Crise politique française depuis 2024
| Crise politique française depuis 2024 | |
Composition de la XVIIe législature de la Cinquième République française. | |
| Type | Crise politique |
|---|---|
| Pays | France |
| Cause | Dissolution parlementaire et parlement minoritaire à l'Assemblée nationale |
| Date | Depuis le |
| Résultat | Démission du gouvernement Attal et absence de gouvernement de plein exercice durant trois mois Chute des gouvernements Barnier et Bayrou Démission du gouvernement Lecornu I Absence de budget |
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La crise politique française en cours depuis 2024[a] est une période politique inédite sous la Cinquième République qui survient au cours du second mandat d'Emmanuel Macron sur fond de crise sociale et de forte inflation.
Au soir de la victoire du Rassemblement national aux élections européennes de juin 2024, la crise politique débute par la dissolution de l'Assemblée nationale décidée par le président de la République Emmanuel Macron[15], aussitôt suivie par des élections législatives anticipées. Celles-ci aboutissent à un parlement minoritaire, marquée par une tripolarisation de l'Assemblée où aucun des courants politiques n'a la majorité absolue[16]. À la suite de la démission du Premier ministre Gabriel Attal, qui était en fonction depuis , le gouvernement reste en place pour gérer les affaires courantes pendant une période de près de deux mois, de manière inédite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Au début du mois de septembre, le président nomme Michel Barnier au poste de Premier ministre. Celui-ci forme un gouvernement minoritaire soutenu par l'ancienne majorité macroniste et Les Républicains mais chute au bout de trois mois après le vote d'une motion de censure sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
Après la censure du gouvernement Barnier, François Bayrou est nommé Premier ministre dans un nouveau gouvernement en , lui-même renversé en à la suite du rejet d'un vote de confiance par l'Assemblée. Le , le gouvernement Lecornu I, troisième depuis le début de la crise, est annoncé, mais il démissionne dès le lendemain, devenant ainsi le gouvernement le plus éphémère de la Cinquième République[17] et l'un des plus courts de l'histoire de France. Sébastien Lecornu est renommé Premier ministre le 10 octobre 2025 au soir et doit composer un second gouvernement qui devra éviter la motion de censure.
Déroulement
[modifier | modifier le code]Dissolution de l'Assemblée nationale du
[modifier | modifier le code]Au soir des élections européennes du , le président Emmanuel Macron prend la parole au cours d'une allocution pour annoncer la dissolution de l'Assemblée nationale[15]. Cette décision intervient alors que les résultats montrent une forte progression de l'extrême-droite et un échec pour la liste présidentielle. En effet, la liste du Rassemblement national (RN) menée par Jordan Bardella arrive en tête avec 31,37 % des voix à elle seule, soit plus du double de celle de la coalition Ensemble (14,60 %) réunissant les partis soutenant Emmanuel Macron et menée par Valérie Hayer. La liste du Parti socialiste et de Place publique menée par Raphaël Glucksmann talonne la liste centriste avec 13,83 % des voix, suivie par celle de La France insoumise menée par Manon Aubry avec 9,89 % des voix. Les listes des Écologistes et de Reconquête parviennent également à obtenir des élus en obtenant plus de 5 % des suffrages exprimés.
Les élections anticipées sont fixées au 29 et pour le premier tour et 7 et pour le second tour, ne laissant qu'une semaine pour déposer des candidatures et deux semaines de campagne, en pleine préparation des Jeux olympiques de Paris 2024.
Dès le soir de l'annonce de la dissolution, des appels à l'unité à gauche se font entendre notamment par la voix de François Ruffin rapidement rejoint par les directions des principaux partis de gauche. Malgré les désaccords et les polémiques qui ont divisé la gauche pendant la campagne des européennes et depuis la fin de la NUPES[18] en 2023, La France insoumise, le Parti socialiste, Les Écologistes et le Parti communiste parviennent à s'unir en créant le Nouveau Front populaire[19] basé sur un socle programmatique et une répartition pour une candidature unique dans chaque circonscription. La coalition sera ensuite renforcée par Génération.s, Place publique, le Nouveau Parti anticapitaliste et d'autres petits partis de gauche[20].
Le surlendemain de la dissolution de l'Assemblée nationale[21], Éric Ciotti annonce dans un entretien au journal télévisé que les Républicains noueront une « alliance avec le Rassemblement national »[22]. Ce ralliement aurait été favorisé par les médias appartenant à Vincent Bolloré[23], lequel aurait souhaité cette alliance depuis des mois et dont il aurait finalisé l'organisation avec Éric Ciotti[24]. Cette décision est toutefois contestée par une grande majorité des parlementaires et des cadres LR[25] et déclenche une crise sans précédent au sein du parti. Celui-ci éclate ainsi en deux tendances, l'une minoritaire menée par Éric Ciotti et l'autre, dirigée par d'autres figures du parti comme Annie Genevard, Xavier Bertrand ou Laurent Wauquiez, hostiles à cette alliance avec le Rassemblement national qui prend la direction du parti. La procédure de destitution d'Éric Ciotti du poste de président du parti est entamée et la commission d'investiture investit des candidats LR et divers droite[26]. Le ministère de l'Intérieur autorisera finalement l'étiquette LR pour les deux courants mais créera la nuance Union de l'extrême-droite (UXD) pour les candidats soutenus par Éric Ciotti et le Rassemblement national.
Dans le même temps, Marion Maréchal, tête de liste Reconquête pour les élections européennes, tente de négocier une alliance entre son parti et le RN, laquelle échoue en raison de l'opposition de Sébastien Chenu et Jean-Philippe Tanguy. Cette démarche est rejetée par Éric Zemmour qui annonce l'exclusion de Marion Maréchal et de trois autres eurodéputés qui soutenaient l'initiative[27]. Malgré l'échec des négociations, des proches de Marion Maréchal sont quand même candidats sous les couleurs du Rassemblement national[28].
Au sein de l'ex-majorité présidentielle, la décision d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale suscite du désarroi voire de l'incompréhension[29], autant chez les parlementaires que chez les militants. Les chefs de la majorité, dont le Premier ministre Gabriel Attal et la Présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, ne sont informés que quelques heures seulement avant la diffusion de l'allocution[30]. Rapidement, le Premier ministre Gabriel Attal prend la tête de la campagne pour le camp présidentiel[31] non sans se distancier du Président de la République et en annonçant notamment que le parti Renaissance ne présentera pas de candidat face à d'autres candidats du « champ républicain »[32].

Élections législatives anticipées de juin-juillet 2024
[modifier | modifier le code]Au cours de la campagne électorale, les sondages donnent en moyenne 36 à 37 % des intentions de vote pour le RN[33], loin devant le NFP estimé à 27 à 30 %, et lui prévoient tous une majorité relative puis absolue jusqu'à l'avant-veille du second tour de scrutin, en raison notamment du grand nombre de triangulaires[34]. De ce fait, le RN annonce rapidement son intention de voir Jordan Bardella nommé Premier ministre en cas de victoire.
