Cryoglobulinémie

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Les cryoglobulinémies sont des maladies causées par la présence de cryoglobulines dans le sang. Ces dernières sont des immunoglobulines ayant la propriété de précipiter lorsque la température est inférieure à 37 °C.

Classification[modifier | modifier le code]

Le prélèvement de sang pour rechercher une cryoglobuline doit obéir à des principes très rigoureux. Le tube ne doit pas contenir d'anticoagulant, la pièce doit être chauffée à 37 °C. Après coagulation le sang est décanté à 37 °C puis le sérum est conservé une semaine à +4 °C. Le cryoprécipité contient la cryoglobuline dont on décrit trois types[1].

Type I[modifier | modifier le code]

  • Il existe une immunoglobuline monoclonale presque toujours à chaînes Mu Kappa (IgM k).
  • Plus rarement une IgA ou des chaînes légères isolées (protéines de Bence-Jones)

Type II[modifier | modifier le code]

Il existe des complexes immuns faits d'IgM (Plus rarement d'IgG ou IgA) monoclonale à activité "rhumatoïde", c’est-à-dire auto-anticorps anti IgG. Le composant antigène est polyclonal.

Type III[modifier | modifier le code]

Il existe aussi des complexes immuns circulants où l'antigène est une IgG, mais l'anticorps (IgM ou plus rarement IgG ou IgA) est lui aussi polyclonal.

Signes[modifier | modifier le code]

Formes purement biologiques[modifier | modifier le code]

La vitesse de sédimentation, le protidogramme et l'existence d'un facteur rhumatoïde sont fluctuants en fonction des conditions thermiques de prélèvement, ce qui doit attirer l'attention. Il peut en effet n'y avoir aucun symptôme décelable cliniquement.

Signes cutanés[modifier | modifier le code]

Signes rénaux[modifier | modifier le code]

Glomerulonéphrite membranoproliférative diffuse, l'atteinte rénale est d'évolution lente.

Signes neurologiques[modifier | modifier le code]

Neuropathie périphérique sensitivomotrice et souvent douloureuse.

Contexte pathologique[modifier | modifier le code]

Formes monoclonales[modifier | modifier le code]

Les formes à composant monoclonal sont le plus souvent liées à un syndrome lymphoprolifératif malin : myélome multiple, maladie de Waldenström. Il peut cependant s'agir de "dysglobulinémie monoclonale de signification indéterminée" anciennement qualifiée de bénigne.

Complexes immuns circulants[modifier | modifier le code]

Les cryoglobulinémies mixtes et les cryoglobulinémies de type III sont le plus souvent liées à des processus inflammatoires ou infectieux.

Le syndrome de Gougerot-Sjögren cause le plus souvent une cryoglobulinémie de type II[2].

Un certain nombre de cryoglobulinémies mixtes restent "essentielles", sans cause retrouvée.

Traitement[modifier | modifier le code]

  • Dans les formes sévères, à composant monoclonal, liées à un syndrome lymphoprolifératif malin, le traitement repose sur les échanges plasmatiques (Plasmaphérèse) qui peuvent nécessiter des conditions particulières (pièce chauffée à 37 °C). Un traitement cytostatique variable selon le contexte pathologique est à prévoir (Chimiothérapie).
  • Dans le cas de cryoglobulinémie mixte liée à une hépatite C, l'interféron est parfois efficace.
  • Sinon, seul le traitement symptomatique et celui des causes décelées sera de mise.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Tedeschi A, Baratè C, Minola E, Morra E, Cryoglobulinemia, Blood Rev 2007;21:183-200
  2. Ramos-Casals M, Cervera R, Yagüe J et al. Cryoglobulinemia in primary Sjögren’s syndrome: prevalence and clinical characteristics in a series of 115 patients, Semin Arthritis Rheum, 1998;28:200-205