Guerre des Cristeros

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Guerre des Cristeros

Informations générales
Date -
(2 ans, 10 mois et 18 jours)
Lieu Mexique
Issue Arreglos du 21 juin 1929
Belligérants
États-Unis mexicains
Soutien:
Drapeau des États-Unis États-Unis
Cristeros
Commandants
Plutarco Elías Calles
Heliodoro Charis
Jesús Degollado Guízar
Enrique Gorostieta Velarde
Victoriano Ramírez
Alberto B. Gutiérrez
Forces en présence
~ 100 000 hommes ~ 50 000 hommes

Guerre des Cristeros

Drapeau d'une couleur sombre (bleu ?), blanc et rouge, avec inscrit "por dios y por la patra" et une croix au centre.
Drapeau d'un groupe de Cristeros conservé dans un musée de Encarnación de Díaz.

La guerre des Cristeros (également connue sous le nom de Cristiada) désigne le soulèvement du 3 août 1926 au 21 juin 1929 d'une partie de la population mexicaine, principalement rurale et catholique, contre le gouvernement, qui tente l'application de la Constitution de 1917.

La rébellion éclate d'abord de façon locale et spontanée, avant de se transformer en soulèvement plus important à l'appel de la Ligue le . À son apogée, au printemps 1929, le mouvement compte 50 000 combattants : 25 000 étant placés sous le commandement du général Gorostieta et 25 000 constituant des bandes éparses. Il est plus important dans le centre et l'Occident du pays. Pour des raisons militaires, politiques et économiques, l'État fédéral décide alors d'en finir, en concluant un accord diplomatique avec l'Église catholique grâce à l'entremise de l'ambassadeur américain Dwight Whitney Morrow (en)[1] : ce sont les arreglos du . Les Cristeros doivent alors se démobiliser et déposer les armes.

Le nom Cristeros est d'abord un sobriquet donné aux insurgés par les soldats fédéraux, mais ceux-là s'approprient rapidement ce nom. Il reprend leur cri de ralliement : « ¡Viva Cristo Rey! » (« Vive Christ Roi ! »).

Contexte[modifier | modifier le code]

Constitution de 1917[modifier | modifier le code]

Au XIXe siècle, la Constitution de 1857 avait provoqué la Guerre de Réforme entre libéraux et conservateurs. Les lois de Réforme, promulguées par les libéraux de Benito Juárez, affaiblirent le pouvoir temporel de l'Église catholique au Mexique. Elles traitaient du mariage civil, du registre civil, de la séparation de l'Église et de l'État, de la vente des propriétés et des terres de l'Église, qui était le plus grand propriétaire terrien du Mexique, , etc.

Juárez adopta cependant en 1867 une politique de conciliation envers l'Église et reconnut les droits civiques des membres du clergé, particulièrement le droit de vote. La longue présidence de Porfirio Díaz (1876-1911) marqua aussi une période de détente sur la question religieuse.

L'irruption de la Révolution mexicaine, commencée en 1910 par Francisco I. Madero et réellement achevée en 1940, remit à l'ordre du jour la question religieuse dans la vie politique mexicaine. L’État en mutation souhaitait contrôler tous les pouvoirs centrifuges, dont l’Église faisait partie. Les hommes politiques qui détenaient alors le pouvoir l'accusaient de maintenir le pays dans l'obscurantisme et d'empêcher tout progrès. Ils voyaient en outre le clergé comme un corps hostile et étranger, à la solde de Rome.

Cinq articles de la Constitution mexicaine de 1917 furent particulièrement destinés à réduire l'influence de l'Église catholique dans le pays :

  • l'article 3 imposa la sécularisation de l'enseignement ;
  • l'article 5 interdit les ordres monastiques ;
  • l'article 24 interdit l'exercice du culte en dehors des églises ;
  • l'article 27 restreint le droit à la propriété des organisations religieuses ;
  • l'article 130 porta atteinte aux droits civiques des membres du clergé : les prêtres n'avaient pas le droit de porter leurs habits religieux, perdirent le droit de vote et se virent interdire tout commentaire sur les affaires publiques dans les organes de presse.

Contexte de la révolte[modifier | modifier le code]

Les dispositions de la Constitution de 1857 et des lois de Réforme édictées par le gouvernement de Benito Juárez concernant la séparation entre l’Église et l’État furent reprises dans la Constitution en 1917 proclamée par le président du Mexique Venustiano Carranza, qui fut renversé par son ancien allié, Álvaro Obregón, en 1919, qui fut élu président fin 1920. Il partage les idées anticléricales de Carranza et appartint, comme lui, à la franc-maçonnerie. Cependant, il ne fit appliquer les dispositions en question que dans les régions où l'attachement au catholicisme était le plus faible.