La presse souligne notamment que « les stratèges de la majorité s’accordent à penser qu’Emmanuel Macron serait enclin » à confier le gouvernement à Jordan Bardella en cas de victoire « même en cas de majorité relative », d'autant que l'Assemblée ne pourra être dissoute avant le [35]. De son côté, le chef de file du RN déclare qu'il va « refuser d'être nommé Premier ministre en cas de majorité relative » pour ne pas devenir le « collaborateur d’Emmanuel Macron »[36], ce qui fait penser aux « menaces de démission » pratiquées par Charles de Gaulle, selon la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina[37].
Lors du premier tour, la participation est en progression de près de vingt points par rapport aux élections législatives de 2022 avec 32,90 millions de suffrages exprimés, traduisant l'enjeu du scrutin pour les Français[38]. Au soir des résultats, le Rassemblement national et ses alliés arrivent en tête avec près de 11 millions de suffrages exprimés soit 33 % des voix, suivi par le NFP avec 9 millions de suffrages et 28 % des voix. La coalition présidentielle arrive en troisième position avec 21 % des voix loin devant LR et ses alliés centristes et divers droites à 9 %.
Au total, ce sont 306 triangulaires qui sont constatées au soir du 1er tour illustrant la tripolarisation de la société et marquant un nouveau record en la matière, avec trois fois plus de triangulaires qu'en 1997[39]. Un appel au Front républicain est lancé par plusieurs personnalités du NFP avant le 1er tour puis rejoint par des personnalités du bloc central pendant l'entre-deux tours, manœuvre dénoncée comme « une alliance un peu contre-nature » par le RN. Cependant, ce Front républicain apparait d'emblée aux analystes politiques comme une vague de « consignes en ordre dispersé », sans accord formalisé, affaibli par le fait que « les Républicains ont refusé la moindre consigne »[40]. Des personnalités comme François Bayrou, Bruno Le Maire, Édouard Philippe ou Jean-Pierre Raffarin, ont appelé à faire barrage au RN mais aussi à « renvoyer LFI et le RN dos à dos »[41]. Selon Wally Bordas, correspondant parlementaire du Figaro, Emmanuel Macron aurait lui-même tenté d’empêcher le désistement de certains candidats macronistes en faveur de la gauche afin de favoriser l’émergence d’une majorité RN[42].
Frédéric Dabi de l'institut de sondage IFOP avertit d'une « tendance lourde » : les électeurs « ont du mal à suivre les consignes venues des états-majors »[41], et un sondage avant le 1er tour montre que 3 électeurs sur 4 assurent ne pas avoir l'intention de les suivre[40],[33],[41].
Malgré ces positions discordantes, les candidats Renaissance/Horizons arrivés troisième se désistent 78 fois sur 91 et les candidats de gauche arrivés troisième se désistent 88 fois sur 91. Ainsi, ce sont 224 candidats arrivés troisième qui se sont désistés, ne laissant au final que 89 triangulaires et deux quadrangulaires et faisant passer le nombre de duels de 190 à 408, dont 210 avec un candidat RN (147 contre le NFP, 124 face aux macronistes et 39 contre LR)[43].
A l'avant-veille du second tour, la prudence s'installe chez les instituts de sondages et les analystes politiques « face à l'ampleur des désistements ». Les sondages évoquent désormais la probabilité d'une majorité relative de 200 à 230 sièges pour le RN[44], faisant émerger la possibilité d'une grande coalition contre le RN qui « pourrait se dessiner, avec des membres d'Ensemble, du NFP ou même des Républicains (LR) ».
Au soir du second tour, le Nouveau Front populaire remporte, à la surprise générale, le plus grand nombre de députés avec un peu plus de 190 députés de gauche mais encore très loin d'une majorité absolue[16],[45]. Ensemble pour la République arrive deuxième avec 163 députés et le Rassemblement national et ses alliés arrivent troisièmes avec 143 députés. LR et ses alliés divers droite parviennent à conserver 66 sièges et forment la quatrième force de l'hémicycle. Au final, le Front républicain se révèlera avoir été efficace deux fois sur trois[43].
L'Assemblée nationale est ainsi inhabituellement éclatée entre trois grands ensembles, le Nouveau Front populaire, la coalition Ensemble pour la République et le Rassemblement national et ses alliés ainsi que deux groupes plus petits (LR et LIOT), avec pour résultat un parlement minoritaire. Devant une telle division, les analystes politiques redoutent un blocage du pays et une incapacité de dialogue entre les différents partis[46].
Le gouvernement de Gabriel Attal démissionne le mais reste chargé d'assurer la gestion des affaires courantes jusqu'à la nomination d'un nouveau Premier ministre par Emmanuel Macron[47].
Période de transition
[modifier | modifier le code]Analyse des constitutionnalistes
[modifier | modifier le code]Dès la démission de Gabriel Attal, les constitutionnalistes soulignent d'emblée qu'aucun délai n'est imposé pour la nomination d'un nouveau Premier ministre, les forces politiques ayant besoin de temps pour s'accorder à la situation nouvelle et inédite, pourtant fréquente dans les autres démocraties européennes[48].
Discussions au sein du Nouveau Front populaire
[modifier | modifier le code]Dès le lendemain des résultats des élections législatives, des discussions sont entamées entre les différents partis du Nouveau Front populaire afin de se mettre d'accord sur une proposition de Premier ministre[49]. En effet, contrairement aux élections législatives de 2022 où la NUPES avait Jean-Luc Mélenchon comme chef de file, aucun nom de potentiel Premier ministre n'avait été fixé au cours de la campagne législative même si des personnalités comme Jean-Luc Mélenchon ou François Ruffin avaient laissé entendre qu'ils étaient disponibles pour le poste[50].
Au cours des négociations entre les différents partis de gauche, de nombreux noms sont proposés comme Clémence Guetté[51], Olivier Faure, Huguette Bello[52] ou Laurence Tubiana[53], sans parvenir à faire l'unanimité.
Élection du bureau de l'Assemblée nationale
[modifier | modifier le code]À l'occasion de l'ouverture de la XVIIe législature de la Cinquième République française, les parlementaires procèdent à l'élection du bureau de l'Assemblée nationale. Celle-ci voit se dessiner les contours des alliances au sein de l'Assemblée avec des candidatures communes pour le Nouveau Front populaire et des alliances de circonstance entre Ensemble et Les Républicains, consécutives à des négociations menées secrètement entre les présidents de leurs groupes respectifs[54].
L'élection du président de l'Assemblée voit Yaël Braun-Pivet, présidente sortante et candidate pour la coalition présidentielle Ensemble pour la République, reconduite au perchoir à l'issue d'une alliance avec LR[54], face à André Chassaigne, président du groupe communiste et candidat commun du NFP et Sébastien Chenu, candidat pour le Rassemblement national. Cette élection avec seulement 13 voix d'écart entre Yaël Braun-Pivet et André Chassaigne causera une polémique. En effet, 17 membres du gouvernement démissionnaires ont pris part au scrutin en tant que députés, ce qui est dénoncé comme une potentielle violation du principe de séparation des pouvoirs par André Chassaigne, par la présidente du groupe LFI Mathilde Panot et par le RN, mais qui reste débattu par les constitutionnalistes[55].
Malgré les quatre vice-présidences remportées par Les Républicains et Ensemble, le bureau est toutefois majoritairement composé de membres du NFP tandis que le Rassemblement national en est exclu[56].
