Aller au contenu

Coteaux-d'aix-en-provence

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Coteaux-d'aix-en-provence
Image illustrative de l’article Coteaux-d'aix-en-provence
Bastide viticole dans les environs d'Aix-en-Provence.

Désignation(s) Coteaux-d'aix-en-provence
Type d'appellation(s) AOC / AOP
Reconnue depuis 1956 (comme VDQS)
1985 (comme AOC)
Pays Drapeau de la France France
Région parente vignoble de Provence
Localisation Bouches-du-Rhône et Var
Saison deux saisons sèches (hiver et été) et deux pluvieuses (automne et printemps)
Climat tempéré méditerranéen
Ensoleillement
(moyenne annuelle)
2 873 heures (à Aix)[1]
Sol argilo-calcaire, sableux ou caillouteux
Superficie plantée 4 500 hectares
Nombre de domaines viticoles 12 caves coopératives et 64 caves particulières
Cépages dominants grenache N[2], cinsault N, syrah N, counoise N, mourvèdre N et vermentino B
Vins produits 85 % rosés, 8 % rouges et 7 % blancs
Production 250 000 hectolitres
Pieds à l'hectare minimum 4 000 pieds/ha, soit maximum 2,5 m2 par pied[3]
Rendement moyen à l'hectare 60 hectolitres par hectare[4]
Site web coteauxaixenprovence.com

Le coteaux-d'aix-en-provence[5] est un vin d'appellation d'origine contrôlée rosé, blanc ou rouge, produit dans le vignoble de Provence, autour de la ville d'Aix-en-Provence, sur 47 communes des Bouches-du-Rhône et deux communes du Var[3].

Le VDQS « coteaux-d'aix » a été reconnu par l’arrêté du 23 janvier 1956. L'AOC est reconnue par le décret du 24 décembre 1985. La dernière publication du cahier des charges date du 8 décembre 2019. Le coteaux-d'aix-en-provence est un vin d'assemblage, essentiellement produit en rosé (85 % de la production), avec une production de blancs et de rouges relativement modeste au regard du rosé (15 % ensemble). Les autres appellations du vignoble de Provence sont, d'ouest en est :

La stèle des Tremaie, d'époque gallo-romaine, aux Baux-de-Provence.

La région était peuplée de Celtes appelés aussi Ligures ou Celto-Ligures[6]. La conquête romaine commence en , après que Marseille eût appelé Rome au secours contre les pirates ligures.

En 125-, une coalition de tribus celto-ligures, les Salyens) soutenus par les Voconces, les Allobroges et les Arvernes se dresse contre Rome. Le consul Marcus Fulvius Flaccus franchit les Alpes et les vainc. En 123, nouvelle campagne qui se termine par la destruction de l’oppidum d’Entremont. En 122, c'est la fondation d’Aquae Sextiae (Aix-en-Provence) pour contrôler les Salyens.

Domitius Ahenobarbus entre en campagne en 120, on lui attribue la fondation et l’organisation de la Provincia. En 109- : incursions des peuples germaniques (Cimbres, Teutons, Tigurins, Ambrons) : Marius écrase les Teutons à Pourrières (près d'Aix-en-Provence) (102) et les Cimbres à Verceil (101).

Justin, dans son Abrégé des histoires philippiques (Historiarum Philippicarum, livre XLIII, chap. IV,1-2), ouvrage qu'il présente dans sa préface comme un florilège des passages les plus importants et les plus intéressants du volumineux Historiæ phillippicæ et totius mundi origines et terræ situs rédigé par Trogue Pompée à l’époque d’Auguste, explique : « Sous l'influence des Phocéens, les Gaulois adoucirent et quittèrent leur barbarie et apprirent à mener une vie plus douce, à cultiver la terre et à entourer les villes de remparts. Ils s'habituèrent à vivre sous l'empire des lois plutôt que sous celui des armes, à tailler la vigne et à planter l'olivier, et le progrès des hommes et des choses fut si brillant qu'il semblait, non pas que la Grèce eût émigré en Gaule, mais que la Gaule eût passé dans la Grèce »[7].

Période moderne

[modifier | modifier le code]

Période contemporaine

[modifier | modifier le code]

En 1946, une partie des vins produit autour d'Aix-en-Provence obtiennent une reconnaissance comme appellation d'origine sous le nom de vins des « Coteaux du Roy René », qui devient dix ans plus tard par l'arrêté du le VDQS des « Coteaux d'Aix »[8]. L'AOC est obtenue par le décret du avec le nom de « Coteaux d'Aix-en-Provence »[9]. La dernière modification du cahier des charges date du [3].

