Coucher avec l'ennemi

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Coucher avec l'ennemi
Saison 16 Épisode no 03

Titre original Sleeping with the Enemy
Titre québécois La Grande Adoption
Code de production FABF19
1re diffusion aux É.-U.
1re diffusion en France
Tableau noir Aucun
Gag du canapé En arrivant dans le salon, les Simpson remarquent que le canapé a disparu. Cependant, alors qu'ils le cherchent, ce dernier leur tombe dessus.
Scénariste Jon Vitti
Réalisateur Lauren MacMullan
Chronologie
Listes
Liste des épisodes de la saison 16
Liste des épisodes des Simpson

Coucher avec l'ennemi (France) ou La Grande Adoption (Québec) (Sleeping with the Enemy) est le 3e épisode de la saison 16 de la série télévisée d'animation Les Simpson.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Lisa Simpson est complexée par son apparence car les filles à l'école se moquent d'elle sans arrêt. Elle décide donc de faire un régime draconien. Bart a une note de 100 à un test et ses parents ont promis de lui organiser une fête. Marge fait tout pour que la fête soit belle mais Bart vit la pire fête de sa vie. Marge se rend compte que les enfants grandissent vite et qu'ils sont moins dépendants d'elle qu'avant.

Alors qu'elle était au parc avec Maggie, Marge fait la rencontre de Nelson Muntz qui pêche les têtards d'une fontaine pour se nourrir. Elle décide de lui offrir le repas qu'elle avait préparé pour Lisa, mais que cette dernière, devenue anorexique a refusé. Puis elle l'emmène au zoo, chose que ses enfants avaient refusé. Marge découvre que Nelson est un garçon seul et malheureux : il vit dans un taudis, son père a disparu et sa mère mène une vie de débauche.

Petit à petit, Marge reporte son amour maternel dont ses enfants ne veulent plus sur Nelson. Quand sa mère l'abandonne pour tenter sa chance à Hollywood, Marge le recueille. Nelson mène la vie dure à Bart : il prend son lit et le force à accepter le maternage de sa mère. Il résout les complexes de Lisa sur son poids en jouant des sales tours aux petites pestes qui s'acharnent sur elle.

Cependant Bart finit par retrouver le père de Nelson, prisonnier d'un zoo à cause d'une allergie à l'arachide qui lui donnait une apparence monstrueuse. Sa mère fait aussi son retour, ayant obtenu un rôle avec le troisième réalisateur avec qui elle a couché. La famille se recompose et retourne chez elle.

Références culturelles[modifier | modifier le code]

  • Les titres (anglais Sleeping with the Enemy et français Coucher avec l'ennemi) sont une référence au film du même nom (Les Nuits avec mon ennemi en français) - et une pseudo-référence biblique au sacrifice qu'a consenti Judith pour neutraliser Holopherne : en fait, Nelson dort certes dans le lit de Bart, mais Bart dort sur le sol ou dans un lit de camp. À noter que le titre canadien est passablement plus neutre : "La Grande Adoption".
  • Fête ratée : Bart a droit à une fête car il a eu 100/100 en géographie (en fait, Mme Krabapple avait oublié de rouler la carte des USA accrochée au mur, et tout le monde a eu 100/100...). Mais Marge a invité ses deux sœurs, sa mère, son beau-père Abe, et les seuls amis de Bart présents sont Ralph Wiggum et Martin Prince (même Milhouse est absent, il a la rougeole).

Et Marge, désespérant de trouver un jeu intéressant tout le monde, fouille dans son livre "100 jeux pour jours de pluie" et ordonne : "Tout le monde dessine le président Dwight David Eisenhower !". C'est naturellement Martin qui tend son dessin : "Ike" et le 1er ministre canadien Louis St-Laurent se tournant le dos", avec le commentaire : "ils ne s'aimaient pas du tout". Quant à Ralph, désigné comme "renard" lors d'un jeu du mouchoir, il ne sait que courir en rond inlassablement en disant "Duck, duck, duck...." sans jamais crier "Goose". Cette fête ratée ne va pas rapprocher Bart de sa mère...

  • Quand Homer explique à Lisa les « fesses Simpson », il se dessine lui-même comme le font les animateurs, en superposant des cercles. Il dessine aussi ses cheveux et ses oreilles en traçant « MG », l'autographe secret de Matt Groening.
  • le skunks est une référence classique des mauvaises farces dans les comics, de "The Katzenjammer Kids" (Pim, Pam et Poum) à "Pepé Le Pew" (Pépé le putois). Pour les punir de leur méchanceté envers Lisa, Nelson offre aux jumelles anémiques Sherry et Terry "une boîte de cookies qu'il a volée pour elles" , mais qui en fait contient un sconze. Ravies, elles ouvrent la boîte, et l'animal les asperge du contenu abominablement nauséabond de ses glandes anales. Les jumelles sont sidérées, et les écoliers accourent et chantent autour d'elles "Elles puent, etc." sur l'air de Jingle Bells; elles s'enfuient alors, suivies par le sconze. Nelson demande ensuite à Lisa si elle aimerait qu'il aille plus loin : il peut "tondre les jumelles, et tatouer un mot grossier sur leur crâne pelé"; Lisa acquiesce avec un air ravi et admiratif qui laisse présager l'histoire d'amour qu'elle connaîtra plus tard avec Nelson.
  • Quand Nelson souffre trop de l'absence de son père, il chante la mélodie (et une partie des paroles) de Papa, Can You Hear Me? (en) de la comédie musicale Yentl (1983), chantée à l'origine par Barbra Streisand.
  • l'anorexie : Lisa se lève la nuit, va au frigidaire pour "goûter juste une miette" du gros gâteau à la crème préparé par Marge pour Lenny, et, perdant tout respect d'elle-même, elle finit par se rouler dedans. Quand Bart entre dans la cuisine la nuit, et qu'il voit Lisa patauger et se rouler dans les restes de gâteau, il se dit à lui-même : « Bon, au moins elle ne chante pas du Barbra Streisand » (en référence à la chanson de Nelson). À la fin de l'épisode, Lisa affirme à son père qu'elle va sûrement connaître l'angoisse de la femme américaine face à son physique et à l'altération de son image.
  • Boursouflé par une allergie explosive aux arachides, le père de Nelson sort du Mini-Marché (il était allé acheter un paquet de cigarettes et avait demandé un emballage-cadeau, puis avait mordu dans une barre aux cacahuètes) en zigzaguant, se heurte au front de l'éléphant qui mène la parade d'un cirque sur le parking, et ils se regardent stupéfaits. Montré comme "elephant man" (l'épisode parodie la vie de Joseph Merrick, plus connu sous le nom d'« Elephant Man », rendu célèbre par le film de David Lynch, Elephant Man), et enfermé dans une cage, vêtu d'un sac de maïs (marqué "corn"), le père de Nelson émet des sons inintelligibles (ce qui peut s'expliquer par un œdème du larynx) cependant que les badauds lui lancent des cacahuètes. Son allergie est donc ainsi indéfiniment entretenue, jusqu'à ce que Bart le reconnaisse et le fasse libérer.
  • la mère de Nelson : elle vient jeter à la face de Marge l'argent donné à son fils Nelson, "car elle a sa dignité, dit-elle, et ne veut pas accepter la charité" ; dure comme les femmes des villes-champignons créées par les chercheurs d'or (ou celles des camps d'"okies" de Les Raisins de la colère), elle se campe face à Marge; mais elle est en peignoir éponge, et son slip tombe soudain sur ses chevilles. Elle abandonne son fils et sa place de serveuse dans un bar top-less, et part vers l'Ouest : à Hollywood, pour faire carrière dans le cinéma. Et elle a de la chance, son rêve américain se réalise : le 3e producteur avec lequel elle a couché (allusion aux mœurs hollywoodiennes, stigmatisées en leur temps par les commères comme Louella Parsons et Hedda Hopper, et aux starlettes qui "sleeped their way up the poster" , "parvenaient, en couchant, en haut de l'affiche") lui a offert un rôle (totalement à contre-emploi) : Lady Macbeth. Elle ôte son peignoir, pour montrer son rutilant costume du XVIe siècle, et ajoute qu'elle n'aura pas besoin de se déshabiller pour devenir célèbre, mais qu'elle compte le faire quand même.
  • Marge est frustrée face à Bart et Lisa qui veulent prendre leur envol; au parc, alors qu'elle joue tristement avec la petite Maggie ("Toi aussi tu m'abandonneras..." lui dit-elle en substance), elle découvre un enfant de substitution : Nelson, qui vit à la dure, comme Jack London (et tant d'autres out-siders du miracle américain : Henry Miller, Jack Kerouac etc.) dans sa jeunesse. L'introduction d'un élément étranger, perturbateur et dominant dans un milieu familial fermé, et ses effets (Nelson prend la place de Bart dans son lit, etc.) rappelle, en moins dramatique, le scénario du film Théorème de Pasolini. La frustration de la mère abandonnée par sa fille est abordée aussi dans l'épisode "Le Mal de Mère" ("She Used to Be My Girl", épisode 4, saison 16).
  • L'épisode contient une leçon de morale sociale optimiste bien américaine : en retrouvant un milieu familial encourageant, un enfant déshérité qui allait devenir un marginal peut redevenir un membre utile de la communauté, qui saura de plus retenir et transmettre les leçons apprises pendant son enfance difficile. D'ailleurs chez Nelson Muntz le fond est bon, son fameux "ha-ha" de dérision est en fait un processus d'autodéfense et grâce à sa force physique et à son coup de poing facile (bien dans la tradition pionnière américaine) il sait obliger Bart à témoigner respect et considération à Marge, la mère de famille dévouée.