Recherche d'alliances et proposition de Lucie Castets par le NFP
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Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, présidents des groupes parlementaires LR au Sénat et à l'Assemblée nationale proposent conjointement un pacte de non-censure adressé à la coalition centriste en se concentrant sur certains objectifs précis et en donnant des lignes rouges dont l'absence de ministres issus de LFI et l'absence d'augmentation des impôts[57].
En parallèle, après un mois de négociations infructueuses entre partis du NFP sur un potentiel Premier ministre, le PS propose le nom Lucie Castets le [58]. Cette candidature est validée par les quatre partis du NFP le lendemain, une heure avant l'intervention prévue d'Emmanuel Macron au journal de 20 heures de France 2. Celui-ci écarte cette possibilité[59],[60],[61] et repousse toute nomination d'un chef de gouvernement avant la fin des JO de Paris, en appelant à une « trêve olympique »[62],[63].
Lucie Castets se déclare ouverte à des compromis et concessions avec les autres forces politiques, hormis le RN et ses alliés ciottistes[64],[65], sans écarter des ajustements dans le projet du NFP[66] ni exclure le recours à l'article 49 alinéa 3 de la Constitution, mais seulement sur un projet de loi « soutenu par la grande majorité des Français »[67]. Dans une lettre à tous les parlementaires, cosignée par les présidents des 4 groupes parlementaires du NFP, elle écrit vouloir discuter avec les autres groupes parlementaires[68],[69].
Consultations du président Emmanuel Macron
[modifier | modifier le code]Après la fin des Jeux olympiques de Paris 2024, Emmanuel Macron reçoit Lucie Castets et les représentants des partis du Nouveau Front populaire à l'Élysée puis reçoit en entretiens les représentants des groupes parlementaires représentés à l'Assemblée nationale laissant entendre une possible nomination de la représentante du NFP au poste de Premier ministre[70].
Jean-Luc Mélenchon évoque, le , l’hypothèse d’un gouvernement du NFP « sans aucun ministre Insoumis » pour ne pas faire obstacle à une éventuelle nomination[71], mais Emmanuel Macron annonce finalement par un communiqué le qu'il ne nommera pas Lucie Castets[72], cinq semaines après sa désignation par le NFP. Le communiqué annonce également « un nouveau cycle de consultations, qui inclura des personnalités non politiques », cette fois-ci sans LFI et le RN[73].
Un proche du président précise auprès de l'AFP que le bloc central, la droite et l'extrême droite « lui ont tous signifié la même chose : un gouvernement NFP, avec ou sans ministres LFI, sera immédiatement censuré »[73]. Jordan Bardella (RN) avait notamment déclaré que le NFP « représente aujourd'hui un danger pour l'ordre public, la paix civile et évidemment pour la vie économique du pays »[73] et avait demandé une session extraordinaire immédiate de l'Assemblée et un référendum « sur des sujets de préoccupations majeures » [71]. Emmanuel Macron est ainsi « conforté dans son refus » par les « leaders de droite et d’extrême droite »[71] mais l'idée de « la censure immédiate » d'un gouvernement Castets est aussi évoquée par Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur[74].
Emmanuel Macron a ainsi pour stratégie de rejeter la responsabilité du blocage sur le NFP, analyse le quotidien Les Echos[73]. Mais par ce refus, il s'entête à vouloir garder la main malgré les menaces de blocage qui pèsent sur le pays à quelques jours de la rentrée scolaire, observe le quotidien Le Monde, en déplorant « une situation politique inédite et dangereuse »[75]. Raphaël Glucksmann, pour qui « c'est à l'Assemblée que doit émerger un nom »[76], dénonce aussi la volonté de Macron de censurer Lucie Castets, l'ex-président François Hollande fustigeant lui une faute institutionnelle[77]. La presse internationale parle fin août « d'aggravation de la crise politique »[78].
Le Point et Le Figaro révèlent au même moment les efforts infructueux, durant l'été, pour former un futur gouvernement LR qui « s'inscrirait dans une forme de cohabitation » avec Macron[74], les noms de Valérie Pécresse et Xavier Bertrand circulant avec insistance depuis plusieurs semaines, mais Laurent Wauquiez reste « intransigeant sur la ligne d’indépendance du parti »[79]. Certains macronistes scrutent alors une division naissante au sein du PS[74], et les profils de Didier Migaud et Pierre Moscovici sont cités pour diriger un gouvernement technique[74], solution déjà utilisée en France en 1959 selon l'historien Jean Garrigues[80], et ayant permis en Italie d'adopter « les réformes les plus importantes de ces dernières années », selon la constitutionnaliste Nicoletta Perlo[80] et offrant par ailleurs un repli à gauche, faute de pouvoir prendre le pouvoir, selon le professeur de droit public Benjamin Morel[80].
Démentis de Bernard Cazeneuve
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Le , deux jours après le communiqué d'Emmanuel Macron annonçant qu'il ne nommera pas Lucie Castets, la président de la région Occitanie Carole Delga s'entretient avec lui et déclare le lendemain qu'il a le droit de refuser Lucie Castets mais « le devoir de choisir dans le bloc de gauche »[81], allusion aux rumeurs selon lesquelles il envisage de désigner l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve. Opposante de la direction du PS, elle accuse Olivier Faure, déjà venu à l'Élysée en juillet, de ne pas y retourner. « Je suis toujours prêt à négocier, mais aujourd’hui le chef de l’État ne négocie pas », lui répond ce dernier sur RTL[82]. Il n'est « pas certain que tous les députés socialistes accepteraient » Bernard Cazeneuve ou Karim Bouamrane, également cité, ni les 47 députés LR, tempère alors le politologue Martial Foucault dans un entretien au Figaro. Le même jour, Bernard Cazeneuve dément formellement, à plusieurs reprises, avoir échangé avec Emmanuel Macron ou avoir été approché ou contacté pour Matignon. Il déclare à France Télévisions qu'il ne souhaite pas être « un cocheur de case »[76].
Le , le bureau national du PS rejette à 53,5 % un texte porté par le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy demandant de ne pas censurer a priori un gouvernement dirigé par Bernard Cazeneuve dans l'hypothèse où ce dernier reprendrait le programme du NFP[83]. Ce texte sert à « instrumentaliser Bernard Cazeneuve pour des objectifs internes » estime la direction du parti[83], les députés PS demandant d'attendre de savoir ce que Bernard Cazeneuve proposerait. Hélène Geoffroy précise alors que ce vote ne signifie pas pour autant que l’autre partie du bureau national du PS serait pour une censure automatique. Le lendemain, Emmanuel Macron annonce qu'il nomme Michel Barnier, décision « incohérente » alors qu'il aurait dû « chercher sérieusement un Premier ministre de centre gauche », même si « plusieurs autres groupes de gauche » dont celui de Bernard Cazeneuve « n’ont pas manifesté leur soutien »[84]. Cette solution logique, a fait réagir, dès le , Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à Lille[84].
Gouvernement Barnier
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Le , le président de la République, Emmanuel Macron, nomme Michel Barnier Premier ministre, espérant que l'expérience de ce dernier en tant que négociateur de l'Union européenne durant le Brexit l'aide à rassembler les différents partis autour de lui. La nouvelle coalition gouvernementale, nommée « socle commun » par les intéressés, rassemble à la fois les groupes de la majorité sortante comprenant le groupe Ensemble pour la République, (anciennement groupe Renaissance), le groupe Horizons et indépendants, le groupe Les Démocrates (MoDem) et le groupe Droite républicaine (LR). Avec 210 députés, cette alliance constitue une majorité relative à l'Assemblée nationale.
