Craon (Mayenne)

Craon | |
Le plan d'eau du Mûrier et l'église Saint-Nicolas. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Pays de la Loire |
Département | Mayenne |
Arrondissement | Château-Gontier |
Canton | Château-Gontier |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Craon (siège) |
Maire Mandat |
Claude Gilet 2014-2020 |
Code postal | 53400 |
Code commune | 53084 |
Démographie | |
Gentilé | Craonnais |
Population municipale |
4 513 hab. (2016 ![]() |
Densité | 184 hab./km2 |
Population aire urbaine |
4 858 hab. (2016) |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 50′ 53″ nord, 0° 56′ 59″ ouest |
Altitude | Min. 32 m Max. 83 m |
Superficie | 24,56 km2 |
Localisation | |
Liens | |
Site web | ville-craon53.fr |
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Craon (prononciation : [kʁã]) est une commune française située dans le département de la Mayenne en région Pays de la Loire et peuplée de 4 513 habitants[Note 1].
Craon se trouve dans le pays du Craonnais, situé dans la partie occidentale de la Mayenne angevine.
Géographie[modifier | modifier le code]
Localisation et communes limitrophes[modifier | modifier le code]
Craon est située au sud-ouest de la Mayenne, à 30 km au sud-ouest de Laval, 20 km à l'ouest de Château-Gontier, 20 km au nord de Segré et 23 km au nord-est de Pouancé.
Les communes limitrophes sont Athée, Denazé, Pommerieux, Chérancé, Bouchamps-lès-Craon, Niafles et Livré-la-Touche.
![]() |
Livré-la-Touche | Athée | Denazé | ![]() |
Niafles | N | |||
O Craon E | ||||
S | ||||
Bouchamps-lès-Craon | Chérancé | Pommerieux |
Géologie et relief[modifier | modifier le code]
Hydrographie[modifier | modifier le code]

Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]
Toponymie[modifier | modifier le code]
Le nom de Craon est ancien. On le retrouve au VIIe siècle sur une monnaie mérovingienne : Cr[od]eno, ainsi qu'au IXe siècle, Ciron pour Credonem.
Histoire[modifier | modifier le code]
Préhistoire et Antiquité[modifier | modifier le code]
Le territoire est défriché à partir du IIIe millénaire av. J.-C..
De l'époque gallo-romaine, subsiste une inscription au dieu Mars.
Haut Moyen Âge[modifier | modifier le code]
Au IXe siècle, à l'époque des guerres entre Francs et Bretons, Craon fut la ville de Lambert, comte des marches nantaises où il s'installa en 847. Lambert s'empara du Mans en 850 et fut tué par le comte du Maine Gausbert, le . Après la défaite de Charles le Chauve face aux Bretons, en 851 le traité d'Angers concède à Erispoë de Bretagne, fils de Nominoë, la possession de tout le territoire du Maine et de l'Anjou jusqu'à la Mayenne : Craon était compris dans cette concession. Le successeur d'Erispoë, Salomon, fut confirmé dans les mêmes droits en 863 par le traité d'Entrammes ; il ne faut cependant pas en conclure que le cours supérieur de la Mayenne était alors la limite de la Bretagne[1][réf. non conforme], d'autant plus que les Bretons durent abandonner ces territoires au début du Xe siècle.
Moyen Âge[modifier | modifier le code]
Ce fut une redoutable forteresse médiévale composée de 27 tours et de 1 600 mètres de murailles, servant à garder la frontière angevine face à la Bretagne. Ce fut une ville marchande très importante (connue pour son fil de lin blanchi) dotée de halles fondées au XIIe siècle et réputées parmi les plus grandes de France. Craon qui fut le siège de la première baronnie d'Anjou était une force politique, judiciaire et religieuse importante, gérant une quarantaine de paroisses.
Au Moyen Âge puis sous l'Ancien Régime, le fief de la baronnie angevine de Craon dépendait de la sénéchaussée principale d'Angers et du pays d'élection de Château-Gontier. La baronnie était qualifiée de « Première baronnie d'Anjou ».

En 1343, le sel devient un monopole d'État par une ordonnance du roi Philippe VI de Valois, qui institue la gabelle, la taxe sur le sel. L’Anjou fait partie des pays de grande gabelle et comprend seize tribunaux spéciaux ou greniers à sel, dont celui de Craon.
XVe et XVIe siècles[modifier | modifier le code]
Au XVe siècle, la ville placée aux confins de la Bretagne, duché longtemps allié aux Anglais, devint une place importante à conserver. Les passages des troupes royales et les montres d'hommes d'armes y sont fréquentes. Lors de la huitième guerre de religion, la ville est assiégée par l’armée royale, mais dégagée par les Espagnols débarqués en Bretagne le [2].
Henri IV de France, après être monté sur le trône, fait détruire dans le Comté de Laval un grand nombre de maisons de campagne et châteaux garnis de murs et fossés, petits forts qui auraient pu servir encore de retraite à quelques restes de la Ligue. Les murailles de la ville de Craon qui lui avaient résisté pendant longtemps, et devant lesquelles ses généraux avaient reçu un échec, furent rasées.