L'élection de Plutarco Elías Calles en 1924 mit fin à cette trêve entre le gouvernement et l'Église. Le nouveau président athée mit en œuvre les mesures anticléricales en application de la constitution sur l'ensemble du territoire et fit voter d'autres lois de laïcisation. En 1926, la Loi pour la réforme du Code pénal prévoyait des peines spécifiques pour les prêtres et les religieux qui contreviendraient aux articles de la Constitution de 1917 déjà cités. Par exemple, le port de l'habit clérical pouvait être puni d'une amende de 500 pesos ; un prêtre qui critiquait le gouvernement pouvait être condamné à 5 ans de prison[2].

Résistance pacifique[modifier | modifier le code]

Boycott contre la loi Calles.

En réaction à ces mesures, la résistance des mouvements catholiques se durcit. Le plus important d'entre eux, la Ligue nationale pour la défense de la liberté religieuse, créé en , fut rejoint par l'Association mexicaine de la jeunesse catholique (créée en 1913) et l'Union populaire, un parti politique catholique fondé en 1924.

Le , les évêques mexicains votèrent la suspension du culte public dans tout le pays en réaction aux lois promulguées par le gouvernement de Calles. Cette suspension dut s'appliquer à partir du 1er août. Le , la Ligue commença à mettre en œuvre un plan de boycott économique à l'encontre du gouvernement, qui se révéla particulièrement efficace dans le centre-ouest du Mexique (États de Jalisco, Guanajuato, Aguascalientes et Zacatecas). Les catholiques habitant cette région cessèrent de se rendre au cinéma et au théâtre et n'utilisèrent plus les transports publics. Ceux qui enseignaient dans les écoles publiques se mirent en grève.

Cependant, ce boycott perdit rapidement de son importance, dès l'automne 1926, en grande partie à cause du manque de soutien que cette tactique rencontrait chez les catholiques les plus aisés, qui subirent également les retombées économiques du boycott. Les Mexicains aisés en vinrent à payer l'armée fédérale pour les protéger et à appeler la police pour briser les piquets de grève, ce qui les rendit très impopulaires.

Les évêques catholiques travaillaient à faire amender les articles les plus gênants de la Constitution. Le pape Pie XI approuva explicitement les moyens de résistance utilisés jusqu'alors, mais le gouvernement Calles, en représailles contre ce qu'il considérait comme une rébellion ouverte, fit fermer de nombreuses églises et interdit le culte privé comme la dispense des sacrements comme l'Eucharistie. Les propositions d'amendement à la Constitution présentées par les évêques furent finalement rejetées par le Congrès le .

Montée de la violence[modifier | modifier le code]

Le , à Guadalajara, dans l'État de Jalisco, 400 catholiques armés se soulevèrent et s'enfermèrent dans l'église Notre-Dame de Guadalupe. Un affrontement s'engagea avec les troupes fédérales et ne se termina que lorsque les insurgés furent à court de munitions. D'après des sources diplomatiques américaines, les combats auraient fait 18 morts et 40 blessés.

Le lendemain, à Sahuayo, dans l'État du Michoacán, 240 soldats du gouvernement prirent d'assaut l'église paroissiale. Le curé et son vicaire furent tués au cours des violences. Le , des agents gouvernementaux intervinrent lors du chapitre de l'Association de la jeunesse catholique, à Chalchihuites, dans l'État de Zacatecas, et tuèrent le conseiller spirituel du mouvement, le père Luis Bátiz Sáinz.

Dès lors, les événements s'accélérèrent. Après avoir entendu parler de l'assassinat du père Bátiz, un groupe de propriétaires locaux, sous le commandement de Pedro Quintanar, s'empara du bureau de la perception et se déclara en rébellion. Au plus fort de l'insurrection, il contrôlait toute la partie nord de l'État de Jalisco.

Un autre soulèvement se produisit à Pénjamo (État de Guanajuato), à la tête duquel se trouvait le maire Luis Navarro Origel. Ses hommes furent battus en rase campagne par les troupes fédérales mais se réfugièrent dans les montagnes, d'où ils menaient une guérilla. Le même scénario se reproduisit à Durango, où Trinidad Mora était à la tête des rebelles, et dans le Sud de l'État de Guanajuato, où le général Rodolfo Gallegos prit le commandement.