Cependant, le choix d'un Premier ministre issu des Républicains est contesté par les oppositions. Le NFP annonce le jour même qu'il déposera une motion de censure dès que possible, car il est arrivé en tête du second tour avec 192 députés, tandis que la coalition macroniste, deuxième avec 163 députés, et les Républicains, quatrième avec 47 députés, s'étaient présentés séparément devant les électeurs. Le RN avance, pour sa part, qu'il constitue le groupe (individuel) le plus important à l'Assemblée. Le , la France insoumise organise des manifestations dans 150 villes contre « le coup de force d'Emmanuel Macron », qui réunissent 300 000 personnes selon elle-même et 110 000 selon le ministère de l'Intérieur.

Durant la semaine du 16 septembre, Michel Barnier propose un gouvernement qu'Emmanuel Macron aurait rejeté en raison d'une surreprésentation des Républicains. Le , jour de manifestations dans soixante villes, deux semaines après sa nomination, il présente son gouvernement, formé « pour tenter de clore une longue crise politique » mais « déjà sous le feu des oppositions »[85]. Didier Migaud, ex-PS, est à la Justice bien qu'il ait quitté la politique depuis 2010.
Le , jour de son discours de politique générale, 250 manifestations ont lieu à travers la France, réunissant entre 95 000 personnes selon le ministère de l'Intérieur et 170 000 selon le syndicat CGT. Les manifestants rejettent la nomination de Michel Barnier et exigent l'abrogation de l'impopulaire réforme des retraites de l'année précédente — dont l'adoption sans vote à l'Assemblée nationale, malgré des manifestations records, avait déjà été vécue comme un déni de démocratie —.
Dans son discours de politique générale de la soirée, Michel Barnier annonce une revalorisation de 2 % du SMIC et qu'il ne présentera pas au Congrès le projet de loi constitutionnelle de dégel du corps électoral néo-calédonien, à l’origine des émeutes qui ont enflammé la Nouvelle-Calédonie à partir de . Sur les retraites aussi, il déclare qu'il faudrait reprendre le dialogue et se dit ouvert à des « aménagements raisonnables et justes », en concertation avec les partenaires sociaux[86].
Le , le parquet requiert plusieurs peines contre Marine Le Pen, donc une inéligibilité de cinq ans, dans l'affaire des assistants parlementaires du RN[87], accusés de s'en servir pour son parti, comme ce fut le cas pour les assistants parlementaires du parti de François Bayrou et de Jean-Luc Mélenchon[88]. Cette décision, susceptible de mettre court à sa candidature présidentielle en 2027 si le tribunal suit les réquisitions, déclenche les protestations de son parti mais aussi de François Bayrou et Gérald Darmanin. Le RN ne cache plus alors sa préférence pour des élections présidentielles anticipées pouvant intervenir avant une éventuelle condamnation à l'inéligibilité le . Le président de la République ne peut plus se représenter après deux mandats, même non terminés, selon Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public[89]. Le centriste Charles de Courson et le maire LR de Meaux Jean-François Copé plaident aussi la démission d'Emmanuel Macron, comme général de Gaulle le au lendemain du référendum perdu sur la régionalisation[89] suivi de la présidentielle du .
Motion de censure et chute du gouvernement Barnier
[modifier | modifier le code]Un mois après son arrivée, Michel Barnier survit à sa première motion de censure présentée par la gauche début octobre, pour dénoncer un « hold-up électoral », sans le soutien du RN. Le 25 octobre, l'agence Moody's lance un avertissement, en mettant la dette de la France sous perspective négative, exprimant ses doutes sur la capacité du gouvernement de Michel Barnier à ramener le déficit budgétaire de 6,1 % du PIB en 2024 à 5 % en 2025[90]. Avec la découverte d'un déficit public beaucoup plus important que prévu laissé par les précédents gouvernements (dont l'ancien ministre de l'Économie Bruno Le Maire), le gouvernement Barnier établit son projet de budget pour 2025 en coupant drastiquement dans les dépenses publiques, ce qui provoque le mécontentement de nombreux services publics et secteurs économiques ainsi que des élus locaux, qui ne s'estiment pas responsables. Et les observateurs constatent dès le 28 octobre que le RN « agite de plus en plus la menace » d'une motion de censure[91],[92].
Plusieurs semaines de désaccord entre le gouvernement et l'Assemblée nationale sur le budget 2025 donnent cependant lieu à des compromis avec le RN, mais pas aussi avec les groupes du bloc central et celui de LR. Plusieurs projets du gouvernement sont ainsi amendés à la demande de Marine Le Pen, qui a listé ses revendications sur le budget de la Sécurité sociale[93]. Michel Barnier, a ainsi annoncé dans un entretien au Figaro le 28 novembre avoir « décidé de ne pas augmenter les taxes sur l'électricité », au-delà de leur niveau d'avant le bouclier tarifaire et en proposant de réduire l'aide médicale d'État (AME) pour les sans papiers[94], cédant sur l'une des principales revendications du RN[93]. Cependant, son parti demande toujours l'indexation au 1er janvier des pensions sur l'inflation de tous les retraités et la fin du déremboursement des médicaments[93].
Ne parvenant pas à obtenir l'assentiment ou la neutralité de suffisamment de députés, Michel Barnier tente le passage en force en utilisant l'article 49 alinéa 3 de la Constitution, qui lui permet d'imposer l'adoption d'une loi sans vote des députés, sauf si ceux-ci censurent le gouvernement. En réaction, le , 331 députés, pour l'essentiel du NFP et de l'alliance RN-UDR, votent la censure du gouvernement déposée par le NFP. À peine trois mois après sa prise de fonction, le gouvernement Barnier tombe. C'est la première fois depuis 1962 qu'un gouvernement de la Cinquième République est ainsi censuré[95].
Neuf jours après la chute du gouvernement Barnier, l’agence de notations financières, après ses principales concurrentes Standard & Poor's (S&P) et Fitch Ratings, Moody's a décidé le 13 novembre de revoir la note de la dette publique de la France, qui est désormais notée Aa3[90]. Cette décision « reflète notre opinion selon laquelle les finances publiques du pays seront considérablement affaiblies au cours des prochaines années », a écrit l'agence pour expliquer sa décision[96].
Mi-décembre, dans un communiqué commun, patronat et syndicats ont appelé à un retour de la stabilité en craignant « une crise économique aux conséquences sociales dramatiques »[97]. « La crise politique fait chuter le climat des affaires » trois mois de suite, tombant, en décembre 2024, au plus bas depuis l'hiver 2021, à l'instar des perspectives d'emplois, après avoir baissé dans tous les secteurs[98].
Proposition d'un accord de non-censure
[modifier | modifier le code]Pour éviter que le gouvernement ne chute à nouveau dans les mois suivants, les présidents de quatre groupes parlementaires, trois de gauche (PS, PCF, Les écologistes) et le principal du bloc central, se déclarent publiquement favorables à un accord de non-censure. Les trois partis de gauche soulignent d'emblée trois conditions à cet accord :
- le choix d'un Premier ministre de gauche, trouvant des majorités texte par texte au parlement et s'engageant à ne pas utiliser l'article 49, 3°, de la Constitution de la Cinquième République ;
- le vote d'une loi qui suspend l'application de la réforme des retraites de 2023, pour convoquer une conférence de financement des retraites, puis une autre qui prononce son abrogation définitive. Cette proposition a été formulée sur France Info le 6 décembre par Olivier Faure[99],[100],[101], puis confirmée en sortant d'un rendez-vous à l'Élysée, accompagné par le président des députés socialistes Boris Vallaud et le président des sénateurs PS Patrick Kanner[100].
