Daeodon

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Daeodon shoshonensis

Autrefois appelé Dinohyus (« porc terrifiant »), Daeodon (« dent destructrice ») est un genre éteint d’animaux de la famille des entélodontes (Entelodontidae). La seule espèce connue de ce genre est Daeodon shoshonensis, présente de l’Oligocène inférieur (45 Ma) au Miocène inférieur (18 Ma) en Amérique du Nord (et peut-être en Asie car l’Amérique du Nord et l’Asie étaient alors reliées, bien que l’on n’ait pas trouvé de Daeodon en Asie).

C’est le plus récent et le dernier des entélodontes, un groupe de mammifères placentaires suiformes apparus à l’Éocène supérieur et éteints au Miocène inférieur. L’apparence de Daeodon le rapproche du phacochère et du sanglier, en plus grand. Daeodon est le cousin d’Entelodon et d’Archaeotherium, entélodontes plus petits. Ses ossements ont été découverts au XIXe siècle, à Agate Springs, dans le Nebraska.

Description[modifier | modifier le code]

Daeodon est un cousin du sanglier. C’est le plus gros, le mieux connu et le dernier de sa famille. Il mesurait 2,20 mètres de haut pour 4 mètres de long et 1,5 tonne. Cet entélodonte, mammifère placentaire plus haut qu’un homme, ressemblait à un phacochère portant des excroissances sur la tête. Celle-ci était proportionnellement plus courte, plus lourde, plus robuste et plus puissante que chez les autres entélodontes. Il avait une très courte queue et un corps rappelant celui du phacochère. Ses pattes lui permettaient de courir vite (60 km/h) mais sur de courtes distances : chaque sabot avait 2 doigts.

Alimentation[modifier | modifier le code]

Au vu de sa dentition, les scientifiques pensent que le Daeodon était probablement omnivore, peut-être un charognard mangeant aussi des œufs, racines, fruits, noix, végétaux divers. Selon certains paléontologues et le documentaire Prédateurs de la Préhistoire, Daeodon a pu être un prédateur actif, bousculant sa victime et broyant ses os en la mordant. Il n’est pas exclu que Daeodon ait pu faire fuir des prédateurs comme les Hyaenodon ou certaines espèces de tigres aux dents de sabre pour s’emparer de leurs proies. Daeodon pouvait aussi piller des nids de reptiles ou d’oiseaux de grande taille, ou encore broyer des racines, des tubercules, des noix de coco, des plantes grâce à sa robuste dentition.

Comportement[modifier | modifier le code]

Comme les suidés actuels, Daeodon devait vivre en groupe pour protéger ses petits, mais les gros mâles pouvaient être solitaires. On retrouve des crânes d’Entelodon et d’Archaeotherium portant des marques de dents parfois profondes de 5 cm pouvant être attribuées à Daeodon. On a aussi supposé que les mâles se battaient pour s'accoupler avec une femelle ou pour gagner un territoire, car on a aussi trouvé des crânes de Daeodon portant de telles marques.

Disparition[modifier | modifier le code]

Il y a 18 Ma, Daeodon disparut probablement pour la même raison que Hyaenodon avant lui, il y a 23 Ma. Le principal suspect est un nouveau prédateur apparu en Asie puis en Amérique du Nord : un « chien-ours » du nom d’Amphicyon, dont la concurrence aurait eu raison des Hyaenodon puis des Daeodon. Mais la question se pose : pourquoi ces derniers, s’ils mangeaient aussi des plantes, n’ont-ils pas adopté un régime plus herbivore, comme l’ours brun ou les pandas ? Peut-être des herbivores plus efficaces l’ont-ils également concurrencé sur ce terrain ? Ou peut-être que Daeodon était un mangeur exclusif de protéines (chasse ou charognage) non-omnivore ? La question reste débattue.

Galerie d'images[modifier | modifier le code]

Daeodon dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Laurie Charrié, « Connaissez-vous le phacomochère ? » sur Dici du 12 sept. 2019, [1].