Danielle Jacqui

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Danielle Jacqui
"La maison de celle qui peint" depuis le pont de l'huveaune.
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (90 ans)
Nationalité
Activité

Danielle Jacqui, dite « Celle qui peint », est une peintre et sculptrice française, née le à Nice.

Elle vit à Roquevaire (Bouches-du-Rhône), où elle est célèbre pour avoir entièrement décoré sa maison.

Fondatrice du festival d'art singulier d'Aubagne, elle est l'une des figures emblématiques de ce mouvement issu de l'art brut (Neuve Invention) et de l'« art hors-les-normes ».

Biographie[modifier | modifier le code]

Danielle Jacqui naît d'un père joaillier et d'une mère militante féministe. La rapide séparation de ses parents constitue un déchirement à la suite duquel elle est placée en pension, pour être finalement confiée à un couple d'instituteurs en 1945. Elle est alors soumise et admise dans un processus appelé alors « école nouvelle » de type -Julien- ou Freinet au centre scolaire; « li Pitchoun Mistralen » devenu « Torchok » au château Mistral à Saint-Rémy-de-Provence, puis république des enfants lors de la transplantation de l'école à Moulin Vieux Lavaldens Isère ce qui ouvrira durablement son expression en développement d'une énergie de libre expression à défaut d'un champ de scolarité normal.

Des études en dents de scie, jusqu'en fin de seconde, elle doit arrêter ses études et se marie, à l'âge de 18 ans. Elle aura et élèvera quatre enfants.

À la suite de son divorce en 1970, elle devient brocanteuse, métier qui lui donne une culture avant tout tactile, par l'objet, et entre autres, le goût de la récupération. Elle présente alors des objets chinés et restaurés mais aussi ses toiles, assemblages et broderies insolites[1].

À partir de cette époque, elle entame conjointement une production de peintre qu'elle commence à montrer.

En 1990, elle fonde et organise le festival d'art singulier d'Aubagne.

Œuvres[modifier | modifier le code]

La maison de celle qui peint[modifier | modifier le code]

Danielle Jacqui emménage en 1985 dans sa maison de Roquevaire, et elle commence peu à peu à investir tous les supports de son habitat, transformant peu à peu sa maison en véritable œuvre totale, en utilisant de multiples techniques qu'elle amalgame les unes aux autres. Elle ouvre sa maison-atelier au public. Danielle Jacqui se réclame de l'art singulier et réfute la référence de l'art brut, en raison de son ouverture au monde : «Contrairement à la définition qui est faite de l’Art brut, qui consiste à parler de gens qui sont retranchés de tout l’extérieur, moi je suis en état d’art brut car je suis retranchée par nécessité sur mon site, et noyée dans mon œuvre»[2].

ORGANuGAMME[modifier | modifier le code]

À partir de novembre 2006, elle est invitée en résidence d'artiste en lieu de la céramique à Aubagne, et elle inaugure et poursuit un travail d'ensemble sur plusieurs centaines de mètres carrés. Ces sculptures en céramique de grès formeront l'ensemble conceptualisé par ses soins en colossal d'art brut-ORGANuGAMME. Ce travail énorme sera finalement abandonné par la Ville d'Aubagne lors d'un changement de municipalité en 2014. Présentée partiellement en 2021 au Musée d'Arts Brut de Montpellier[3], cette œuvre monumentale trouve, grâce à l'intervention de Mario Del Curto, photographe spécialité dans le domaine de l'art brut, une destination sur le site de la Ferme des Tilleuls [4]en Suisse[5]. Cette œuvre monumentale, composée de 36 tonnes de céramiques et à laquelle l'artiste a consacré 10 années de travail, est donc léguée à la Fondation de la Ferme des Tilleuls et la Ville Renens en Suisse. Le transport de l'œuvre se réalise grâce à un comité d'honneur avec la participation de Michel Thévoz. L'artiste travaille depuis 2015 à l'installation sur le site, en collaboration avec l'architecte Gilles Décosterd, sur une structure originale et modulable de 27 totems assemblés. Les travaux d'édification[6] ont débuté sur le site de la Ferme des Tilleuls en septembre 2020[7]. L'œuvre est inaugurée le 5 novembre 2022[8],[9].

Danielle Jacqui a une pratique régulière de l'écriture, notamment un journal regroupé dans «bulletin de celle qui peint» depuis 1998, et dont elle fait une édition manuscrite à une dizaine d'exemplaire, plusieurs fois par an.

Le parcours et l'œuvre de Danielle Jacqui est documenté, avec la collaboration de l'artiste, dans "documents d'artistes, Région Provence-Alpes-Cote d'Azur"[10].

Une procédure de la Direction Régionale des Affaires Culturelles est ouverte en novembre 2021 pour inscrire sa demeure de Roquevraire au répertoire des monuments historiques[11].

Collections publiques et privées[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Musée d'Arts Brut de Lausanne, « Jacqui, Danielle »
  2. Loïs Elziere, « Découvrez “la maison de celle qui peint” à Roquevaire », made in Marseille,‎ (lire en ligne)
  3. Patrick Le Fur, « Colossale céramique », Le Quotidien de l'art,‎ (lire en ligne)
  4. Alexia Nichele, « Un nouveau centre culturel à l’ombre des tilleuls de Renens », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  5. Jean-Blaise Besançon, « La dame qui rayonne de toutes les couleurs », L'illustré (ch),‎ (lire en ligne)
  6. La Ferme des Tilleuls, « Le Colossal d'Art Brut ORGANuGAMME II »
  7. Salomé Kiner, « Danielle Jacqui, artiste colossale », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  8. « «Le Colossal d’Art Brut ORGANuGAMME II» en céramique à Renens », sur Illustre (consulté le )
  9. « Inauguration du Colossal d'Art Brut ORGANuGAMME II », sur La Ferme des Tilleuls (consulté le )
  10. « Danielle Jacqui », sur documentsd'artistes.org
  11. Michel Samson, « A Roquevaire, la maison de « Celle-qui-peint » aux portes des monuments historiques », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  12. Musée de la Création France - Art Brut et Apparentés, « Jacqui, Danielle »
  13. Ann Oppenhimmer, « trois artistes singuliers », sur Folk Art Society of America

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Claude Arz, La France insolite, Paris, Hachette,
  • John Maizels et Deidi Von Shaeuven, Mondes imaginaires, Paris, Taschen,
  • Artistes singuliers, Taktik 381, 16-23 octobre 1996
  • Caire, Jean-Claude. Danielle Jacqui: She Who Paints,Raw Vision 5 (Winter 1991-92): 42-47.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Interview, reportages, documentaires[modifier | modifier le code]