Peu après, la CGT se dit disponible pour cette « conférence de financement »[102].
Pour Les Écologistes, Marine Tondelier a ajouté que cette solution s'inscrivait « dans le cadre du front républicain », en s’adressant aux centristes et aux macronistes[103]. Yannick Jadot réclame, quant à lui, un gouvernement dirigé par la gauche, mais incluant « des ministres issus du bloc central »[103], tandis que les communistes ont demandé un pacte républicain et social[103]. Les chefs de file de ces deux partis au Sénat ont mis en garde contre une éventuelle évolution de la formulation de ce futur accord de non-censure, concernant les retraites. Guillaume Gontard, président du groupe écologiste au Sénat, a prévenu Public Sénat en répondant à ce média qu'y voir une mise de côté de l’abrogation de la réforme des retraites serait une grosse erreur.
Côté communistes, Cécile Cukierman, présidente du groupe au Sénat, a rappelé qu'Olivier Faure s’était encore exprimé pour l'abrogation de cette réforme des retraites de 2023 fin novembre. Adoptée sans vote de l'Assemblée via le 49.3, cette réforme avait été contestée de janvier à juin 2023 par douze journées de grèves et manifestations réunissant de 1,28 à 3,5 millions de personnes[99].
Quelques jours plus tard, Laurent Wauquiez (LR) et l'Élysée[104] reprennent à leur tour publiquement l'idée, le premier déclarant qu'il ne votera pas la censure même si le Premier ministre est de gauche, à condition qu'il n'applique pas le programme du NFP[105].
En somme, il s’agirait alors d’un « accord de co-responsabilité démocratique », a détaillé le président du MoDem François Bayrou, cité parmi les « Premier-ministrables »[106] tandis que Macron espère avoir trouvé une forme de consensus vers un accord de non-censure écrit L'Express.
L'Élysée fait, de son côté, savoir qu'il ne souhaite plus que le RN arbitre les choix du Premier ministre comme ce fut le cas sous Michel Barnier. Un retour au Front républicain de l'été est proposé le 13 décembre par un texte trans-partisan de 31 députés, dont huit Modem notamment l'ancien ministre Stéphane Travert, huit socialistes, Aurélien Pradié (ex-LR)[107] et 14 des 23 élus de LIOT[108].
Risques de crise financière
[modifier | modifier le code]La crise financière « est devant nous, il faut la prévenir », avertit Michel Barnier dès le 4 octobre pour justifier 60 milliards d'économies, dont 40 milliards de réductions de dépenses et 20 milliards d'impôts en plus[109], qui semblent, un mois et demi plus tard, exposés à une motion de censure et au risque d'« une crise politique et d'une crise financière probable », avertit Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement[110]. « En l'état, le budget de M. Barnier va précipiter la crise financière générée par sept ans de macronisme, dont les défaillances d’entreprises, la hausse du chômage et les tensions sur les marchés financiers ne sont que les prémices », lui répond Marine Le Pen[111]. Cependant, le 3 décembre, à la veille de la motion de censure, Emmanuel Macron modère en demandant de ne « pas faire peur aux gens » en évoquant des risques de crise financière[112]. Le Wall Street Journal vient alors de demander ironiquement, dans un titre accrocheur, si « la France est devenue Grèce-sur-Seine »[113], en référence à la crise grecque de 2008, déclenchée par la crise des subprimes, et qui toucha l'Europe pendant près de 10 ans. Les deux situations sont sans commune mesure, estime un panel d'experts consultés par La Croix, ceux-ci excluant « à ce stade, tout risque de dérapage sur les marchés »[113]. Selon le quotidien financier américain, « les marchés s'agacent d’une crise budgétaire, mais la lenteur de la croissance économique est le problème sous-jacent »[114]. Ils estiment par ailleurs que « le fiasco budgétaire est un symptôme de la crise politique de la France, qui est une conséquence de son malaise économique »[115]. « L'économie française est plus solide et la possibilité d'une sortie de l'euro n'est absolument pas envisagée – au contraire de la Grèce en 2010 et 2012 », observe de son côté Liz Alderman, correspondante à Paris du New-York Times[116].
Début décembre, Philippe Waechter, chef économiste chez Ostrum AM[113], rappelle qu'il y a plusieurs différences majeures entre la France de 2024 et la Grèce de 2008, tandis qu'Alexandre Baradez, responsable de l’analyse des marchés chez IG France, observe que le taux d'intérêt de l’obligation sur dix ans du gouvernement français est restée calme sur les marchés le 5 décembre, malgré la censure du gouvernement Barnier la veille au soir[113], restant « calée autour de 2,90 %"[113] et que l'écart avec l'équivalent allemand est resté stable lui aussi, autour de 0,8 % alors qu'en novembre 2011, lors de la crise financière de la zone euro, il avait atteint 1,9 %[113]. Cette résistance s'explique car les possibilités d’investissements dans d'autres obligations que celles des grands pays « sont quasi inexistantes en Europe », rappelle l’économiste Patrick Artus[113].
L'économie française a progressé de 1,1 % en 2024 mais au quatrième trimestre, après la fin des JO et « en pleine crise politique »[117], elle s'est contractée de 0,1 %, alors que « sans cette crise politique, on aurait pu s'attendre à une reprise puisque les taux d'intérêt de la BCE ont beaucoup baissé », a expliqué à l'AFP Maxime Darmet, économiste chez Allianz Trade, en relevant cependant une « certaine résilience » de l'investissement des entreprises[117]. La baisse des taux permet cependant au CAC 40 de retrouver en février 2024 son niveau d'avant la dissolution de juin 2024, après avoir, selon Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés chez IG France, « souffert pendant plusieurs mois de l'instabilité politique française »[118], parfois même décrite comme un « chaos politique »[119].
Gouvernement Bayrou
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Nomination de François Bayrou
[modifier | modifier le code]Le , dix jours après le vote de la motion de censure, François Bayrou est nommé à Matignon « pour tenter de dénouer la crise politique »[120] après avoir été reçu par Emmanuel Macron pendant près de deux heures.
Candidat aux élections présidentielles de 2002, de 2007 et de 2012, il effectue une percée en 2007 en arrivant troisième avec 18,6 % des voix. Il exprime son souhait de « trouver le chemin » qui mène à la « réconciliation » du pays[121] et rappelle la mémoire du roi Henri IV, référence à l'Édit de Nantes. Le matin, une quinzaine d'élus du Groupe Liot, aux côtés de huit élus du Modem et huit socialistes, ont appelé à un gouvernement de « front républicain »[108].