Craon, qui était aussi une ville de grenier à sel et d’hôpitaux vit sa puissance décliner avec la Révolution française.
Elle fut chef-lieu de district de 1790 à 1795.
Révolution française[modifier | modifier le code]
Le 25 messidor an II, la Commission militaire révolutionnaire du département de la Mayenne s'installe à Craon et, en quelques jours, envoie plusieurs personnes à la guillotine. La Commission Huchedé et de l'accusateur Publicola Garot opère jusqu'au 9 thermidor.
- A Craon, les 25, 27, 28, 29 messidor, les 1, 3 et 6 thermidor (du 13 au 21 juillet)
- 1. Christophe Emger, âgé de 45 ans, , du Bas-Maine;
- 2. Marie Larrau, veuve Guéret, âgée de 27 ans, de l'Ile de Bouin;
- 3. Pierre Ferré[4], âgé de 38 ans, du Bas-Maine;
- 4. Jean Ferré, son frère, âgé de 49 ans.
- 5. Gaspard Beaumier, âgé de 27 ans, id.;
- 6. Francois Guillet, âgé de 18 ans, id.;
- 7. François Boussicot[5], âgé de 42 ans, id. ;
- 8. André-Jules-César Leclerc de la Ferrière, d'Angers, chevalier de Saint-Louis[6]
- 9. Jeanne Boussay, veuve Mahé du Bas-Maine;
- 10. Charlotte Emger, veuve Marais, id.;
- 11. Louis Clément, âgé de 24 ans, de Villedieu;
- 12. Pierre Charron , âgé de 22 ans; ayant tous les deux combattu pour retablir la royauté.
- 13. Jean Teillais, âgé de 20 ans, du Maine;
- 14. Perrine Ferré , âgée de 43 ans, id.;
- 15. Jean Bouvet, âgé de 24 ans, id.;
- 16. Mathurin Bodinier, âgé de 25 ans, id-,
- 17. Alexandre Beaudouin, clerc.
Le XIXe siècle[modifier | modifier le code]
Le XXe siècle[modifier | modifier le code]
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]
Liste des maires[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
Évolution démographique[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[12].
En 2016, la commune comptait 4 513 habitants[Note 2], en diminution de 0,2 % par rapport à 2011 (Mayenne : +0,21 %, France hors Mayotte : +2,44 %).
Pyramide des âges[modifier | modifier le code]
La population de la commune est relativement âgée. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (33,9 %) est en effet supérieur au taux national (21,8 %) et au taux départemental (23,7 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (53,2 %) est supérieur au taux national (51,9 %).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2008, la suivante :
- 46,8 % d’hommes (0 à 14 ans = 17,8 %, 15 à 29 ans = 16,3 %, 30 à 44 ans = 16,3 %, 45 à 59 ans = 20,3 %, plus de 60 ans = 29,3 %) ;
- 53,2 % de femmes (0 à 14 ans = 13,8 %, 15 à 29 ans = 13,3 %, 30 à 44 ans = 16,4 %, 45 à 59 ans = 18,5 %, plus de 60 ans = 38 %).
Activité et manifestations[modifier | modifier le code]
Le marché a lieu tous les lundis matin, réunissant une trentaine de vendeurs[17].
Économie[modifier | modifier le code]
- Race craonnaise de porc.
- Usine Célia de Lactalis (produits laitiers).
Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
La commune de Craon compte cinq monuments historiques :
- Château de Craon classé du XVIIIe siècle construit en pierre blanche de la Loire. Il est environné d'un vaste jardin à la française et d'un parc à l'anglaise de plus de 40 hectares. Il y a aussi une rivière et un grand jardin potager possédant des serres du siècle dernier. L’ensemble est classé et inscrit aux monuments historiques[18] ;
- Halles de Craon, achevées en 1850 et inscrites au titre des monuments historiques en 1984[19] ;
- Grenier à sel, rue du Pavé, classé au titre des monuments historiques en 1991[20] ;
- Grenier à sel, impasse des Onguents, inscrit au titre des monuments historiques en 1989[21] ;
- Le prieuré bénédictin Saint-Clément[22]. Une inscription romaine a été découverte[Quand ?] dans le mur de l'ancienne église de Saint-Clément.
Patrimoine religieux[modifier | modifier le code]
- Église moderne Saint-Nicolas, construite dans le style néo-gothique.
- Prieuré Saint-Clément, devenu centre culturel[23], il abritait auparavant une laiterie où fut élaboré un fromage vendu de nos jours sous l'appellation Chaussée aux Moines[24].
- Chapelle Saint-Eutrope, située dans le parc du château[18].
Patrimoine culturel[modifier | modifier le code]
Patrimoine naturel[modifier | modifier le code]
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Robert de Craon (vers 1100 - 1149), sire de Craon.
- Pierre Le Cornu (mort en 1612), militaire, gouverneur de Craon.
