Déméter

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Déméter
Déesse de la mythologie grecque
Déméter et Perséphone (Coré) remettant à Triptolème les grains pour apprendre l'agriculture à l'humanité, relief votif ou cultuel d'Éleusis, v. 440 av. J.-C., Musée national archéologique d'Athènes
Déméter et Perséphone (Coré) remettant à Triptolème les grains pour apprendre l'agriculture à l'humanité, relief votif ou cultuel d'Éleusis, v. 440 av. J.-C., Musée national archéologique d'Athènes
Caractéristiques
Nom grec Δημήτηρ
Fonction principale déesse de l'agriculture et des moissons
Lieu d'origine Grèce
Période d'origine Antiquité
Groupe divin divinité grecque
Famille
Père Cronos
Mère Rhéa
Fratrie Hestia, Héra, Hadès, Poséidon et Zeus
• Enfant(s) Perséphone

Dans la mythologie grecque, Déméter (en grec ancien Δημήτηρ / Dêmếtêr : nom vraisemblablement composé de μήτηρ / mếtêr, « la mère », et peut-être d'un nom pré-grec de la terre, δᾶ / , ce qui ferait d'elle « la Mère de la Terre »[1]) est la déesse de l'agriculture et des moissons.

La Théogonie d'Hésiode en fait une fille des Titans Cronos et Rhéa, la sœur d'Hestia, Héra, Hadès, Poséidon et Zeus[2], et la mère de Perséphone[3] et de Ploutos[4].

Les Romains l'assimilèrent à Cérès.

Mythe

Quand Hadès, souverain des morts, enleva Perséphone pour en faire son épouse, la mère de cette dernière, Déméter, partit à sa recherche, délaissant les récoltes de la Terre. En prenant la forme d'une vieille femme nommée Doso, elle erra pendant neuf jours et neuf nuits. Se rendant compte qu'une famine menaçait les mortels, Zeus se décida à envoyer son messager Hermès au royaume d'Hadès pour lui demander de rendre Perséphone à sa mère. Mais Perséphone avait mangé six pépins de la grenade que le rusé Hadès lui avait offerte pour la garder avec lui, la tradition voulant que quiconque mange dans le royaume des morts ne peut plus le quitter. Zeus obtint que Perséphone passât l'hiver aux Enfers et le reste de l'année avec sa mère. Ainsi débuta, selon la mythologie grecque, le cycle des saisons.

Déméter eut d'autres enfants que Perséphone. Le héros Iasion s'unit à elle dans un champ labouré trois fois et lui donna un fils qui fut appelé Ploutos et devint la personnification de la richesse. Homère mentionne que Zeus, par jalousie, foudroya Iasion. Unie à Poséidon, Déméter conçut aussi Arion, un cheval immortel, et une déesse mystérieuse dont il était interdit de prononcer le nom, que l'on désignait sous le vocable de Despina (« la Maîtresse »)[5]. La légende rapporte qu'ayant conçu Despina durant sa quête de Perséphone, Déméter la fit élever par le Titan Anytos[6].

Déméter enseigna aux humains les semis et le labour. Durant son errance sous la forme de Doso, elle rencontra Céléos, roi d'Éleusis. Pour le remercier de son accueil, elle prit avec elle les fils du roi, Démophon et Triptolème, tenta de rendre le premier immortel et enseigna au second l'art de l'agriculture. Celui-ci devait transmettre cet art au reste des humains. Selon certaines traditions, elle lui aurait aussi donné des grains de blé afin qu'il les répande sur la Terre.

Pour avoir dressé des temples à son honneur, Hiérax est récompensé de grandes récoltes[7].

Culte

Didrachme de l'île de Paros, frappé aux Cyclades et représentant Déméter.
Déméter de Cnide, sculpture en marbre hellénistique, environ 350 ans av. J.C.
Triptolème, Déméter et Perséphone par le peintre de Triptolème, c. 470 av. J.C., Louvre

Dans Les Travaux et les Jours, Hésiode revient fréquemment sur Déméter, et il y donne de nombreux détails sur les rites religieux entourant la fertilité et le travail de la terre. On reconnaît que cette déesse est l'une des divinités les plus favorables aux humains et qu'elle se réjouit dans la paix et le labeur. Plusieurs auteurs s'entendent pour dire qu'elle ne faisait pas partie des douze dieux de l'Olympe, puisqu'elle préfèrerait rester près de la terre et des champs. Aux mystères de Déméter, chaque initié lui sacrifiait un porc ; on célébrait les mystères de Déméter au lac de Lerne en Argolide. Selon Pausanias dans sa Description de la Grèce, une grande quantité de temples et sanctuaires dédiés à Déméter parsemaient le pays, témoignant de l'importance de son culte.

Déméter était honorée dans les mystères d'Éleusis, un culte célébrant le retour à la vie et le cycle des moissons. L’Hymne homérique à Déméter donne la meilleure description qui puisse nous documenter sur l'origine du culte.

Elle était également honorée aux mystères de Samothrace sous la forme de la déesse Axieros, la déesse principale des Grands Dieux.

Hiérax du pays des Mariandynes au Nord de L'Asie mineure, est connu pour lui avoir offert de nombreux temples et la déesse le lui remercie par de grande récoltes[7].

Épiclèses, attributs et sanctuaire

Déméter dans les arts

Déméter est souvent représentée assise et avec une gerbe d'épis de blé tressés. On la voit parfois munie d'une torche, à la recherche de sa fille bien-aimée. On retrouve souvent près d'elle les produits de la terre et ses animaux sacrés, la couleuvre et la truie. Sa fille Perséphone apparaît assez souvent à ses côtés.

Littérature

Art contemporain

Sources

Notes et références

  1. Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, 4 vol., Paris, Klincksieck, 1968-1980, s.v. Δημήτηρ [lire en ligne] ; Robert S. P. Beekes et Lucien van Beek, Etymological Dictionary of Greek, Leiden, 2010, s.v. Δημήτηρ [lire en ligne].
  2. Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne], 453-456.
  3. Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne], 912-913.
  4. Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne], 969.
  5. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], VIII, 25, 5.
  6. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], VIII, 37, 1.
  7. a et b Antoninus Liberalis, Métamorphoses [(grc + la) lire en ligne] [(en) lire en ligne], 3-Hiérax.
  8. Locatelli Kournwsky, Loïc, 1987-...., Perséphone, Paris, Delcourt, dl 2017, 133 p. (ISBN 978-2-7560-9551-6, OCLC 993049027, lire en ligne)
  9. Musée de Brooklyn - Perséphone

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes