Daniel Meilleur

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Daniel Meilleur
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Biographie
Naissance
Nationalité
Activité
Œuvres principales

Daniel Meilleur, né le à Thetford Mines, est un metteur en scène québécois, cofondateur de la compagnie de théâtre Les Deux Mondes.

Biographie[modifier | modifier le code]

Contexte familial, premières expériences théâtrales et études

C'est au sein d'une famille de huit enfants[1] que naît Daniel Meilleur, dans la ville minière de Thetford Mines, en 1951 (16 000 habitants). Son père qui a été mineur durant plus de cinquante ans [2] a pris part à la grève de l'amiante, deux ans auparavant. En 1970, il se joint à la troupe locale Les Cabotins, formée depuis peu, où il joue dans une pièce de Molière. C’est à l’Université du Québec à Montréal, où il s’est inscrit l’année suivante en animation culturelle puis art dramatique, qu’il fait la rencontre, déterminante, de la comédienne Monique Rioux, qui y enseigne l’expression dramatique[3]. Avec celle-ci, ainsi qu’avec la comédienne France Mercille et la sociologue Jeanne LeRoux, il est l’un des membres-fondateurs, en 1973, de la compagnie de théâtre et groupe de recherche La Marmaille[4],[5], qui deviendra Les Deux Mondes, en 1993[6]. Il évoluera au cours des quatre décennies suivantes dans cette compagnie de création qui marquera le paysage théâtral québécois par son esprit d’innovation[7], d’abord comme comédien, parfois co-auteur[8], puis metteur en scène et codirecteur artistique, jusqu’en 2013.

Metteur en scène et directeur artistique

Il signe sa première mise en scène en 1981: Pleurer pour rire[9] de Marcel Sabourin connaît plus de 600 représentations, jusqu'en 1988[10]. En 1986, Il propose au dramaturge Michel Marc Bouchard un travail de revisitation des contes[11] qui mène, quelques années plus tard et à la suite du travail expérimental auquel se livrent l’auteur mais aussi le scénographe Daniel Castonguay et le compositeur Michel Robidoux[12], à la création de l’Histoire de l’oie, en 1991. Ce spectacle emblématique de la compagnie, dont il a dirigé les ateliers exploratoires et signé la mise en scène, est joué en français, en anglais, en allemand et en espagnol par l'équipe québécoise à 546 reprises dans 15 pays, jusqu'en 2007[13].

La décennie 90 est marquée par une présence grandissante des Deux Mondes sur la scène internationale et l'inclusion du multimédia au service d'un propos dramaturgique[14]. Les recherches et répétitions qu’il dirige conduisent à la création de spectacles où il agit comme co-idéateur, co-concepteur visuel[15] et metteur en scène. Ceux-ci appartiennent en quelque sorte à un nouveau cycle où images vidéo et musique occupent une grande place[16],[17],[18] dans des productions théâtrales dont le texte ne constitue pas le point de départ obligé[19] mais davantage un aboutissement― c’est plutôt la musique qui est à l’origine de Leitmotiv [20],[21],[22] et des jouets animés pour Mémoire vive[23],[24]. Le concepteur vidéo Yves Dubé et le compositeur Michel Robidoux, devenu codirecteur artistique de la compagnie depuis 1989[25], sont étroitement associés à ce cycle[26],[27]

En 1997, il met en scène le spectacle de l’auteur-compositeur-interprète Jean-Pierre Ferland Yes l'univers! présenté au Casino de Montréal[28]. La même année, il obtient une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec qui le conduit dans plusieurs pays européens, dont l'ex-Yougoslavie, pour approfondir une réflexion sur les liens entre le théâtre et la politique.

Certains spectacles que Daniel Meilleur met en scène offrent la particularité d'être joués tout à la fois devant des salles constituées d’adultes ou de jeunes spectateurs[29],[30], dans leur capacité d’entendement respectif, en s’inscrivant à l’enseigne de la poésie. Ils demeurent par ailleurs en prise sur les réalités d’aujourd’hui et traduisent les préoccupations, de portée sociale qui sont les siennes : Parasols fait état de l’asservissement au travail des enfants dans les pays pauvres[31],[32], le poids des traditions et les mutilations rituelles sont au cœur des Nuages de terre[33], L’Histoire de l’oie  traite de la transmission de la violence, d’une génération à l’autre[34],[35], et Mémoire vive relie la vie privée et la grande Histoire[36] en donnant à voir l’existence d’une femme qui a traversé le XXe siècle[37],[38]. Leitmotiv, qui s’adresse à un public adulte, a pour sujet la guerre[39],[40].

Les spectacles que Daniel Meilleur a mis en scène ont été vus dans une trentaine de pays[41],[42].