Recherche d'un accord de non-censure
[modifier | modifier le code]La recherche d'un accord de non-censure, lancée par le Parti socialiste et d'autres formations politiques en novembre, reprend en début d'année 2025. À la mi-janvier, le Premier ministre François Bayrou et les socialistes sont « proches d'un accord de non-censure » sur le budget et les retraites, selon une synthèse de l'Agence France-Presse (AFP) [122]. Cet accord de non censure concerne, selon la même source, la déclaration de politique générale du gouvernement mais aussi « le budget de l’État » et « celui de la Sécurité sociale »[122]. Cependant, « un accord de non-censure ne signifie pas un soutien inconditionnel » car « chaque texte devra faire l’objet de nouvelles discussions », a estimé le politologue Dorian Dreuil, expert associé à la Fondation Jean-Jaurès[123]. À quatre jours du discours de politique générale de François Bayrou, la gauche réclame « toujours le gel de la réforme des retraites », en particulier par la voix de Boris Vallaud, chef de file des députés socialistes à l'Assemblée nationale[124]. Le scénario d'une suspension de la réforme des retraites est ainsi plus largement évoqué début janvier, selon Public Sénat, puis abandonné dans ce discours de politique générale[125].
Dans la liste des demandes transmises au gouvernement Bayrou sur le budget 2025, les socialistes réclament une hausse du point d’indice des fonctionnaires[126]. Selon l'AFP, une ultime « proposition » de compromis a été faite par le Parti socialiste à François Bayrou, via son premier secrétaire Olivier Faure, au téléphone dans la nuit, pour éviter la censure[127].
Le vote de la mention de censure déposée par les députés insoumis a lieu le 16 janvier 2025. Elle échoue, ne récoltant que 131 voix sur les 288 nécessaires[128]. La motion a été votée par la totalité des députés insoumis, communistes et écologistes (sauf trois) et par huit députés socialistes[128],, rejetée par la majorité des députés socialistes et la totalité des députés de droite et d'extrême-droite[129].
La stratégie du PS l'isole du reste du NFP, car le Parti socialiste tente de faire un compromis entre les propositions contenues dans le programme électoral du NFP et l'agenda gouvernemental. Ce dernier concède à la gauche l’abandon du déremboursement de certains médicaments, une hausse des dépenses de santé et une simple remise en chantier de la réforme des retraites, sans garantie cependant d’aboutir à une abrogation de la réforme de 2023[130]. Toutefois, le reste du NFP souhaite plus de concessions du gouvernement à la gauche, ce qui pousse une grande partie des élus du NFP à continuer le blocage, et à s'éloigner du Parti socialiste.
Actions du gouvernement Bayrou
[modifier | modifier le code]Le premier ministre a formé, en décembre, un gouvernement où participent deux anciens premiers ministres. Dans son discours de politique générale du mois de janvier, François Bayrou annonce que certaines mesures de Michel Barnier, dans le domaine de la santé, sont annulées. Il n’est plus question de ne revaloriser que partiellement les retraites en fonction de l’inflation. Par ailleurs, il décide de revenir sur la réforme des retraites de 2023, au motif qu’elle avait été adoptée sans négociations préalables entre partenaires sociaux, et sans vote du parlement, puisque le gouvernement d'alors a eu recours au 49.3, et qu'il a été impossible de voter lors du réexamen en 2024 en raison de la durée d'un jour des niches parlementaires. Les syndicats de salariés et d’employeurs se réunissent le 17 janvier, soit le surlendemain du discours de politique générale de François Bayrou. Parmi eux, tous demandent de renoncer à la mesure d’âge sur les 64 ans lors de cette rencontre, la secrétaire générale de la CFDT veut le retour du compte pénibilité et le secrétaire général de Force ouvrière demande l'abrogation de la réforme de 2023[131].
Vote de confiance défavorable et chute du gouvernement Bayrou
[modifier | modifier le code]Lors d’une conférence de presse le 25 août 2025, François Bayrou annonce qu’il convoquera une session extraordinaire de l’Assemblée nationale le 8 septembre 2025 afin de soumettre son gouvernement à un vote de confiance, selon les dispositions de l’article 49 alinéa 1 de la Constitution, sur l’adoption de son plan budgétaire. Si le gouvernement ne reçoit pas la confiance de la majorité des suffrages exprimés, il devra démissionner[132].
Les principales formations d’opposition (RN, LFI, PS, LÉ et PCF) annoncent aussitôt qu’elles voteront contre la confiance. Le Rassemblement national et La France insoumise se prononcent pour la dissolution de l'Assemblée nationale[133] et des personnalités politiques de droite, comme l’ancien président Nicolas Sarkozy et l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, la jugent inévitable[134],[135]. François Ruffin[136] ou Jean-François Copé[137], entre autres, ajoutent que le président de la République devrait démissionner en cas d’échec du vote de confiance. Le Parti socialiste, par la voie de son premier secrétaire, annonce être prêt à gouverner tout en excluant l'éventualité de ministres insoumis[138].
Le , après un discours de politique générale, l’Assemblée nationale rejette la confiance au gouvernement Bayrou, qui est renversé par 364 voix contre et 194 pour, et devient alors le premier gouvernement de la Ve République contraint à démissionner après un vote de confiance défavorable[139]. Le lendemain , François Bayrou présente sa démission au président de la République, qui nomme le même jour Sébastien Lecornu pour lui succéder[140],[141].
Gouvernement Lecornu I
[modifier | modifier le code]Mouvements sociaux
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La passation de pouvoir entre François Bayrou et Sébastien Lecornu a lieu le .

Le premier jour du mandat du nouveau Premier ministre coïncide avec le mouvement « Bloquons tout », un mouvement ayant pris progressivement forme au cours de l'été, à la suite de l'annonce du plan budgétaire de Bayrou, très impopulaire[142], prévoyant notamment le déremboursement de médicaments et la suppression de deux jours fériés[143]. Le mouvement pour le 10 septembre étant prévu depuis des semaines, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau avait mobilisé à l'avance 80 000 policiers et gendarmes sur l'ensemble du territoire, dont 6 000 à Paris, afin d'empêcher les blocages[144]. À 17 h 45, le gouvernement avait recensé 175 000 participants à 550 rassemblements et 262 blocages, et indiquait 473 interpellations dont 339 placements en garde à vue[145] — dont plus de 200 avant 10 h 30 du matin dans des opérations de déblocage d'axes routiers[144]. La CGT, un des syndicats participant au mouvement mais n'en n'étant pas à l'origine, se félicite d’« une journée très réussie » après avoir « recensé 250 000 manifestants sur tout le territoire ». Le bilan final du Ministère de l'Intérieur à 23 h fait état de 197 000 participants à 850 actions, dont 596 rassemblements et 253 blocages, et de 540 interpellations, sur tout le territoire[146].