Étymologie

[modifier | modifier le code]

Le nom « Aix », commun à treize communes et quatre hameaux en France[10], tire son origine du latin Aquae (« Eaux »), faisant allusion aux thermes romains de la ville. En , le nom Aquae Sextiae est donné par l'historien romain Tite-Live à la ville[11].

En 1932, un décret de Paul Doumer, alors président de la République française, donne à Aix son nom moderne d'« Aix-en-Provence »[10].

Présentation

[modifier | modifier le code]
Image externe
Aire parcellaire de l'appellation
Vignoble produisant du coteaux-d'aix-en-provence.

Le vignoble s'étend sur 49 communes réparties sur deux départements :

Sept communes des Bouches-du-Rhône (Les Baux-de-Provence, Eygalières, Fontvieille, Mouriès, le Paradou, Saint-Étienne-du-Grès et Saint-Rémy-de-Provence) font à la fois partie de l'aire d'appellation de l'AOP coteaux-d'aix-en-provence et et de l'AOP les-baux-de-provence.

Les vignes des coteaux d'aix-en-provence se situent à l'ouest du vignoble de Provence (seule l'AOC les-baux-de-provence est plus occidentale). L’aire d’appellation s'étend de la Durance à la mer Méditerranée, et de la vallée du Rhône à l'ouest à la montagne Sainte-Victoire à l'est. Elle entoure l'étang de Berre[12].

C'est entre des reliefs constitués d'une succession de chaînons parallèles au littoral d’orientation Est-Ouest - chaîne de la Nerthe, chaîne de la Fare, chaîne d'Eguilles et de la Trévaresse, chaînon des Costes prolongé par les Alpilles - que se concentre l'activité viticole.

Géologie et pédologie

[modifier | modifier le code]

Trois chaînes montagneuses, érodées, s’allongent d’est en ouest :

Des bassins sédimentaires se trouvent entre ces chaînes : le bassin de Vitrolles, le bassin de La Touloubre et enfin celui de la basse Durance au nord.

Enfin les chaînons calcaires marneux de la Trevaresse et celui d’Eguilles résultent de la surrection d’une ancienne dépression nord-sud, de la ville d’Aix-en-Provence jusqu’à la Durance.

Les sols rencontrés sont majoritairement[12] :

  • argilo-calcaire caillouteux,
  • sableux, souvent graveleux sur molasses et grès,
  • caillouteux à matrice argileuse ou limono-sableux sur les terrasses de l’Arc et de la Durance

Climatologie

[modifier | modifier le code]

Le climat est méditerranéen : chaud et sec l'été, ensoleillé et doux l'hiver. Ce terroir viticole est relativement protégé du mistral grâce aux chaînes de collines situées au nord (Trévaresse et Luberon). Grâce à son climat, le vignoble profite de 300 jours de soleil par an[13]. Les températures moyennes oscillent de 6.5 °C en janvier à 24 °C en juillet. Il arrive qu'elles soient négatives en hiver et extrêmement élevées (> 40 °C) l'été.

En automne, des orages violents peuvent avoir lieu. Celui du toucha particulièrement le pays d'Aix avec 80 mm de pluie, et celui de entraîna une inondation. On releva près de 220 mm en deux heures, soit quatre mois de précipitations. En hiver, les épisodes neigeux importants sont rares, mais certains peuvent apporter beaucoup de neige comme le avec 25-30 cm (40 cm à Mimet). Ou encore et provoquant des dégâts sur la végétation. Ce terroir connaît des microclimats variés, plus humides, frais, ventés ou doux et protégés selon les endroits[14]. Si les températures minimales sont plus fraîches que sur la côte méditerranéenne la pluviométrie annuelle, plutôt faible, n'y est guère plus élevée.

La station météorologique d'Aix-en-Provence (devant les bureaux de Météo-France, à 173 mètres d'altitude : 43° 31′ 46″ N, 5° 25′ 28″ E)[15] se situe dans l'aire d'appellation.