Principales réalisations comme metteur en scène ou co-metteur en scène avec Les Deux Mondes[modifier | modifier le code]

Pleurer pour rire (1981-1988) de Marcel Sabourin; 600 représentations

  • Chalmers Children Play Award, 1983 (Décerné par le Ontario Arts Council au meilleur spectacle jeune public)[43]

Parasols (1987-1988) de Louis-Dominique Lavigne et Daniel Meilleur, mise en scène avec Monique Rioux (122 représentations)

Terre promise / Terra promessa (1989-2000), scénario, mise en scène et conception scénique de Nino D'Introna, Daniel Meilleur, Graziano Melano, Giacomo Ravicchio, Monique Rioux et Michel Robidoux; co-création avec le Teatro dell'Angolo (Turin); 580 représentations

  • Premio Stregagatto, 1991 (Décerné par l'Office National Théâtral Italien)

L'Histoire de l'oie (1991-2007) de Michel Marc Bouchard; 547 représentations

Les Nuages de terre (1994), de Daniel Danis, mise en scène avec Werewere Liking; co-création avec le Ki Yi M'bock (Abidjan)

Leitmotiv (1996-2005) drame musical de Michel Robidoux, Daniel Meilleur et Normand Canac-Marquis; 175 représentations

  • Prix RIDEAU de la Tournée, décerné en février 2001

Mémoire vive (2001-2012) de Daniel Meilleur et Normand Canac-Marquis; 288 représentations

  • Masque de la Contribution spéciale décerné à Yves Dubé, André Houle, Guy Fortin et Michel Fordin pour la qualité de la production visuelle (Décerné par l'Académie québécoise du théâtre en 2002).
  • Prix Rideau-OFQJ à Catherine Archambault pour la qualité de sa performance (Décerné par le Réseau indépendant des diffuseurs d'événements artistiques unis et l'Office franco-québécois pour la jeunesse au terme de la Bourse Rideau 2002)
  • Prix Télé-Québec Coup de cœur du public pour « l'émotion suscitée par la pièce, ses effets visuels et sonores ainsi que pour la qualité de l'interprétation de Catherine Archambault et d'Isabelle Drainville » (Décerné par le Festival annuel d'innovation théâtrale, FAIT, pour l'édition 2002)
  • 25th Dora Mavor Moore Award for Outstanding Touring Production in 2004 (General Theatre Category)[44]

2 191 nuits (2005-2007) de Philippe Ducros

Tout est encore possible (2009) de Lise Vaillancourt

Gold Mountain (2010-2013), de Kevin Wong et David Yip, coproduction: Unity Theatre, Liverpool (en)