Le , une journée de grèves et de manifestations à l'appel des syndicats réunit encore plus d'individus : 500 000 participants selon le gouvernement et 1 000 000 participants selon les syndicats[147]. Ce mouvement est également notable par des mobilisations dans les zones rurales et les petites et moyennes villes[148],[149],[150],[151]. Le syndicat de pharmaciens FSPF, qui se mobilisait contre le déremboursement des médicaments, passé par arrêté avant la chute du gouvernement Bayrou, revendiquait 98% d'officines fermées et parle d'une "mobilisation historique"[152]. L’Éducation Nationale enregistrait 17% d'enseignants et 24% de personnel de vie scolaire en grève[153]. Malgré des tensions à Paris, Lyon — où un journaliste de France Télévisions a été blessé et dû être hospitalisé[154] — Marseille et Nantes, le déroulement globalement calmes des protestations a été noté ; au niveau national il y a eu 309 interpellations dont 134 gardes-à-vues[155]. Toutefois, à Montpellier, un groupe d'une vingtaine de militants d'extrême-droite agresse des manifestants, deux d'entre-eux devant être conduits aux urgences pour des fractures au visage[156]. À Paris, un groupe d'environ 150 syndicalistes de SUD Rail s'introduit dans l'Immeuble du ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie et y reste une vingtaine de minutes avant de repartir sans heurt ni dégradation[157]. Les cheffes de file nationales de l'intersyndicale Sophie Binet et Marylise Léon se félicitent d'une "mobilisation réussie" et la considèrent comme "un ultimatum" adressé au Premier ministre Lecornu[158].
Le , Lecornu rencontre les chefs des huit syndicats de l'intersyndicale. Au cours de la réunion, il admet être "le Premier ministre le plus faible de la Cinquième République"[159]. À la sortie, les syndicats, s'estimant donc en position de force et considérant que leurs principales revendications n'ont pas été satisfaites, appellent à une journée de mobilisation le suivant[160].
Avant même d'être composé, le gouvernement Lecornu détient déjà un record : celui du plus long moment entre la nomination du premier ministre et l'annonce de sa composition, ce record était précédemment détenu par Michel Barnier, qui avait mis quant à lui 16 jours[161].

La journée du réunit entre 195 000 manifestants au niveau national, selon la police, et 600 000 participants, selon les syndicats[162]. Le taux de gréviste dans l’Éducation Nationale est de 6,13 % dans les collèges et lycées et de 6,95 % chez les enseignants des écoles maternelles et élémentaires[163].
Consultations et recherche de compromis pour l'adoption du budget
[modifier | modifier le code]Le 3 octobre, le Premier ministre Lecornu annonce qu'il renonce au recours à l'article 49-3 de la Constitution, qui permet de passer une loi sans vote à l'Assemblée nationale, en expliquant être dans « moment le plus parlementaire de la Ve République », en appelant les députés à trouver des compromis « Dans un Parlement qui fonctionne, dans un Parlement en plus qui a été renouvelé il y a plus d'un an, qui ressemble aux Français avec ses divisions, on ne peut pas passer en force et on ne peut pas contraindre son opposition »[164]. L'usage fréquent du 49-3 par ses prédécesseurs les années précédentes, dont Élisabeth Borne qui est la seconde Première ministre y ayant eu le plus recours de l'Histoire de la Ve République avec 23 utilisations (derrière Michel Rocard avec 28 utilisations) pour faire passer la très impopulaire réforme des retraites de 2023, ayant été perçu comme un déni de démocratie par une grande partie des citoyens français[165] et les députés d'opposition[166].
Une déclaration de politique générale est annoncée pour le mardi [167]. Elle est annulée par la démission du gouvernement le .
Annonce de la composition du gouvernement et démission
[modifier | modifier le code]Après 26 jours, la composition du gouvernement Lecornu est annoncée le , l'essentiel des ministres ayant été déjà en place dans le gouvernement Bayrou. À cela s'ajoute quelques députés du « socle commun » ; mais il marque également l'arrivée d'Éric Woerth et le retour de Bruno Le Maire, ministre de l'Économie de 2017 à 2024. Cette annonce est décriée par les partis d'opposition, mais aussi par certaines personnalités du socle commun[168].
Sur 18 nominations, 4 sont des membres des Républicains et 8 en sont des anciens membres, venant des franges plus à droite du bloc central. Malgré cela, Bruno Retailleau, reconduit à l'Intérieur, déclare le soir-même que la composition du gouvernement « ne reflète pas la rupture » souhaitée par Les Républicains, qui réclamaient un tiers des ministères[169],[170].
Devant la menace de départ des LR, Sébastien Lecornu remet la démission de son gouvernement dès le lendemain, avant même la tenue de son premier conseil des ministres[171]. Avec à peine 14 heures entre la nomination des ministres et la démission[172], c'est le gouvernement le plus éphémère de l'histoire de la République française[173], devant le second gouvernement Queuille en 1950, le second d'Édouard Herriot en 1926[174] et celui de Frédéric François-Marsal en 1924[175].
Emmanuel Macron accepte la démission de Sébastien Lecornu mais lui demande de mener « d'ultimes négociations » de deux jours afin d'aboutir à une « plateforme d'action » pour la « stabilité du pays »[176],[177]. Le , ce dernier conclut qu'il y a à l'Assemblée « plusieurs blocs prêts à s'accorder sur un budget commun », un chemin possible sous conditions, pour qu'il soit adopté d'ici le , et « une majorité absolue […] qui refuse une nouvelle dissolution. »[178].
Gouvernement Lecornu II
[modifier | modifier le code]Le , après 5 jours de tractations avec tous les partis politiques hormis LFI et le RN, Emmanuel Macron finit par renommer Sébastien Lecornu à la tête du gouvernement. Ce dernier indique accepter « par devoir »[179].
Analyses et éclairages d'universitaires
[modifier | modifier le code]Avis généraux
[modifier | modifier le code]La crise politique entamée à « la dissolution » selon le quotidien Ouest-France fin août 2024[180] est qualifiée d'« inédite » par l'historien Jean Garrigues, qui estime cependant qu'elle ne justifierait pas un changement de République, la cinquième ayant seulement besoin de « s’adapter à un paysage politique totalement inédit », contrairement en 1958 « dans le contexte d’un soulèvement qui aurait pu déboucher en guerre civile, avec une menace de coup d’État militaire des parachutistes basés en Corse » [180]. Carole Christen, professeure à l'université du Havre, rapproche, elle, la crise de 2024 de nombreuses dissolutions de l’Assemblée nationale, survenues « avant même l’avènement de la Deuxième République »[180]. C'est une « crise très rare dans l’histoire politique », résume aussi Mathias Bernard, historien de la vie politique française[181], et d'autant plus inédite « qu’une sortie de crise semble difficile à trouver »[181].
Dans un premier temps, les « 60 jours de crise » de 2024 se déclinent en dix principaux moments clés, de la dissolution au choix de Michel Barnier selon une synthèse de l'AFP[182]. Après six mois, de nouvelles étapes s'ajoutent, comme la motion de censure précédée de la proposition d'un « accord de non-censure et de non-usage du 49.3 » et suivie de « l'adresse aux Français » où Emmanuel Macron a amalgamé dans un même « front anti-républicain » l’extrême droite et l’extrême gauche[183]. Les journaux américains rappellent alors aux lecteurs qui n'avaient pas suivi tous les épisodes, « le processus politique qui a abouti à la situation actuelle, depuis la dissolution »[116].
Pour Robert Boyer, directeur de recherche au CNRS, directeur d'études à l'EHESS et chercheur au Cepremap[184], la crise est « le résultat de la conjonction de cinq crises se renforçant l’une l’autre : économique, de l’État social, des finances publiques, du champ politique »[184]. Il voit aussi mais plus « potentiellement », le risque d'une « crise constitutionnelle »[184].