Relevés à Aix-en-Provence de 1991 à 2020
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 1,6 1,5 4,3 7,1 11 14,7 17 16,8 13,4 10,3 5,5 2,4 8,8
Température moyenne (°C) 6,7 7,2 10,3 13,1 17,2 21,3 24 23,8 19,6 15,7 10,5 7,3 14,7
Température maximale moyenne (°C) 11,8 12,8 16,3 19,1 23,4 27,9 31 30,8 25,9 21 15,4 12,2 20,6
Nombre de jours avec gel 13,1 11,1 3,8 0,4 0 0 0 0 0 0,2 4 10,5 43,1
Ensoleillement (h) 150,8 176,7 233,4 244,3 296,6 330,7 370 331,6 256,5 189,5 152,4 140,9 2 873,2
Précipitations (mm) 52,8 35,9 33,2 58,4 47,5 36,4 15,9 33,8 88,2 77,1 78,6 51 608,8
Source : Météo-France[1].
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
11,8
1,6
52,8
 
 
 
12,8
1,5
35,9
 
 
 
16,3
4,3
33,2
 
 
 
19,1
7,1
58,4
 
 
 
23,4
11
47,5
 
 
 
27,9
14,7
36,4
 
 
 
31
17
15,9
 
 
 
30,8
16,8
33,8
 
 
 
25,9
13,4
88,2
 
 
 
21
10,3
77,1
 
 
 
15,4
5,5
78,6
 
 
 
12,2
2,4
51
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Encépagement

[modifier | modifier le code]

Pour les vins rouges et rosés :

Les vins rosés peuvent contenir au maximum 20 % des cépages autorisés pour le vin blanc.

Pour les vins blancs :

Méthodes culturales et réglementations

[modifier | modifier le code]

Chaque pied dispose d’une superficie maximale de 2,5 mètres carrés.

Les vignes sont conduites en taille courte, gobelet ou cordon de Royat, avec un maximum de huit coursons à un ou deux yeux par souche, sauf pour la syrah, le cabernet sauvignon, le sémillon et le sauvignon pour lesquels la taille Guyot est autorisée avec huit yeux francs au plus par pied.

Le rendement maximal autorisé est de 60 hl/ha et constitue aussi le rendement butoir[3].

Les données de production des années récentes, telles que publiées par les Douanes, sont[16] :

Année coteaux-d'aix-en-provence rosé coteaux-d'aix-en-provence blanc coteaux-d'aix-en-provence rouge
superficie (ha) production (hl) rendement (hl/ha) superficie (ha) production (hl) rendement (hl/ha) superficie (ha) production (hl) rendement (hl/ha)
2020 3 857 217 118 59 285 15 191 53 401 19 403 48
2021 3 646 190 176 52 312 14 853 48 412 16 743 41
2022 3 718 213 493 57 347 18 154 52 379 17 486 46
2023 3 742 210 771 56 403 21 555 54 386 17 663 46
2024 3 555 178 953 50 458 21 659 47 334 13 728 41

Gastronomie

[modifier | modifier le code]
  • Vins blancs : les meilleurs résultats sont obtenus au Nord de l’aire ; notes florales (acacia, genêt) et fruités (agrume)
  • Vins rosés : légers, fruités, agréables, ils doivent être bus jeunes ; notes fruitées (fraise, pêche) et florales (tilleul).
  • Vins rouges : légers et souples ou plus rustiques avec des tanins qui ont besoin de temps pour s’affiner et gommer une relative amertume ; au nez, notes florales (violette) ou végétales (foin, laurier, tabac) qui laissent la place à des nuances plus évoluées (cannelle, fourrure).

Structure des exploitations

[modifier | modifier le code]

Structure de production et de commercialisation[12] :

