Délégation régionale aux droits des femmes et à l’égalité en Languedoc-Roussillon

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La délégation régionale aux droits des femmes et à l'égalité en Languedoc Roussillon (DRDFE)[1] était un service déconcentré de l’État français placé sous l'autorité du préfet de région Languedoc-Roussillon[2].

En 2016, elle est absorbée dans la DRDFE Occitanie du fait de l'entrée en vigueur de la réforme territoriale de 2014[3]. Une délégation départementale existe désormais pour l'Hérault.

Elles sont chargées de la mise en œuvre de la politique d'égalité entre femmes et hommes et de la promotion du droit des femmes, sous la responsabilité de la ministre chargée des droits des femmes en exercice.

La délégation Languedoc-Roussillon existe sous cette forme de 1981 à 2015.

L'émergence du thème de l'égalité et des droits des femmes[modifier | modifier le code]

Dès la Révolution française, Olympe de Gouges revendique l'égalité politique[4] et donc le droit de vote pour les femmes. Cependant, les femmes sont considérées comme des mineures devant obéissance à leur mari, comme le consacre la publication du Code civil en 1804. L’ordonnance du 21 avril 1944 du Gouvernement provisoire de la République française, installé à Alger, accorde le droit de vote et l’éligibilité aux femmes sans restriction[5].

Il faut attendre les Trente Glorieuses pour que l'action publique favorise l'émancipation des femmes et leur accès à de nouveaux droits.

Les orientations stratégiques et les priorités en matière de promotion de droits des femmes et d'égalité évoluent en fonction des gouvernements. Les grandes étapes et évènements notables depuis 1956 sont retracées sur vie-publique.fr[6].

Sous le septennat de Valéry Giscard d'Estaing une politique dite de « la condition féminine » est mise en œuvre dès 1974 avec Françoise Giroud[7].

Dès 1981, une action territoriale est coordonnée pour les droits des femmes et l'égalité entre les femmes et les hommes.

C'est en 1981, au début du premier septennat de François Mitterrand, que la notion de « droits de la femme » désigne une administration centrale avec la nomination de Yvette Roudy comme première titulaire d'un ministère délégué[8] dans le gouvernement de Pierre Mauroy[6]. Les DRFE sont créées dans la foulée. Les déléguées sont entourées de chargées de mission pour chacun des départements de la région.

En 1997, seuls 10,9 % des mandats de député étaient exercés par des femmes tandis qu’elles ne représentaient que 5,6 % des membres du Sénat en 1998, ce qui situait la France à l’avant‑dernière place des pays européens en matière de parité.

La loi constitutionnelle du 8 juillet 1999[9] affirme le principe d'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives. Cette loi est inscrite dans la Constitution française.

Le 8 mars 2000, dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, le premier ministre Lionel Jospin déclare[10] que le gouvernement se fixe comme axes prioritaires à l'égard des femmes leur accès aux responsabilités ; l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ; la contribution des femmes au développement économique ; le droit à la contraception et à l'I.V.G. et la lutte contre les violences ; l'articulation des temps professionnels et sociaux ; la valorisation des femmes dans l'univers culturel ; le développement des actions européennes et internationales dans le domaine de l'égalité entre les femmes et les hommes ; et le renforcement des outils pour l'égalité.

Des actions sous des thématiques variées[modifier | modifier le code]

La délégation régionale aux droits des femmes et à l'égalité organise des actions en faveur de l'égalité des chances et de la mixité dans le système éducatif, pour la garde d'enfant et le temps de vie. Elle lutte contre les discriminations, la parité, l'égalité professionnelle, la diversification des métiers et l’aide aux créations d'entreprises. Dans la sphère privée, la délégation régionale cherche à combattre les violences conjugales, les mariages forcés et la prostitution. Elle défend le droit à la contraception et à l'avortement[11].

La DRDFE dispose de nombreux moyens d'intervention. Elle assure un partenariat entre l'ensemble des services de l'État, les collectivités territoriales, les partenaires sociaux et les entreprises. La Délégation attribue des subventions aux associations et organismes concernés par son champ d'action. Elle délivre des agréments aux centres d'informations sur les droits des femmes et des familles. Elle approuve les dossiers de garantie de prêts présentés par des femmes devant le fonds de garantie pour la création, la reprise ou le développement d'entreprises à l'initiative des femmes (FGIF). En termes d'actions de communication et de sensibilisation, la Délégation organise des prix et des concours (prix de la vocation scientifique et technique, concours « le futur composé », « l'Avenir s'imagine », prix de l'installation des femmes en agriculture)[11], des colloques et des manifestations durant la journée internationale des droits des femmes, élabore des affiches et des supports de communication.

Enfin, la déléguée régionale ou son adjointe participe aux réunions où leurs compétences sur les droits des femmes, l'égalité hommes-femmes et la lutte contre la violence sont sollicitées (Commission Régionale pour l'intégration et la lutte contre les discriminations ou CRILD, Commission Départementale de lutte contre les violences faites aux femmes, etc.).

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Aide aux victimes / Protection civile / Sécurité et protection de la population / Politiques publiques / Accueil - Les services de l'État dans l'Hérault », sur www.herault.gouv.fr (consulté le )
  2. « Femmes battues : la violence du constat », sur France 3 Occitanie (consulté le )
  3. « L'organisation régionale | La préfecture et les services de l'État en région Occitanie », sur www.prefectures-regions.gouv.fr (consulté le )
  4. « Olympe de Gouges », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
  5. « Le droit de vote des femmes : l’ordonnance du 21 avril 1944 », sur Ministère chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances (consulté le )
  6. a et b « Chronologie, Les droits des femmes. droits des femmes, egalite hommes femmes, histoire, - Politiques publiques - repères - vie-publique.fr », sur www.vie-publique.fr, (consulté le )
  7. « Françoise Giroud (1916 - 2003) », sur France Culture (consulté le )
  8. « Le ministère des Droits des femmes », sur Libération.fr, (consulté le )
  9. LOI constitutionnelle n° 99-569 du 8 juillet 1999 relative à l'égalité entre les femmes et les hommes (lire en ligne)
  10. « Déclaration de M. Lionel Jospin, Premier ministre, sur la politique de réforme du gouvernement, à l'Assemblée nationale le 8 mars 2000. », sur Vie publique.fr (consulté le )
  11. a et b « Délégation régionale aux droits des femmes et à l'égalité (DRDFE Languedoc-Roussillon) (1985-2015) », Archives départementales de l'Hérault, 2016, 2488W 1-259 (nombre de notices : 304)