1, 2, 3, nous avons des droits (2012-2013), adaptation théâtrale de Marcelle Dubois du livre-disque Droits d’enfants de Léopoldine Gorret et Denis Alber, coproduction: Compagnie de l'Ovale (Monthey)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Helen KAYE, « The Rock of Age », The Jerusalem Post,‎
  2. (en) Victoria FINLAY, « Thoughtful look at childhood trauma », South China Morning Post (Hong Kong),‎
  3. Annie GASCON, « Rencontre avec deux femmes remarquables », Lurelu (Montréal), no vol. 24,‎ , p. 55, 56, 57, 70 (lire en ligne)
  4. « La Marmaille, groupe de recherche », Cahiers de théâtre Jeu, no no 4,‎ , p. 21-56 (lire en ligne)
  5. Monique POULIN, « La Marmaille : dix années de théâtre », Le Devoir (Montréal),‎ , p. 21 (lire en ligne)
  6. Gilbert DAVID, « La Marmaille devient Les Deux Mondes », Le Devoir (Montréal),‎ , p. 11 (lire en ligne)
  7. Robert LÉVESQUE, « Les 20 ans d’une grande petite troupe », Le Devoir (Montréal),‎ , p. C-1 (lire en ligne)
  8. « La Marmaille est de retour », Le Devoir (Montréal),‎ , p. 10 (lire en ligne)
  9. Jacques LARUE-LANGLOIS, « Un plaidoyer fantaisiste en faveur de l’expression », Le Devoir (Montréal),‎ , p. 13 (lire en ligne)
  10. (en) Daniel MEILLEUR, « The working of times and the gifts of circumstances », Inside,‎ publié par the association of performing arts presenters (u.s.a.) 2000
  11. « Genèse de "L'Histoire de l'oie" », Les 2 Mondes, no vol. 1 no 1,‎ , p. 8 (ISSN 1188-2506)
  12. Hélène RICHARD, « L'Histoire de l'oie », Jeu: revue de théâtre, no 62,‎ , p. 157-160 (ISSN 0382-0335, lire en ligne)
  13. Michel BÉLAIR, « Dernier envol », Le Devoir (Montréal),‎ (lire en ligne)
  14. (en) Yvonne ZHANG, « Emotionnal technology », Shanghai Star,‎ (lire en ligne)
  15. (sv) Ann Enström, « Ord Och bild i samarbete (Mettre ensemble les mots et les images) », Västerbottess-Kuriken (Skellefteå, Suède),‎
  16. (es) Silvia A. PELAEZ, « «Leitmotiv » », Reforma (Mexique),‎
  17. (es) Luz Emilia AGUILAR ZINSER, « YContrastes », Reforma (Mexique),‎ , p. C-7
  18. « La technologie au service de l’art », Ouest France,‎
  19. « Dire à quatre », Le Devoir (Montréal),‎ (lire en ligne)
  20. Caroline BARRIÈRE, « Né de la guerre et des sons », Le Droit (Ottawa-Gatineau),‎
  21. « "Leitmotiv"’ ou l’heureux mélange des genres », La Presse (Rioviera/Chablais),‎
  22. (en) Betty WEBB, « War’s beauty shines through », Get Out (Scottsdale, U.S.A.),‎ , p. 22
  23. Chantal HÉBERT, Marie-Michèle LAPOINTE-CLOUTIER Denyse NOREAU, Irène PIRELLI-CONTOS, « L’Hybridité au théâtre », in Enjeux des genres dans les écritures contemporaines, Québec, Éditions Nota Bene, , 123-153 p.
  24. Daphné BÉDARD, « Tableau poétique », Le Soleil (Québec),‎ , p. C-13 (lire en ligne)
  25. (en) Suhaila SULAIMAN, « The Soul Train », The Straits Time (Singapore),‎
  26. (en) Timothy O'BRIEN, « Light ans music take centre stage », The Dominion (Wellington, New-Zealand),‎
  27. Hélène JACQUES, Dictionnaire des artistes du théâtre québécois, Montréal (Québec), Jeu – Québec Amériques, , 422 p. (ISBN 978-2-7644-0621-2), p. 270-271
  28. Sylvain CORMIER, « Ferland parie et gagne », Le Devoir (Montréal),‎ , B-8 (lire en ligne)
  29. Valérie SCHILTZ, « Une histoire de jouets », Cité Nouvelles (Laval),‎
  30. Dominique LAFON, « Que la représentation soit », Les Cahiers du Théâtre français du Centre national des arts (Ottawa),‎ , p. 16-17
  31. Jean BEAUNOYER, « La Marmaille, un discours neuf pour les enfants », La Presse,‎ , p. D-13 (lire en ligne)
  32. Stéphane LÉPINE, « Parasols », Lettres québécoises, no no 53,‎ (lire en ligne)
  33. Michel DOLBEC, « Les Deux Mondes coproduisent avec l’Afrique », Le Devoir (Montréal),‎ , B-7 (lire en ligne)
  34. Jean ST-HILAIRE, « Les facettes obscures de la violence », Le Soleil (Québec),‎ , p. C-4 (lire en ligne)
  35. Geneviève TURCOT, « Il était une fois la violence… », Le Droit (Ottawa-Gatineau),‎
  36. (es) Claudia SILVA, « Lo efimero de la existencia a escena (le caractère éphémère de l’existence porté à la scène) », Milenio (Guanajuato, Mexique),‎ , p. 42
  37. Ève DUMAS, « Le théâtre retombe en enfance », La Presse (Montréal),‎ (lire en ligne)
  38. (es) Maricruz Jiménez FLORES, « Hacemos un teatro que habla de la vida : Daniel Meilleur ("Nous faisons un théâtre qui parle de la vie" -- Daniel Meilleur. », Culturas (Mexique),‎
  39. Louise BOURQUE, « La guerre est venue jusqu’à nous », L’Écho de La Baie (Baie-Comeau),‎ , p. 7
  40. Stéphane BAILLARGEON, « La guerre comme si vous y étiez », Le Devoir (Montréal),‎ , B-9 (lire en ligne)
  41. « Compagnie - Les Deux Mondes », sur lesdeuxmondes.com (consulté le )
  42. Pierre CAYOUETTE, « Les Deux Mondes à la conquête du monde », Le Devoir (Montréal),‎ , B-8 (lire en ligne)
  43. (en) « Chalmers Awards for Creativity and Excellence in the Arts Laureates », sur Ontario Arts Council_Conseil des Arts de l'Ontario, (consulté le )
  44. (en) « Recipients », sur Toronto Alliance for the Performing Arts_Dora Awards, (consulté le )