Liste des producteurs

[modifier | modifier le code]
Producteurs[Quand ?] classés par commune
Commune Cave
Aix-en-Provence Château la Bougerelle - Domaine La Brillane - Les Vignerons de Granet[17] - Domaine Pey Blanc - Château Beaulieu
Artigues Domaine Mongestine
La Barben Domaine Val d'Estable
Berre-l'Étang Les vignerons de Mistral[17]
Charleval Château de Sainte-Croix
Coudoux Domaine Saint-Hilaire
Éguilles Domaine de la Camaïssette - Le Cellier d'Éguilles[17] - Domaine Frédavelle
Eyguières Domaine des Glauges des Alpilles
La Fare-les-Oliviers Les Vignerons du Castellas[17]
Gignac-la-Nerthe Domaine du Mas Bleu - Domaine de Rébuty
Jouques Domaine de la Grande Séouve - Domaine de la Chapelle Saint Bacchi, Chateau Revelette,
Lambesc Domaine des Béates - Château de Bonrecueil - Château de Calavon - Domaine des Oullières - Les Vignerons du Roy René[17] - Domaine de Valfont
Lançon-Provence Domaine de la Cadenière - Château Calissanne - Château de Caseneuve - Cave des Coteaux de Lançon[17] - Domaine Saint Savournin - Château Virant
Martigues Domaine du Mas Blanc
Mas-Blanc-des-Alpilles Mas Carlin
Meyrargues Château de Vauclaire
Miramas Domaine de Sulauze
Mollégès Domaine de Costebonne
Noves Cellier de Laure[17]
Pélissanne Domaine de la Boulie - Château Magnan - Vinicole de Pélissanne[17] - Domaine Sainte Philomène
Puyricard Domaine de Belambrée - Château du Seuil - Château Saint-Julien-les-Vignes
Le Puy-Sainte-Réparade Château de Fonscolombe - Château la Coste - Château Paradis - Domaine Tour Campanets - Domaine les Bastides
Rians Château Pigoudet - Vinicole de Rians[17] - Domaine Les Toulons - Château Vignelaure
Rognes Domaine Bagrau - Château Barberelle - Château de Beaulieu - Domaine Naïs - Domaine de l'Oppidum des Cauvins - Vinicole de Rognes[17] - Domaine Val de Caire
Saint-Cannat Commanderie de la Bargemone - Château Montaurone - Domaine du Val-Dernier - Villa Minna vineyards - Chateau de Beaupré
Saint-Chamas Domaine de Suriane
Saint-Julien-les-Martigues La Venise provençale[17]
Sénas Cellier Saint-Augustin[17]
Venelles Cellier des Quatre Tours[17]
Vernègues Chateau Bas

Confrérie bacchique

[modifier | modifier le code]
Échansons du Roy René.

La confrérie des Échansons du Roy René est créée par les viticulteurs produisant des coteaux-d'aix le .

L'histoire des échansons a débuté au Moyen Âge : un grand maître était le représentant devant les nobles de la confrérie et de la qualité de son travail et pour cela, il disposait du droit à l'épée. Lors de la création de la Confrérie des Échansons, en 1969, le but premier était la participation au bien-vivre des habitants de la Provence[18].

La confrérie des Échansons du Roy René est dirigée par un grand maître. Celui-ci tient le rôle le plus important au sein de la confrérie. Il est assisté d'un Grand Conseil de 20 membres. Parmi les grands maîtres, le marquis de Saporta[Qui ?] fut le premier à occuper cette fonction et le resta pour dix ans. Jacques Naslès lui succéda par la suite. Après lui, James de Roany pris le flambeau, avant de laisser sa place à Louis Bettini. Aujourd'hui, c'est Olivier Naslès qui est grand maître des Échansons[19].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b « Fiche 13001009 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr.
  2. a et b Le code international d'écriture des cépages mentionne de signaler la couleur du raisin : B = blanc, N = noir, Rg = rouge, Rs = rose, G = gris.
  3. a b c d e et f « Cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée « COTEAUX D’AIX-EN-PROVENCE » » [PDF], homologué par l'arrêté du publié au JORF du .
  4. Décret du 30 mars 2009.
  5. Le nom d'un vin est un nom commun, donc ne prend pas une majuscule, cf. les références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine.
  6. Dominique Garcia, La Celtique méditerranéenne, éditions Errance, Paris, 2004, 206 p.
  7. La fondation de Massalia, Justin, écrivain latin du IIe siècle
  8. « Arrêté du 23 janvier 1956 sur la définition du droit exclusif à l'appellation des vins « Coteaux d'Aix » suivie du nom de la section « Coteaux des Beaux » », publié au JORF du .
  9. « Décret du 24 décembre 1985 définissant les conditions de production des vins à appellation d'origine contrôlée « Coteaux d'Aix-en-Provence » », publié au JORF du .
  10. a et b Deux siècles d'Aix-en-Provence : 1808-2008, Académie d'Aix éditions, Aix-en-Provence, 2008, p. 201.
  11. « Duobus deinde proeliis circa Aquas Sextias eosdem hostes delevit » (Tite-Live, Perochia 68).
  12. a b et c « Coteaux d'Aix-en-Provence », sur Vins de provence (consulté le )
  13. Aix-en-Provence tourisme.
  14. Climat à Aix-en-Provence.
  15. « 13001009 – AIX EN PROVENCE – GALICE » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr.
  16. « Open Data | Portail de la Direction Générale des Douanes et Droits Indirects », sur www.douane.gouv.fr (consulté le )
  17. a b c d e f g h i j k l et m Cave à statut coopératif
  18. « Château Virant », sur chateauvirant.com, Château Virant (consulté le ).
  19. « Blog sur le vin et la gastronomie », sur echansonsduroyrene.fr, (consulté le ).

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Articles connexes

[modifier | modifier le code]