Pendant ce temps, les rebelles du Jalisco (en particulier, au nord-est de Guadalajara) se renforcèrent peu à peu. La région devient le centre névralgique de la rébellion, menée par René Capistrán Garza, président de l'Association mexicaine de la jeunesse catholique et âgé de 27 ans à peine. C'est à ce moment que commença la rébellion proprement dite et revendiquée comme telle.

Guerre[modifier | modifier le code]

Premiers soulèvements[modifier | modifier le code]

Général Heliodoro Charis (es).
Un groupe de Cristeros.

Le 1er janvier[3], Garza fait publier le manifeste « A la Nación » (À la nation). Il y affirme que « l'heure de la bataille a sonné » et que « Dieu décidera de la victoire ». Cette déclaration provoque une insurrection de grande ampleur dans l'État de Jalisco. Des groupes de rebelles s'installent dans la région de Los Altos, au nord-est de Guadalajara, puis s'emparent de plusieurs villages, armés seulement de vieux fusils et de gourdins. Leur cri de guerre est ¡Viva Cristo Rey! ¡Viva la Virgen de Guadalupe! (« Vive le Christ-Roi ! Vive la Vierge de Guadalupe! »).

Au début, le gouvernement de Calles ne prend pas la menace au sérieux. Les rebelles se révèlent efficaces face aux agraristas, une milice rurale recrutée dans tout le Mexique, et aux forces de la Defensa Social, une autre milice locale, mais sont vaincus dès qu'ils affrontent les troupes fédérales à proximité des grandes villes. L'armée fédérale a alors un effectif d'environ 80 000 hommes. Le commandant en chef des troupes fédérales de l'État de Jalisco, le général Judas Ferreira, déclare au moment de se mettre en marche vers les insurgés : « Nous partons non en campagne mais à la chasse ».

Cependant, si on considère que presque tous les rebelles n'ont aucune expérience de la guerre, les opérations qu'ils entreprennent sont plutôt bien menées. Les chefs militaires les plus compétents sont Jesús Degollado, Victoriano Ramírez, Aristeo Pedroza et José Reyes Vega.

Des travaux universitaires récents laissent penser que pour beaucoup de Cristeros, des motivations politiques mais aussi matérielles viennent renforcer les motivations religieuses. En effet, les insurgés viennent souvent de communautés rurales qui ont souffert de la politique de réformes agraires menée par le gouvernement depuis 1920 et se sentent également menacés par les changements politiques et économiques récents. D'autre part, comme le note Jean Meyer, « Pour les Cristeros qui se considèrent comme héritiers du curé Morelos, le ‹ Turc › Calles, vendu à la franc-maçonnerie internationale, représentait l'étranger yankee et protestant, désireux de terminer l'œuvre entreprise au Texas »[4]. Il insiste bien sur le fait que la motivation religieuse restait première.

Le soutien accordé ou non par l'épiscopat et la papauté aux Cristeros est une question controversée. Officiellement, l'épiscopat mexicain ne soutient jamais la rébellion, mais plusieurs témoignages montrent que la légitimité de leur cause est reconnue par une petite minorité d'évêques mexicains. L'immense majorité des 38 évêques mexicains refuse cependant la résistance armée et parle du « respect dû aux autorités ». Seuls trois évêques appellent à résister mais jamais par les armes. C'est le cas de Mgr Gonzalez y Valencia, jeune archevêque de Durango, qui envoie à ses fidèles une lettre pastorale depuis son exil à Rome. L'évêque de Guadalajara, Mgr José Francisco Orozco y Jiménez, reste aux côtés des rebelles.

De son côté, le pape Pie XI tente de régler le conflit pacifiquement. Le , Mgr Caruana, nonce apostolique, est envoyé afin de trouver une solution diplomatique, mais il est expulsé manu militari le . Le , Pie XI publie l'encyclique Iniquis afflictisque et évoque les martyrs mexicains. Le pape Jean-Paul II en béatifie et canonise 34, prêtres et laïcs, dont les plus célèbres sont le Père Cristóbal Magallanes, fusillé le , le jésuite Miguel Agustín Pro, également fusillé (), dont l'exécution est photographiée pour l'exemple, et le jeune José Luis Sanchez del Rio, assassiné le à l'âge de 14 ans après avoir été torturé par ses geôliers.

Apogée de la rébellion[modifier | modifier le code]

Enrique Gorostieta Velarde, général cristero.

Le , les Cristeros, victorieux des troupes fédérales à San Francisco del Rincón, dans l'État de Guanajuato, remportent un nouveau succès à San Julián, dans l'État de Jalisco, quelques jours plus tard. Cependant, la rébellion s'essouffle. Le , le père Vega attaque un train, qui convoie des fonds. Dans l'embuscade, son frère est tué, il fait arroser les wagons d'essence et y met le feu, ce qui tue 51 civils.

