Crescentien (saint)

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Crescentien
Image illustrative de l’article Crescentien (saint)
Fresque Saint Crescentien terrassant le Dragon, sacristie de l'oratoire San Crescentino,
Morra, Città di Castello.
Saint, soldat, martyr
Naissance 276
Rome, Empire romain
Décès   (27 ans)
Tifernum Tiberinum (Città di Castello), Empire romain
Nationalité Drapeau: Empire romain Romain
Vénéré à Cathédrale d'Urbino
Vénéré par Église catholique
Fête 1er juin
Attributs Soldat chevauchant un cheval terrassant un dragon avec une lance.
Saint patron Urbino - Città di Castello - Crescentino

Crescentien (Rome, 276 - Città di Castello ), est un saint de l'Église catholique romaine, traditionnellement connu pour être un soldat romain martyrisé au début du IVe siècle, à l'époque de la Persécution de Dioclétien, pour sa bravoure à diffuser et défendre la foi chrétienne. À l'instar de saint Georges, il est considéré et montré comme un soldat chrétien (en), vainqueur du dragon.

Hagiographie[modifier | modifier le code]

Selon une Passio du VIIe siècle en partie légendaire, Crescentien, né à Rome en 276, était fils d'Eutimius, un noble romain converti au christianisme.

Au cours de sa carrière militaire, il fit partie de la première cohorte de la première légion stationnée à Rome et affectée à la défense de l'empereur. Ce corps d'armée était commandé par saint Sébastien avec lequel il milita pour la propagation du christianisme.

L'exil[modifier | modifier le code]

Statue processionnelle, cathédrale d'Urbino.
Statue de saint Crescentien en soldat tenant son casque devant la cathédrale d'Urbino.

Un édit de l'empereur Dioclétien interdit aux soldats romains de pratiquer le christianisme et, par conséquent, nombre d'entre-eux qui étaient chrétiens furent tués ou contraints à l'exil. Crescentien quitta la capitale avec ses parents en 297 et se réfugia à Pérouse. Un peu plus tard, perdant ses parents, il fit don d'une partie de ses biens aux pauvres et quitta Pérouse à cheval, voyageant avec quelques compagnons vers la vallée du Tibre. Arrivé à Tifernum Tiberinum, aujourd'hui Città di Castello, alors entièrement païenne, il entreprit de convertir ses habitants.

L'empereur Dioclétien apprenant les événements prodigieux (voir légende) et l'influence que Crescentien avait obtenue sur la population, ordonna au préfet d'Étrurie, Flaccus, de demander à Crescentien d'abandonner sa religion et de retourner dans sa légion, sous peine de mort au milieu des tourments les plus atroces. Au contraire, il s'engagea davantage dans la prédication de sa foi et obtint de nouvelles conversions, accomplissant plusieurs miracles.

Le martyre[modifier | modifier le code]

Le récit se poursuit avec le martyre subi par Crescentien : Flaccus fit traîner le saint dans un temple dédié à Jupiter, où il refusa d'obéir à l'ordre d'adorer les dieux païens. Crescentien fut alors brûlé sur un bûcher, mais à la grande surprise de ses bourreaux, il échappa aux flammes, au milieu desquelles il continuait à chanter des louanges à Dieu. Les soldats l'ont ensuite déshabillé et, après lui avoir attaché les pieds et les mains, ils l'ont traîné dans les rues de la ville, une corde autour du cou, et lui ont finalement coupé la tête. Son martyre aurait eu lieu le .

Légende[modifier | modifier le code]

Pour échapper aux persécutions de Dioclétien, Crescentien s'enfuit en Ombrie, et trouva refuge à Tifernum Tiberinum (l'actuelle Città di Castello).

La légende raconte qu'à partir d'une source d'eau sulfureuse (Fonte del Drago) au hameau de Pieve de' Saddi, une frazione de Pietralunga, les lieux étaient opprimés par un terrible monstre (un dragon) dont le souffle pestilentiel apportait la maladie aux habitants et dévastait la campagne. Le saint, après avoir prêché la foi chrétienne, tua le monstre lors d'un combat à Pieve de' Saddi (une côte du dragon se trouve au musée diocésain de Città di Castello) et fut accueilli comme un libérateur par la population.

La « légende » de la défaite d'un dragon a conduit à une évangélisation réussie de la région avec ses compagnons. Sa mission évangélique se limitait surtout à la vallée du Tibre et l'ancienne Thifernum Tiberinum.

Vénération[modifier | modifier le code]

En 1068, le bienheureux Mainard (Mainardo), évêque d'Urbino, qui souhaitait enrichir sa cathédrale, a introduit les reliques du saint dans sa ville.

Il est toujours vénéré à Urbino, et le jour de la San Crescentino, une statue du saint est transportée dans les rues. Une cérémonie consiste à appuyer la tête d'un adorateur sur les reliques du saint pour le soulager de maux de tête.

Il est l'un des patrons de l'archidiocèse d'Urbino-Urbania-Sant'Angelo in Vado, et patron des villes d'Urbino, dans les Marches ; Città di Castello, en Ombrie et Crescentino dans le Piémont.

Sur le lieu de son combat avec le dragon, à Pieve de' Saddi, une piève a été érigée, et en 1420, l'oratoire San Crescentino, à Morra, lui a été dédié.

Source[modifier | modifier le code]

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