilée, Paris, Plon, 2013, 272 p.
  • Retiens ma nuit, Paris, Pocket, 2017, 183 p.
  • Caractériel, Paris, Albin Michel, 2018, 173 p.
  • Le Patio bleu, les Presses de la Cité, 2020, 310 p. (sortie posthume)
  • Le Bonheur en Corrèze, éditions Omnibus, 2021, 1248 p. (sortie posthume). Recueil des huit romans provincialistes à propos de la Corrèze.

Biographies[modifier | modifier le code]

  • Chirac, le gaulois, Paris, La Table Ronde, 2002, 157 p.
  • L'Ange du désordre : Marie de Rohan, duchesse de Chevreuse, Paris, Robert Laffont, 2003, 271 p. Réédité sous le titre La duchesse de Chevreuse en 2013 chez Perrin, 296 p.
  • Sur les pas de Chateaubriand, Paris, Presses de la renaissance, 2009, 91 p. Illustrations de Philippe Lorin.
  • Cholley, le grand guerrier, Toulouse, Privat, 2011, 133 p. Préface de Jean-Pierre Rives.
  • Chirac-Hollande : Une histoire corrézienne, Paris, Plon, 2014, 249 p.

Poésies[modifier | modifier le code]

  • La Pluie sur les carreaux dessine des fantômes, Paris, Le Cherche midi, 2005, 72 p.
  • Sur le pont des regrets, Paris, Le Dilettante, 2019, 90 p.

Nouvelle[modifier | modifier le code]

  • Juste un baiser, Paris, La Table ronde, 2014, 232 p.

Communications et conférences[modifier | modifier le code]

  • « Chronique des engagements buissonniers : les hommes, la France, la politique ». Rencontre du Comité France, Institut Thomas-More, 7 décembre 2004, Paris.

Dans la fiction[modifier | modifier le code]

Dans le roman uchronique de Frédéric Deslauriers[16] (2011), Les Deux-Cents jours de Marine Le Pen, où est envisagé pour elle une victoire à l'élection présidentielle de 2012, l'auteur imagine également Denis Tillinac au poste de l'Éducation nationale, ce qui constituerait donc, dans la perspective voulue par l'auteur, un ministre d'ouverture[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a b c et d « Denis Tillinac », sur vsd.fr, .
  3. a et b Anne Fulda, « Denis Tillinac, caractériel assumé », Le Figaro, encart Le Figaro et vous, samedi 13 / dimanche 14 janvier 2018, page 36.
  4. « Rapport officiel remis à M. Hugues Martin, Député-Maire de Bordeaux, par M. Denis Tillinac, Président du Comité de réflexion et de propositions sur la traite des Noirs à Bordeaux ; 26 p. », sur bordeaux.fr, (consulté le ).
  5. Philippe Lançon, « Denis Tillinac, 49 ans, fut le missi dominici du candidat Chirac en terres intellectuelles. Il est devenu l'écrivain officiel de la Chiraquie. Le droitier de la rive gauche », sur libération.fr,
  6. « Mort de Denis Tillinac, écrivain, éditeur et figure de la vie politique à droite », sur Le Figaro, (consulté le ).
  7. Gwenola Beriou, « L'écrivain corrézien Denis Tillinac roule pour NKM », francetvinfo.fr, 23 novembre 2014.
  8. Denis Tillinac, « Je voterai Fillon », valeursactuelles.com, 20 avril 2017.
  9. Sylvain Mouillard et Kim Hullot-Guiot, « Manif pour tous, la vraie photo de famille » Accès libre, sur Libération, (consulté le )
  10. « Culture. Le journaliste et écrivain Denis Tillinac est mort », sur ledauphine.com (consulté le )
  11. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  12. Institut national de la statistique et des études économiques, « Fichier des décès au mois d'octobre 2020 », sur insee.fr,
  13. « L'écrivain et éditeur Denis Tillinac est mort », sur Le Point.fr,
  14. Sarah Belien, « Denis Tillinac, écrivain et ami de Jacques Chirac, est décédé », sur RTL.fr,
  15. Franck Bassoleil, « Beaune. Disparition de l'écrivain Denis Tillinac : Albéric Bichot raconte sa dernière soirée en Côte-d'Or », sur Le Bien public.com, .
  16. Le nom est un pseudonyme.
  17. Frédéric Deslauriers, Les Deux-Cents jours de Marine Le Pen, Plon, 2011, pages 20-21.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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