En adoptant la tactique de la terre brûlée, l'armée fédérale tente de concentrer les populations dans les centres urbains et donc priver les rebelles de ravitaillement. En été 1927, la révolte est presque réduite à néant. Garza démissionne de son commandement des forces insurgées en juillet après l'échec d'une tentative pour recueillir des fonds aux États-Unis.

Toutefois, les efforts de Victoriano Ramírez (surnommé El Catorce, « quatorze », à cause d'une évasion dans laquelle il tue ses 14 poursuivants) relancent la rébellion. Illettré, ce dernier se révèle néanmoins très habile dans l'art de la guérilla. Sous son impulsion, la « Ligue nationale pour la défense de la liberté religieuse » parvient à recruter un général mercenaire, Enrique Gorostieta Velarde, qui reçoit un salaire deux fois plus élevé que celui d'un général catholique de l'armée fédérale. Gorostieta entraîne efficacement les troupes rebelles et les réorganise en unités disciplinées et commandées par des officiers mieux formés. Les Cristeros semblent alors prendre le dessus.

Cristeros pendus dans l'État de Jalisco.

Le , la première brigade féminine de Cristeros est créée à Zapopan, sous le patronage de Jeanne d'Arc. De 17 membres, son effectif dépasse les 10 000 femmes en et culmine à 25 000 à la fin du conflit. Elles ont pour mission principale de recueillir de l'argent, des armes et des provisions pour les combattants, mais elles se voient aussi confier des tâches de renseignement.

Le , le successeur récemment élu de Calles, Álvaro Obregón, est assassiné par un catholique radical, José de León Toral, et est remplacé par Emilio Portes Gil. Les Cristeros ont le dessus pendant toute l'année 1928.

En 1929, le gouvernement doit faire face à une nouvelle crise. À Veracruz, le général Arnulfo R. Gómez prend la tête d'une révolte au sein de l'armée. Les rebelles en profitent pour attaquer Guadalajara à la fin mars. Ils ne parviennent pas à prendre la ville mais s'emparent de Tepatitlán le . Le père José Reyes Vega est tué lors de ces évènements.

Cependant, la révolte militaire du général Gómez est rapidement vaincue, et des divisions apparaissent chez les Cristeros. Mario Valdés, que de nombreux historiens actuels croient un espion du gouvernement fédéral, contribue à lancer un mouvement de suspicion contre El Catorce et est finalement exécuté après un jugement sommaire. Le , Gorostieta est tué dans une embuscade tendue par l'armée fédérale. Malgré ces revers, les Cristeros conservent encore des forces nombreuses, environ 50 000 hommes.

Fin de la rébellion[modifier | modifier le code]

Les négociations entre Église et gouvernement, entamées en 1927 à l'initiative de l'ambassadeur américain Dwight Whitney Morrow, aboutissent finalement le à un accord (el arreglo).

Le culte redevient totalement libre, et les cloches sonnent à Mexico pour la première fois depuis trois ans. Les dispositions constitutionnelles et les lois controversées restent en vigueur (elles sont aujourd'hui abrogées[réf. nécessaire]), mais l'État renonce à les appliquer. Il autorise également l'enseignement religieux dans les églises mais non dans les écoles. Les prêtres recouvrent leurs droits civiques et la disposition effective des biens de l'Église, qui restent nominalement propriété nationale. L'État mexicain n'essaie plus de prendre le contrôle effectif de ces biens, bien qu'il en soit légalement le propriétaire. Le clergé cesse alors tout soutien aux rebelles et va jusqu'à les menacer d'excommunication.

L'accord n'est pas signé avec les Cristeros. Il faut donc organiser leur démobilisation. L’Église souhaitant qu'ils déposent les armes, ils obéissent bien que souvent la mort dans l'âme. Des négociations menées avec les autorités fédérales leur permettent de livrer armes et matériel de guerre en échange d'un sauf-conduit, qui leur garantit la vie. Un tiers des combattants accomplissent cette démarche. Les autres ne se rendent pas mais rentrent chez eux et abandonnent toute lutte armée. Très rapidement, malgré les promesses du gouvernement, les chefs cristeros sont victimes d'une véritable épuration, qui les oblige à fuir et à se cacher, et 5 000 périssent assassinés[5] après la fin officielle de la guerre.