- Anthyme-Denis Cohon (1595 à Craon - 1670), religieux, évêque.
- Bernard Guyard (1601 à Craon - 1674), théologien.
- Pierre-Ambroise de la Forest, marquis d'Armaillé [25] (né à Paris le 4 avril 1734 et mort en 1806 à Grigny), était également baron de Craon, de Gohort, du Puy-du-Fou et autres lieux et fut l'un des plus importants propriétaires fonciers de l'Anjou. Son grand-père François d'Armaillé (1647-1731) [26] avait été acquéreur de la baronnie de Craon pour la somme de 200 000 livres.
- François Joachim Esnue-Lavallée (1751 à Craon - 1816), homme politique.
- Joseph Louis Proust (1754-1826), chimiste, a résidé à Craon.
- Volney (1757 à Craon - 1820), écrivain.
- Pierre Bodard de la Jacopière (1758-1826), botaniste et médecin.
- Diego Antoine Jérôme Marius de Bodard (1793-1874), fils de Pierre, savant, médecin et botaniste.
- Françoise Lecomte (1795-1863), épouse du peintre Guillaume Bodinier, bienfaitrice.
- Émile Jamet (1799 à Craon - ?), agriculteur et homme politique.
- Ladislas Dymkovski (1847 à Craon - 1927), peintre, musicien et photographe.
- Prosper Jules Charbonnier (1862 à Craon - 1936), ingénieur-général de la marine, spécialiste de la balistique.
- Ferdinand Le Pelletier (1864 à Craon - 1939 à Craon), homme politique et économiste, fondateur de l'École supérieure des sciences économiques et commerciales.
- Fortuné d'Andigné (1868 - 1935 à Craon), homme politique.
- Louis de Guébriant (1916-2005), journaliste, propriétaire du château de Craon, président de la société des courses de Craon.
- Henri de Gastines (1929-2011), député (1968-2002) et maire de Craon (1977-1989).
Héraldique[modifier | modifier le code]
![]() |
Blason | De gueules au sautoir d'argent cantonné de quatre losanges du même. |
---|---|---|
Détails | Adopté par la municipalité. |
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Craon et ses environs par M. de Bodard de la Jacopière. 1871.
- Michel Lemesle, En Anjou, la bataille de Craon, 23 mai 1592. Editions Régionales de l'Ouest, Mayenne, 2004.
- Hervé Bazin, Vipère au poing, Paris, Grasset, 1948.
- Abbé Angot, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, t. 1, Laval, 1900.
Liens externes[modifier | modifier le code]
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Population municipale 2016, légale en 2019.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2019, millésimée 2016, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2018, date de référence statistique : 1er janvier 2016.
Références[modifier | modifier le code]
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
- Abbé Angot.
- Pierre Miquel, Les Guerres de Religion, Paris, Club France Loisirs, (ISBN 2-7242-0785-8). p. 382
- Extraite des Martyrs du Maine, de Théodore Perrin - 1830. [1]
- Il avait provoqué avec son frère le retour de la tyrannie par le cri infâme de vive le Roi.
- Ancien canonnier de la marine, nanti de plusieurs fleurs-de-lis et de cinq portraits des anciens tyrans scélérat consommé d'ailleurs par l'ingratitude qu'il a manifestée envers une nation généreuse de qui il venait de recevoir une récompense pour les services civils avait rendus au dernier tyran de la France.
- Il est condamné pour avoir joué un grand rôle dans le conseil de l'armée vendéenne.
- Paul Chaineau est nommé maire honoraire, Ouest-France, 16 octobre 2014
- La fiche de Ferdinand Le Pelletier sur le site de la Société d'économie et de sciences sociales
- réélection 2008 : Liste des maires de la Mayenne actualisée au 16 septembre 2009, site de la préfecture de la Mayenne, consulté le 19 septembre 2009
- « Claude Gilet est le nouveau maire avec 20 voix sur 27 au conseil », sur Ouest-france.fr (consulté le 9 avril 2014)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016.
- « Évolution et structure de la population à Craon en 2008 », sur le site de l'Insee (consulté le 15 octobre 2012).
- « Résultats du recensement de la population de la Mayenne en 2008 », sur le site de l'Insee (consulté le 15 octobre 2012).
- ville.craon53.fr : Marché
- Notice no PA00109493, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no PA00109494, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no PA00109635, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no PA00109634, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no PA00109495, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Prieuré bénédictin Saint-Clément à Craon - PA00109495 - Monumentum », sur monumentum.fr (consulté le 19 juillet 2019)
- « Chaussée aux moines - Notre histoire », Chaussée aux moines, (lire en ligne, consulté le 19 juillet 2019)
- Alain Garric, « Pierre Ambroise DE LA FOREST D'ARMAILLÉ », sur le site de généalogie GeneaNet (consulté le 27 mai 2014).
- Alain Garric, « DE LA FOREST D'ARMAILLÉ », sur le site de généalogie GeneaNet (consulté le 27 mai 2014)