Fonctionnement du parlement et des partis
[modifier | modifier le code]La « réponse au problème » n'est « pas dans le changement des règles » mais « dans une façon nouvelle de faire de la politique », selon Denys de Béchillon, professeur de droit public à l’Université de Pau, qui cite la démarche d'Olivier Faure de proposer un pacte de non-censure[185]. Mais selon Anne-Charlène Bezzina, constitutionnaliste à l’Université de Rouen, le fonctionnement du Parlement français « ne tolère pas en quelque sorte la doctrine de la majorité relative, c’est-à-dire le fait de devoir travailler sous compromis, et notamment à la recherche d’alliances d’occasion »[186] tandis que Mathieu Carpentier, professeur de droit public à l’Université Toulouse-Capitole, pointe un « effet anesthésiant » des précédentes majorités absolues, ayant fait oublier qu'un gouvernement « aussi minoritaire, sans pacte de non-censure avec une force d’opposition, ne pouvait tenir »[187]. Selon l'historien Mathias Bernard, l'Assemblée est capable de retrouver une culture du compromis entre les partis[181] malgré un obstacle, la place de la présidentielle, trop centrale dans la vie politique. Le constitutionnaliste Thomas Ehrhard estime lui aussi que la culture politique française n’est pas dénuée de compromis mais que ce dernier est rendu difficile par rapports de forces électoraux présents et à venir[188].
Une interprétation floue du texte constitutionnel
[modifier | modifier le code]Benjamin Morel, maître de conférences à l'université Paris II, craint un pays « entré dans une période d'instabilité politique » et Thomas Ehrhard, maître de conférences en science politique à Paris II Panthéon Assas, que le gouvernement qui suivra celui de Michel Barnier « ne sera pas plus stable »[188]. Ce dernier affirmant que « le président de la République et les acteurs politiques se trompent dans la manière de choisir un premier ministre » et que « le président de la République ne fait que nommer le chef du gouvernement mais ne le choisit pas, selon l’article 8 de la Constitution », demande que le chef du parti arrivé en tête aux élections législatives, Jordan Bardella, soit appelé par le chef de l’État pour essayer de former un gouvernement, puis que l’impossibilité de bâtir une majorité soit constatée[188].
« Malgré le message adressé par le peuple », il « continue d’agir comme s'il était le décideur que le peuple soutient », dénonce aussi Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l'université de Lille[84], tandis que Mathias Bernard, historien de la vie politique, constate plus généralement que les présidents de la République se sont affaiblis car ils « se sont mis à s’occuper de tout ». Selon les constitutionnalistes Eleonora Bottini et Nicoletta Perl, Emmanuel Macron est sorti de son rôle constitutionnel, non pas tant en ayant écarté Lucie Castets en tant que telle, mais en ne délégant pas la charge de trouver un compromis de gouvernement[189]. Il aurait dû, selon elles, plutôt faciliter la création d’une coalition stable, tout en évitant d’œuvrer à sa création[189], par exemple en confiant à une personnalité politique issue des élections législatives le soin de conduire les négociations[189]. Le constitutionnaliste Dominique Rousseau avait lui aussi estimé dès la mi-juin que le président a le pouvoir de désigner, en cas de majorité relative, une personnalité chargée de construire une coalition majoritaire, et pas forcément un élu[190].
A l'étranger, Jean-Yves Pranchere, professeur à l’ULB, estime lui qu’Emmanuel Macron n’a pour l’instant rien fait d’anticonstitutionnel car la Constitution est « assez floue » sur le sujet mais pratique un jeu dangereux car, « il joue simultanément un rôle de président, de chef de parti et de Premier ministre » au lieu de laisser le Parlement décider, par des motions de censure, du gouvernement qu’il souhaite[191].
Manière de choisir le Premier ministre
[modifier | modifier le code]Selon le constitutionnaliste Thomas Ehrhard, Emmanuel Macron, en plus de ne pas pas respecter l'article 8 de la Constitution, se trompe dans la manière de choisir un Premier ministre, en commençant par chercher un nom avant de faire émerger une majorité sur la base d’un projet précis[188], en particulier dans le choix de Michel Barnier, effectué à la surprise générale[188].
Selon lui, les chefs de partis et commentateurs se trompent aussi en mettant en scène la volonté collective d’une solution rapide[188] alors que la formation d'un compromis prend plusieurs mois dans les autres pays européens, sans troubler la vie économique.
Non-respect des usages démocratiques
[modifier | modifier le code]Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à Lille[84], a estimé dès le que, même si Emmanuel Macron n'est « pas responsable des élucubrations et des atermoiements de la gauche »[84], il aurait dû « chercher sérieusement un Premier ministre de centre gauche » plutôt que dans un parti divisé (Les Républicains) et « défait » lors des législatives[84], dont le résultat est selon lui « trois blocs inégaux », un « président clairement battu » et « une extrême-droite défaite par le front républicain »[84]. C’est à ce front républicain, « refus d’une majorité des électeurs de voir arriver le RN au pouvoir », que « le gouvernement devrait correspondre » selon l'historien Mathias Bernard[181].
Le constitutionnaliste Thomas Ehrhard estime plutôt que, dans un premier temps, Emmanuel Macron aurait dû confier la formation du gouvernement à Marine Le Pen ou Jordan Bardella, tous deux du RN, même si le front républicain l'aurait censuré. « [L]e chef du parti arrivé en tête aux élections législatives doit être le premier appelé par le chef de l’État pour essayer de former un gouvernement », a expliqué cet expert dans Le Figaro. Selon lui, « c'est comme cela que se forment les coalitions gouvernementales en Allemagne, Italie, Espagne et Belgique »[188], un usage qui « permet d’éviter tout procès en « déni de démocratie » »[188]. Dans ces pays, les ministres démissionnaires, en tant que chefs d’administrations, « peuvent être amenés à signer des décrets pour faire face aux urgences » et il n'y a « aucune crainte pour payer les fonctionnaires, assurer la sécurité sociale »[188] et « la démocratie et la recherche du consensus politique ne se font pas en un week-end sous les coups de pression »[188].
Obsolescence de la Constitution
[modifier | modifier le code]Plus encore que le non-respect de la Constitution, c'est son obsolescence qui est pointée par Pascal Delwit, politologue à l'université libre de Bruxelles (ULB). Selon lui, dans un contexte « de polarisation croissante », les institutions de la Cinquième République française « sont dépassées » car elles étaient lors de leur adoption en 1958 « très adaptées à un contexte donné, à une personnalité donnée »[186], celle du Général De Gaulle, d'autant qu'en 2004, « tout est déjà articulé à la future élection présidentielle ». Selon ce politologue, le contexte 2024 est difficile car marqué par un « affaiblissement considérable des partis » conjugué à une diversification « des clivages politiques » mais aussi « des comportements électoraux »[186]. Deux constitutionnalistes interrogés par L'Express estiment au contraire que « la solution est davantage politique que juridico-institutionnelle ». Parmi eux, Guillaume Drago, professeur de droit public à l’université Panthéon-Assas Paris II, estime que la Ve République s'est montrée « très plastique aux crises » comme la guerre d’Algérie, Mai 68, trois cohabitations, tout s'étant « toujours passé d’une manière démocratiquement acceptable »[192]. Pour Jean Garrigues, historien et président de la Commission internationale d’histoire des assemblées, la constitution de la Ve est toujours nécessaire mais doit s'adapter à un nouveau paysage politique[180].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « 2024 en France » (voir la liste des auteurs).
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