La fin de la guerre entraîne une forte émigration. « Au lendemain de leur défaite, la plupart des Cristeros – selon certaines estimations, jusqu'à 5 % de la population du Mexique – fuirent vers les États-Unis. Beaucoup d'entre eux s'installèrent à Los Angeles, où ils trouvèrent un protecteur en John Joseph Cantwell (en), l'évêque de ce qui était alors le diocèse de Los Angeles-San Diego[6] ». Les derniers rebelles, qui refusent de fuir, sont finalement capturés ou tués.

La guerre aurait fait entre 90 000 et 100 000 morts parmi les combattants, d'après Jean Meyer : 60 000 pour les fédéraux et 30 000 pour les Cristeros. Il y eut aussi un lourd bilan pour la population civile, beaucoup plus difficile à évaluer : les statistiques officielles mexicaines avancent le chiffre de 150 000 victimes. De nombreux civils ou anciens insurgés mais aussi des prêtres sont tués dans des raids anticatholiques dans les années suivant la fin de la guerre. Certaines autorités locales maintiennent également une forte pression sur le clergé de leur zone de compétence. La pression diminue au cours des années 1930 mais ne se stabilise complètement qu'après l'élection en 1940 du président Manuel Ávila Camacho, un catholique pratiquant qui représente l'aile droite du régime.

Il a fallu beaucoup de temps pour que le clergé se reconstitue. Entre 1926 et 1934, on ne dénombre pas moins de 40 prêtres assassinés, et bien d'autres ont fui le pays[7]. Sur les 4 500 prêtres opérant avant la rébellion, seuls 334 servent encore officiellement en 1934[8]. En 1935, 17 États ne comptent plus un seul religieux[9].

Dans les arts et la culture populaire[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Littérature[modifier | modifier le code]

Bande dessinée[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Un comité diplomatique spécial avait été formé par le Saint-Siège, comprenant Dwight Morrow, ambassadeur américain au Mexique, Miguel Cruchaga, ancien ambassadeur du Chili aux États-Unis et le jésuite Edmund A. Walsh avec la mission de trouver un modus vivendi entre l'Église et le gouvernement anticlérical du Mexique.
  2. Shirk, David A. Mexico's New Politics: The PAN and Democratic Change p.58 (L. Rienner Publishers 2005)
  3. (en) John Lynch, New Worlds : A Religious History of Latin America, Yale University Press, (lire en ligne), p. 247
  4. Jean Meyer, la Christiade, Paris, Payot, 1975
  5. Jean Sévillia, « Les Cristeros ou l'honneur de Dieu », Le Figaro Magazine, semaine du 2 mai 2014, p. 60-65.
  6. Rieff, David, "Nuevo Catholics" The New York Times Magazine, 24 Décembre 2006.
  7. Brian Van Hove, « Blood Drenched Altars »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), 1996, EWTN.
  8. Scheina, Robert L. Latin America's Wars: The Age of the Caudillo, 1791-1899 p. 33 (2003) Brassey's) (ISBN 1-57488-452-2)
  9. Ramón Eduardo Ruiz, Triumphs and Tragedy: A History of the Mexican People p.393, (New York: W. W. Norton & Company, 1993) (ISBN 0-393-31066-3).

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Collectif, « L'épopée des Cristeros, 1926-1929 : une "Vendée mexicaine" », hors-série d'Histoire du Christianisme Magazine, 2014
  • Hugues Keraly, La véritable histoire des Cristeros, Éditions de L'Homme Nouveau, 2014, 234 pages (3e édition).
  • Jean Meyer, Apocalypse et Révolution au Mexique. La Guerre des Cristeros (1926-1929), Gallimard-Julliard, , 244 p. (présentation en ligne)
  • Jean Meyer, La Révolution mexicaine, Paris, Calmann-Lévy, 1973
  • Jean Meyer, La Rébellion des Cristeros, CLD Éditions, 2014 (réédition d'un livre résumant sa thèse parue chez Payot en 1975)
  • (es) Jean Meyer, El conflicto entre la Iglesia y el Estado, Mexico, Clio, 1997
  • Jean Meyer, La Cristiada, la guerre du peuple mexicain pour la liberté religieuse, CLD Editions, 2014
  • Bernard Oudin, Villa, Zapata et le Mexique en feu, Paris, Gallimard, 1989
  • Juan Rulfo, Le Llano en flammes, 1953 (fiction)
  • Guy Thiébaut, La Contre-révolution mexicaine à travers sa littérature, Paris, L’Harmattan, coll. « Recherches et documents Amériques latines », , 310 p. (ISBN 2-7384-5291-4).

Liens externes[modifier | modifier le code]